LE MANOIR DU FANTASTIQUE
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 LA TRAQUE (partie I, II, III et IV)

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berval81
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MessageSujet: LA TRAQUE (partie I, II, III et IV)   LA TRAQUE (partie I, II, III et IV) EmptyVen 25 Mar 2005 - 21:06

La TRAQUE

Chapitre I

Novembre 2000,quelque part dans les Alpes.

L’homme, à bout de force, trébucha sur une pierre et manqua de laisser tomber son arme. Il resta quelques secondes à genoux, haletant, puis s’assis sur un rocher. Il scruta le paysage enneigé qui s’étendait devant lui à perte de vue, cherchant en vain un mouvement qui pourrait trahir son poursuivant. Rien ne bougeait et pourtant l’homme était sûr que son ennemi se trouvait tout proche de lui, prés à lui bondir dessus.
Il s’appelait David Vauban et était le dernier survivant d’une équipe de six agents spécialisés dans la chasse aux créatures surnaturelles. Il avait vu son équipe se faire balayer en quelques secondes par ce démon venu des enfers et il avait lui-même vidé quatre balles de son chargeur sur ce monstre, sans aucun résultat apparent. En fait, il était persuadé que la créature devait être invincible et que lui-même ne tarderait plus à mourir.
Il sortit un calepin et un stylo de la poche intérieure de son épais blouson et commença à griffonner quelques mots dessus, tout en continuant à jeter des coups d’œils nerveux aux alentours. Soudain, il arrêta d’écrire, certain d’avoir entendu le craquement d’une branche morte. Tout en rangeant son calepin dans sa poche, il posa un genou à terre et leva son pistolet à hauteur de ses yeux. Il arrêta de respirer, tentant d’utiliser tous ses sens au maximum de leurs potentiels. Aucune odeur n’arrivait jusqu’à lui, aucun bruit n’agitait la montagne, aucune trace dans la neige ne semblait quitter les bois qu’il avait dû traverser à l’exception des siennes. Rien, absolument rien ne l’avertissait de la présence du monstre. De plus, la nuit commençait à tomber, et dans une vingtaine de minutes, l’obscurité et le froid qui règneraient dans les montagnes ne joueraient pas en sa faveur. Il fallait qu’il fasse quelque chose… N’importe quoi, mais quelque chose qui fasse qu’il ne soit pas mort sans avoir combattu…
Vauban se releva lentement, gardant son arme pointée vers les sapins qui se trouvaient en face de lui. Il lui restait cinq balles dans le chargeur de son pistolet. C’était peu en comparaison de la vigueur de la créature qu’il devait tuer, mais il gardait tout de même l’espoir de la ralentir un peu, le temps pour lui d’atteindre un village ou au moins un refuge d’où il pourrait téléphoner. Il se rappela avoir vu sur une carte un chalet à une dizaine de kilomètres de l’endroit où il se trouvait en ce moment. Étonnant qu’il se souvienne de cela maintenant… Il avait visionné cette carte une semaine auparavant alors qu’il préparait leur mission avec son équipe, et pourtant, à l’instant présent, il aurait pût jurer avoir vu cette carte il y a plusieurs siècles.
Vauban commença à marcher à reculons en prenant garde de ne pas trébucher, et s’obligea à baisser le bras qui tenait le pistolet. Il ne servirait à rien d’avoir les muscles tétanisés si le démon devait surgir. De plus, Vauban savait la créature particulièrement vicieuse, et il savait que le tourment qu’elle infligeait à ses proies lui plaisait plus que la mise à mort elle-même. Inutile de lui donner en spectacle cette peur si elle l’observait en ce moment.
Soudain, un ricanement résonna à son oreille. Ce rire venait de derrière lui… Tout proche… Vauban fit volte face, relevant son pistolet dans un même mouvement. Malheureusement pour lui, tout aussi rapide que fût sa réaction, la créature était plus rapide encore. Elle bloqua le poignet de Vauban dans sa main alors que son bras était à mi-parcourt et le saisit à la gorge avec son autre main, le soulevant du sol tout en le secouant violemment. Vauban sentit son poignet qui tenait l’arme se briser sous la pression exercée par le démon et des taches blanches dues à la douleur et au manque d’oxygène vinrent faire leurs apparitions devant ses yeux. Il allait s’évanouir d’une seconde à l’autre et la délivrance s’ensuivrait…
Mais la créature décida de tourmenter un peu Vauban. Elle le projeta contre un sapin et le choc fût tel qu’elle entendit plusieurs os se fracturer. Vauban gisait au sol, du sang plein la bouche, à peine conscient de son environnement. Ses yeux vitreux se posèrent sur la créature qui s’avançait vers lui et il gémit.
- Eric… dit-il dans un souffle, alors que des bulles de sang commençaient à se former entre ses dents.
La réponse du monstre arriva sous la forme d’un terrible coup de pied qui atteignit Vauban dans les côtes, le projetant à nouveau en arrière. Un jet de sang vint s’écraser sur la neige, alors que la créature se mît à ricaner de plus belle. Vauban vit son pistolet tombé dans la neige à quelques mètres de lui et commença à ramper dans sa direction dans une quelconque manœuvre désespérée. Le monstre, amusé, marcha lentement derrière lui, observant avec délectation la souffrance de sa proie qui se traînait à ses pieds. Plus que quelques centimètres et Vauban pourrait sentir la crosse de son pistolet dans sa main. Mais à l’instant où sa main allait se refermer sur son arme, Vauban se sentit soulevé du sol par le col de son blouson et par la ceinture de son pantalon. La créature le garda à bout de bras, au-dessus de sa tête, pendant plusieurs secondes qui lui semblèrent une éternité. Puis elle le rabattit d’un coup sec vers le sol en lui brisant le dos sur son genou. Alors que des spasmes agitaient encore les membres du corps de Vauban dans une danse folle et désordonnée, le démon plongea sa main dans sa cage thoracique et lui arracha le cœur…
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thomas desmond
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MessageSujet: Re: LA TRAQUE (partie I, II, III et IV)   LA TRAQUE (partie I, II, III et IV) EmptyMar 5 Avr 2005 - 14:23

Chapitre II

Décembre 2000, Savoie.

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Mathilde Rinceau avait toujours skié. Ses premiers souvenirs étaient ses premières glissades, ses premiers rires sur la neige, ses premières chutes aussi…
Son père, amoureux du ski et de la montagne, avait tenu à enseigner sa passion à sa fille dès son plus jeune âge. Et c’est ainsi qu’il mit sa fille unique sur des skis dès l’âge de quatre ans.
Douée, celle-ci filait comme le vent sur les pistes, battant rapidement les autres enfants plus âgés qu’elle…Elle passa ses « chamois », ses « fusées » et autres petites distinctions enfantines assez rapidement. Remportant plusieurs compétitions régionales, elle fut remarquée par une école sportive qui lui proposa d’intégrer sa formation alors qu elle n’avait que douze ans.
Malheureusement pour elle, sa prometteuse carrière devait prendre fin avant d’avoir commencé l’année d’après.
Alors qu’elle rentrait de sa semaine d’école un soir d’hiver, elle fut percutée de plein fouet par une voiture dont le chauffeur avait perdu le contrôle sur le verglas. Le choc fut terrible. Mathilde, alors âgée de treize ans, fut projetée à plusieurs mètres de distances et s’écrasa sur le capot d’une autre voiture en stationnement, avant de glisser et de tomber dans la neige. Le crane ouvert, son sang collant ses beaux cheveux blonds et se répandant dans la neige, des fractures un peu partout sur le corps, elle resta inanimée.
Les secours furent rapides et Mathilde fut transportée par hélicoptère aux urgences d’un hôpital. Son père, alerté aussitôt à son lieu de travail, se rendit à son chevet qu’il ne quittait que pour aller prier dans la chapelle de l’hôpital. Veuf à la naissance de sa fille, il implorait le Seigneur de ne pas lui ôter l’être qui lui importait par-dessus tout.
Quant au conducteur du véhicule qui avait percuté Mathilde, il fut écroué et condamné à un retrait de permis de deux ans, trois mois de prison et une forte amende pour dédommager Mathilde.
L’enfant passa vingt-six jours dans le coma. A son réveil, elle apprit que ses jours n’étaient plus en danger, mais qu’elle ne pourrait plus espérer faire du ski de haut niveau. Une triple fracture de la jambe droite et la rotule de la jambe gauche en mauvais état seraient toujours là pour lui rappeler cet accident.
Les jours qui suivirent la sortie de l’hôpital furent affreux psychologiquement pour Mathilde. Sans ski, sa vie n’avait plus aucune raison d’être.
Heureusement, les années faisant leur office, elle se remit à prendre goût à la vie, et pût même remonter sur des skis deux années après cet accident. Bien sur, elle était loin de pouvoir accomplir les mêmes exploits que par le passé, mais elle prenait tout de même plaisir à faire ses descentes à travers les montagnes.
A dix-neuf ans, elle fit la connaissance à la faculté d’Alexandre Mitchelli. Ce beau brun ténébreux d’un an son aîné la séduisit immédiatement. Italien de par son père et français de par sa mère, le jeune homme se destinait à une carrière d’avocat. Peu porté sur le sport, il avait conquit le cœur de Mathilde par son humour et la finesse de son esprit.
Ils sortaient ensemble depuis deux mois et avaient profité de l’absence du père de Mathilde pour venir passer un week-end en amoureux dans la maison d’enfance de cette dernière. Néanmoins, il parut impossible à Mathilde de présenter ses montagnes à Alexandre sans le faire monter au sommet, d’où une descente vertigineuse à ski pourrait s’en suivre.
D’abord réticent, le jeune homme ne put qu’accepter devant l’insistance de sa jeune conquête.
Ils arpentèrent donc la montagne, raquettes aux pieds et skis à la main, se dirigeant vers le sommet si cher au cœur de Mathilde. Quelques haltes sous prétextes de bisous permettaient parfois à Alexandre de reprendre son souffle.
-C’est encore loin ?
-Non, plus très loin maintenant. Vas, respires à pleins poumons et admires les beautés qui t’entourent. dit Mathilde, en désignant d’un large mouvement circulaire le paysage des autres montagnes qui se découpait au loin.
-Mais, je ne fais que ça, que d’admirer ma beauté ! répondit Alexandre, les yeux rivés sur les formes harmonieuses de Mathilde.
-Coquin, vas ! Regardes les montagnes, tu auras tout loisir de m’admirer cette nuit. lui dit-elle en l’embrassant. Enfin, si tu en as encore la force.
-Apprenez jeune demoiselle que je trouve l’air de cette montagne vivifiant et…revigorant ! Nul doute qu’il ne me reste quelques forces cette nuit pour te montrer l’étendu de mes compétences athlétiques…
-Prétentieux…Arrives jusqu’à mon lit en un seul morceau après la descente à ski, et on verra à ce moment tes prouesses athlétiques.
Ils rirent ensemble et s’embrassèrent avant de reprendre leur marche.

La créature avait entendu des rires qui venaient vers elle. Elle se leva et huma l’odeur que le vent amenait en sa direction.
Ils étaient deux. Des jeunes probablement. Ils feraient l’affaire dans l’immédiat.
Le démon afficha un rictus satisfait et commença à marcher vers eux.

Alexandre était épuisé. Il tentait bien encore de faire le bravache devant Mathilde, mais si le cœur y était, les jambes s’étaient inscrites aux abonnés absents.
Il déchaussa ses raquettes et entreprit de se les attacher dans le dos pour la descente. Mais il fallait absolument qu’il s’assoie un moment avant d’entreprendre cette glisse. Sans cela, il était persuadé que son cœur allait exploser.
Mathilde, bonne joueuse, s’assit sur un rocher à ses côtés et essuya du bout des doigts la sueur qui perlait au front de son jeune amant, repoussant en même temps une mèche rebelle qui lui tombait devant les yeux.
-Hé, mais c’est que tu as les cheveux qui ont drôlement poussé ! Il serait temps de passer chez le coiffeur…
-Je sais, mais que veux-tu mon amour ? Depuis que je te connais, je ne dors plus, je ne mange plus, je ne bois plus… Tu es devenu mon obsession. Alors le coiffeur, tu penses bien…
Mathilde lui sourit et l’embrassa sur le nez.
-Vil flatteur ! Mais tu flattes tellement bien que peut-être vais-je finir par m’attacher à toi… lui dit-elle, l’air canaille.
-Comment, mais tu n’es pas déjà conquise ? Peut-être vais-je alors devoir employer les grands moyens…lui répondit Alexandre en l’entourant de ses bras.

Le démon approchait de ses proies. Il pouvait désormais les voir, seuls taches colorées au milieu de cette neige immaculée. Cela allait être un plaisir de leur dévorer le cœur.

Mathilde, skis aux pieds, regardait en souriant Alexandre se débattre avec les siens. A priori, chausser des skis tout en restant stable sur ces jambes semblait être pour le jeune homme un exercice hautement périlleux. Après avoir enfiler son premier ski, il lui adressa un sourire mi-victorieux mi-gêné, heureux de son exploit…
Il forçait sur sa deuxième jambe, les deux bâtons solidement plantés dans la neige, pour enfiler son second après-ski dans les fixations, quand il entendit Mathilde parler.
-Mais qu’est-ce qu’il fait ici celui là ? Et dans cette tenue, mais il va attraper la mort…
Alexandre, voyant que le regard de Mathilde passait par-dessus son épaule, tenta de se retourner pour regarder… et, perdant l’équilibre, partit à la renverse, son second ski en profitant pour faire quelques mètres sans lui.
-Et merde ! jura Alexandre.
Il se releva péniblement et put mieux regarder l’individu qui se dirigeait vers eux.
L’homme était assez grand, près de deux mètres, et se tenait un peu voûté, les bras ballants. Il était vêtu d’un jean déchiré et ses pieds nus qu’il traînait laissaient de larges sillons derrière lui. Mais le plus terrifiant chez lui, si on exceptait les traces de sang qui maculaient son blouson déchiré et la bave qui coulait de sa bouche constamment ouverte, était ses yeux injectés de sang animés de mouvements très vifs.
L’apparition était encore à une vingtaine de mètres d’eux, mais Alexandre comprit que quelque chose se préparait.
-Heu… Mathilde ? Comme qui dirait qu’il à l’air grave ce mec ! Tu devrais commencer à descendre un peu, je te rejoindrais un peu plus bas. dit Alexandre en serrant son bâton de ski à deux mains, comme une arme.
Mathilde ne prêta pas attention aux dires de son ami, pensant intérieurement que ce pauvre homme était peut-être victime d’un accident et qu’il avait besoin de secours. Elle poussa légèrement sur ces bâtons et commença à glisser en direction de l’homme.
-Monsieur, ça ne va pas ? Vous avez eu un problème ? lui dit-elle en souriant.
La créature la regarda un moment sans bouger, un filet de bave lui coulant le long du menton.
-Non, Mathilde, tu ne devrais peut-être pas… souffla doucement Alexandre.
Mathilde venait d’arriver au niveau de l’homme et s’était immobilisée.
-Monsieur, vous comprenez ce que je vous dis ? Est-ce que vous parlez français ? lui répéta Mathilde, tentant de continuer à sourire.

Le démon émit un léger grognement de satisfaction, presque inaudible, et sourit à son tour à Mathilde, d’un sourire difforme et inhumain. Puis il pencha la tête de côté et regarda de haut en bas la jeune femme qui se trouvait devant lui. Celle-ci eu un petit sourire gêné devant cet homme et commença à ouvrir la bouche pour parler quand celui-ci la gifla avec une force inouïe qui la fit tomber au sol, la lèvre ouverte en deux.
-Espèce d’enculé ! hurla Alexandre, qui, retirant d’un coup de pied le ski qu’il avait réussi à chausser, s’élança vers le démon. Tu vas morfler pour avoir fait ça.
Alexandre tenta de planter la pointe de son bâton dans le bas ventre de la créature, mais celle-ci saisit la pointe d’une main, stoppant ainsi l’élan que le jeune homme avait prit. Puis, il lui arracha le bâton des mains et dans un même mouvement le fouetta avec.
Le bâton se plia sous la violence du choc et Alexandre, dont l’arcade sourcilière venait d’exploser, manqua presque de s’évanouir. Malheureusement pour lui, il n’eut pas cette chance, et c’est bien conscient qu’il sentit le démon qui commençait à lui ouvrir le ventre avec la pointe du bâton. Alexandre hurla de douleur et tenta de se débattre, mais il avait affaire à trop forte partie. Son ventre fut ouvert du nombril jusqu’à la base du cou. Puis le démon le laissa là, se désintéressant de lui pour se tourner vers Mathilde.
La pauvre jeune fille dont le sang se répandait sur la neige par sa lèvre ouverte en deux n’avait rien manqué de l’horreur que venait de subir Alexandre. Elle se redressa à moitié, commençant à courir à quatre pattes pour tenter d’échapper à cette créature. Mais les skis l’entravèrent, et elle chuta à nouveau. Alors une main la saisit à la cheville et elle se sentit soulevée de terre. Tête en bas, elle put voir encore Alexandre se tordre de douleur et répandre ses entrailles dans la neige. Alors le démon commença à tourner sur lui-même de plus en plus vite, tenant toujours Mathilde par la cheville, à bout de bras. La force centrifuge était telle que Mathilde volait quasiment à l’horizontal. Alors le démon la rabattit soudainement contre le sol, tout en continuant de tourner sur lui-même et la releva… et la rabattit encore, encore et encore. Mathilde, dont le visage avait heurté plusieurs fois le sol et qui était à la fois brûlé par la neige et la vitesse, hurlait à s’en faire exploser les poumons. Puis le démon la fit remonter encore une fois très haut et la rabattit contre un rocher.
Alexandre était encore conscient lorsqu’il vit la tête de Mathilde éclater contre la pierre…
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MessageSujet: Re: LA TRAQUE (partie I, II, III et IV)   LA TRAQUE (partie I, II, III et IV) EmptyMar 5 Avr 2005 - 14:24

Chapitre III

Janvier 2001, Isère.

Le rapport de gendarmerie venait de tomber sur le bureau de Joseph Miglio. Dix-sept morts en trois mois. Et malgré toutes les manipulations et fausses pistes distillées par son équipe, les gendarmes ne voulaient plus croire à la théorie de l’animal sauvage tueur. Toutefois, la force de l’assassin, ainsi que sa manière d’opérer, déstabilisaient les enquêteurs.
Les photos des corps étaient absolument répugnantes, même pour un homme comme lui qui avait traqué monstres et démons avec son équipe à travers toute l’Europe et parfois même plus loin. Mais celui-ci dérangeait Miglio.
D’abord, ce monstre semblait tuer pour le plaisir, par pur sadisme, sans aucun but apparent. Pas de sacrifice rituel, il ne se nourrissait que rarement d’une partie du corps de ses victimes.
Et puis, ce démon était à l’origine de la disparition d’une équipe de six hommes spécialisés dans ce genre de chasse. On avait trouvé les deux corps affreusement mutilés des frères Ferries dans une chambre d’hôtel à Modane. Albert avait une partie de la colonne vertébrale qui lui ressortait par la bouche et il avait fallu cinq sacs différents pour faire rentrer les divers morceaux de son frère Victor. Jérome Duvic était mort en faisant une chute mortelle dans un ravin qui se trouvait près de l’hôtel, probablement en tentant de s’enfuir, et le corps de Christophe Lefaure avait été découvert à la sortie de l’hôtel, l’arme à la main… et la tête à plusieurs mètres de distances. Enfin, David Vauban avait été retrouvé en pleine montagne, son corps fracturé en plusieurs endroit et la cage thoracique déchirée…
Le corps d’Eric Trouin n’avait pas encore été retrouvé, mais il ne faisait nul doute pour Miglio que cet agent soit mort aussi.
L’autre problème qui s’offrait à lui était le problème de l’effectif. Son équipe n’était composée que de quatre personnes, lui compris. Et les trois autres avaient un autre problème à gérer. Bien sur, Miglio resterait en contact avec ses hommes et pourrait les appeler en renfort si le besoin se faisait sentir. Mais pour la chasse, il serait seul…
Il déplia plusieurs cartes devant lui. Plaçant des pointes aux différents endroits où on avait retrouvé les corps, il traça des lignes reliant ces différents points et défini un rayon à l’aide d’un compas. Il avait ainsi un rayon d’action de cinq kilomètres dans lequel se déplaçait la créature qu’il devait traquer. Il n’avait pas reçu spécialement l’ordre de la ramener en vie, aussi décida t-il in petto qu’il vengerait les hommes de l’équipe de Vauban.
Miglio sorti de son tiroir un pistolet mitrailleur « Spectre ». De conception italienne, ce pistolet avait une capacité de cinquante cartouches en neuf millimètres Parabellum. Il récupéra cinq chargeurs, ainsi que deux grenades à fragmentation et les plaça dans les poches intérieures de sa veste de treillis. Puis faisant manœuvrer une dernière fois son arme, il se leva et se mit en route. Les prochains jours seraient agités…

Pierre Leconte était né différent. Il savait que ce n’était pas sa faute, mais cela lui faisait tout de même un peu de peine. Il était plus grand et aussi beaucoup plus fort que les autres petits garçons de onze ans. Ça il le savait, parce que sa maman lui répétait tout le temps :
-Pierre, fais très attention avec les autres enfants ! Tu es beaucoup plus fort qu’eux : tu pourrais leur faire mal… Alors ne les serres pas trop fort, et ne les frappes pas, même s’ils sont méchants.
Alors Pierre ne les serrait pas trop fort et ne les frappait pas, même s’ils le méritaient… Et pourtant, ils le méritaient souvent, tant ils passaient leurs temps à se moquer de lui :
-Pierre, il est pas beau ! Pierre, il est idiot ! chantaient les autres enfants autour de lui.
Et encore, ça, c’était les bons jours !
Et pourtant, Pierre aurait bien voulu être leur ami, s’ils acceptaient d’arrêter de se moquer de lui. Ce n’était pas sa faute à lui s’il était triso-quelque chose ou mongolien comme le disait les autres enfants. Mais ça, Pierre savait que ce n’était pas possible : les mongoliens étaient les habitants de la Mongolie, et lui, il était né en France. Au seize rue Jean Moulin même…On a beau être idiot, il y a quand même des choses que l’on sait !
D’accord, il avait tendance à baver un peu quand il fixait quelque chose. Et alors, il n’était pas responsable si sa bouche oubliait de rester fermer pendant ce temps ! Et puis, la bave, ce n’était pas sale. Un peu répugnant comme ça à première vue, mais pas sale. Et ça, Pierre le savait parce que c’était grand-mère qui l’essuyait souvent et qu’elle lui disait toujours :
-Ce n’est rien Pierre. C’est ton trop plein d’amour qui s’échappe pendant que tu n’y fais pas attention !
Oh, ça oui, Pierre avait beaucoup d’amour. Surtout pour cette vieille dame qui se faisait appeler mamie. C’était bizarre comme prénom ça « mamie »… Mais c’était toujours mieux que si elle s’était appelée table ou chaise. Ça oui, ça aurait été ridicule !
Mais Pierre aujourd’hui était loin de ces préoccupations de prénom. Loin aussi du rire des autres enfants…et loin de cette école spécialisée dans laquelle il restait enfermé chaque semaine, avec ces autres enfants « différents » et les éducateurs pas toujours très sympas…
Pierre aujourd’hui était le roi de la montagne, le seigneur du sommet. Du moins, c’est ce qu’avait dit sa grand-mère qui se tenait derrière lui. Mais il ne fallait pas croire tout ce que disait mamie. Parfois, Pierre pensait qu’elle disait peut-être des mensonges pour de rire.
En tout cas, mensonges ou pas, Pierre riait au milieu de la neige et s’amusait à lancer d’énormes boules de neige qui iraient jusqu’en bas de la montagne.
Sa grand-mère, assise derrière lui sur un rocher, riait de le voir faire. Elle avait accepté de quitter les pistes pour que Pierre puisse se tenir à l’écart des autres personnes. Mais n’étant pas une montagnarde, elle gardait aussi un œil sur les remontes pentes qui passaient à une soixante de mètres en contrebas.
C’était une femme très bien, qui avait perdu très jeune son mari victime d’un cancer du poumon. Alors son amour s’était reporté sur sa fille et son petit-fils.
Bien sur, le « Bon Dieu » n’avait pas envoyé à sa fille l’enfant dont elle rêvait. Et après que son mari l’eue quittée, la vie n’avait pas toujours était très tendre pour elle. Heureusement, mère et fille avaient face au problème, et, ensemble, elles avaient pu élever cet enfant.
Pierre n’était bien entendu pas « aidé » par la nature, mais il avait un bon fond. Il ne ferait jamais de hautes études, ne se marierait probablement jamais et risquait même de mourir assez jeune d’après les médecins… Mais à l’heure actuelle, il était là, plein de vitalité et ne demandait qu’à faire des câlins avec sa mère, sa grand-mère et les autres enfants.

Miglio marchait dans la neige, ses armes cachées sous sa veste. La sensation du pistolet mitrailleur en bandoulière qu’il sentait contre son flan le rassurait.
Il venait de prendre un télésiège qui l’amena au plus haut des pistes skiables. Les corps de deux jeunes gens que l’on avait trouvés récemment se situaient dans cette même montagne, à un peu plus de six cents mètres de haut de l’endroit où il se trouvait en ce moment.
Nul doute que la créature viendrait par ici tôt ou tard. L’endroit abritait suffisamment de touristes qui montaient jusqu’à cette hauteur, et en même temps, ce coin de la montagne ne recevaient que les skieurs qualifiés ( ou ceux qui pensaient l’être ! ). Ce qui limitait tout de même le nombre de badauds…

Le démon les avait sentis. Deux âmes, à quelques centaines de mètres devant lui…
Pas d’arme, ni de danger apparent. Il huma un peu plus profondément et souri. Les deux âmes qui se trouvaient devant lui étaient deux âmes innocentes. Un régal pour une créature tel que lui ! Il décida qu’il prendrait son temps et que la plus jeune des deux souffrirait longuement avant de mourir…

Mme Leconte commençait à avoir froid. De plus, elle savait que la nuit tombait rapidement dans les régions montagneuses l’hiver, et elle n’avait aucune envie de se retrouver bloquée avec son petit-fils au milieu de ces montagnes.
-Pierre, mon petit, tu lances encore cinq ou six boules de neiges et on y va !
-D’accord, Mamie, encore un peu et on y va !
Elle avait de la chance finalement. Malgré son handicap, son petit-fils restait tout de même un enfant sage et obéissant. Il fallait bien évidemment lui expliquer les choses plus longuement, mais grosso modo, l’enfant se comportait généralement bien.
Toute béate d’attention envers Pierre, Mme Leconte n’entendit pas les bruits de pas qui se dirigeaient vers elle. Elle vit Pierre lancer une boule de neige et rire. Et se fut la dernière chose qu’elle vit…

Miglio stoppa net sa progression dans la neige lorsqu’il entendit des hurlements. Il tendit l’oreille. Des cris d’enfant. Les bruits venaient de derrière la bute qui se trouvait à une trentaine de mètres devant lui.
Sortant son pistolet mitrailleur de sous sa veste, Miglio se mit à courir…

Le démon regardait d’un air amusé l’enfant qui le frappait en hurlant. Des larmes pleins les yeux, l’enfant martelait de coups de poings la créature qui souriait, insensible à ces efforts inutiles.
Le corps de la vieille femme gisait à ses pieds. Lui briser la nuque avait été une chose aisée, mais peu amusante. Il fallait donc qu’il savoure la mise à mort de l’enfant !
Le démon avait donc décidé de laisser l’enfant se défouler de sa colère et de sa haine. Il voulait que seul la tristesse et la peur règnent dans le cœur de ce petit être lorsque son heure serait venue.
Pierre voyait bien que le grand monsieur qui se tenait devant lui et qui avait fait mal à sa grand-mère ne sentait pas les coups. Aussi décida t-il de changer de tactique. Il entreprit de s’accrocher très fort à la jambe de ce monsieur et planta ses dents dans sa cuisse avec l’idée de lui arracher un morceau de viande.
L’homme dut avoir mal car il recula la jambe et attrapa Pierre par le col. Mais Pierre était bien décidé à lui faire payer la gifle qu’il avait mise à sa grand-mère, et il tenta de s’agripper encore plus fort autour de cette jambe et remordit dedans à pleines dents. Malheureusement, l’homme était trop fort pour lui, et il se sentit soulevé de terre et arraché de cette jambe.
Le démon souleva le petit homme devant ses yeux et, après l’avoir jaugé un court instant, le projeta au sol sur le corps sans vie de sa grand-mère. Le choc étourdit un moment l’enfant qui resta quelques secondes sur le dos sans réaction. Puis Pierre se tourna sur lui-même, et agrippant sa grand-mère par le col, la secoua en pleurant :
-Allez viens mamie, on s’en va ! Je ne veux plus jouer à la neige ! Allez viens !
La créature leva la tête au ciel et poussa un cri à glacer le sang. Elle avait gagné. Le petit homme ne ressentait plus de colère. Juste de la peine. Le jeu allait pouvoir commencer. Le démon sourit largement et arracha Pierre du corps inanimé de la vieille femme…
Miglio jugea immédiatement la situation. La créature avait trouvé deux nouvelles proies et avait déjà mis à mort l’une d’elles. Mais l’enfant était vivant, et, bien que la priorité de Miglio fut de détruire le démon, il pouvait espérer le sauver.
Miglio tira une rafale de son arme sur le démon qui reçut les balles en pleine poitrine. Sous la violence de l’impact, il recula de plusieurs pas et lâcha l’enfant qui s’affala sur le sol. Puis il jugea cet impudent adversaire qui osait venir le déranger pendant une traque et, bandant ses muscles, poussa un hurlement inhumain.
Nullement impressionné, Miglio finit de vider le reste de son chargeur sur la créature qui tomba sur le dos. La poitrine constéllée de blessures dont s’écoulait son sang, le démon respirait avec difficulté.
Miglio changea le chargeur de son arme et, tout en gardant la créature en joue, avança vers l’enfant qui se trouvait à moins de deux mètres du démon. L’enfant ne bougeait plus et respirait difficilement. Son pou était irrégulier et il lui fallait des soins urgents pour qu’il ai une chance de survivre.
Miglio s’approcha un peu plus du démon pour le détailler avant de l’achever. Il avait devant lui un authentique cas de possession démoniaque qui, non seulement contrôlait le corps et l’esprit de sa victime, mais qui plus est, en décuplait les forces dans des proportions inimaginables.
L’homme qui se trouvait devant lui – ou plutôt l’homme qu’il avait été- était Eric Trouin, un des agents de l’équipe de Vauban.
Vauban avait pris beaucoup de notes dans le carnet qui avait été retrouvé sur son cadavre, mais il ne mentionnait nulle part que le démon était en fait un de ses anciens hommes.
-Repose en paix, mon ami ! dit Miglio au moment où il s’apprêtait à appuyer sur la détente de son pistolet.
Mais à cet instant, une bourrasque de vent d’une force incroyable le projeta plusieurs mètres en arrière, le renversant sur le dos. Miglio roula immédiatement sur lui-même, et posant un genou au sol, tenta de viser en direction du démon.
Mais une tempête de neige et un épais brouillard l’empéchaient de voir distinctement à plus de quelques mètres. Il crut toutefois distinguer une forme humanoïde qui s’enfuyait mi-courant mi-volant au travers de cette tempête. Miglio vida son chargeur au hasard dans ce blizzard, espérant toucher le démon et priant intérieurement pour que celui-ci ne passe pas à l’attaque.
Aussi soudainement qu’elle s’était levée, la tempête disparut. Le corps de la vieille femme était toujours là, ainsi que l’enfant inanimé, mais le démon avait disparu.
La respiration de l’enfant se faisait de plus en plus hésitante et il ne faisait aucun doute qu’il ne tarderait pas à mourir si les soins n’arrivait pas rapidement.
Miglio n’avait que deux options devant lui : continuer de traquer la créature pendant qu’il connaissait la direction qu’elle venait de prendre et abandonner l’enfant à une mort certaine, ou tenter de redescendre l’enfant pour essayer de le sauver et prendre le risque que le démon ne fasse d’autres victimes.
Miglio sortit le carnet de Vauban de la poche intérieure de sa veste et prit quelques notes en regardant l’enfant. Sa mission consistait à neutraliser les créatures démoniaques. Pas à protéger les innocents.
Miglio s’agenouilla près de l’enfant et lui caressa le front, passant sa main dans ses cheveux.
-Je suis désolé… dit il avant de se relever et de se mettre en marche.
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MessageSujet: Re: LA TRAQUE (partie I, II, III et IV)   LA TRAQUE (partie I, II, III et IV) EmptyMar 5 Avr 2005 - 14:25

CHAPITRE IV

Epuisé…

Miglio n’en pouvait plus.

Frankenstein avait eu sa créature, lui avait droit à un démon. Et bien qu’il ne l’ai pas créé à l’instar du célèbre docteur, il en était lui aussi en quelque sorte le père.
Ce démon occupait le corps d’un de ses hommes. Eric Trouin. Comment et pourquoi le démon était entré dans ce corps, Miglio l’ignorait, mais le fait que se soit un de ses anciens élèves qui commette de tels massacres dans la montagne lui faisait ressentir une part de responsabilité.

Il avait réussi à poursuivre le démon à travers la montagne, dans la neige, et sous un vent glacial.

Oh, il ne se faisait aucune illusion. Le démon aurait put le semer depuis plusieurs heures… Mais celui-ci prenait plaisir à laisser Miglio le pister, comme s’il avait décidé d’en finir une fois pour toute avec les chasseurs de démon. Mais avant, il fallait qu’il l’épuise au terme d’une pénible marche.

Et cela avait bien marché. Miglio était à bout de force après près de dix-sept heures de traque, de marche forcée sans manger ni dormir, à sucer de la neige pour s’hydrater et se maintenir éveillé. Dix-sept heures durant lesquels il avait perdu ses gants, déchiré son pantalon au niveau des genoux, vu des engelures se former et des ampoules éclater…Dix-sept heures où sa vie venait de repasser plusieurs fois devant ses yeux…
Miglio avait depuis des années, seul ou en équipe, détruit les plus étranges créatures qui peuplaient la planète. Mais il sentait qu’il n’était plus tout jeune et que cette traque serait la dernière.
Peut-être était-ce le froid qui lui brûlait les joues et lui fendait les lèvres, peut-être était-ce ses doigts désormais engourdis et violets qui lui parlaient, où les voix qu’ils attendaient dans sa tête.
Combien d’hommes avait-il perdu dans sa vie ? Combien de créatures avait-il tué ? Combien d’innocents avait-il sacrifié ou tué par erreur, pour raison d’état, raison du silence ?
L’enfer l’attendait et ce démon était le gardien de la porte !

Il ne lui restait qu’un chargeur pour son pistolet et une seule grenade.

Le démon s’immobilisa, une centaine de mètres devant lui et le vent se leva de plus belle. Tempête de neige masquant la visibilité à plus de quelques mètres.
Il allait attaquer et tuer Miglio…

Miglio était prêt. Ce pseudo Wendigo-Yeti ne lui faisait pas peur. Il mit son coude à la hanche pour assurer son tir, posa un genou au sol et attendit. L’attaque allait être foudroyante et il n’aurait pas droit à l’erreur s’il voulait embarquer avec lui dans la mort cette créature.

Le vent le giflait, toujours plus violent et l’attente commença. Plusieurs minutes qui semblèrent des siècles. Miglio ne distinguait plus le rocher qui se trouvait deux mètres devant lui et ses muscles transis tremblaient tellement qu’ils risquaient de briser ses os comme du verre.
« arrêtes de trembler comme ça, se dit-il in petto, ou tu ne toucheras jamais ta cible »

Mais l’attaque ne vint pas …
Pourquoi attendre ? Pourquoi n’attaquait-il pas ? Le démon avait l’avantage, la visibilité, la force pour lui… Et Miglio était exténué et il le savait ! Alors pourquoi jouer encore ?
Qu’attendait –il ?

Miglio se releva. S’il gardait la position plus longtemps, il mourrait gelé, sans même avoir combattu… et il n’en était pas question !
Il avança à tâtons, une main en avant pour lui indiquer un éventuel obstacle, le doigt crispé sur la gâchette de son arme.
« Viens, salopard, viens te battre » se répétait-il intérieurement.

« VIENS T’BATTRE ! ! ! », hurla-t-il dans la tempête.

Une main ( une patte ?) lui saisi soudain la main qu’il tenait en avant et il se sentit arrachait du sol et projeté avec force. Sans qu’il ne puisse esquiver un mouvement quelconque il heurta avec violence un rocher avec le visage !
Son nez éclata ainsi que sa lèvre supérieure. Plusieurs dents devaient être brisées aussi. Quant au bras par lequel il avait été saisi, l’épaule avait probablement décidé de sortir de son logement vu la manière dont son coude descendait quasiment jusqu’au genou.
Etrangement, Miglio put faire l’inventaire des dégâts subit par son corps, presque aussi facilement qu’un mécanicien diagnostiquerait les pannes d’une voiture.
- Tu vas mourir. se dit-il. Tu vas mourir et en plus tu vas échouer. Tu as lâché ton arme lors du choc, tu pisses le sang et dans quelques secondes tout sera terminé…Et Mister Wendigo aura gagné.

Miglio se releva péniblement et mis sa main valide à sa ceinture. Sa grenade…. Sa seule chance était sa grenade.
Mais retirer une goupille avec une seule main posait quelques difficultés. Bien sur, le héros d’un film l’aurait arraché avec les dents.
Seulement dans la réalité, une goupille ne s’enlevait que très difficilement avec les dents…Surtout lorsque ces dernières venaient de rencontrer un rocher.

Il réussit à bloquer la goupille entre les doigts inertes de son bras inutile et au prix d’un terrible effort qui lui arracha un cri de douleur inhumain, il la retira…

C’est à cet instant qu’il se sentit à nouveau soulevé du sol, dans une souffrance atroce qui lui vrilla le ventre.
Le démon lui agrippait les testicules et tout en les broyant dans un rire démoniaque, il se mit à tourner sur lui-même. D’abord lentement, puis de plus en plus vite, comme poussé par le vent.

Miglio, au bord de l’évanouissement, se mit à hurler, sa voix prenant une note de plus en plus aigu à chaque seconde. Déjà du sang s’écoulait par sa bouche et par son pantalon.

- CREVE ! ! ! hurla –t-il une dernière fois avant d’enfoncer son poing dans un ultime effort dans la gueule béante du démon.


Le vent retomba d’un coup. La neige ne tombait plus et le soleil revint timidement éclairer le flan de la montagne.

Sous l’avalanche qu’avait provoquait la déflagration de la grenade, le corps décapité d’Eric Trouin gisait sans vie.
A ses cotés, une main posée aux niveaux des parties sur un pantalon maculé de sang, un corps agité de spasmes s’éteignait lentement…
Miglio était le dernier membre d’une équipe qui avait entièrement périe, l’ultime protecteur qui venait d’offrir sa vie pour un monde qui ignorerait tout de son existence…




Voilà, cette longue histoire est terminée !!!
Finalement, je n'en suis pas très content. J'aime mon tavail sur le chapitre 2 et 3, mais le début et le chapitre finale laisse à désirer...
Je pense fondre cette histoire avec "nouvelle" et donner un peu plus d'épaisseur à la créature.
Et retirer un peu du coté grand guignol- scène de tuerie...
J'attends vos critiques ( surtout les négatives !!!) avec impatience pour voir dans quel sens je fairais avancer ce travail !!!
Merci d'avance ! batman
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MessageSujet: Re: LA TRAQUE (partie I, II, III et IV)   LA TRAQUE (partie I, II, III et IV) EmptyMar 5 Avr 2005 - 14:26

Cher Berval,

je me suis permis de réunir ton histoire sur un seul sujet, ça évite de se perdre... J'espère que tu ne m'en voudras pas...

Quant à ton histoire, je l'imprime et la lit à la maison dès que possible ! Very Happy
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MessageSujet: La TRAQUE   LA TRAQUE (partie I, II, III et IV) EmptyMar 5 Avr 2005 - 15:20

Merci de t'en etre occupé.
Bien que ce texte est été envoyé sur le Forum bien trop tôt car il mérite BEAUCOUP de travail...
Je le referai à l'avenir!
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MessageSujet: Re: LA TRAQUE (partie I, II, III et IV)   LA TRAQUE (partie I, II, III et IV) Empty

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