LE MANOIR DU FANTASTIQUE
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 X6 ou chroniques d'un 4x4

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soa09
Sangsue mort-vivante
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MessageSujet: X6 ou chroniques d'un 4x4   X6 ou chroniques d'un 4x4 EmptyMar 22 Fév 2011 - 23:13








Marc Delbosque roulait, rapide et sûr de lui, dans son 4x4 flambant neuf, dernier né de chez BMW. Son bolide fonçait sur l’asphalte telle une balle dans la chair. Il en tirait une grande fierté, d’ailleurs, de son engin, symbole de sa réussite et de son ascension sociale ; qui aurait parié que lui, fils de simple employé de bureau, aurait jamais pu se payer une voiture consommant plus de 10 litres au 100 kilomètres et coûtant un œil pour l’assurer ? Personne, et cela gonflait encore son orgueil de nouveau riche.
Bien sûr, il pouvait aussi être fier de sa petite famille : sa femme était la plus belle, pas la plus intelligente, mais elle était bien gentille et cuisinait bien, aimait à rester à la maison et à s’occuper de ses enfants en bas-âge. Ses deux enfants… la chair de sa chair, le fruit de ses entrailles… il ne les voyait que peu car, comme il le disait, « l’argent ne pousse pas encore aux arbres ». Et de l’argent, il lui en fallait, étrangement d’ailleurs, il lui en fallait de plus en plus au fur et à mesure que son compte bancaire se remplissait. Il se demandait parfois s’il réussirait jamais à dépenser tout cet argent ; mais cette interrogation s’évanouissait aussi vite qu’elle apparaissait.
Il possédait une grande maison, dans un quartier chic, entouré de ses pairs, « tous aussi pédants les uns que les autres », pensait-il souvent. Cette opinion ne l’empêchait pourtant jamais de rire avec eux quand une garden party s’organisait ni de jouer au tennis ou au golf avec eux le dimanche. Dès que l’occasion se présentait, il emmenait sa femme à l’opéra ; non pas que cet art eût un quelconque intérêt à ses yeux, mais cela lui permettait de revoir encore ses « amis », de montrer qu’il allait bien, que lui et sa femme formaient un couple heureux, de présenter sa dernière acquisition automobile.
Il pensait à tout ça, et à d’autres choses encore, en écoutant d’une oreille distraite les informations à la radio et de l’autre un quidam qui lui parlait au téléphone, tandis que son X6 avançait à vive allure sur une petite route sinueuse de campagne.
Antoine Martinet, quant à lui, ne tirait aucune fierté de sa voiture ; il ne voyait d’ailleurs pas quelle fierté l’on pouvait tirer de ses machines. Il ne dépassait jamais les limites de vitesse car c’était dangereux, premièrement, et c’était également onéreux : on consomme plus en roulant agressivement, et on n’est jamais à l’abri des radars, et il avait mieux à faire avec son argent que de le gaspiller avec les PV.
Effectivement, il vivait modestement : il travaillait en tant qu’employé de bureau dans une grande entreprise et ne gagnait pas assez que pour commettre des excès. Heureusement, sa femme travaillait également, mais elle dans un tout autre domaine : elle était infirmière à domicile ; elle adorait ce métier car elle aimait aider les gens, même si ce n’était pas fort intéressant financièrement parlant.
La famille Martinet vivait dans une maison ancienne, héritée du père d’Antoine, mais confortable, avec leurs trois fils dont deux étaient aux études : l’un étudiait la médecine, l’autre voulait devenir ingénieur de gestion afin d’être PDG ou autre dirigeant, bref, il était très ambitieux. Ce dernier ne rêvait en fait que d’argent, de grosses voiture et de grandes maisons, d’opéras, de golf avec d’autres riches, de tennis, d’avoir une belle femme,… il voulait avoir.
Le troisième fils travaillait déjà : il tentait de percer en tant qu’écrivain ; les trois fils étaient donc encore à la charge de leurs parents, ce qui les empêchait toute excentricité car la gratuité des études n’est qu’un doux rêve.
Antoine Martinet était heureux car ses enfants faisaient ce qui leur plaisait, et il était prêt à tout pour qu’ils soient heureux.
Il pensait à ça, et à d’autres choses encore, tandis que sa peugeot 205 suivait doucement une route sinueuse de campagne.
Marc avait fini sa conversation avec son employé et se rendit compte qu’il était sur une longue ligne droite, et se dit qu’il essayerait bien de pousser un peu son moteur, il accéléra donc. Voyant un virage à gauche au loin, il eut envie de le prendre le plus vite possible, « extérieur, intérieur, extérieur », se répétait-il.
Antoine continuait tranquillement son chemin et aperçut bientôt un virage à droite, il se rappela que la mère Vanderlinden avait eu un accident dans ce virage et décida de ralentir encore un peu, puis entra dans le virage.
Marc Delbosque se sentait tiré vers la droite par les forces centripètes ; il aimait avoir des sensations en roulant. Brusquement apparut une petite peugeot devant lui.
Martinet découvrit devant lui un mur de métal, lardé d’un pare-buffle, et tenta de l’esquiver.
Mais c’était trop tard : la peugeot n’eut pas le temps de se déporter suffisamment et fut heurtée latéralement par la BMW, véritable poupée de chiffon face à un boulet de canon, elle fut envoyée dans les airs et ne toucha terre que vingt mètres plus loin, pour se lancer alors dans une suite de tonneaux et de vrilles abracadabrantesques dignes d’un combat aérien de film hollywoodien. Quand enfin la 205 s’immobilisa, il ne restait rien, ou presque, de l’habitacle, seul restait le corps sans vie d’Antoine, méconnaissable tant il était contusionné, restait assis sur son siège, volant en main, tête tournée vers Marc, comme si, dans un ultime réflexe, son corps avait voulu dénoncer le responsable de cet accident.
Delbosque, atterré, ne fut pas capable d’éviter la peugeot, et c’est avec un mélange de mépris et d’horreur qu’il la vit s’envoler, tournoyer, se décomposer,… quand enfin elle s’arrêta, il regarda vers le conducteur et fut certain qu’il était mort, ou espéra pour lui qu’il était mort, car il n’était pas beau à voir. Il crut un instant que le mort le fixait, mais ça devait être un hasard.
Il appela immédiatement les secours ; ceux-ci arrivèrent, puis la police, alertée, arriva. Elle interrogea le survivant et celui-ci donna sa version des faits qui le mettait, évidemment, hors de cause. L’Histoire ne retient jamais que la version des vainqueurs…
La famille Martinet, persuadé qu’Antoine ne pouvait être responsable de l’accident, intenta une action en justice. Mais, pour cause de manque de preuves, le juge dut prononcer un non-lieu.
Le fils étudiant en médecine décida de compenser l’injustice judiciaire par ses propres moyens ; il demanda donc à parler à Marc Delbosque, prétextant un quelconque intérêt pour un emploi dans son entreprise.
Le jour de l’entretien, il pensait encore à son père, sachant qu’il allait commettre un acte que son père aurait déploré. Mais il ne pouvait vivre sans le faire, il devait le faire… Il vérifia donc que tout était prêt et partit.
Arrivé au bureau, il prit une dernière inspiration, versa une larme pour sa famille et entra. Arriva alors ce qui devait arriver : il entra dans le bureau de Marc, sortit son 9mm, visa la tête et tira. Immédiatement, la secrétaire appela la police, mais c’était trop tard, la cervelle du chef d’entreprise avait éclaboussé sa fenêtre…. L’ex futur médecin n’échappa pas à la Justice et fut condamné à 20 ans fermes.
Le futur ingénieur persévéra dans ses études, ne prenant pas part au projet meurtrier de son frère, et se jura inconsciemment de se venger en possédant tout ce qu’il était possible de posséder. Il réussit d’ailleurs et devint chef d’une grande entreprise, il ne manqua jamais de rien, si ce n’est de l’essentiel : l’amour.
Le troisième fils, écrivain, prit également sa revanche sur la vie : il écrivit, écrivit pour extérioriser, et ses histoires furent appréciées rapidement, il devint bien vite un auteur respecté et réfléchit beaucoup sur l’être humain. N’étant pas d’un naturel dépensier, il se contentait du strict nécessaire et faisait des dons d’argent s’il en avait trop. Il ne connut également pas l’amour, et mourut seul et isolé, car sa douleur était trop grande.
La mère Martinet, elle, mourut quand son fils fut condamné, elle ne supporta pas la nouvelle et son cœur lâcha.
Quelles conneries ces 4x4….


Dernière édition par soa09 le Dim 27 Fév 2011 - 20:49, édité 1 fois
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Max
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Max


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MessageSujet: Re: X6 ou chroniques d'un 4x4   X6 ou chroniques d'un 4x4 EmptyMer 23 Fév 2011 - 14:01

Essaye de participer un peu plus au forum pour augmenter tes chances d'avoir des lectures/commentaires Wink

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TiCi
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MessageSujet: Re: X6 ou chroniques d'un 4x4   X6 ou chroniques d'un 4x4 EmptyMer 23 Fév 2011 - 14:15

Pas mieux.
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solevi
Vampire de campagne
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solevi


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MessageSujet: Re: X6 ou chroniques d'un 4x4   X6 ou chroniques d'un 4x4 EmptyMer 23 Fév 2011 - 16:17

Citation :
l’injustice de la Justice par sa propre justice

Woh. Faut l'avaler...

Par contre, je vais devoir relire parce que je n'ai pas compris :/ (blonde)
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MessageSujet: Re: X6 ou chroniques d'un 4x4   X6 ou chroniques d'un 4x4 Empty

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