LE MANOIR DU FANTASTIQUE
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berval81
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MessageSujet: CREATION   CREATION EmptySam 26 Mar 2005 - 8:39

Création


« …alors le spectre disparut dans un ricanement démoniaque, abandonnant François dont le visage labouré par ses propres ongles ne reflétait plus que frayeur et démence ! » conclus-je.
Je marquai une pause avant de poser ma question.
« Alors, qu’est-ce que tu en penses Thierry ?
- C’est génial ! Vraiment génial… Tout est bon ! Le thème, le ton… le fond et la forme ! Vraiment très bon. Tu tiens là une très bonne histoire. J’adore la façon dont tu fais progressivement arriver le héros à la folie, tout en maintenant ambigûe l’existence du fantôme…Non, franchement, elle mérite d’être publiée !
- Merci. Ça me fait plaisir que cela t’ai plu. »

Thierry est mon ami et aussi un critique littéraire sincère vis-à-vis de mes œuvres…bien qu’un peu trop enjoué parfois ! Si seulement mon éditeur était aussi enthousiaste… cela m’éviterait de longs travaux de relecture et de pénibles nuits à retoucher mes textes à coup de reformulation de phrases et d’amputation de passages jugés insuffisamment bons !

« Allez, je nous fais un café ? lui proposai-je
- Non, merci. J’en ai bu un avant de venir chez toi et tu sais que je préfère éviter d’abuser.
- Comme tu voudras, mais je vais quand même en faire un pour moi ! » dis-je en m’extirpant du canapé dans lequel je m’étais confortablement installé pour lui lire mon histoire.
- Mais je voudrais quand même te poser une question… »
Thierry marqua une pause embarrassée, avant de continuer :
« Tu gagnes ta vie en écrivant des histoires fantastiques depuis quelques mois. Des sorcières, des démons, des humains dotés de pouvoirs étranges et des objets maléfiques dotés d’une vie propre…
- Oui, et alors ?
- Et bien, je me demandais… Tu y crois ?
- Si j’y crois ?
- Oui, tu y crois ? Aux démons et aux esprits… Tu y crois ? »

Un sourire vaguement amusé naquit sur mes lèvres Je regardais Eric un instant, en réfléchissant. Je savais depuis longtemps qu’un jour ou l’autre quelqu’un me poserait cette question, mais je l’attendais de la part d’un journaliste… ou au pire de mon éditeur !Pas d’un membre de ma famille ou d’un ami …

« Vois-tu, lui répondis-je, tu me poses cette question comme si elle s'imposait. Pour y répondre, je dois d'abord te dire que dans mon cas, il ne s'agit pas de croyance. Ce que j'ai écris dans ces quelques pages, lui dis-je en montrant ma nouvelle, la dépasse. Il ne s'agit plus de croire ou de ne pas croire. La croyance n'est qu'un effet de l'esprit, une réaction chimique dans ton cerveau. On pense souvent que la croyance est une fin en soi et qu'elle porte la vérité. En réalité, la croyance vient justement du fait que l'on ne connaît pas la vérité. Il y a des siècles, on croyait que la Terre était plate et se trouvait au centre du monde. De nos jours, on croit à ce phénomène qu'est l'attraction terrestre alors même que de nombreux savants ont démontré qu'elle n'avait aucune existence réelle…
Car c'est de l'existence qu'il faut parler, non pas de la croyance. Ce qui est important pour une chose c'est qu'elle existe, non pas que l'on croit en elle. Dire que l'on croit en cette chose n'a aucune valeur. Néanmoins, affirmer qu'elle est, c'est un acte, un acte de création. Plus précisément par l'écriture, la peinture ou la musique. J'écarte la parole de ce propos car elle ne se compose que de vent, qui souffle d'oreille en oreille, à chaque fois un peu moins violent. De plus, elle est propice à la fausseté, à l’incompréhension, à l'impuissance et à l'impureté.
Ainsi, en ce qui me concerne, il n'est pas question de savoir si je crois en ce que j'écris. Croire en ce que je fais serait en douter. Non, ce que j'écris « est », à jamais. Pour chaque mot que je pose sur le papier, il y a quelque part dans le monde ce que ce mot qualifie qui existe. Par exemple, lorsque j'écris "fantôme" alors ce fantôme existe. Et il en est de même pour tout ce que j'ai rédigé dans ma vie, ce que je rédigerai, ce que personne n'a jamais rédigé. C'est pour cela qu'a chaque mot correspond une part de vérité, une part d'existence. Il ne s'agit pas, pour un écrivain de croire en ce qu'il fait, puisque justement il le fait, mais de créer le monde comme il a envie qu'il soit.
- C’est bien joli tout ça, me dit mon ami. Entre parenthèse, tu avais préparé ce laïus depuis longtemps, ce n’est pas possible autrement… mais admettons que ce que tu écris se réalise véritablement dans notre monde. Il faut tout de même admettre que les fantômes ne courent pas les rues. Je suppose donc qu'il y a plusieurs intensités d'existence. Si chaque mot représente une réalité, il y en a de plus fortes et de plus perceptibles que d'autres.
- En effet, répliquais-je. Il est vrai que le fait d'écrire "fantôme" ne créera pas une entité qui soit perceptible par chaque homme. Mais au contraire, si au même moment, sur toute la Terre, chaque humain écrivait ce mot, alors je t'assure que la planète serait envahie de spectres.»
Cette dernière phrase amusa beaucoup mon ami et je sentis au sourire qu’il arborait qu'il ne me croyait en aucune façon.
«Décidément, continuais-je, tu penses que je divague. Eh bien, je vais te raconter une aventure qui m'est arrivée il y a quelques temps et dont je n'ai jamais rien dis à personne. Mais puisque tu me pousses à aller plus avant dans mon raisonnement, tu sauras tout.

J'étais dans mon bureau très tard la nuit. Je mettais au point les dernières phrases d'une de mes nouvelles. Comme je n'avais pas dormi depuis des jours, mon esprit s'embrumait peu à peu et fiévreusement, je me hâtais de mettre un point final à cette histoire. Tu n' as jamais pu la lire, ne me demandes pas pourquoi, tu le sauras bientôt. Le sujet portait sur une femme très belle ayant réussi sa vie mais cachant un terrible secret: depuis la mort de son père devenu fou, l'esprit de ce dernier la poursuivait pour la battre, comme il l'avait battue enfant.
Lorsque je sortis enfin la dernière page de ma vielle machine à écrire, soit dit en passant il faut vraiment que je la laisse tomber au profit d’un ordinateur, je m'écroulai sur la table, exténué par la fatigue et je m' endormis aussitôt.
A mon réveil, le soleil était toujours couché. Un épais brouillard flottait devant mes yeux et je me rendis compte que je ne m'étais assoupi que quelques dizaines de minutes. Pendant un moment, je restais sans bouger, légèrement hagard afin de recouvrer mes sens.
C'est alors que je sentis soudain une présence. Je percevais le son d'une respiration qui ne m'appartenait pas. Une chaleur douce et apaisante se propageait derrière mon dos. Lorsque je me retournai, j' eu une violente surprise. Il y avait une femme. Elle me tournait le dos et regardait par la fenêtre les douces lueurs des étoiles, l'horizon bleuté, le paysage peuplé de silhouettes sombres et inquiétantes, mues par le vent. Elle semblait ne pas m'avoir remarqué.

Restant immobile, je n'osai la regarder. Elle portait un chemisier clair et une jupe fendue qui soulignait la longueur de ses jambes. En d'autres circonstances, j'aurais de suite réagi- de quel manière, je l’ignore encore - mais je ne sais par quel sortilège, cette présence me figea. Il me semblait que cette femme n'avait aucune existence et que je devais probablement encore dormir. Cependant, ce qui me troublait le plus était qu'en un certain sens, cette apparition n'avait rien d'étonnant… Je connaissais cette femme depuis longtemps, même si c'était la première fois que je la voyais.
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berval81
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MessageSujet: CREATION   CREATION EmptySam 26 Mar 2005 - 8:40

Soudain, mû par une force inconnue, je me levais. Au même instant, elle se retourna. Lentement, tandis qu'elle tournait, j'observais les lignes de son visage, le grain de sa peau. En regardant sa bouche à peine entrouverte et sa poitrine qui oscillait au rythme de ses inspirations, la sensation de n'être plus qu'une plume, portée par l'air qu'elle respirait m’envahit. De ses yeux irradiait une lumière verte presque envoûtante, que la lueur bleutée de la Lune, derrière elle, par la fenêtre, entourait d'un halo spectral. C'est en remarquant une de ses mèches de cheveux qui retombait sur sa joue gauche jusqu'au coin de ses lèvres que je compris qui elle était.

Mentalement, je me traitai d'imbécile de ne l'avoir pas reconnue, mais je pensai qu'un esprit comme le mien, même capable d'imaginer régulièrement les plus fabuleuses histoires, s'accrochait au réel autant que n'importe quel autre. Ainsi, même face à une situation si fantastique, je n'avais accepté la vérité que bien après qu'elle se soit révélée. La sensation d'avoir déjà vu cette femme m'avait en fait induit en erreur. Tandis que je la cherchais parmi mes souvenirs personnels, parmi les images que j'avais vues dans les journaux ou à la télévision, c'est bien plus profondément que se cachait la solution. Ou plutôt pas très loin, au bout de mon bras.

Pendant un temps, que je ne pus évaluer, nous nous regardâmes; en particulier, je l'admirai. Je me sentais à la fois fier et effrayé de ce qui venait de se réaliser. Brusquement, je compris que la situation devait évoluer sans quoi ce que je vivais allait être brisé. Je pris la décision de m'avancer vers elle.
Au même instant, la voix de la femme retentit dans la pièce, brisant le silence, tel un éclair dans l'obscurité.
« Comment me trouvez-vous ? » me dit-elle .
Je restai un instant sans voix avant de lui répondre…
« Comme je vous ai créée. »

Aussitôt, elle leva les mains vers moi, mais au lieu d'avancer, elle défaillit soudain et ses jambes cédèrent sous son poids. Poussé par un réflexe je me jetai en avant et la rattrapai avant qu'elle ne touche le sol. Quand elle fut dans mes bras, elle se blottit contre moi et je ressentis la chaleur de son corps m'envahir totalement. Je la reposai sur le canapé, dont je me sers pour lire ou pour me reposer, lorsque je travaille tard. Ce canapé d’ailleurs, dans lequel je me trouve en ce moment. C'est sans aucun doute que je n'eusse imaginé un personnage de mes nouvelles reposant dessus, serré contre moi.

Car cette femme, vois-tu, c'est moi qui l'avait créée. Le principal personnage de la nouvelle que je venais d'achever cette nuit là, c'était elle. De ma propre main, j'avais donné vie à une femme qui se trouvait dans mon bureau. Pendant quelques instants, deux sentiments me tiraillèrent: ceux de la fierté et de la propriété. En un certain sens, elle était ma création, ma chose, si belle était elle, et elle m'appartenait en tant que tel. Toutefois, je savais que celle qui était entre mes bras n'avait rien d'un Frankenstein féminin. Ce n'était pas une poupée vouée à satisfaire mes fantasmes, bien qu’elle en soit le fruit. Au contraire, j'étais son père et en tant que tel, j'avais le devoir de la protéger.

Néanmoins, cette chaleur qui se diffusait en moi, la beauté de ce visage, cette douceur dans ses mouvements, cette luminosité dans ses yeux chassaient en moi toute forme de raisonnement logique. Seul mon cœur et mes sens s'exprimaient. Je lui caressais doucement les cheveux, tandis que sa main était posé sur ma joue. Dans cette posture, je sentis bientôt en moi une force me pousser vers elle, lentement. De même son sourire se figea en une expression que je perçus comme une demande de réconfort. Ses narines frémirent. Ses yeux soulignèrent peu à peu la gravité de l'instant, tandis que leur lueur verte s'intensifiait.

Enfin, je posai mes lèvres contre les siennes. C'est avec satisfaction que je la sentis se laisser aller à mon baiser. Tout mon corps frémissait comme s'il avait été traversé par un courant électrique. J'avais le sentiment que nous étions unis et que nous ne formions plus qu'un seul être. Je ne sentais plus le sol et il me semblai que léger comme l'air, je flottais à mille lieues de mon bureau. Par ce simple baiser, nous transcendions toutes les sensations physiques et tous les sentiments amoureux les plus purs…

Mais soudain, je ressentis une forte brûlure sur mes lèvres et je relevai aussitôt la tête. Mon regard plongea dans celui de la femme que je tenais dans mes bras… Toute la douceur qui s'y trouvait avait disparu ! Il n'y avait plus cette lueur envoûtante mais au contraire je sentis de la peur, comme si un évènement terrible allait se dérouler.

Soudain, je me relevai. J'avais réalisé ce que cela impliquait. Je me retournai vivement vers la porte. Au même instant des coups y retentirent, brutaux, de telle manière que toute la pièce vibrait sous les assauts de celui qui frappait derrière. Tout à coup, la serrure céda et la porte s'ouvrit violemment, presque arrachée de ses gonds…
Dans l'encadrement de la porte, je vis un être massif. Ses jambes épaisses comme des troncs d'arbre soutenaient un corps difforme et musculeux. Au bout de ses bras, qui semblaient façonnés de pierre, des mains immenses et osseuses se crispaient nerveusement. Son visage livide exprimait la haine. Sa bouche se tordait en un rictus bestial, inhumain. Ses yeux brûlaient d'un feu infernal. Je me rendis compte à quel point il correspondait à la description que j'en avait faîte dans ma nouvelle. Cette fois ci, il ne me fallut que peu de temps pour comprendre que cet être était le père de la femme, ainsi que je l'avais extirpé de mon imagination.

Au prime abord, il ne remarqua pas ma présence et commença à s'avancer vers sa fille, les mains en avant, dans je ne sais quel funeste destin… Ou plutôt si. Je connaissais trop bien ses intentions !
Je vis sa fille se recroqueviller lentement et je la sentis devenir une petite enfant, effrayé par son père. Sans réfléchir, je réagis et m'élançai de toutes mes forces contre lui. Malheureusement, lorsque je le percutai de plein fouet, il ne vacilla pas, monolithe de chair à la puissance incroyable. Au contraire, il me vît enfin, à la manière dont on remarque un moustique qui vous importune et se retourna contre moi.
Il me saisit par les épaules, me souleva puis, après avoir longuement observé mon visage, me jeta comme un fétu de paille contre mon bureau. Pendant un moment, je me sentis voler puis j' atterris lourdement. Autour de moi, des feuilles et des crayons s' envolèrent et s'éparpillèrent en tous sens. Mes côtes, que ma vieille machine à écrire venait d’endolorir, m’électrisèrent et je ne pus retenir un râle de douleur alors que je me pliai en deux.
Pendant quelques secondes, je fus groggy, le souffle court mais la vision de la scène qui se déroulait devant moi me donna la force de me relever.
Le monstre s'empara de sa fille puis la tint en l'air. Cette dernière tentait désespérément de se libérer de ces mains d'acier, tandis qu'elle pleurait et hurlait. De vaines supplications sortaient de sa bouche, mais celles-ci eurent pour unique effet de faire rire aux éclats son bourreau.

Mais ce qui m'effraya le plus à cet instant fut l'idée que ce qui se déroulait devant moi… je l'avais moi même écrit. La même scène, les mêmes mots. J'eus la tentation de me maudire, comme je maudissais ce golem que j' avais créé. Néanmoins, je décidai d'agir, car je pensais que j'avais encore quelque chance de sauver la fille en tuant le monstre.
Je saisis un coupe papier et retournai à la charge. Trop préoccupé par son infernale besogne, il ne me vit pas m’élancer vers lui.
Du plus fort que je pus, je lui plantai l'instrument dans le cou. Aussitôt, il hurla et lâcha la fille qui s’écroula au sol, poupée inanimée que je crus à cet instant sans vie .
Par contre, je compris que ma vie, désormais, risquait beaucoup et que mon geste, bien que légitime, pouvait m’être fatal. Je n’ai jamais était bien doué pour la bagarre et j’ai toujours exécré celle-ci. Mais à cet instant précis, quelques notions aurait pu m’être utiles.
Le monstre me saisit à nouveau puis me rejeta avec force parmi le matériel de bureau. A moitié assommé, sur le sol, je priai silencieusement pour qu’il m’oublia…
Seulement, cette fois ci, il ne m'oublia pas… Et s'avança vers moi. D'un geste sec, il retira le coupe papier de son cou et un liquide purulent gicla de sa blessure. Puis il lança négligemment l'instrument au loin et leva les mains vers moi. Des grognements animaux s'échappaient de sa gorge alors par des jets de bave verdâtres et puants s’écoulaient lentement de sa gueule.
Je commençai à croire à ma mort imminente lorsque soudain, sous ma main, je sentis ce qui me sauva. Sous ma main, il y avait les pages fraîchement écrites de ma nouvelle. Sans réfléchir, je les saisis et les levai vers le monstre. Aussitôt, celui-ci esquissa un mouvement de recul. Je compris alors que la situation se renversait et que dès lors, je l'avais maîtrisé.

C'est au moment où, après un court instant d’hésitation, le monstre avança de nouveau que je déchirai ma nouvelle en morceaux. Le feu qui brûlait dans les yeux du monstre s'éteignit sur le champ. Ses jambes devinrent frêles et il tomba à genoux sur le sol, mains à plat. Peu à peu, il parut se transformer en fumée et il devint transparent, immatériel..
Finalement, il disparut.
Seulement, lorsque je posai mon regard sur la femme, je compris qu'elle aussi se sublimait. Je me relevai et m'approchai d'elle. Au moment où je tentai de la toucher, mes doigts la traversèrent. Je savais qu'elle allait disparaître mais je lus en son sourire que je ne devais pas être triste. Je lui avais donné naissance dans des circonstances pour le moins éprouvantes pour elle et pour moi, mais durant sa courte existence, elle avait connu le bonheur d'aimer… De m'aimer. La dernière image que je garde d'elle est celle de ses yeux qui me traduisirent un émouvant adieu.
A la suite de cela, je me suis évanoui. Douleur et peur avaient eu raison de moi…
Lorsque je repris connaissance la porte de la pièce avait retrouvé son état d'origine mais mes fournitures de bureau jonchaient le sol, ainsi que ma nouvelle réduite en confettis.»
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MessageSujet: CREATION   CREATION EmptySam 26 Mar 2005 - 8:41

Un long silence suivit et c'est mon ami qui le rompit le premier par un sifflement qui se voulait je suppose admiratif.
« Très intéressante ton histoire. Décidément, tu n' as pas ton pareil pour en inventer de fabuleuses. Je suis sûr que tu en tirerais beaucoup de succès dès que tu auras fini de la rédiger celle là. Ton éditeur va adorer…
-Alors tu penses que ce n'est qu'une histoire ?
-Si tant est qu'elle a put réellement se réaliser, ce dont je doute, ce ne peut être que dans ton esprit. Je crois que tu as rêvé, tout simplement. Après tant d'heures de travail, tu as confondu réel et imaginaire. Et tu l'as dis toi même, tu t'es assoupi. Sûrement, es-tu tombé au sol en emportant les objets qui se trouvaient sur ton bureau. Ensuite, tu as rêvé et, troublé par ce cauchemar, tu as déchiré ta nouvelle inconsciemment ou dans un état second si tu préfères. Ceci est tout à fait rationnel. »

Comprenant que la conversation ne pouvait évoluer, mon ami décida de s'éclipser. Peut-être aussi mettait-il en doute mes facultés mentales à la manière dont il me regardait bien qu’il ne fit aucune réflexion à ce sujet…
Il enfila son manteau, me salua et sortit. Tandis que je le surveillai, descendant l'allée de mon jardin, une soudaine vague de colère monta en moi.
«Quel ami ai-je là ? »pensai-je.

Je bondis instamment au coin de la pièce, soulevai une lame de parquet, sous laquelle je cache tous mes papier importants et quelques autres objets de valeur et j'en sortis une feuille.
Sur celle-ci, j'y relus rapidement le nom de mon ami, ainsi que l'histoire de sa vie, que j'avais écrite il y a bien longtemps. De ma poche, j'extirpai un briquet et enflammai le papier. Lorsque j'eus jeté celui-ci, presque entièrement carbonisé dans la poubelle, je retournai près de la fenêtre.
Dehors, mon ami n'avait pas encore atteint le bout du jardin qu'il commençait déjà à se sublimer.
Il semblait se transformer en fantôme, comme celui dont nous parlions peu avant. Mais cette fois ci, il était le résultat d'une succession de mots qui brûlaient, non pas d'une succession de mots qui venaient d'être écrits.
Finalement, mon ami perdit consistance et disparut, dissipé dans l' atmosphère, comme se dissipait la fumée au-dessus de ma corbeille à papier.
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MessageSujet: Re: CREATION   CREATION EmptySam 26 Mar 2005 - 14:42

Excellent!! thumright Bien vu! Peut être parfois une ou deux phrases un peu longues et un passage qui traîne en longueur (celui où il fait son laïus sur la croyance) mais sinon c'est bien écrit et ça se lit très bien. J'aime beaucoup!
Il m'est arrivé aussi de me dire que l'univers étant infini il y a forcément un endroit, qq part, où nos histoires se réalisent... Wink
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MessageSujet: CRETION   CREATION EmptySam 26 Mar 2005 - 18:19

Rendons à César ce qui lui appartient: CREATION est une nouvelle co-écrite avec un ami
Le spitch sur la croyance n'a vu que faiblement ma contribution.
Je suis par contre entièrement responsable de l'intégralité du texte qui le précède ainsi que de la scène avec le monstre....
le reste a été assez bien réparti entre nous deux !!!
Voilà
batman et viking
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