Hello voici une nouvelle que je cache dans mon pc et à qui j'autorise maintenant quelques permissions de sorties.
Le problème c'est que j'y ai inséré quelques parrallèles à une saga très connue qui commence par "Tour" et finit par "sombre", et en réalité je trouve que c'est un peu moyen de s'en sortir comme ca
Mais je suis curieux d'avoir votre avis la dessus!
Voilà à vos fruits et légumes et que le jeu de massacre commence!!!!
Salle 19
« Plus que la moitié » songea-t-il.
Adam tira une longue bouffée et recracha la fumée dans le faible rai de lumière qui transperçait avec peine la pénombre de sa cellule. Il y faisait un froid tétanisant et Adam cherchait en vain un peu de réconfort dans la cigarette qu’on lui avait octroyée.
Bientôt ils viendraient le chercher et l’emmèneraient dans la salle 19, la salle des graciés. Contrairement à ce que pouvait évoquer son nom, la salle 19 était bien le dernier endroit où un détenu souhaitait être conduit. Adam avait plaidé non coupable au procès éclair il y avait six heures de cela – seules les affaires de trahison et de crime contre l’humanité étaient traitées avec une telle rapidité - mais rien n’y avait fait, et c’est avec impuissance qu’il avait entendu se prononcer la sentence. Reconnu coupable, condamnation à mort refusée. Pour l’avoir il lui aurait fallu avoir des circonstances atténuantes. Il allait donc connaître le sort réservé aux graciés et pénétrer dans la tristement célèbre salle 19 où une partie de lui y resterait à jamais.
Adam ne parvint pas à savourer sa dernière bouffée. Comment la savourer d’ailleurs quand on savait que c’était la dernière ? Il écrasa lentement le mégot en observant avec un intérêt tout particulier la faible lueur des cendres s’éteindre doucement.
« C’est exactement ce qui m’attend » dit-il tout haut alors que plus loin, dans le couloir, le bruit d’une porte qu’on déverrouille se fit entendre.
Ce sont eux ! Ils arrivent !
Adam sentit son pouls s’accélérer et son cœur se serrer. C’est alors qu’il perçut un bruit tout proche. On ouvrait la porte !
Une lumière vive inonda soudain la pièce. Une ombre phantasmatique se projeta alors sur le sol, semblant se mouvoir avec la lenteur de l’horreur. Finalement ce fût avec un soulagement non dissimulé qu’Adam vit apparaître Herbert, l’avocat commis d’office qui siégeait à ses côtés lors du procès.
« Comment vous sentez-vous Monsieur Balito ? » fit-il.
Adam fixa le triste personnage, effaré tant par la question que par le détachement affiché dont il avait fait preuve en la posant.
« Comment je me sens ? reprit Adam. Et bien là je me retiens mais j’ai envie de me rouler par terre de rire !
- Soyez sûr je comprend votre désarroi, fit l’autre en redressant sa fine paire de lunette sur son nez en pointe. J’ai cependant quelque chose qui est susceptible de vous plaire. »
Sur ces paroles, Herbert tourna la tête en direction du couloir et fit signe à quelqu’un d’entrer. Adam n’en crut tout d’abord pas ses yeux, puis en voyant la petite fille aux nattes blondes qui accompagnait la femme brune aux yeux verts, Adam comprit qu’il ne rêvait pas. Sa femme et sa petite fille étaient venues - en quelques sortes - lui dire au revoir. Elles faisaient peine à voir toutes les deux. Linda se contenait visiblement pour ne pas fondre en larmes et la petite Melinda avait la mine triste de la petite fille qui, bien que ne comprenant pas tout à ce qui se passait, avait tout de même compris que quelque chose de grave allait arriver à son Papa.
« Vous avez cinq minutes, Adam. » énonça froidement Herbert.
Ils ne se dirent pas grand-chose, et ne se perdirent pas en de vaines pleurnicheries. Ils se serrèrent tous les trois dans les bras, simplement. Adam eut du mal à regarder ses deux amours dans les yeux, de peur peut-être d’y voir quelque chose d’atroce ou encore de s’y perdre. Elles partirent sans dire un mot, de peur sans doute qu’il ne soit de trop. Le cœur d’Adam se serra.
Au revoir mes chéries…
Personne ne savait réellement ce qui se passait dans la salle 19. Chacun y allait de sa petite idée – certains prétendaient qu’il s’agissait d’une salle de torture high-tech, tandis que d’autres affirmaient qu’on y pratiquait des opérations sur le cerveau - mais au final le mystère restait entier. Mais quoiqu’il en soit, le fait était que les quelques pauvres malheureux à avoir percé l’énigme malgré eux avaient perdu la raison et alternaient aujourd’hui séjours en hôpitaux psychiatriques et travaux d’intérêts publics à risque.
Adam avait préféré éluder la question du quoi-comment-qui-pourquoi il y avait de cela une heure. Il faisait maintenant face à la porte de la salle 19, flanqué de deux gardiens des services pénitentiaires. On était venu le chercher peu de temps après la visite de sa femme et de sa fille. Les consignes maintenant étaient d’attendre que la porte s’ouvre et d’y pénétrer immédiatement après, les gardes étant là pour s’en assurer.
Adam s’était imaginé – naïvement – que cette fameuse porte serait immense, impressionnante ou du moins qu’elle aurait quelque chose de spécial, un détail qui puisse la rendre légendaire. Loin s’en fallait, on eût dit une porte de bureau dans ce qu’il se faisait de plus simple. En d’autres circonstances, Adam aurait pu trouver ça comique, mais curieusement il trouva ça plus angoissant encore et dut lutter contre une crise de panique qu’il sentait s’insinuer vicieusement en lui. Il sentait les secondes s’égrener lentement dans sa tête, tel un sable brûlant s’écoulant dans son sablier. L’exiguïté du couloir rendait la pénombre plus oppressante encore. Adam se rendit compte avec effroi qu’il tremblait de tous ses membres et qu’il avait du mal à desserrer la mâchoire. Ses pensées passaient d’une chose à une autre, semblant effectuer une danse macabre dictée par la panique.
Et c’est alors que la porte s’ouvrit.
Comme Adam ne bougeait pas, un garde l’empoigna par le bras et commença à le pousser vers la porte. Adam se dégagea mais ne fit pas d’esclandre. Il préférait faire dignement face à son destin et pénétrer lui-même dans cette maudite pièce. Il s’avança avec prudence – qu’allait-il trouver de l’autre côté ? – et, faisant abstraction de la peur, poussa la porte d’un geste décidé.
« Entre Adam, je t’attend ! » fit une voix provenant de l’intérieur de la salle.
Adam s’exécuta : il entra et referma la porte derrière lui. L’heure était venue…
Un instant Adam crut qu’on l’avait tout d’abord conduit dans ce qui pourrait être une salle intermédiaire et qu’il ne s’agissait pas là de la salle 19. La pièce mesurait en tout et pour tout vingt cinq mètres carrés et ne comportait qu’une table en bois et deux chaises. Sur l’une d’elles se tenait un homme d’un âge indéfinissable, il fixait Adam d’un regard dont toute lueur paraissait absente. Soudain, le visage de l’homme se fit plus avenant et l’inconnu esquissa même un léger sourire.
« Ainsi te voilà, Adam » dit-il.
L’homme s’était levé et invitait de la main Adam à s’asseoir en face de lui.
- Assied toi je t’en prie, nous serons plus à l’aise pour palabrer ainsi. »
Adam obtempéra. Il semblait complètement désarçonné par la tournure des évènements. La perplexité avait pris le dessus sur son appréhension. Il s’assit tout en scrutant la pièce vide, cherchant du regard les engins de tortures et autres outils chirurgicaux puis, après une légère hésitation, se lança :
« Excusez moi mais nous sommes bien dans…
- Oui, dans la salle 19 c’est bien cela, mais ça n’a plus guère d’importance à présent. » le coupa l’homme.
Adam ne pouvait détacher son regard des murs de ciments et du sol en béton, il devait forcément y avoir un truc. Il était impensable que la salle 19 ne renferme autre chose qu’une table et deux chaises.
« Que cherches-tu comme ça, Adam ?
- Heu… rien… Qu’est-ce qu’il va se passer pour moi à présent ? » demanda-t-il fébrilement d’une voix enrouée par la tension.
L’inconnu sembla tout d’abord embarrassé puis d’un signe rapide de la main éluda la question.
« Je ne me suis pas présenté ! » sembla se souvenir l’homme. Son ton affable sonnait faux.
« Mon nom est Walter, fit ce dernier. Sais-tu pourquoi tu es là Adam ?
- J’ai violé l’article 6 de la Charte Nouvelle. » lui répondit-il d’un air maussade.
Walter prit un air légèrement condescendant et comme un maître à son élève lui demanda :
« Et en quoi consiste cet article Adam ? »
Pour l’avoir entendu une bonne dizaine de fois au tribunal, Adam n’eut pas de mal à le réciter de tête.
« Toute personne portant secours ou toute forme d’assistance à un opposant du Régime Nouveau se verra inculpé pour crime de haute trahison et sera jugé par le tribunal éclair de sa circonscription.
- Amen, fit Walter. »
Adam commençait à se demander qui était cet homme qui semblait vouloir jouer au chat et à la souris avec lui. Cette discussion le mettait mal à l’aise et Adam se demandait où tout cela allait le mener. Puis, pensant que tout n’était pas perdu et que cet entretien constituait peut-être pour lui une ultime chance de rédemption, Adam tenta naïvement une fois de plus de prouver sa bonne foi.
- Mais dans mon cas j’ai juste refusé de vous dire où se trouvaient mes parents !!! Je n’ai trahi personne !
- Ils sont des opposants du Régime Nouveau et tu leur as porté assistance en dissimulant des informations…
- Mais ils sont vieux et ne font aucun de mal!!! Comment un couple de vieillards peut-il représenter une menace pour le Régime ?! explosa Adam, hors de lui.
- Aucune importance. Ton procès a déjà eu lieu de toute façon, tu as été jugé coupable… D’ailleurs, tu sais que le jury aurait pu te reconnaître des circonstances atténuantes si tu avais déclaré où se trouvaient les opposants lors du procès… Tu as manqué de jugeote Adam. »
Walter poussa un soupir faussement désolé puis repartit d’un sourire sans vie.
« Je vais maintenant répondre à ta question Adam. Et je vais te dire ce qui t’attend… »
Le temps semblait s’être arrêté à cet instant et quand après quelques secondes Walter reprit la parole, Adam perçut les sons de très loin, comme s’il rêvait éveillé.
« Bientôt tu vas dormir d’un sommeil si profond que seul ton corps pourra s’en extirper. Ton esprit lui, m’appartient à présent, et je le guiderai dans sa pénitence. Tu sais, la réalité dispose de multiples facettes qui sont reliées entre elles par des portes si on peut dire. Tu vas franchir l’une d’entre elles. »
Sur ces mots Walter marqua une pause puis rapprocha son visage de celui d’Adam.
« Celle-ci te mènera dans un monde déchu, sans Nord ni Sud, avec pour seule perspective à l’horizon, le néant… »
Adam ne pouvait plus bouger. Bien qu’il eût envie d’hurler à pleins poumons, aucun son ne sortait. Walter riait à gorge déployée mais Adam ne l’entendait plus. Il sentit alors une onde brûlante lui envahir le cerveau et Adam dut fermer les yeux pour lutter contre la douleur qui l’irradiait. Il se sentit tourner sur lui-même à une vitesse hallucinante puis soudain tout s’arrêta. Adam ne perçut plus aucun son et sa tête ne lui faisait plus mal. Il ne ressentait plus rien, son corps était comme anesthésié. Et lorsqu’il rouvrit les yeux, la salle avait disparu emportant avec elle le dénommé Walter.
A sa place se tenait à perte de vue une étendue infinie de sable et de rochers. Aucun signe de vie, si ce n’était les croassement insistants d’un corbeau qui semblait ricaner de sa présence ici. Le soleil était à son zénith et semblait ne pas vouloir en bouger.
Adam se mit à marcher malgré lui dans le désert, mû par une sorte de volonté sans teint. Il lui semblait que tout ceci n’était qu’un rêve et pourtant, le sable brûlant sous ses pieds nus et les rayons têtus du soleil étaient là pour lui rappeler qu’il n’en était rien. La route allait être longue et sans répit, il le savait. Et désormais la mort ne serait plus qu’un mirage aperçu à l’horizon.
Lorsqu’ Adam sortit de la salle 19, son regard avait perdu toute vie. Sa vessie avait lâché et son pantalon en avait gardé les marques. Les gardiens le conduirent en salle de soins pour une visite médicale, comme d’habitude.
« Qu’est-ce qui les rend tous barjos comme ça à ton avis ? demanda l’un d’eux.
- Aucune idée mon vieux… vraiment aucune… Mais celui-là semble être parti bien loin… »
Sujet: SALLE 19 
mais bon il en est sorti ca, je vais pa changer maintenant...
D'autant que celle là j'ai eu du mal à la sortir de son dossier "stand by"
)
Celle là je l'ai reprise il y a quelques temps et j'ai corrigé deux trois trucs (notamment les répétitions ;-)), elle va être publiée dans Borderline...