J'ai creusé les ténèbres de glace,
Exploré les mondes interdits,
J'ai connu l'effroi des grands espaces
Et couru sous les soleils maudits,
Mais toujours et partout,
Je n'ai trouvé partout
Que solitude...
J'ai l'habitude.
Ainsi j'errais, morne et terne,
Quand je vis... une lanterne ?Je suis entré, le coeur disert,
Proposer mes chansons quantiques
Dans le Manoir du Fantastique...
Mal m'en a pris, c'est un désert.
Je ne m'en doutais pas encore
Lorsque, surgi je ne sais d'où,
Me salua l'ami Fédou...
Las ! ce ne fut qu'un météore.
Car j'eus beau rôder les couloirs,
Glisser mes chants sous plein de portes,
Ils sont tous restés lettre morte...
Rien de tel pour broyer du noir !
Pourtant, parfois, je sens des yeux
Me suivre lors de mes passages...
Mais jamais le moindre message !
Suis-je si nul ? si laborieux ?
Bah ! Si je dois finir bossu
A traîner ma vieille déprime,
J'aime autant remballer mes rimes,
Mes rêves et mon coeur déçu :
Je retourne courir les ténèbres de glace
Et me griller le corps dans les déserts maudits,
Echouer mon navire aux confins de l'espace
Et me soûler encor de mondes interdits,
Et même si partout,
Je ne trouve partout
Que solitude...
J'ai l'habitude(Et, en prime, la maison - qui ne recule devant aucun sacrifice - vous offre une version verlainienne sur l'air de "Gaspard Hauser", dont acte
Pauvre JackJe suis venu, calme et béat,
Riche de mes sonnets quantiques,
Dans le Manoir du Fantastique
Mais je n'ai pas fait un tabac !
Pourtant je m'étais appliqué,
J'avais chiadé ma poésie
Jusqu'aux règles de prosodie :
Personne ne m'a remarqué !
Aurais-je joué de malheur ?
Me serais-je trompé d'époque ?
Ô, vous tous, bien que chacun s'en moque,
Priez pour le pauvre rimeur.