Angoisse.

Aujourd'hui je pense qu'il est temps d'en parler, de raconter ce qui pour moi demeure encore inexplicable à tel point qu'il m'arrive de me croire fou, et que j'ai inventé toute cette histoire...

Il y a de cela des décennies, nous vivions paisiblement dans la campagne profonde mais généreuse d'Arkham. Agé alors de sept ans, j'avais pris pour habitude de me promener des heures durant dans l'immense et mystérieuse forêt qui bordait le village.
Bien sur j'avais eu vent des rumeurs qui circulaient parmis les populations de paysans supersticieux mais j'étais alors intrépide et j'attribuais leurs allégations aux quantités d'alcool qu'ils engloutissaient chaque soir à la taverne.J'étais donc assis au milieu d'une clairière au beau milieu de la forêt, écoutant le murmure du vent dans les feuilles de chêne et le tremblement confus de la rivière située en amont lorsqu'un étrange bruit me tira de ma torpeur.

Je me saisis alors du bâton le plus solide à portée de main et me dirigeai vers la source de ce bruit. Après une heure de vaine recherche je décidai d'abandonner, fourbu et le corps égratigné par les arbustes qui freinaient ma progression. Je pris donc le chemin du retour et constatai avec angoisse que la nuit tombait.
Bien qu'intrépide, je ne m'étais jamais attardé en ces lieux en période nocturne. je me hâtai donc en proie à un étrange malaise: j'avais la sensation d'être épié. Paniqué je courus et trébuchai violement sur une pierre,perdant connaissance. Ce que je vis ensuite est peut-être le fruit de mon imagination cependant le souvenir est tellement réel et effroyable à mes yeux que même un esprit toumenté n'aurait pu inventé telle histoire.A mon réveil, je constatai avec horreur que je ne reconnaissais pas l'endroit où gisait mon corps endolori.
je repris rapidement mes esprits et décidai de marcher dans une direction fixe afin de regagner au plus vite une zone habitée. la forêt était plus dense et malgré les heures que j'y avais passé je ne comprenais pas comment cette partie pouvait encore m'être inconnue.

Soudain, la forêt s'arreta net sur un territoire étrange, on eût dit une terre grisâtre, et étrangement hostile. Si seulement j'avais alors fait demi-tour peut-être mes rêves seraient-ils paisibles aujourd'hui cependant ma curiosité étais trop grande et je me dirigeai vers un édifice que je pouvais distinguer au loin....

Arrivé à proximité je m'arrêtais un moment pour contempler l'ouvrage monumental devant moi, nul doute que des hommes ne pouvaient être à l'origine d'une telle création.

Un frisson parcourut mon échine, je commencai à regretter de m'être aventuré si loin mais il était trop tard il me fallait trouver âme humaine au plus vite. j'entrepris donc de gravir l'immense escalier de l'édifice aux marches grossièrement taillées telles des blocs de pierre empilés les uns sur les autres.

Peu à peu, je perçevais des images de ce lieu, comme si je voyais des évènements s'y étant déroulés en des temps immémoriaux.
j'aperçus ainsi une étrange créature, siégeant sur un trône d'une matière qui m'était inconnue et usant d'un dialecte parfaitement impronnonçable... Etrangement j'avais l'impression de comprendre une partie de son discours, et certains mots m'emplirent de terreur tels: "faible humanité", "anciens dieux", "renouveau".

Affolé, j'arrivai en haut de l'escalier et me retrouvai devant une porte colossale, des inscriptions et des runes indéchiffrables ornant son contour.
Je m'engouffrai dans l'ouverture béante d'où émanaient une brume glaciale et une étrange musique...

J'avancai à taton dans l'obscurité depuis déja un moment, suivant une paroi ruisselante lorsque les échos me parurent tout proches... Je découvris un escalier qui semblait s'enfoncer dans les entrailles de la terre, libérant des flots d'obscurité dans le reste de l'édifice.

Rassemblant mon courage et m'aggripant plus que jamais à mon gourdin improvisé, je descendis les marches une à une et distinguai une étrange assemblée...Autour d'un autel se tenaient agglutinées des hordes de créatures informes et démoniaques exécutant des mouvements indescriptibles tant ils étaient humainement inconcevables...

Dans le même temps ils s'adressaient à une figurine placée sur l'autel et semblait lui adresser des louanges et prières. En observant plus précisement la figurine, je m'aperçus avec effroi qu'elle représentait l'effroyable créature au corps gélatineux qui dominait l'assemblée de mes songes...

Alors il se passa ce qui n'aurait jamais du arriver. Une voix s'éleva dans ma tête et je suppose que les créatures l'entendirent également : "Bienvenue humain, premier visiteur de notre sanctuaire depuis des millénaires, grâce a toi les anciens dieux vont pouvoir revenir sur terre et récupérer leurs places, asservissant les misérables vermines de ton espèce... les deux plans sont de nouveaux réunis."

A ce moment précis les hordes démoniaques entamèrent un vacarme assourdissant et la figurine sur l'autel répandit une étrange brume vers un mur recouvert de fresques abjectes. Le mur s'effaça et l'horrible créature de mes songes s'avanca lentement provoquant un redoublement des cris de ses sujets....

La première idée qui me vint fut de fuir sans me retourner mais mon corps était figé par la terreur, je ne pouvais détacher mon regard de ce spectacle démoniaque...
Le monstre émit une série de sons inarticulés et toutes les créatures s'affairèrent autour de lui . Soudain il pointa une espèce de tentacule vers moi et une multitude d'immondices se jetèrent dans ma direction. Je retrouvai alors ma mobilité et fuyai les démons infernaux.

J'entends encore derrière moi les bruissements d'ailes et de griffes qui continuent de hanter mes nuits, provoquant chez moi une telle angoisse que je vérifie désormais tous les recoins de mon antre avant de sombrer dans un sommeil agité.
Dévalant les escaliers aussi vite que mes jambes me le permettaient , je sentais derrière moi une affreuse présence me tallonant, l'énorme monstre se déplacait avec une agilité malsaine et gagnait du terrain ...

Je redoublai d'effort et entamai une progression rapide à travers la lande désertique qui entourait la construction titanesque. Je parvins à l'orée de la forêt ; mes jambes se faisaient de plus en plus lourdes et pourtant la créature me poursuivait toujours aisément...

une étrange sensation m'envahissait , l'angoisse de ne pas échapper au monstre décuplait mes forces mais j'avais l'impression que la bête m'amenait habilement où elle désirait que je me rende. Haletant, je continuai mon cheminement dans la forêt qui me parut beaucoup plus ancienne que toutes les forêts que j'avais traversées auparavant, on eût dit qu'elle gardait des secrets immémoriaux au regard des vivants...
D'immenses feuillages sinueux recouvraient les ciel, me plongeant dans une semi-obscurité qui renforca le sentiment de terreur qui possédait désormais chaque centimètre de mon corps faiblissant.

Soudain en face de moi j'aperçus deux créatures repoussantes, mi-homme mi-démons. Malheureusement leur vue était au moins aussi bonne que la mienne et ils se précipitèrent vers moi. Je ne pouvais faire demi-tour, j'entendais toujours le bruit spongieux du céphalopode énorme juste sur mes talons. Me fiant à mon instinct, je bifurquai vers la droite , à travers d'épaisses fougères, espérant pouvoir m'y cacher .

Rampant à même le sol, sans me soucier des insectes qui grimpait sur mon corps en sueur, je progressais lentement. J'entendis le céphalopode prononcer quelque chose et une bruyante réponse lui parvint quelques secondes plus tard: il rameutait ses troupes infernales...
Je sentais une odeur nauséabonde envahir peu a peu tout l'air que je respirais. L'une des créature laissa une empreinte à quelques centimètres de ma tête, empreinte que d'ailleurs je ne parviens encore aujourd'hui à rattacher à aucun espèce connue...Ma progression était certes lente mais après quelques minutes d'effort je parvins assez à l'écart de mes poursuivants pour me relever et repartir vaillamment le corps encore tout engourdi... A cet endroit la forée me parut plus acceuillante et à travers le dense feuillage vert des treilles, j'aperçus une cascade magnifique. Je me demandai ce q'un tel endroit faisait dans un monde aussi démoniaque et un instant je redoutai un piège ou illusion créée par ces monstres.

Cependant la fontaine semblait bien réelle, tout comme l'était la soif qui commencait à me tirailler, j'avais perdu ma gourde lors de mon arrivée içi et depuis la peur avait pris le dessus... Je me dirigeai donc l'esprit plus serein vers ce lieu paradisiaque et me désaltérai tranquillement, guettant tout de même le moindre bruit en provenance des bois alentours.. Je me penchai au dessus de l'eau puis décidai d'y plonger complètement pour profiter de sa fraîcheur. Peu à peu j'oubliai mon escapade, mes découvertes terribles et sombrai dans une espèce de liesse béate.. Soudain je sentis quelque chose s'agripper à ma jambe et sortant de ma torpeur j'aperçus un membre putréfié qui me tenait fermement. Avec horreur je découvris le tapis cadavérique jonchant le fond de la cascade, qui attirait tous les voyageurs égarés afin qu'ils sombrent dans l'oubli en ce lieu. Au prix de grands efforts, je parvins à me dégager et à rejoindre la rive ,exténué.

Je sombrai alors dans un profond sommeil peuplé de créatures ignobles et de musiques dantesques. A mon réveil la fatigue avait disparu et je constatai avec soulagement qu'aucun de mes poursuivants ne m'avaient rattrapé... Je décidai donc de continuer ma route vers la direction qui me semblait s'éloigner le plus de la demeure maléfique. En chemin je trouvais quelques baies qui ne parvinrent pas a calmer mon estomac au contraire excité par ces quelques friandises. Je débouchai alors sur une route et à ma grande surprise j'aperçus une charette, menée par un vieil homme et ses deux mules. Encore en proie à un profond désarroi je l'exhortai de s'identifier, ce qu'il fit joyeusement: "jean le muletier à vot' service m'sieur" soudain je contemplai le paysage alentour et tombai à genoux abasourdi... j'étais sur la route voisine de l'endroit où je m'étais égaré et où j'avais connu mille tourments, ou biet avait-ce été un horrible cauchemar? Je demandai à l'homme de rester içi sans bouger et retournai rapidement vers la fontaine: je ne parvins jamais à la retrouver, pourtant depuis ce jour j'y suis retourné de nombreuses fois....

Je rentrai donc chez moi à la fois perplexe et soulagé, mes parents m'acceuillirent sobrement comme à leur habitude n'ayant vraisemblablement même pas prêté attention à ma brève disparition. Epuisé par cette aventure, je m'allongeai sur mon lit et sentis quelque chose de dur dans ma poche, je sortis lentement l'objet et poussai un cri d'effroi, la statuette monstrueuse représentant le céphalopode me regardait avec un sourire démoniaque...

J'eus beau essayer de m'en débarasser, je ne sais par quel sortilège elle revenait toujours entre mes mains .. Aujourd'hui encore elle est donc posée sur mon étagère et au moment où je vous parle j'ai l'impression qu'elle me regarde . Depuis ce jour je sais qu'ils reviendront me chercher, j'ai vu trop de choses ce jour là, d'ailleurs avec le temps j'ai appris à reconnaître les traces de leurs passages, disparitions, meurtres sauvages... j'entends grincer à la porte.... adieu mes amis et ouvrez l'oeil désormais, les forêts recèlent bien des dangers.

Promis, je lis ça ce soir.

L'histoire est intéressante quoique très classique et le ton n'est pas désagréable pour une nouvelle courte. Ca c'est pour le bon point.
Passons au négatif. Il manque énormément de virgule et il y a encore des fautes d'orthographe mais aussi des erreurs, parfois, de temps (la maîtrise du passé simple n'est pas des plus simples, je le reconnaîs). Au niveau de la construction, il y a également moyen d'améliorer certaines phrases.
Mais je pense que ces erreurs peuvent être en partie corrigées par une bonne relecture.
Au final, un texte pas mal mais qui pourrait être amélioré.

Un texte qui annonce la couleur lovecraftienne dés les premiers mots...Mais par contre, si cette histoire à ses qualités et se lit agréablement, il lui manque justement la force d'évocation de Lovecraft. En fait tu devrais t'arreter plus à des descriptions, ou plutôt comme le faisait le maître de Providence des suggestions sur l'horreur indicible qui attends le personnage!

Citation :

...lorsqu'un étrange bruit me tira de ma torpeur.

Par exemple, là, où l'action proprement dites commence, tu devrais en dire un peu plus sur ce bruit, en quoi consiste-t-il? Qu'évoque-t-il chez le narrateur? Ce serait le premier élément d'une angoisse (C'est le titre) qui va aller crescendo jusqu'à la terreur...Il faudrait commencer là à semer des éléments d'inquiétude...

Plus loin:

Citation :

Peu à peu, je perçevais des images de ce lieu, comme si je voyais des évènements s'y étant déroulés en des temps immémoriaux.
j'aperçus ainsi une étrange créature, siégeant sur un trône d'une matière qui m'était inconnue et usant d'un dialecte parfaitement impronnonçable... Etrangement j'avais l'impression de comprendre une partie de son discours, et certains mots m'emplirent de terreur tels: "faible humanité", "anciens dieux", "renouveau"

Là aussi tu devrais un peu plus développer, surtout qu'oin retrouve la créature en question un peu plus loin...

Pareil pour la suite, finalement, ce que je reprocherais à ton texte est d'être un peu trop raconté sur un ton égal, au lieu de retranscrire la panique qui gagne cet enfant dans des moments comme celui-là:

Citation :

Peu à peu j'oubliai mon escapade, mes découvertes terribles et sombrai dans une espèce de liesse béate.. Soudain je sentis quelque chose s'agripper à ma jambe et sortant de ma torpeur j'aperçus un membre putréfié qui me tenait fermement. Avec horreur je découvris le tapis cadavérique jonchant le fond de la cascade, qui attirait tous les voyageurs égarés afin qu'ils sombrent dans l'oubli en ce lieu. Au prix de grands efforts, je parvins à me dégager et à rejoindre la rive ,exténué.

Il faudrait un ton plus vif, plus frénétique qui puisse exprimer son horreur et sa fuite.

De plus, il me semble un peu irréaliste qu'un enfant tout seul de sept réussisse à s'échapper avec Yog-Sottoth et Shub-Niggurath à ses trousses!!!

Bon,Archeonyx, ton écriture est pas mauvaise, je pense que ce texte contient de bonne choses qui doivent être améliorées, surtout au niveau de la narration, à mon avis, dans la façon de faire passer l'émotion...

Continue!

En plus on dénote des incohérences ! Au début l'enfant part des heures en forêt et lorsqu'il rentre chez lui, ses parents ne s'inquiètent pas de "sa brève disparition" ! Et on n'imagine pas un enfant de sept ans avec de telles réactions. Moi à son âge, en face de démons lovecraftiens, j'aurai chié dans mon futal et serai parti comme un lapin en chialant ma mère.

Y'a des démons lovecraftiens du coté de Quimper?
Qui ça, Jean-Yves Nyarlathonec?

paladin a écrit:

Y'a des démons lovecraftiens du coté de Quimper?
Qui ça, Jean-Yves Nyarlathonec?

Enfoiré !

Je suis raccord avec mes camarades sur les commentaires, tu as du vocabulaire et il y a un vision indéniable certes rendue avec un style malhabile et je t'encourage vivement à travailler et travailler encore, à suer et à pleurer... mais tu as quelque chose qui peut m'éblouir.

Merci pour ces quelques commentaires! J'ai posté justement cette nouvelle car je savais pertinemment qu'elle était améliorable Et hum on va dire que les personnes qui l'ont lue auparavant n'étaient pas en mesure de me donner les bons conseils... Bref je prends note, et vais essayer de faire un second jet qui sera plus accrocheur!

Je suis d'accord avec les precedents commentaires. Histoire interessante, mais des constructions de phrases un peu maladroites et des defauts de ponctuation la rendent bancale. Rien de très grave, car tu as du vocabulaire et tu sais manier les mots...l'atmosphère n'est pas mal non plus, mais il manque un petit qqchose.
Essaies de faire des phrases plus simples et plus courtes, les rendre plus percutantes et je pense que ça passera bcp mieux
Mais dans l'ensemble, ça reste quand meme pas mal (surtout pour un 1e essai) et cette histoire lovecraftienne se lit avec plaisir, en depit de ses imperfections (ça me fait penser que j'en ai une à peu près dans le meme style en stock, faudrait que je vous la soumette un de ces jours, héhé).

Lu. Je ne suis pas un grand connaisseur de Lovecraft, mais je pense que tout a était dit plus haut.