Voici un petit bout d'essai sur les origines de la création :
Dans ma tête il y a le placard aux histoires, et elles voudraient bien sortir, pour moi ça m'est égal, qu'elles vivent leur vie c'est pas mon problème. Mais ce n'est pas le cas des "autres", les "autres" veullent que cela sorte, ils veulent savoir ce qu'il y a dans le placard, je crois qu'ils s'attendent à y trouver des pièces d'or où je ne sais quoi de précieux, mais moi je sais, je sais que le placard n'est qu'une image, une belle image certes, mais une image quand même.
Que je vous parle un peu des "autres", il y a le zombie, et le vampire, ces deux là, ils s'entendent bien, il y a aussi une sorte de monstre, je ne sais pas trop ce qu'il veut ni d'où il vient, il n'est peut-être qu'une pure émanation de mon esprit, tout comme le zombie et le vampire d'ailleurs, tout comme tous les "autres".
Moi je m'en fout bien de tout cela, je m'en fout puissament et royalement devrais-je même dire, mais voila, on dirait que ce placard possède une certaine conscience, qu'il veuille s'imposer comme quelque chose requièrant de l'attention, comme s'il m'avait demandé mon avis ?
Je crois que ce placard n'est pas arrivé là par hasard, il provient d'une histoire, je sais de quelle histoire il s'agit, c'est une histoire de Carlos Castaneda, qui s'appelait l'art de rêver, et dedans, il parle d'un placard dans lequel un couple initié à la sorcellerie indienne aurait disparu. Oh il n'ont pas disparu totalement, leur maître un sorcier indien aussi les a retrouvés, ils erraient dans le monde des êtres inanimés, et il les a ramenés. Bon voila, c'était il y a six ans, depuis le livre a été refermé, mais le placard est resté, c'est animé d'une vie propre, et il s'est mis à héberger mes histoires, des bouts d'histoires nées de moments perdus, de temps passés à attendre, et Dieu sait si j'en ai eu à cette période de ces "moments perdus", et Dieu sait si j'en ai encore d'ailleurs.
Mais voila, ,aujourd'hui où je commence enfin à revoir la vie devant moi, ce maudit placard aux histoires est là en travers du chemin, il faudrait que je le vide, que je le vide de tous ces squelettes d'histoires pour ne pas finir avec une araignée au plafond. J'ai donc entrepris ce vidage, la voie vers ma propre libération personnelle, si tant est que ces deux mots ensembles veuillent bien avoir une signification.
Quelques fois aussi, je rêve du placard, la plupart du temps, je suis dans le placard ouvert tel un radeua sur la mer et je pagaïe pour avancer, cela doit être mon esprit qui m'envoie un message, une sorte de message d'erreur système signifiant qu'une saturation est atteinte. Et après ce genre de rêves, je me mets à écrire, et les gens aiment bien ça, s'ils savaient, tout ne provient que du placard, et je pourrais même leur donner ce placard, s'ils en voulaient, mais je ne pense pas qu'ils le prendraient, car il est toujours accompagné des "autres", ces "autres" fantômatiques et pourtant consistants, ils sont insatiables, et ils finiront par avoir ma perte un jour ou l'autre, à moins peut-être que je ne réussisse à les coucher sur le papier, peut-être ainsi pourrais-je m'en libèrer, ça a bien marché pour le tueur de zombies et la citrouille, pourquoi pas pour une saloperie de vampire un zombie dégénèré et le monstre indécent ?
Ah oui, qu'elle belle vie j'aurais alors, plus de placard, plus d'"autres", la liberté le pied quoi, et je pourrais enfin réaliser mes deux rêves, me marier et écrire de la science fiction pour me détendre. Bien sûr le mariage c'est pas encore gagné, mais il y a bien la fille, la fille qui est devenue une femme maintenant, mais qu'est-ce que cela change, notre histoire s'était-elle vraiment si mal terminée ? N'est-ce pas le lot de tous les couples de se disputer ? Et puis, je n'avais pas vraiment de travail à l'époque, maintenant j'ai au moins mes études, et puis dans un an et même avant peut-être commencera le vrai travail, de l'argent enfin, un vrai chez moi, la vraie vie quoi !