- Catherine Robert a écrit:
- Curieuse et impatiente de lire ça.
Un extrait pour te faire saliver :
...............................................................................
De sa vie d’avant, il ne pouvait ressentir que quelques bribes rémanentes de liberté. A son extrême surprise, la crainte n’avait plus d’emprise sur lui.
Myyrhos se leva du sol et regarda vers la lucarne où filtrait un ciel gris dénué de nuages. L’air vif pénétrait dans la cellule et il ne put retenir des frissons malgré son apparente accoutumance au froid. La minuscule ouverture se trouvait à une dizaine de mètres de hauteur, ce qui donnait une obscurité permanente dans la geôle. Il se frotta les mains et souffla sur les phalanges bleuies où des gerçures creusaient des sillons rougeâtres le long de la paume.
Des cris plaintifs suintaient des parois empierrées dont l’épaisseur de deux mètres ne pouvait néanmoins étouffer les hurlements des suppliciés de Khymor.
Il percevait le pas lourd du gardien du quartier des Zhanistes où Myyrhos se trouvait depuis dix révolutions terrestres. La créature simiesque parcourait le couloir en quelques secondes. Une fissure centrale d’une profondeur abyssale coupait le quartier des condamnés comme une cicatrice infernale et mortelle. Deux passerelles reliaient les prisonniers à la salle des gardiens de la forteresse de Khymor.
Un bruissement de paille moisie le fit se retourner. Son compagnon, le vieux Baggahn, s’ébroua et se dressa devant lui.
- Le matin est frais mon ami, dit-il. Vous auriez dû me réveiller, trop dormir n’est pas bon pour mon âge !
- La huitième saison est proche répondit Myyrhos. Vous devriez vous reposer plus souvent avant votre supplice de Zhan.
- Oh mon bon ami, cessez de vous inquiétez pour moi. Ma fin est proche et je ne ferais rien pour la différer.
Myyrhos détourna le regard et s’approcha de la porte.
- C’est bientôt l’heure de la relève si j’en crois le vacarme au fond du couloir.
- Quelles satanés bestioles ces Gorgows, siffla le vieil homme. Dernièrement elles ont broyé un homme de leurs propres mains, sans haine ni remords.
Baggahn bourra sa pipe en terre de Grimook avec une mixture que l’on se procurait par les hommes de la cité voisine aux alentours de la forteresse.