Voilà, le texte ne suit qu'approximativement les consignes, désolé
- Repose toi mon chéri, ne t’inquiètes pas.
La vieille femme apposa un tendre baiser sur son front et lui sourit, un brin de tristesse dans le regard. Elle paraissait soucieuse.
- Maman… Qu’est ce qui ne va pas ?
- Rien… C’est juste que ton accident m’a remuée, c’est tout…
Elle tenta à nouveau un sourire qui se voulut apaisant. En vain.
- Je suis entre de bonnes mains, tout va bien Maman !
- Oui mon chéri, tout va bien.
Quelque chose clochait. Ben ne savait pas quoi, mais il était persuadé que sa mère lui cachait quelque chose. Il y avait ce je ne sais quoi dans le ton de la voix... Une légère impression qui le faisait frissonner. A moins que ce ne soit dans le regard…
- Maman… S’il y a quelque chose, tu dois me le dire…
- Non, non, ne t’inquiètes pas je te dis ! Repose toi mon bébé… Tout va bien.
Mon bébé… Ca faisait des années qu’elle ne l’avait pas appelé comme ça, et voilà que depuis sa sortie du coma, cette nuit, elle lui parlait comme s’il était condamné.
« Sûrement le choc… se dit finalement Ben. Elle a dû avoir la frousse de sa vie quand elle a vu l’état de la voiture… »
Ben triturait nerveusement son médiator fétiche et le faisait danser entre ses doigts, perdu dans ses pensées. Il observait sa main, comme fasciné par ses mouvements réguliers. Sa mère, elle, était repartie à la contemplation du pan de sa robe, le lissant avec nervosité. Le malaise était palpable.
- Maman… appela Ben, les yeux encore dans le vague.
- Oui mon poussin ?
- Je veux savoir ce que t’ont dit les médecins ! (Il la fixe) Enfin merde quoi ! Je ne sais même pas ce que j’ai eu de cassé dans l’accident! Le médecin m’affirme que la colonne vertébrale est intacte et pourtant je n’arrive plus à bouger les jambes !
- Calme toi, s’empressa-t-elle, paniquée. Les médecins ont dit vrai, ta colonne vertébrale a été épargnée.
- Alors quoi ? hurla-t-il. Pourquoi tu me regardes comme ça ? Pourquoi tu n’as pas quitté mon chevet ne serait-ce qu’une seconde depuis mon réveil ? Qu’est-ce qui cloche Maman ???
Ben avait le regard braqué sur sa mère, les yeux comme des poignards. La vieille femme étouffa un sanglot et baissa la tête. Ben poussa un soupir.
- Excuse moi Maman, je ne voulais pas crier, pardonne moi.
Il tendit sa main vers elle et lui caressa affectueusement l’épaule. Celle-ci leva sur lui un regard où se mêlait amour et tristesse, et lui rendit son geste.
- Mon pauvre bébé, dit-elle des sanglots dans la voix. Mon pauvre petit chéri !
En voyant les larmes couler sur les joues de sa mère, son cœur bondit et ses yeux s’arrondirent.
- Quoi ? Pourquoi tu dis ça ?! dit-il soudain réellement inquiet.
Sa mère se leva lentement de sa chaise et déposa un nouveau baiser sur son front.
- Tu es vivant, c’est le plus important, dit-elle en lui caressant la joue.
- Maman… Tu me fais peur là… Que me caches tu ? Dis le moi, je t’en supplie.
La vieille femme regarda son fils avec gravité. Elle resta un instant comme ça, immobile, puis se baissa sur Ben et lui passa la main dans les cheveux.
- Il faut que tu sois fort mon bébé !
Après quoi, elle tira lentement les couvertures tentant désespérément de réprimer un sanglot. Ben, lui, avait déjà compris. Il observait, totalement pétrifié. Sa mère pleurait à chaudes larmes quand elle termina de découvrir le lit.
- Voilà mon chéri, dit-elle en pleurs.
Elle s’agenouilla au pied du lit et prit la main de son fils, la couvrant de baisers.
- Maman est là mon bébé, ne t’inquiètes pas…
Ben ne réagissait pas, il continuait à observer d’un œil terrifié le vide qui se trouvait à la place de ses jambes. Pas étonnant qu’il ne les sentait pas. Pas étonnant que le médecin l’ait empêché de se rendre au bidet ce matin, laissant ainsi le soin aux infirmières de le soulager dans une bassine.
Il avait été amputé jusqu’à la hanche.
Sa mère, elle, s’était mise à lui souffler, tout prêt de l’oreille, une comptine qu’elle lui chantait il y a bien longtemps.
"C'est joli un papillon... c'est comme un fleur qui pousse... comme une fleur de chardon..."Ben se mit à pleurer en silence.
Ils restèrent ainsi bien après que le jour se soit levé. Une fois apaisé, Ben ferma les yeux et, murmurra doucement à sa mère:
"Merci d'avoir été là."
Et il s'endormit.