En exclu, voici la première nouvelle que j'ai écrit.
On ne rigole pas
REALITE ?
Matt était assis devant la télévision. C’était un grand écran car il aimait beaucoup le 7ème art, c’était sa passion. Il avait aussi équipé son installation d’un ensemble de son haute qualité avec sept enceintes en bois pour s’incorporer facilement au style de la pièce. C’était autrefois une chambre, que Matt avait transformée à son goût. Il y avait regroupé tout ce qu’il aimait. En plus du système vidéo, il avait ramené ses livres, il en possédait un bon millier, qu’il avait entassé dans des bibliothèques de style ancien encastrées dans les murs. L’une d’elle était réservée à ses films. Les pans de murs qui n’étaient pas cachés derrière les livres étaient recouverts de lambris teintés de couleur sombre, le haut du mur était tapissé de tentures saumons qui se mariaient avec la couleur du bois pour ne pas trop assombrir la pièce, toujours plongée dans la pénombre. Au centre, en face de l’écran, il y avait un canapé moderne sur lequel se trouvait Matt.
Il avait la peau blanche a force de passé ses journées enfermés devant un écran ou en train de lire, contrastant avec ses cheveux noirs, coupés court. Ses yeux étaient bleus, cachés par des lunettes. Il s’imaginait souvent travaillant dans le cinéma parfois réalisateur, ou producteur, mais le plus souvent comme acteur. En regardant un film, il se voyait à la place du héros.
C’était sa thérapie. Deux ans auparavant, il se rendait à Miami pour les vacances, quand en passant au-dessus du Triangle des Bermudes l’airbus qui le transportait avait eu une avarie et piqua directement vers la mer. Il fut le seul rescapé sur les 378 passagers et membres d’équipage. Il y avait perdu toute sa famille. Depuis il n’était plus sorti de chez lui. Il en avait gardé des séquelles psychologiques minimes bien qu’irréversibles, mais physiquement, dés qu’il était fatigué, sa vision se troublait, tout ondulait et semblait s’effacer autour de lui, comme s’éloignant dans le brouillard.
Ce qu’il regardait en ce moment ne lui plaisait pas vraiment. C’était un documentaire sur les pyramides trop techniques à son goût, parlant de la construction, mais très peu des malédictions et des pièges qui protégeaient les momies. Il s’étira et bailla longuement. Sa vision recommença à lui jouer des tours et il décida de changer de chaîne pour essayer de se réveiller un peu.
Matt chercha la télécommande et se demanda ce qu’il allait regarder. Il possédait un grand nombre de chaînes. Ne sachant que choisir, il opta pour passer les chaînes une à une. Il dirigea la télécommande vers le poste de télévision et pressa un bouton. Rien ne se produisit. Il pressa de nouveau le bouton. Toujours rien. Zut. Il réessaya une troisième fois. Aucun changement. C’est pas possible ! Après avoir retiré puis remis les piles de la télécommande, il fit une dernière tentative puis, comme il n’obtenait aucun résultat, se décida à se lever pour changer directement sur la télé. Les piles doivent être mortes. Matt fit quelque pas en direction du poste et s’arrêta net, il regarda le sol surpris.
Dans l’obscurité de la pièce il ne s’en était pas rendu compte tout de suite mais le parquet habituel avait laissé place à un sol fait de plaques de métal jointes par des rivets. Stupéfait, il regarda autour de lui et vit que les murs aussi avaient changés. Ils étaient eux aussi en métal. Des tuyaux couraient le long de certains, entrecoupés par endroit par des volants qui permettaient d’ouvrir ou de fermer la conduite. Sur le mur derrière le canapé, il y avait même un peu de vapeur qui sortait d’un des tuyaux. On aurait cru les cloisons d’un bateau.
Croyant qu’il rêvait, il se pinça fortement la cuisse ce qui eu pour effet, non pas de le réveiller, mais simplement de lui faire mal. La panique le submergea et il se trouva mal. Il avait la tête qui tournait et se sentait partir. Il se força a respirer tranquillement, avec rythme, et réussi à ce calmer un peu. Il s’approcha du canapé et s’y laissa tomber.
Matt ne savait que penser. Il était en plein cauchemar et malgré tous ses efforts, il n’arriva pas à raisonner de façon cohérente. La peur reprenait le dessus. Il se mit à appuyer frénétiquement sur tous les boutons de la télécommande mais rien ne se produisit. Les piles ! Il se leva alors pour en chercher d’autres et resta planté devant le canapé. Où je vais pouvoir en trouver.
Matt avisa la porte et s’en approcha. Elle était elle aussi en métal, au lieu de chêne, et a hauteur du champ de vision il y avait un hublot. Il risqua un œil par celui-ci et vit un couloir aux murs pareils à ceux de la pièce où il se trouvait, excepté qu’ils comportaient de nombreuses portes. Le sol et le plafond étaient composés de grilles très épaisses, qui permettaient de marcher dessus mais aussi de voir a travers. Il inspecta le sol puis le plafond et s’aperçu qu’il y avait une multitude d’étages semblables au sien. On n’en voit pas la fin.
Matt se décida à ouvrir la porte. Elle coulissa silencieusement à l’intérieur des parois.
Il franchit le seuil et avança lentement essayant de regarder partout à la fois. Il s’approcha de la porte la plus près et jeta un œil par le hublot. Il fit un bond en arrière quand un visage vint se coller de l’autre coté du verre.
C’était un homme assez vieux, aux cheveux blancs et à la peau pâle et ridée. C’est yeux était gris et triste.
Matt remis de sa surprise se rapprocha de la porte.
-Qui êtes-vous ? Lança-t-il à l’homme.
-Je suis Charles, pilote d’avions torpilleurs, prisonnier depuis 1945. Tu es venu me délivrer ?
Son regard se fit suppliant.
-Non pas vraiment, j’ai atterri ici par hasard.
Il essaya d’ouvrir la porte mais elle refusa de bouger.
-On n’arrive pas ici par hasard, il faut franchir la porte de ce monde, de gré ou de force bien sur.
-Quel monde ? Où sommes-nous ? dit Matt intrigué.
-Tu es sur la planète prison créé par Baalaroth.
-Qui est Baalaroth ? Comment sortir ?
-Tu sauras qui il est bien assez tôt car tu ne peut pas sortir, c’est impossible.
Matt le regarda, sceptique.
-Ils peuvent te donner une lueur d’espoir, reprit Charles, mais moi je suis résigné. On ne peut pas sortir seul.
-C'est-à-dire ?
-Au début, ils te retiennent avec une fausse image de la réalité et ensuite tu vois ce qu’il en est réellement. Mais ils peuvent te faire croire ce qu’ils veulent quand ils veulent.
-Comment font-ils ? demanda Matt totalement incrédule.
Un bruit de pas arrivai de l’angle du couloir, à une cinquantaine de mètres.
-Retourne dans ta cellule ! Intima Charles.
Matt fit volte-face et se précipita dans sa cellule. A peine avait-il refermé la porte, qu’au coin du mur trois créatures apparurent.
Elles ressemblaient à des hommes mais avaient la peau verte, couverte d’aspérités et de cicatrices. Elles étaient habillées avec des armures en cuir qui ne laissaient apparent que les bras et le bas des jambes. Elles avaient aussi des casques en argent qui recouvraient toute leur tête, seul une fente laissait voir leur yeux jaunes aux pupilles étirées et verticales comme les serpents. Elles étaient armées de lances.
Matt les regarda passer dans le couloir. Ce doit être les gardiens de la prison. Il ressortit et les suivis à bonne distance. En passant, il jetai un coup d’œil dans certaines cellules et vit toutes sortes de créatures. Il y en avait qui étaient comme les gardiens, d’autres étaient recouvertes de duvet, certaines avaient des tentacules, plusieurs bras, des têtes difformes, pas de bouches,… Il y en avait des grandes et des petites, des grosses et des fines. On croirait le bestiaire de tous les films d’horreur et de science fiction réunis pensa Matt écoeuré.
Il continua son chemin et arriva à un embranchement. Les gardes avaient pris à droite. Il se décida à prendre à gauche, au risque de rencontrer une patrouille venant en sens inverse. Il avança prudemment et, sans rencontrer de gardes, il arriva dans une salle qui terminait le couloir. Il était dans un cul-de-sac.
Heureusement pour lui, cette salle était sa cuisine ou plutôt une copie. Intrigué, il y pénétra et ouvrit un tiroir. Son contenu était exactement pareil que chez lui. Sans prendre le temps de réfléchir au pourquoi d’une telle situation, il se précipita sur un autre tiroir, l’ouvrit hâtivement et s’empara des piles qui traînaient au fond. Il changea les vieilles de la télécommande pour c’elles-ci, puis glissa le tout dans sa poche, et content de lui, fit demi-tour et prit le chemin de sa cellule pour aller essayer de rentrer chez lui.
Grisé par cette petite victoire, son esprit était moins alerte et lorsqu’il arriva à l’embranchement il se fit surprendre par une patrouille qu’il n’avait pas remarquée.
Matt se mit à courir, poursuivit par les gardes qui poussaient des sifflements de colère, leur langue fourchue jaillissant de leur gueule. Il fut obligé de prendre la direction qu’avait prise la première patrouille, ce qui l’éloigna de sa cellule. Il traversa plusieurs embranchements, tournant à chaque fois au hasard, espérant ne pas tomber dans une impasse. Sous ses pieds, à travers le grillage, il voyait d’autres patrouilles qui le suivaient aussi. Et au-dessus c’était pareil.
Au bout d’une dizaine de minutes de course, il avait distancé quelque peu ses poursuivants et ralentit l’allure. A tous les étages il ne les voyait plus, mais il les entendait ce qui ne le rassura pas. De plus leur dialecte lui était inconnu, c’était une sorte de mélange de raclements de gorge et de sifflements, qui n’avait rien de très amical.
Dans un couloir, il vit une porte différente des autres. Elle était grillagée et un bouton était encastré dans le mur à ses cotés. Matt s’arrêta, intrigué. Espérant une sortie ou quelque chose qui lui serait profitable, il appuya sur le bouton. Les voix se rapprochaient. Au travers de la porte il vit arriver un ascenseur qui s’immobilisa avec un léger chuintement. Les gardes venaient de tourner au bout du couloir quand il pénétra dans la cabine. Il avisa des boutons gravés d’idéogrammes qu’il ne connaissait pas et appuya sur celui du bas, se disant que la sortie était toujours au pied des bâtiments. Ce qu’il ignorait, c’est qu’il était sous la surface, et que ce faisant, il allait s’enfoncer dans les profondeurs de la prison. La porte se referma au moment ou les gardes arrivèrent devant, et ils ne purent que regarder l’ascenseur commencer sa descente. On pouvait lire la fureur dans leurs yeux. Sauvé. Matt poussa un soupir de soulagement et se laissa guider.
Suite apres, sinon c'est trop long.