Coupable ! (triolets)

Coupable ! Me tempête ma conscience.
L'as-tu au moins suffisamment aimé ?
Non ! Pour preuves, nul besoin de la science.
Coupable ! Me tempête ma conscience.
Ne l'as-tu pas, par trop souvent brimé ?
Dans ses appétits, créant sa défiance.
Coupable ! Me tempête ma conscience.
L'as-tu au moins suffisamment aimé ?

Coupable ! Me hurle ma solitude.
N'as-tu pas aspiré à cette fin ?
Oui ! Il faut châtier ta vile attitude.
Coupable ! Me hurle ma solitude.
N'as-tu pas rêvé combler d'autres faims ?
Dans des ailleurs, lâchant la rectitude.
Coupable ! Me hurle ma solitude.
N'as-tu pas aspiré à cette fin ?

Coupable ! Me souffle à mi-mots ma voix,
Dans un murmure qu'il faut que j'écoute,
Mes péchés élevés sur le pavois.
Coupable ! Me souffle à mi-mots ma voix.
Qui insiste tant que je me dégoûte.
Nul acquittement pour ça, je le vois.
Coupable! Me souffle à mi-mots ma voix,
Dans un murmure qu'il faut que j'écoute.

Sans hésitation, tu es bien coupable !
D'avoir manqué à tes nombreux devoirs
Et de n'avoir été qu'une incapable.
Sans hésitation, tu es bien coupable !
Mon jugement, rien ne peut l'émouvoir.
Je te laisse tes remords si palpables.
Sans hésitation, tu es bien coupable !
D'avoir manqué à tes nombreux devoirs.

Belle construction et mise en forme, pour un poème qui se tient très bien ma foi, autant sur la forme donc, que sur le fond.
Une ombre de culpabilité - plus qu'une ombre, apparemment - semble planer sur ces vers, qui révèlent des choses assez obscures. Mais rassures-toi (si cela peut te rassurer) en te disant que nous sommes tous coupables de qqchose.
On peut même se sentir coupables d'appartenir à cette vilaine race qu'est l'espèce humaine...

Je n'avancerais pas plus sur le domaine du personnel, mais en ce qui concerne l'aspect poétique, c'est en tous cas très réussi Wink

Merci Tak. Et oui, la culpabilité est apanage de l'espèce humaine.