Bon, je me décide à taper ma petite intro ici, je pense qu'il est temps... 1 an et demi à moisir sur le disque dur, j'espère qu'elle sera encore lisible... Et non risible... Fin', trèves de galéjades puérils, et entamons les choses sérieuses. Au fait, vu la limite de texte qu'on peut taper, il n'y a que la première partie de l'intro...
Ténèbres.
Gardner.
Gardner
ouvrit les yeux péniblement. Il faisait noir. Un noir absolu.
« Mais
putain, je suis où là. »
Son
crâne le faisait souffrir, horriblement souffrir, comme si sa cervelle allait
se répandre sur les murs… S’il y avait des murs. Il était allongé dans la poussière.
Passant sa main sur le front, il toucha sa tête un peu partout, et vit qu’il ne
saignait pas, pas de fractures.
« C’est
déjà ça. » se dit-il.
Il
se massa doucement le crâne, sur les tempes, pour se remettre du choc. Mais de
quel choc, au fait ? Il n’en avait aucune idée. Il prit appui sur ses
mains et se redressa lentement, étirant ses jambes ankylosées. Une fois debout,
il ne ressentit rien au-dessus de lui, comme si aucun plafond ne le
surplombait. Si cette pièce en possédait un, si même c’était une pièce, il ne
se trouvait pas immédiatement au-dessus de lui. Puis, tout à coup, il se sentit
vaciller. Sa tête tournait violement, l’entraînant de gauche à droite, le
faisant chanceler. Il tenta de se rappeler le moindre petit souvenir, n’importe
quoi, qui lui permettrait de savoir ce qu’il faisait ici. Mais les seuls qui
lui vinrent à l’esprit lui semblaient déjà si lointains… Et ils n’expliquaient en
aucun cas l’endroit dans lequel il se trouvait. Les quelques bribes de
souvenirs qui lui revenaient l’envoyaient dans une sombre forêt, où il s’était
battu avec plusieurs hommes. Il lui revint qu’un d’eux s’était glissé derrière
lui… Il lui avait assurément fracassé le crâne avec une de leurs masses.
L’explication de son mal de tête se trouvait sans doute là. Mais il ne
saisissait pas le comment du pourquoi de l’endroit où il se trouvait.
« Allez
enfoiré… Essaye de te souvenir. Une putain de baston… Puis… J’évite une droite,
ainsi qu’une flèche… J’en décoche deux dans le cœur d’un homme ; je
parviens à éviter un coup d’épée… je sors la mienne, je m’apprête à trancher la
tête du porteur du dernier coup… »
Puis
plus rien. Les images dans sa tête s’arrêtaient net.
Il
se frotta les yeux pour y voir plus clair, et scruta la pièce des yeux, tentant
de s’accommoder à l’obscurité ambiante. Il y avait un silence de mort.
Non.
Pas tout a fait un silence. Il percevait quelque chose… Comme une respiration.
Sa fine ouïe ne le confortait pas à cent pour cent dans cette hypothèse, car ce
n’était pas
exactement une respiration. En tout cas, elle était saccadée,
très rapide, comme quelque chose qui… était sur ses gardes. Ca ne venait pas de
la pièce. Ca venait de dehors. Enfin, s’il y avait un dehors. C’était en tout
cas de plus loin. Il devait trouver le moyen de sortir de là. Si il avait pu
entrer (venir ici), il pourrait en sortir (partir de là). Pure et simple
logique. Mais qui ne se vérifiait pas toujours. Il écarta lentement ses bras,
de manière à sentir ce qui l’entourait, puis fit deux pas sur la gauche, et ne
sentit pas de mur. Il avança encore un peu, mais toujours rien. Il tâta le sol
de son pied, avançant prudemment, et perçut qu’il était lisse. Et il y avait
toujours ce souffle haletant. Ou autre chose...
Il
allait devoir se résoudre à utiliser sa magie, pour y voir plus clair. Que
peut-il faire, sans avoir une mince idée de ce qui se trouve autour de lui ?
Il joint les mains devant sa bouche, et, dans un souffle, prononça à mi-voix :
« Kuninendo sa. »
Une
flamme apparut dans ses mains. Il souffla dessus pour l’entretenir, tendit les
mains par-dessus sa tête, et d’un grand geste, éclata la flamme sur le sol. Une
autre flamme, immense celle-là, jaillit du sol à l’endroit où la plus petite
l’avait frappé, à deux mètres de lui, ce qui entraîna un léger tremblement de
terre. Il observa rapidement ce qui se trouvait autour de lui, tournant la tête
rapidement de tous les côtés, examinant précieusement les alentours pendant les
quinze secondes que la flamme tenait généralement. Vingt parfois en l’absence
de vent.
Ce
qu’il vit lui glaça le sang. Il fit le tour de lui-même. Il ne parvenait pas à
croire… Il pouvait voir autour de lui dans un cercle de trente mètres de
diamètre. Enfin, il aurait pu voir, s’il y avait eu quelque chose à regarder.
Mais il n’y avait rien. Pas même une pierre, pas même un brin d’herbe. Il leva
les yeux, scrutant par-dessus lui, mais il ne fut pas surpris de constater que
là non plus, rien à l’horizon.
« Mais
qu’est-ce que c’est que cette merde… Et d’où vient cette
respiration ? »
Le
feu devant lui s’éteignait peu à peu. Les ténèbres se rapprochaient de nouveau.
Il réfléchit.
« Mais
où suis-je ? Et cette respiration… D’où peut-elle bien venir ? »
Les
dernières flammes de son feu mourraient.
Il
passa sa main sur son front, écoutant attentivement la respiration. Elle
venait… d’en haut. Mais plus il écoutait, moins il était convaincu que c’était
une respiration. Il avait des doutes… Puis, l’espace d’un instant, il perçut du
vent sur son visage. C’est la première fois qu’il percevait la présence de la
nature depuis qu’il s’était réveillé. Il toucha sa joue de sa main.
Il
en était certain, c’était bien du vent qu’il avait senti. Depuis tantôt, ce
n’était pas une respiration qu’il entendait, c’étaient des…
« Non,
se dit-il, ouvrant grand les yeux, et sentant le stress monter en lui. Des
battements d’ailes. Et assez énormes, comme ailes. »
Ce
n’était pas une manifestation de la nature, mais quelque chose de très dangereux…
Il
sentait de plus en plus de déplacements d’air. Elles s’approchaient. Il se
figea.
« Plus
un mouvement. Cela m’étonnerait que ce soit quelque chose qui te veuille du
bien. Elle te tournoie au-dessus depuis dix minutes, peut-être plus, mais
elle a attendu que tu te réveilles et que tu sentes sa présence pour attaquer.
Et se rapprocher. Elle est donc confiante. Elle pense donc qu’elle peut te
détruire d’un claquement de doigt. Elle est sûrement très forte, alors. Ou bien
le croit-elle. D’autant plus qu’elle a un avantage non négligeable. Elle vole,
toi pas. Fais gaffe. »
Aux
aguets, sa tension s’accélérait. Perdu dans le noir, dans les ténèbres
ambiantes, il ne savait pas ce qu’il devait faire. Puis, une nouvelle idée
germa dans son esprit.
« Ou
alors, elle est là pour te surveiller… Elle te tournoie autour depuis des
heures, si ça se trouve… Elle n’est certainement pas prête à te laisser filer.
Bordel, oui, fais gaffe ! »
La
personne ou la chose qui l’avait placé dans cet endroit avait pris le soin de
lui enlever toute arme. Ses mains se promenaient sur ses cuisses, cherchant
vainement une épée, une dague, un couteau. N’importe quoi, mais il n’y avait
rien. Il portait son pantalon de toujours, noir et large, et son sweet noir
également. Il vérifia à sa ceinture, autour de son cou, accroché à son dos. Non
rien, pas la moindre petite aide. Ca ne s’annonçait donc pas extrêmement bien.
« Bon
l’important c’est de savoir ce à quoi tu as à faire. Elle te voit dans le noir.
Elle sait où tu te trouves. Et elle n’a pas bougé lorsque tu as allumé le feu.
Le meilleur moyen c’est de…. »
Nouveau
déplacement d’air au dessus de lui. Il sentit ses cheveux bouger. C’est le
moment.
Il
hurla cette fois-ci. Tout se passa très vite, en moins d’un centième de seconde.
La
flamme apparut entre ses mains lorsqu’il bondit en arrière et il jeta
instantanément la flamme à l’endroit exact où il se trouvait encore une
fraction de seconde auparavant. La puissante flamme bondit du sol. Lui-même
atterrit sur le sol, accroupit, une main sur le sol, et observa. La flamme
monta en une fraction de seconde, galvanisée par la propre vitesse de l’Homme
d’Elsen. Un effroyable et puissant hurlement de voix rauque se dégagea des
flammes, tandis que de grands déplacements battaient le feu. Il vit un corps
s’y mouvoir. Le corps de la bête s’éleva des flammes, voletant dangereusement
par soubresauts, et parvint à se dégager. Elle se carbonisait sur son côté
gauche, mais elle s’envola malgré tout, continuant de pousser des cris, plus
aigus ceux-ci. Gardner put discerner sur son crâne des cornes pointues et
courbées, et sur sa colonne vertébrale, il put voir des pics également, qui
étaient plus gros sur le milieu de son dos.
Alors
que la flamme sur le sol diminuait d’intensité, celle sur la bête ne faisait
que croître. Il n’avait jamais encore vu un dragon de cette espèce. Un mutant,
sans aucun doute. Sortit de dieu savait quel trou dans Sermentas, ou dans le
Cynerth. Ses multitudes de cornes et de pics lui donnaient une allure
grotesque, comme si on l’avait parsemé de clous à n’en plus finir. La couleur
de sa peau, pourtant d’un argent assez vif, était même ternie par l’amas de
pics, le tirant dans une sorte de gris sale.
Cela
ne devait sans doute qu’être un bébé. Tout au plus un jeune dragon. Il ne
devait même pas encore savoir cracher du feu. C’était d’ailleurs ça qui l’avait
perdu. Son inexpérience et sa trop grande confiance aussi, car il n’était pas
aussi impressionnant que plusieurs de ses congénères. Son intelligence était
moindre aussi, et il n’aura, heureusement pour lui, plus longtemps à le
regretter, le feu sur lui prenant de plus en plus d’ampleur. Il volait de moins
en moins haut, les soubresauts se faisaient de plus en plus fréquent, et de
plus en plus violents. Sa chute devenait inéluctable. Il oscillait, on aurait
dit qu’il hésitait entre rester en l’air, ou se vautrer. Il finit par se
décider. Il s’écrasa dans un bruit sourd sur le sol. Sa lourde masse fit
trembler fortement le sol. Trop pour que ce soit normal. Il examinerait la
question plus tard. Il allait avoir un autre problème certainement.
Fin de la première partie de l''intro. Ce n'est bien sur que les cinq premières pages... Et il y en a 450 qui suivent, donc ce n'est pas étonnant si vous ne comprenez pas tout. Ca viendra.
Désolé pour la mise en page merdique, et pour la tonne de texte d'un coup, mais je ne voyais pas comment le couper...