HAINE

Voici une nouvelle très courte que j'ai écrite la nuit dernière. Le truc c'est que je me suis éclaté en l'écrivant mais en la relisant je ne sais pas trop quoi en penser. Si vous pouviez m'éclairer de vos lumières ca m'aiderait à y voir plus clair (arf)
Merci


Haine


Le 4 octobre 2003, Stuart décida une bonne fois pour toutes d’en finir avec cette saloperie. La saloperie en question se prénommait Filip et fêtait ce jour-là ses six ans. Alors que Filip s’apprêtait à souffler ses bougies, Stuart eut une incompréhensible envie d’écraser la tête de son fils dans la crème beurrée de son gâteau d’anniversaire. C’est la mort dans l’âme qu’il se vit contraint d’y renoncer, la saloperie célébrait la chose avec bon nombre de ses camarades de classe qui auraient eu tôt fait de colporter l’incident à leurs parents. Mais le processus était lancé et Stuart était bel et bien décidé : la saloperie devait cesser d’exister. Ainsi, il revint à la charge dés le lendemain en laissant une casserole d’huile bouillante dépasser du rebord de la cuisinière. Tentative infructueuse : Filip ne daigna même pas y jeter un coup d’oeil.

Mais Stuart ne se découragea pas, loin de là. Avec le temps il prit même quelques automatismes d’usage comme laisser les couteaux sortis des tiroirs, laisser les allumettes en évidence, toujours mettre un tabouret prêt des fenêtres (ils logeaient au quatrième étage) et ouvrir le gaz avant de partir. Bien évidemment la saloperie devait être constamment sans surveillance. Mais rien n’y fit cependant. La saloperie était malheureusement d’une vigilance déconcertante pour un enfant de six ans et savait visiblement déceler avant quiconque la moindre odeur suspecte.

Pour la fête des pères, la saloperie offrit à Stuart un joli dessin plein de couleurs avec écris en gros : « Papa, je t’aime ». Pitoyable ! Stuart faillit le gifler violemment mais au lieu de ça, il préféra prendre la mine de circonstance et jouer le jeu. Plus tard bien sûr, il déchira en mille morceaux le torchon, non sans avoir au préalable cracher dessus copieusement.

La semaine suivante, Stuart trouva quelques idées supplémentaires. Il se mit régulièrement à cacher les jouets préférés de la saloperie près des prises de courant (du 220 volt triphasé) et sortit des placards tous les produits dangereux pour les répartir stratégiquement dans l’appartement, à la vue de la saloperie bien évidemment. Il prit même soin d’introduire une bouteille de Destop dans le frigidaire à côté des Candy Up.

Mais cela ne marcha pas, pas plus que le coup du steak pourri que Stuart lui servit la veille. La saloperie avait boudé purement et simplement son assiette.
« J’ai pas faim, Papa. » qu’il avait dit . Bien sûr Stuart ne lui planta pas la fourchette dans la gorge comme il l’avait projeté au départ, mais se contenta de le consigner dans sa chambre pour la soirée.

Ses nuit étaient peuplées de rêves bienfaisants où la saloperie était admise aux urgences sans grands espoirs et où les médecins, unanimes, annonçaient la mort imminente du parasite dans les heures à venir. Cause : accident domestique. Et c’est en général à ce moment là que Stuart se réveillait, fou de rage.

Les semaines passèrent et aucun piège mis au point par Stuart ne fonctionnait. Il avait bien essayé à un moment de desserrer la roue avant du vélo de Filip mais celui-ci n’était revenu qu’avec quelques malheureuses égratignures décevantes. Et pour couronner le tout, la saloperie se montrait toujours de bonne humeur, serviable et aimante. Ce qui avait le don d’agacer au plus au point Stuart.

Un soir, alors que la nuit était sans lune, Stuart décida de prendre la voiture en compagnie de Filip, dit la saloperie, et s’engagea sur la bretelle d’autoroute. Au bout de quelques kilomètres, il feint une panne de carburant et se rangea sur la bande d’arrêt d’urgence. Il éteignit les phares et s’éclipsa dans les bois qui bordaient la route prétextant aller au petit coin. Double échec : aucune voiture ne vint percuter la sienne et Filip resta bien sagement à sa place et n’eut aucune envie d’aller explorer le bitume de plus près.

Le temps passa et le découragement gagna petit à petit Stuart. Celui-ci commença à déprimer au fur et à mesure de ses échecs cuisants.

Un matin en descendant les escaliers, Stuart glissa sur quelque chose et retomba lourdement sur le dos. Il put entendre le bruit de ses os se briser. Il hurla toute sa douleur et se rendit vite compte qu’il ne pouvait plus bouger. Il appela Filip entre deux sanglots, pleurnichant comme une fillette. Celui-ci rappliqua rapidement et, alors qu’il s’approchait de Stuart, se baissa au milieu des escaliers pour ramasser la voiture miniature sur laquelle son père avait glissé. Il lança un regard à Stuart, lui sourit malicieusement, et retourna jouer aux petites voitures…

Joussif !!

S
P
O
I
L
E
R
S

Peut-être que la fin pourrait être plus travaillée, qu'on "sente" plus la revanche non ?

Bravo j'attend les autres !!

J'adore !!! lol

Sauf que: pourquoi il déteste son fils comme ça?

Oui je pourrais travailler la fin, peut etre qu'elle arrive trop vite et qu'elle n'est pas assez clair t'as raison... J'étudierai ca!
Sinon pour te repondre Littleangel_be je soupçonne le père de ne pas être très équilibré de toute façon lol donc savoir pourquoi... peut être une psychose naissante... ou bien c'est peut etre que tout simplement son gosse a une tête à claque ....

Bon ben en tout cas merci d'avoir pris le temps de me lire!

C'est génial.
Arf j'ai presque de la peine pour le père et ses tentatives infructueuses.

Citation :

J'ai modifié la fin pour la rendre à la fois plus claire et moins précipitée. Je peux te l'envoyer en mp pour que tu me dises ce que tu en penses?
Merci

tu ne peux pas éditer ton message d'origine toi-même ?? (peut-être que j'ai viré la fonction sans faire exprès...?)

Heu... ca fait bizarre de se repondre à soi meme... Je comprend pas trop ce qui s'est passé là lol

Bon sinon pour répondre à ta (ma?) question, je ne vois aucun bouton pour éditer... J'avais déjà voulu éditer le post "Noir" parce qu'il s'agissait d'une erreur d'un ami qui voulait publier sa nouvelle sous son pseudo mais je m'étais rertrouvé confronter au même problème... Mais c'est pas grave, j'envoie la nouvelle version en réponse à ce sujet, comme ca vous pourrez comparer et me dire la version que vous préférez ;-)
@+++

Haine (Fin modifiée)


Le 4 octobre 2003, Stuart décida une bonne fois pour toutes d’en finir avec cette saloperie. La saloperie en question se prénommait Filip et fêtait ce jour-là ses six ans. Alors que Filip s’apprêtait à souffler ses bougies, Stuart eut une incompréhensible envie d’écraser la tête de son fils dans la crème beurrée de son gâteau d’anniversaire. C’est la mort dans l’âme qu’il se vit contraint d’y renoncer, la saloperie célébrait la chose avec bon nombre de ses camarades de classe qui auraient eu tôt fait de colporter l’incident à leurs parents. Mais le processus était lancé et Stuart était bel et bien décidé : la saloperie devait cesser d’exister. Ainsi, il revint à la charge dés le lendemain en laissant une casserole d’huile bouillante dépasser du rebord de la cuisinière. Tentative infructueuse : Filip ne daigna même pas y jeter un coup d’oeil.

Mais Stuart ne se découragea pas, loin de là. Avec le temps il prit même quelques automatismes d’usage comme laisser les couteaux sortis des tiroirs, laisser les allumettes en évidence, toujours mettre un tabouret prêt des fenêtres (ils logeaient au quatrième étage) et ouvrir le gaz avant de partir. Bien évidemment la saloperie devait être constamment sans surveillance. Mais rien n’y fit cependant. La saloperie était malheureusement d’une vigilance déconcertante pour un enfant de six ans et savait visiblement déceler avant quiconque la moindre odeur suspecte.

Pour la fête des pères, la saloperie offrit à Stuart un joli dessin plein de couleurs avec écris en gros : « Papa, je t’aime ». Pitoyable ! Stuart faillit le gifler violemment mais au lieu de ça, il préféra prendre la mine de circonstance et jouer le jeu. Plus tard bien sûr, il déchira en mille morceaux le torchon, non sans avoir au préalable cracher dessus copieusement.

La semaine suivante, Stuart trouva quelques idées supplémentaires. Il se mit régulièrement à cacher les jouets préférés de la saloperie près des prises de courant (du 220 volt triphasé) et sortit des placards tous les produits dangereux pour les répartir stratégiquement dans l’appartement, à la vue de la saloperie bien évidemment. Il prit même soin d’introduire une bouteille de Destop dans le frigidaire à côté des Candy Up.

Mais cela ne marcha pas, pas plus que le coup du steak pourri que Stuart lui servit la veille. La saloperie avait boudé purement et simplement son assiette.
« J’ai pas faim, Papa. » qu’il avait dit . Bien sûr Stuart ne lui planta pas la fourchette dans la gorge comme il le projeta au départ, mais se contenta de le consigner dans sa chambre pour la soirée.

Ses nuit étaient peuplées de rêves bienfaisants où la saloperie était admise aux urgences sans grands espoirs et où les médecins, unanimes, annonçaient la mort imminente du parasite dans les heures à venir. Cause : accident domestique. Et c’est en général à ce moment là que Stuart se réveillait, fou de rage.

Les semaines passèrent et aucun piège mis au point par Stuart ne fonctionnait. Il avait bien essayé à un moment de desserrer la roue avant du vélo de Filip mais celui-ci n’était revenu qu’avec quelques malheureuses égratignures décevantes. Et pour couronner le tout, la saloperie se montrait toujours de bonne humeur, serviable et aimante. Ce qui avait le don d’agacer au plus au point Stuart.

Un soir, alors que la nuit était sans lune, Stuart décida de prendre la voiture en compagnie de Filip, dit la saloperie, et s’engagea sur la bretelle d’autoroute. Au bout de quelques kilomètres, il feint une panne de carburant et se rangea sur la bande d’arrêt d’urgence. Il éteignit les phares et s’éclipsa dans les bois qui bordaient la route prétextant aller au petit coin. Double échec : aucune voiture ne vint percuter la sienne et Filip resta bien sagement à sa place et n’eut aucune envie d’aller explorer le bitume de plus près.

Le temps passa et le découragement gagna petit à petit Stuart. Celui-ci commença à déprimer au fur et à mesure de ses échecs cuisants.

Un matin en descendant les escaliers, Stuart glissa sur quelque chose et retomba lourdement sur le dos. Il put entendre le bruit de ses os se briser. Il hurla toute sa douleur et se rendit vite compte qu’il ne pouvait plus bouger. Il appela Filip entre deux sanglots, pleurnichant comme une fillette. Celui-ci rappliqua rapidement et, alors qu’il s’approchait de Stuart, se baissa au milieu des escaliers pour ramasser la voiture miniature sur laquelle son père avait glissé. Il la replaça soigneusement dans sa poche, se pencha sur son père jusqu’à ce que leurs visages se touchent presque et resta ainsi un moment sans bouger. Stuart sentit une sourde inquiétude monter en lui, s’ajoutant ainsi à la douleur qui devenait insupportable.
« Appelle du secours, Filip ! Tu sais, comme Papa te l’a appris… Tu te rappelles ? » souffla minablement Stuart.
La saloperie ne broncha pas et continua de toiser sombrement son père, sans ciller.
« Filip… » supplia Stuart.
Brusquement, la saloperie se redressa, lança un regard étrangement malicieux à Stuart, et repartit en sifflotant doucement.

Lorsqu’il revint, quelques longues secondes plus tard, Filip avait les deux mains dissimulées derrière son dos, et arborait un sourire qui glaça le sang de Stuart.
« Filip ! Que fais-tu ? Tu as appelé les secours ? » s’inquiéta Stuart, davantage préoccupé par ce que pouvait bien cacher la saloperie dans son dos.
Aucune réponse, si ce n’est le sourire persistant de l’enfant.
Puis, lentement, la saloperie ramena ses mains devant lui, offrant à Stuart une raison réelle de s’inquiéter. La saloperie tenait une bouteille de Destop, fraîchement sortie du frigidaire.
« Bois un peu Papa en attendant les secours… Ca te fera du bien, proposa la saloperie d’un ton faussement mielleux.
- Heu… Je n’ai pas très soif Filip… J’ai besoin d’aller à l’hôpital… Tu as fais ce que je t’ai dis ? demanda fébrilement Stuart, tremblant malgré la paralysie.
- Bien sûr Papa, mais il faut que tu boives un peu avant. Je peux te faire boire si tu ne peux pas bouger…
- Filip ! Je t’ai dit non ! Va ranger cette bouteille tout de suite ! » tonna Stuart au bord de la panique.
La saloperie prit un air offusqué puis roula des yeux en poussant un soupir.
« Sois raisonnable Papa, c’est pour ton bien… Allez ouvres la bouche bien grand… Dis Aaaa !
- Filip NON ! »
La saloperie versa lentement le contenu de la bouteille jusqu’à la dernière goutte et repartit jouer aux petites voitures tout en sirotant un Candy Up, ignorant les hurlements étouffés de son père…

Ah !!! Encore meilleur lol :d.
J'adore

viniwow a écrit:

Heu... ca fait bizarre de se repondre à soi meme... Je comprend pas trop ce qui s'est passé là lol

Bon sinon pour répondre à ta (ma?) question, je ne vois aucun bouton pour éditer... J'avais déjà voulu éditer le post "Noir" parce qu'il s'agissait d'une erreur d'un ami qui voulait publier sa nouvelle sous son pseudo mais je m'étais rertrouvé confronter au même problème... Mais c'est pas grave, j'envoie la nouvelle version en réponse à ce sujet, comme ca vous pourrez comparer et me dire la version que vous préférez ;-)
@+++

c'est de ma faute, j'ai fait deux ou trois conneries ces derniers jours, l'habitude que sur certaines forums le "edit" ait la place du "citer" ! Mille fois pardon !

thomas desmond a écrit:

viniwow a écrit:

Heu... ca fait bizarre de se repondre à soi meme... Je comprend pas trop ce qui s'est passé là lol

Bon sinon pour répondre à ta (ma?) question, je ne vois aucun bouton pour éditer... J'avais déjà voulu éditer le post "Noir" parce qu'il s'agissait d'une erreur d'un ami qui voulait publier sa nouvelle sous son pseudo mais je m'étais rertrouvé confronter au même problème... Mais c'est pas grave, j'envoie la nouvelle version en réponse à ce sujet, comme ca vous pourrez comparer et me dire la version que vous préférez ;-)
@+++

c'est de ma faute, j'ai fait deux ou trois conneries ces derniers jours, l'habitude que sur certaines forums le "edit" ait la place du "citer" ! Mille fois pardon !

ok pas de souci lol je m'interrogeais c'est tout.

Sinon content que la nouvelle fin te plaise Littleangel_be ;-)

Super fin !! c'est bien mieux ainsi !

Tu pourrais faire dire au gamin un truc genre
- "tu te rappelles la bouteille rouge papa ? Tu m'avais dit qu'il ne fallait surtout pas y toucher..."

Bonne nouvelle, pas besoin de donner des explications sur le comportement instable du père. D

Très bonne nouvelle et moi contrairement aux autres, je trouve mieux la première fin. Je ne trouve pas qu'il faille entrer dans de longues explications. La fin, on ne s'y attend pas.

Voilà, j'ai édité pour éviter les gros vilains spoilers.

Catherine Robert a écrit:

Très bonne nouvelle et moi contrairement aux autres, je trouve mieux la première fin. Je ne trouve pas qu'il faille entrer dans de longues explications. Le piègeur piégé à son propre piège, on ne s'y attend pas.

Ah, ben si maintenant on peut s'y attendre !