Nais et crie, écris et croîs, ris et crève !

Et bien voila le premier poème que je poste ici (c'est aussi mon premier poème tout court). Pourtant j'avais commencé il y a plusieurs semaines déjà un autre poème (plus grand et ambitieux), mais je ne l'ai pas encore fini. Entre temps (hier soir en fait, en attendant le sommeil) j'ai eu une grosse poussée d'inspiration, alors j'ai écrit le présent poème cette après midi.

(A noter, en plus du fond, un certain travail sur la forme et 12 syllabes pour chacun des vers présents dans les « tryptiques » - enfin normalement)

Voila, la vengeance est un plat qui se mange froid, alors je me prépare à me faire lapider ^^
Quoi qu'il en soit, bonne lecture !

(Lien supprimé par l'auteur)

Citation :

Paye de ta chair la lutte pour tes idéaux,

13 pieds, je supose que tu as pris "paye" pour un seul pied moi je le compte pour deux, mais je me trompe peut-être.

Citation :

Reste toujours toi-même, il n’y a rien de plus beau ;

13 pieds aussi.

Citation :

Soit toujours humble devant la grandiose tache ;

Tache ou tâche ?

Citation :

C’est aussi l’allégresse, qui de ta plume jaillit ;

14 pieds.

Citation :

Jaune ou claire, de la beauté elle est l’antichambre ;

13 pieds.

Citation :

Car vice et vertu sont d’inséparables voisines !

14 pieds.

Citation :

L’amertume est force, quant elle n’est pas abandon.

14 pieds.

Citation :

Car avec le temps elles seront tes meilleures armes !

14 pieds.

Citation :

Griffonne ta verve : crées de majestueuses formules ;

15 ou 16 pieds, j'hésite sur "crées" (un ou deux pieds).

Citation :

Mais l’éloquence du verbe doit être son émule.

14 pieds.

Citation :

Car pour que tes paroles portent, il faut qu’elles soient vives !

15 pieds.

Citation :

Tu es ta propre muse, embrasse cette métaphore.

14 pieds.
J'ai l'impression qu'on ne compte pas les pieds de la même façon. Je les compte comme j'ai appris, il y a si longtemps, à l'école. Je compte les "e" finaux des mots sauf lorsqu'ils font liaison directe (ex : muse, embrasse) mais s'il y a un s après le "e", la liaison se fait avec le "s" et le "e" compte. Je ne compte pas non plus le "e" de fin de vers.
Pour les rimes, elles sont en général suffisantes, voire parfois assez riches, mais j'en ai repéré deux qui sont un peu pauvres.
Maintenant, pour le fond, j'ai bien aimé. Faut dire que le sujet (l'écriture) est un sujet qui me touche déjà au départ. J'avais d'ailleurs écrit un poème sur le sujet aussi, il doit traîner quelque part dans les bibliothèques.

Max a écrit:

Ecris avec ton sperme !

Mais c'est dégueulasse !
Et puis les filles, comment elles font ???

Je voudrais bien faire une critique constructive, mais tout ça me dépasse carrément. Pour autant je vais quand même donner mon avis, pour qu'on ne me taxe pas de favoritisme.

Tu as mis beaucoup dans ce texte, ça se voit, mais il me semble encore bien maladroit ("Ecris avec ton urine !" "Jaune ou claire" : c'est quand même bien scatologique pour de la poésie). Le titre lui-même est lourd, certains passages aussi ("Tu es ta propre muse, embrasse cette métaphore"). Les formulations manquent de mesure, c'est très grandiloquent, et sur le fond, ça enfonce un brin les portes ouvertes et c'est un peu "donneur de leçon" (je sais, c'est l'infirmerie qui se moque de l'hôpital).
Tes rimes sont riches, c'est un bon point, mais il y a aussi des clichés (larmes/armes).

> "quant elle"
"quand elle" si il s'agit du temporel.

Le bon point, c'est qu'on comprend bien. Et comme ça, je peux dire que je n'apprécie pas trop ce poème. Mais j'attends quand même le suivant avec expectative !

Très sympa !
Je suis d'accord avec certaines remarques de TiCi, mais ça m'a pas empeché de rentrer dedans et d'accrocher à fond. Le ton est un brin solennel et déclamatoire, mais ça ne m'a pas gené outre mesure, ça change des poemes d'amour et des climats intimistes.
J'aime le fond, il y a du travail sur la forme et comme d'habitude, tes mots sont parfaitement bien choisis, Max

Bref, pour un premier essai, je trouve ça très réussi !

Oula, je me suis bien planté dans les syllabes apparement ; je ne connais pas les règles précises de métriques, pieds etc. alors je te fais confiance Catherine. Par contre je pensais pas être à coté de la plaque à ce point.

TiCi, comme tu l'as surement remarqué, j'utilise tous les fluides principaux du corps, je n'ai donc pas le choix, je dois parler de l'urine et du sperme. Ce n'est pas forcément très poétique, mais il n'y a rien de "scatologique" ; d'ailleurs cette strophe (sur l'urine) exorte dans le fond à ne pas s'arrêter à cette considération que tu tiens !

Le titre est lourd, c'est vrai, mais c'est qu'il renferme tellement de sens, de profondeur, de qualité, même dans la forme, dans la symétrie, les sons, le jeux de mot, et puis le message, les messages même ; ce titre c'est un poème à lui tout seul, il exprime des choses fondamentales en peu de mots !
Pour "Tu es ta propre muse..." je ne trouve pas ça lourd.
Pour la grandiloquence et le coté donneur de leçon, c'est voulu ; ce poème est en quelque sorte une ode à l'écriture couplée à une sorte de "manuel de l'écriture".

TAK, content que tu ai apprécié !

Merci pour ta réponse Max !

Max a écrit:

TiCi, comme tu l'as surement remarqué, j'utilise tous les fluides principaux du corps, je n'ai donc pas le choix, je dois parler de l'urine et du sperme.

Déjà, c'est ton choix, tu en fais donc ce que tu veux (c'est même une des leçons de ton poème!). D'ailleurs, tu n'as pas parlé de la morve, ni de la diarrhée (et pourtant, il y avait un beau jeu de mot à faire sur les diarrhée verbales. Non je déconne).
Ensuite, c'est ton bébé, alors forcément même sa "merde" sent bon. Mais littéralement, c'est scato.
Alors on va dire que tu fais dans le poétique gothique, pourquoi pas...

Max a écrit:

Le titre est lourd, c'est vrai, mais c'est qu'il renferme tellement de sens, de profondeur, de qualité, même dans la forme, dans la symétrie, les sons, le jeux de mot, et puis le message, les messages même ; ce titre c'est un poème à lui tout seul, il exprime des choses fondamentales en peu de mots !

Content qu'il te satisfasse à ce point en tout cas !
Tu dis que tu as pondu ça hier soir, es-tu certain d'avoir le recul nécessaire à un jugement objectif ?

Max a écrit:

Pour "Tu es ta propre muse..." je ne trouve pas ça lourd.

Je ne suis pas un spécialiste, mais je vais tenter d'expliquer mon ressenti.
Déjà, je pense pas que "tu es ta propre muse" soit une métaphore. Et sinon l'autre souci, c'est le phrasé, avec la première moitié pleine de mots courts ("Tu es ta propre muse") qui est déséquilibrée avec la seconde et ses 3 mots dont 2 longs ("embrasse cette métaphore"). Et puis, pour faire dans le détail, la liaison embrasse cette n'est pas très fluide.

Voilà. Content de discuter avec toi en tout cas. Et j'admire ce courage de te livrer ainsi tout nu à travers un poème aussi "brut".
Même s'il semble ne s'adresser qu'aux hommes (désolé, je le remets, mais tu es passé à côté ou ne l'a pas pris au sérieux...).

Mais enfin, il n'y a rien de scato ; et pas de "gothisme" non plus. Pour la morve et la diarrhée tu es sérieux ?

J'ai écris ça cette après-midi, comme je l'explique plus haut. Alors non je n'ai pas de recul objectif, c'est sûr
Je dis juste que si le tire est "lourd", c'est pour la bonne cause.

Il y a énormément de fond dans ce poème, plusieurs degrés de compréhension ; je sais bien que beaucoup passeront à coté de certains trucs, mais c'est aussi ça la poésie, condenser beaucoup de choses en peu de mots.

"Métaphore" désigne aussi "corps" avec lequel elle rime, voire tout le poème.
Par contre je veux bien admettre que le dernier vers n'est pas un modèle de fluidité.

Merci pour tes commentaires TiCi

scatologique (adj.) :

1.relatif à la scatologie, aux excréments.


Pour la morve et la diarrhée, c'est juste une façon de montrer que tu as déjà fait ton propre tri dans les fluides corporels. J'aurais pu aussi te citer la bile, les sucs gastriques... Tu n'as pas été exhaustif dans ton poème, et tu n'avais pas à l'être. Donc c'est ma réponse quand tu dis que tu étais obligé d'utiliser l'urine et le sperme.


Ok pour la métaphore, et merci pour cette nouvelle réponse et son lot d'explications !

En ce qui concerne les fluides, il ne s'agit pas de faire un cours de biologie. J'ai utilisé les fluides qui représentaient quelque chose, qui étaient une métaphore en eux-même, des "symboles" avec lesquels il était possible de créer de la poésie.

Parler de morve, diarrhée ou de vomis aurait été ridicule, ils ne représentent rien ; cela m'aurait demandé beaucoup d'effort pour un résultat grotesque. Ce n'était vraiment pas justifié.
Tu imagines si j'avais fait des strophes sur ces trucs ? lol...

Par contre le sperme représente beaucoup de chose (vie, plaisir...), et j'ai fait de l'urine un certain "symbole" au service d'un certain message, rendant le tout cohérent.
Sinon utiliser le mot "sperme" est peut-être "problèmatique" au niveau de la gente féminine, mais je suis un homme...

Sera-tu enfin convaincu ?

Pour ma part, cet aspect du poeme ne m'a pas derangé du tout ! Le sperme represente en effet bcp de choses, s'arreter à la connotation "scato" (qui ne l'est pas du tout d'ailleurs, à la difference de la pisse) est un peu dommage...
Après tout, Baudelaire et compagnie ont ecrit des choses bien plus trash et osées, meme si avec un peu plus de raffinement (et encore, pas forcément pour tous lol).

TAK a écrit:

s'arreter à la connotation "scato" (qui ne l'est pas du tout d'ailleurs, à la difference de la pisse) est un peu dommage...

C'est sûr que l'urine et la pisse, ce n'est pas la même chose . Un peu comme le coca et le pepsi quoi...
Je pense que vous confondez la forme et le fond, vulgarité (pisse) et champ lexical (scatologique).
De plus, parler de l'urine, c'est déjà une chose. Mais commencer à en décrire la couleur, c'est vraiment enfoncer le clou.
Après, ça gêne ou pas, c'est une autre question. Mais faudrait pas me faire prendre des vessies pour des lanternes (c'était juste pour le jeu de mot naze).

"Jaune ou claire, de la beauté elle est l’antichambre ;
Car vice et vertu sont d’inséparables voisines"
> De plus, si on peut dire qu'en tant qu'excrément, l'urine est sale, autant il m'est difficile de considérer ça comme un vice. A moins que tu fasses référence à du encore plus trash...

L'urine n'est pas un mot tabou, si ? En plus je fait bien exprès d'utiliser le mot urine non le mot "pisse", ce n'est pas anodin. Ici il s'agit de poésie, non d'un texte normal, c'est donc encore différent.

Scatologique, adj : Qui a trait à la scatologie; qui a rapport aux excréments.

Dans ce cas là, dès qu'on parle d'urine etc. c'est scatologique, bien sur... Mais dans ce cas là (définition du mot) justement, le mot scatologique n'est pas connoté négativement. Scatologique dans le language courant c'est très sale, péjoratif etc. c'est pourquoi je refuse que cela se rapporte à ma poésie car il ne s'agit pas du tout de cela. C'est d'ailleurs ce sens connoté que tu semble trouver ici, mais tu confond définition littérale et connotation à mon sens ; ou tu vois la connotation là où elle n'est pas.

Et puis bon, pour le reste, ce que tu dis montre dans une certaine mesure que tu n'a pas bien compris la strophe sur "l'urine".
J'éclaircirait ce point en revenant de mon partiel tout à l'heure, là je dois me préparer.

A toute

Bon courage pour ton partiel !

Je me suis bien planté à ces putains de partiels.

Alors, cette strophe :

Ecris avec ton urine !
N’aies pas honte, car cette macule est ton ambre :
Jaune ou claire, de la beauté elle est l’antichambre ;
Car vice et vertu sont d’inséparables voisines !

En gros elle veut dire qu'il ne faut pas avoir honte de ce que l'on est, des choses plus ou moins mauvaises et detestables que l'on a en nous. Il ne faut pas les rejetter mais s'en inspirer, comme du reste. L'urine est perçue comme sale, par ce qu'elle est, un excrément, mais elle est aussi notre ambre. C'est notre corps qui l'a produit, elle est belle, c'est un liquide doré, transparant etc. On peut la voir comme un déchet mais aussi comme de l'ambre, ou bien les deux. C'est une question de point de vue. D'ou aussi le "Ecrit ta vie" au dessus, il faut écrire sa vie en entier, ne pas seulement s'arrêter à ce qui nous rend fier, mais aussi retranscrire ce qui est moins noble etc.
Si la beauté est la chambre, l'urine est l'antichambre de la beauté. Pourquoi ? Pourquoi ne serait-elle pas la chambre aussi ? C'est beau l'urine dans une certaine mesure ; ce qui l'empêche d'être pure beauté, c'est ce qu'elle est, c'est pourquoi elle est l'antichambre et non la chambre, c'est pourquoi elle reste dans l'antichambre, parce qu'on refuse de la faire entrer dans la chambre : on refuse de la trouver belle. Alors qu'elle l'est, c'est comme de l'or liquide d'un certain coté non ? Il ne faut pas rejetter des parties de notre être, nous somme un tout. Il ne faut pas voir le monde dans une dualité, sale/propre, bien/mal, noir/blanc etc.
D'ou la généralisation opérée grâce au dernier vers. Dans l'homme il y a vice et vertue, l'une n'existe pas sans l'autre, comme le mal n'existe pas sans le bien ou le bonheur sans le "malheur". Il ne faut pas se fermer à une acception et une vision du monde basique et manichéenne, il faut relativiser, voir le gris étincelant entre le noir et le blanc.

Voila, y'a un peu de tout cela dans cette strophe, et plus encore, mais je suis épuisé, j'ai du mal à écrire.
Bien sûr le lecteur ne peut pas voir tout cela dans ces quelques mots, enfin je crois, mais s'il n'en voit rien qu'une partie et qu'il capte le fond en gros, c'est déja bien.

Je te remercie pour ces explications.

C'est bien joli de voir de la beauté dans tout.

Moi je ne marche pas - pas dans le contexte de ton poème en tout cas.
Tu as l'air bien convaincu, alors je vais clore en bouclant la boucle, et simplement confirmer que tout cela me dépasse.

Et désolé pour ton partiel !