Ecce Homo

Et voilà un petit texte d'inspiration... irreligieuse. C'est pas très ambitieux, je l'ai écrit très vite, mais j'espère que ça vous plaira. Bonne lecture !



− Gabriel !

Des pas pressés dans le couloir derrière moi. Je les ai ignorés et j’ai continué à marcher, comme si je n’avais pas entendu.

− Gabriel !

Il m’a rattrapé et m’a salué d’un signe de tête. Il avait l’air contrarié, et je ne savais que trop bien pourquoi, mais j’ai feint de paraître surpris.

− Michaël. Que me vaut ton empressement ?
− Ne sois pas stupide, Gabriel. À ton avis ? Il veut te voir.

J’ai soupiré. Et voilà, nous y étions. Le vieux allait encore me passer un savon.

− Qu’est-ce qu’il veut, cette fois ?
− Ne sois pas insolent, Gabriel. Et que veux-tu que j’en sache ? Tu sais ce qu’on dit, Ses voies sont impénétrables.

Il m’a adressé un sourire en coin. L’enfoiré. Depuis le Verbe, c’était toujours la même histoire : Michaël, le premier de la classe, toujours à fayotter à Dieu le Père.
J’ai secoué la tête, désabusé.

− Qui m’a balancé, cette fois ?
− Est-ce que je sais ? Mais tu devrais être plus prudent quand tu te vantes de tes escapades sur Terre, Gabriel, tu sais qu’ici tout finit toujours par se savoir.
− Va te faire foutre, ai-je grommelé en m’éloignant.

Je me suis arrêté devant la large porte de Son bureau, les yeux rivés sur la plaque en or qui proclamait « Et il se reposa de toute l’œuvre qu’il avait faite ». Vieux con. Voilà comment sont les choses : on créé un monde et il paraît que c’est une excuse pour se les rouler toute l’éternité. J’ai frappé, trois coups secs.

− Entre, Gabriel.

Il était assis derrière Son bureau, comme toujours. Il y avait une plaisanterie qui courait comme quoi Il n’avait même pas de jambes, et que c’était pour ça qu’il ne se levait jamais. Lucifer avait été le seul à oser la lui raconter en face, et ça avait coupé court à toute tentative d’humour au Royaume des Cieux.

− Il est venu à Mes oreilles une bien curieuse histoire, Gabriel. Il paraîtrait qu’il y a quelque temps, tu es descendu sur Terre pour visiter quelques humaines dans leur sommeil. Est-ce exact ?

J’ai haussé les épaules.

− Ça a pu se produire, oui. Il me plaît parfois de voir un peu le monde des hommes.

Il a levé un sourcil et Son sourire affable s’est figé.

− Il te plaît ? Dis-moi, Gabriel, as-tu déjà envisagé le fait que j’avais créé cette cohorte d’insupportables angelots pour surveiller la Création, ou bien penses-tu que j’ai simplement considéré qu’il fallait une bande de lurons pour aller s’y amuser ?

J’ai préféré garder le silence, m’abîmant dans la contemplation de la Tour de Babel en modèle réduit sur une des étagères. Il a continué Son sermon.

− Il me semble également t’avoir mis en garde contre ces escapades terrestres, et le danger que représente le fait de courir la gueuse, semant ainsi Mon essence aux quatre vents ? Crois-tu que je t’ai confié l’Esprit Saint pour que tu t’amuses à engendrer des cohortes de demi-dieux, alors que j’ai suffisamment de mal à garder les humains tournés vers l’Unique ?

Il a semblé s’apaiser un peu. Il a attrapé une télécommande qui traînait sur Son bureau et a allumé l’écran à ma droite. On y voyait une foule de soldats et de péquenauds déguenillés autour d’un mec sanguinolent qu’on accrochait à une croix. C’est là que ça m’a frappé. Ca me rappelait vaguement quelque chose.

− Dis-moi, Gabriel, a-t-Il repris sur un ton doucereux, comment se fait-il que la seule fois où je t’ai donné non seulement la bénédiction, mais l’ordre, d’aller forniquer avec une mortelle, tu ne te sois pas acquitté de cette tâche simple ?

Là, ça m’a échappé.

− Pardon, mais vous auriez vu le cageot !

Je me suis mordu la langue. Très fort. Puis j’ai pris une grande inspiration et je me suis lancé.

− Pour tout Vous dire, j’y suis allé avec l’intention de faire comme vous m’aviez dit, avec l’Esprit Saint et tout ça. Mais quand je l’ai vue… Je suis désolé, Boss. Je lui ai bien raconté tout le baratin avec le Fils de Dieu, qu’elle allait tomber enceinte, mais impossible d’y passer. La panne. C’est pour ça que je suis retourné en virée après ça, pour vérifier que l’Esprit Saint fonctionnait correctement, Vous voyez.

Il a soupiré. Puis il a tendu le doigt vers l’écran qui montrait le même type sur sa croix, à moitié à poil et couvert de sang. Qui avait d’ailleurs l’air de vachement bien tenir le coup, alors que les autres à côté de lui avaient déjà dégobillé leur âme éternelle un peu partout. Mais lui, non, il regardait vers le ciel, l’air d’attendre le bus.

− Elle est quand même tombée enceinte, Gabriel. Et il a fallu qu’elle lui bourre le mou avec ces conneries de divinité, à ce gosse. Et il attend que je le sauve, maintenant. Mais s’il n’est pas de moi…

Il a claqué des doigts. Sur l’écran, le type a hurlé vers le ciel : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? », et l’image s’est estompée.

Dieu m’a regardé d’un air sévère sous ses sourcils broussailleux.

− Je t’avertis, Gabriel, la prochaine fois que tu échoues à remplir une mission, viens m’en parler d’abord. Imagine un peu la catastrophe si les mortels avaient cru en ce con là.

Lecture Nietzschienne ?

Du tout (enfin pas cette fois). Le titre me semblait amusant par rapport au contenu et à sa connotation.

Je lis ça tantôt.

Par contre le C/c depuis mon doc Word m'a posé des soucis de mise en page et j'ai dû tout rééditer à la main sur le forum, comment se fait-ce ?

C'est comme ça avec le forum (ce n'est pas étudié pour la mise en page, mais la discussion). C'est pour cela qu'on préconise le PDF.

Ca m'embêtait de faire un PDF pour un peu plus d'une page en fait. Autant poster direct. Mais merci pour cet éclaircissement technique.

Mouaip, ammusant, ca me fait penser fortement a Bernard Werber, genre la personnificaton des anges et tout ça. La chute est marrante, mais ca en reste là quoi :p (Par contre là je lis ton truc sur le mort qui sort de son cerceuil, et j'adore. Je mettrais ma critique quand j'aurais fini)

Argh, ça ressemble à Werber ? Je vais me pendre.

Bah sinon ça n'a pas d'autre ambition que d'être un texte amusant.

J'aime bien le petit côté irrévérencieux. C'est sympathique à lire.

− Gabriel !

Des pas pressés dans le couloir derrière moi. Je les ai ignorés et j’ai continué à marcher, comme si je n’avais pas entendu.

− Gabriel !

Il m’a rattrapé et m’a salué d’un signe de tête. Il avait l’air contrarié, et je ne savais que trop bien pourquoi, mais j’ai feint de paraître surpris.

− Michaël. Que me vaut ton empressement ?
− Ne sois pas stupide, Gabriel. A (À) ton avis ? Il veut te voir.

J’ai soupiré. Et voilà, nous y étions. Le vieux allait encore me passer un savon.

− Qu’est-ce qu’il veut, cette fois ?
− Ne sois pas insolent, Gabriel. Et que veux-tu que j’en sache ? Tu sais ce qu’on dit, Ses (je suppose que la majuscule est volontaire) voies sont impénétrables.

Il m’a adressé un sourire en coin. L’enfoiré. Depuis le Verbe, c’était toujours la même histoire : Michaël, le premier de la classe, toujours à fayotter à Dieu le Père.
J’ai secoué la tête, désabusé.

− Qui m’a balancé, cette fois ?
− Est-ce que je sais ? (Qu'est ce que j'en sais ???) Mais tu devrais être plus prudent quand tu te vantes de tes escapades sur Terre, Gabriel, tu sais qu’ici tout finit toujours par se savoir.
− Va te faire foutre, ai-je grommelé en m’éloignant.

Je me suis arrêté devant la large porte de Son (volontaire ?)bureau, les yeux rivés sur la plaque en or qui proclamait « Et il se reposa de toute l’œuvre qu’il avait faite ». Vieux con. Voilà comment sont les choses : on créé un monde et il paraît que c’est une excuse pour se les rouler toute l’éternité. J’ai frappé, trois coups secs.

− Entre, Gabriel.

Il était assis derrière Son (volontaire ?) bureau, comme toujours. Il y avait une plaisanterie qui courait comme quoi Il (il) n’avait même pas de jambes, et que c’était pour ça qu’il ne se levait jamais. Lucifer avait été le seul à oser la lui raconter en face, et ça avait coupé court à toute tentative d’humour au Royaume des Cieux.

− Il est venu à Mes (volontaire ?) oreilles une bien curieuse histoire, Gabriel. Il paraîtrait qu’il y a quelques (quelque) temps, tu es descendu sur Terre pour visiter quelques humaines dans leur sommeil. Est-ce exact ?

J’ai haussé les épaules.

− Ca (Ça) a pu se produire, oui. Il me plaît parfois de voir un peu le monde des hommes.

Il a levé un sourcil et Son (volontaire ?) sourire affable s’est figé.

− Il te plaît ? Dis-moi, Gabriel, as-tu déjà envisagé le fait que j’avais créé cette cohorte d’insupportables angelots pour surveiller la Création, ou bien penses-tu que j’ai simplement considéré qu’il fallait une bande de lurons pour aller s’y amuser ?

J’ai préféré garder le silence, m’abîmant dans la contemplation de la Tour de Babel en modèle réduit sur une des étagères. Il a continué Son (volontaire ?) sermon.

− Il me semble également t’avoir mis en garde contre ces escapades terrestres, et le danger que représente le fait de courir la gueuse, semant ainsi Mon (volontaire ?) essence aux quatre vents ? Crois-tu que je t’ai confié l’Esprit Saint pour que tu t’amuses à engendrer des cohortes de demi-dieux, alors que j’ai suffisamment de mal à garder les humains tournés vers l’Unique ?

Il a semblé s’apaiser un peu. Il a attrapé une télécommande qui traînait sur Son (volontaire ?) bureau et a allumé l’écran à ma droite. On y voyait une foule de soldats et de péquenauds déguenillés autour d’un mec sanguinolent qu’on accrochait à une croix. C’est là que ça m’a frappé. Ca (Ça) me rappelait vaguement quelque chose.

− Dis-moi, Gabriel, a-t-Il (il) repris sur un ton doucereux, comment se fait-il que la seule fois où je t’ai donné non seulement la bénédiction, mais l’ordre, d’aller forniquer avec une mortelle, tu ne te sois pas acquitté de cette tâche simple ?

Là, ça m’a échappé.

− Pardon, mais vous auriez vu le cageot !

Je me suis mordu la langue. Très fort. Puis j’ai pris une grande inspiration et je me suis lancé.

− Pour tout Vous (volontaire ?) dire, j’y suis allé avec l’intention de faire comme vous m’aviez dit, avec l’Esprit Saint et tout ça. Mais quand je l’ai vue… Je suis désolé, Boss. Je lui ai bien raconté tout le baratin avec le Fils de Dieu, qu’elle allait tomber enceinte, mais impossible d’y passer. La panne. C’est pour ça que je suis retourné en virée après ça, pour vérifier que l’Esprit Saint fonctionnait correctement, Vous (volontaire ?) voyez.

Il a soupiré. Puis il a tendu le doigt vers l’écran qui montrait le même type sur sa croix, à moitié à poil et couvert de sang. Qui avait d’ailleurs l’air de vachement bien tenir le coup, alors que les autres à côté de lui avait (avaient) déjà dégobillé leur âme éternelle un peu partout. Mais lui, non, il regardait vers le ciel, l’air d’attendre le bus.

− Elle est quand même tombée enceinte, Gabriel. Et il a fallu qu’elle lui bourre le mou avec ces conneries de divinité, à ce gosse. Et il attend que je le sauve, maintenant. Mais s’il n’est pas de moi…

Il a claqué des doigts. Sur l’écran, le type a hurlé vers le ciel : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-Tu (tu) abandonné ? », et l’image s’est estompée.

Dieu m’a regardé d’un air sévère sous ses sourcils broussailleux.

− Je t’avertis, Gabriel, la prochaine fois que tu échoues à remplir une mission, viens m’en parler d’abord. Imagine un peu la catastrophe si les mortels avaient cru en ce con là.


J'ai adoré ! J'avais écrit pour un des ateliers un texte un peu similaire. Dommage que ce soit si court. En tout cas, bonne narration.

Oui c'était volontaire à chaque fois la majuscule quand ça se rapportait à Dieu. Pour l'accent sur le A majuscule, j'ai jamais su s'il y avait une règle bien précise pour ça, doit-on les mettre ou non ? Pareil pour la cédille (ça en plus je ne sais pas comment on fait).

Merci pour les quelques autres fautes que j'avais ratées à la relecture.

« Ça », c'est le 9 sur ton clavier au-dessus du « i » et du « o ». Pour les majuscules de « à » et « ç », je les écris en minuscule et je les corrige avec le correcteur de Word. À ce sujet, Office 2007 est bien meilleur que ses précédentes versions.

Oui le ç minuscule je sais où il est, mais j'avais jamais pensé à me servir du correcteur pour en faire une majuscule. C'est tout con en fait.

J'ai cherché s'il y avait une règle là-dessus, n'en sachant rien, et effectivement :

Citation :

Quant
à l’utilisation des accents sur les majuscules, il est malheureusement
manifeste que l’usage est flottant. On observe dans les textes manuscrits
une tendance certaine à l’omission des accents. Il en va de
même dans les textes dactylographiés, en raison notamment
des possibilités limitées qu’offrent les machines traditionnelles.
En typographie, enfin, certains suppriment tous les accents sur les capitales
sous prétexte de modernisme, en fait pour réduire les frais
de composition.

Il
convient cependant d’observer qu’en français, l’accent
a pleine valeur orthographique. Son absence ralentit la lecture, fait
hésiter sur la prononciation, et peut même induire en erreur.


On
veille donc, en bonne typographie, à utiliser systématiquement
les capitales accentuées, y compris la préposition À,
comme le font bien sûr tous les dictionnaires, à commencer
par le Dictionnaire de l’Académie française,
ou les grammaires, comme le Bon usage de Grevisse, mais aussi l’Imprimerie
nationale, la Bibliothèque de la Pléiade, etc. Quant aux
textes manuscrits ou dactylographiés, il est évident que
leurs auteurs, dans un souci de clarté et de correction, auraient
tout intérêt à suivre également cette règle,
en tirant éventuellement parti des ressources nouvelles que peuvent
offrir les traitements de texte modernes.


Il en va de même pour le tréma et la cédille.

Source : http://www.academie-francaise.fr/langue/questions.html

Il doit certainement exister des « codes clavier » pour les faire directement en majuscule.