LE MANOIR DU FANTASTIQUE
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LE MANOIR DU FANTASTIQUE

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 L'hiver.

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Yann
Blondasse efféminée
Yann


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MessageSujet: L'hiver.   L'hiver. EmptyLun 23 Mai 2005 - 21:46

Voilà, je l'ai complétée, et j'ai fini de la taper. A vous de la lire.

HIVER


Assis près de la cheminée, je profite de la chaleur bienfaisante des flammes qui crépitent dans l’âtre. Je me sens fatigué, je viens de lire pendant plus d’une heure et mes vieux yeux commencent à se fermer. Dans la maison, tout est calme, le silence est seulement troublé par le vent qui hurle dehors et le bois qui claque. Je ferme le livre et le pose sur la petite table a coté de moi, puis tend la main pour caresser mon chat qui se love sur son petit coussin. Il ronronne de plaisir. Il me tient compagnie depuis des années. Avec les livres, c’est mon seul ami. Je me lève, saisi le tisonnier est remue un peu le bois. Les flammes se font plus vives, faisant danser les ombres sur les bibliothèques qui recouvrent les murs. Las, je me rassied dans mon fauteuil, et lève les yeux vers l’unique fenêtre de la pièce. Dans le vent, quelques petits flocons de neiges virevoltent. Je les regarde danser, puis d’autres font leurs apparitions, et bientôt un rideau blanc me masque la vue. Peut-être aura-t-on une saison digne de ce nom cette année. Une vraie, avec un manteau de neige qui recouvre tout, étouffant les bruits, décorant la nature d’une unique et si belle couleur.
Mais pour ça, encore faudrait-il que l’Hiver réussisse a l’emporter sur l’automne, et la, rien n’est joué.
Tout le monde croit que les saisons se succèdent, d’année en année, tranquillement, au même rythme, mais il n’en est rien. Là-haut, dans les nuages, les conflits font rage. Et bien des fois, une saison a failli ne pas réussir à s’imposer.
Cette année, je ne sais pas si l’Hiver l’emportera comme l’année dernière. En grand stratège, il avait innové, et était parvenu à battre l’Automne rapidement, mais maintenant, celui-ci connaît la technique et sera sur ses gardes. A moins que l’Hiver n’est encore un tour dans son sac. Mais ça m’étonnerai. Déjà qu’il à créer une révolution, en modifiant un art de la guerre ancestral, alors deux fois de suite, ça serai vraiment énorme.
Enfin, on verra bien. De toute façons, on ne peut pas lui retirer ce qu’il a fait. Ca restera marqué à jamais dans les mémoires.
Je me revois encore.
Ce matin là, j’étais assis au même endroit que maintenant, avec mon chat et un bon livre. Le vent hurlait dehors, comme aujourd’hui, mais en écoutant bien on y percevait des voix. C’elles de la nature. Et toutes racontaient la même chose…
Comment l’Hiver a battu l’Automne.
*
Quelque part dans le ciel il y a un nuage très convoité. Celui qui le contrôle peut imposer sa saison pendant trois mois. A sa surface, des nuages s’amoncellent en montagnes qui forment une immense cuvette, ne laissant que deux étroits passages permettant l’accès à cette plaine.
C’est dans c’elle-ci que les combats ont lieu. L’Automne est déjà en place au sommet de son pic. En face de lui l’Hiver vient d’arriver. A leur pied, s’étalent leurs armées. D’un coté, une marée blanche, de l’autre une masse ocre, au reflet rouge et or. Se faisant face, les milliers d’hommes sont prêts à en découdre. Ils doivent repousser l’armée adverse en dehors de la plaine.
Du coté de l’Hiver les armes sont prêtes, vérifiées, et revérifiées pour ne pas lâcher en plein cœur de l’action. Les fusils à froid et les mitrailleuses à glaçons rutilent au soleil, les canons à boules de neige sont placés aux endroits stratégiques pour pouvoir frapper le plus gros des troupes ennemies par-dessus les montagnes. Les hommes, enveloppés dans leurs treillis blancs en sont aux derniers préparatifs, la rumeur du début de combat enfle dans les rangs. Vite, ils attachent les stalactites aux canons des fusils et se mettent en position.
Ca y est, l’Hiver a donné le coup d’envoi. L’offensive commence, les milliers d’hommes se mettent en marche.
Certains s’arrêtent et place des mortiers à grésil qui tir déjà, faisant disparaître les soldats de l’Automne sous des tas de petites billes blanches et froides.
Ceux-ci ripostent aussitôt, et les hommes en blancs disparaissent a leur tour sous des tas de feuilles mortes.
Le plus gros des armées, les premières lignes surtout, se heurtent. Les visages sont tirés, les yeux expriment la détermination et la peur. Mais coûte que coûte il faut y aller.
Le choc est terrible, déjà les premiers hommes s’effondrent, aussi bien dans un camp que dans l’autre. Les cris fusent de partout, et même s’ils sont entraînés, les soldats se laissent submerger par la panique.
Mais, ils n’ont pas le temps de réfléchir, ceux de derrière les poussent, bien décidés à en découdre, malgré les cadavres qui s’amoncellent devant eux.
Les canons à boules de neiges entrent en action, balayant les deuxièmes et troisièmes lignes de l’automne.
L’hiver gagne du terrain dés le premier assaut.
Mais l’automne ne se laisse pas aller.
Il envois des hommes en renfort, et ils réussissent, soutenus par une salve de feuilles jaunes or qui aveuglent les adversaires, à reprendre leur territoires.
Les choses en sont revenues au point de départ, les deux armées reculent.
Il est temps pour l’hiver de sortir son arme secrète.
Du haut de son nuage, il se retourne et appelle un soldat qui patiente en bas.
Celui-ci monte le rejoindre. C’est un soldat d’élite, formé par l’Hiver lui-même. Il en est très fier, et espérer qu’il saura accomplir son travail.
En quelques mots, l’Hiver lui explique ce qu’il doit faire, lui montrant où se trouve l’Automne, avant de l’envoyé au combat.
Le soldat descend et se précipite dans les rangs de ses partenaires.
Les armées se font face.
Après un regard pour son arme secrète, l’Hiver donne le coup d’envoi du second assaut.
Les soldats s’élancent.
Encore une fois, des deux cotés, les premières lignes sont quasiment anéanties. Ceux qui suivent prennent la relève.
Quant à lui, le soldat d’élite, il progresse dans les rangs, essayant de se faufiler vers la droite jusqu'à la bordure de la plaine.
Les balles de feuilles roulées, sifflent à ses oreilles. Devant lui, un de ses coéquipiers s’écroule. Il l’enjambe, trébuche et tombe à son tour. Heureusement, car un obus ennemi passe là ou sa tête se trouvait quelques secondes auparavant.
Il rampe. Les corps s’amoncèlent sur le sol. Il atteint le pied des montagnes de nuages et oblique vers la gauche.
Direction le camps adverse.
Autour de lui, la bataille fait rage. Il atteint la zone critique. Ici les soldats se battent au corps à corps. Les baïonnettes de glace pénètrent les chairs adverses, gelant les corps, tandis que les hommes de l’automne en font de même avec ----------
L’assaut est violent, plus long que le précédent.
L’Hiver et l’Automne observent, perchés sur leurs nuages. C’est un beau spectacle qu’ils offrent cette année. Mais pour l’instant, ni l’un ni l’autre ne semble en mesure de vaincre. Les armées sont de forces égales. Les rangs sont décimés, mais derrière ont prend la relève. Vu de haut, ça ressemble à une fourmilière que l’on vient d’écraser. Ca grouille de partout. Des hommes vont et viennent pour ramener les blessés tandis que d’autres les soignent pour les renvoyés au front. Pour ceux qui ne résistent pas, et trouvent la mort, il faudra attendre trois mois avant d’être ressusciter.
Au milieu de cette pagaille, un homme patiente.
Le soldat d’élite.
Allongé parmi les corps, il ne bouge pas, attendant le moment propice.
Personne devant. Il rampe vers le camp ennemi. Ca y est, il a franchi la ligne fictive. Il ne peut plus compter que sur lui-même, ses coéquipiers ne peuvent plus lui être d’aucun secours. Pire même, ils pourraient le bombarder par mégarde. Malgré tout, il avance quand même. Il se doit d’accomplir sa mission.
Les combats se calment. Il se relève et court plier en deux pour éviter les tirs. Un soldat vêtu de marron se précipite vers lui. Emporté par son élan, il se penche et l’envoi par-dessus lui d’un mouvement d’épaule. Un second le repère, il oblique vers une troupe ennemie et traverse leurs rangs à toutes vitesse. Aucun n’a le temps de réagir. Il continu sa progression, les soldats le regardent sidérés. Que fait un ennemi si loin de leur coté ? Ils n’ont jamais vu ça.
Profitant de leur surprise, il accélère encore l’allure, zigzague entre les soldats, en évite, en bouscule, en frappe.
Mais soudain, le sol se dérobe sous ses pieds. Il chute dans un trou, coupant court à son incursion.
Les hommes de l’Automne les plus proches, accourent.
Ils se penchent au bord du trou. Un vulgaire piège recouvert de feuilles mortes.
Lui, choisi de faire le mort.
Les autres ni voient que du feu et retournent au combat rapidement.
*
La lumière baisse. Les confrontations ont durées toute la journée. Les deux armées se reculent, laissant un espace jonché de corps. La bataille ne reprendra que demain. Un nouveau jour illuminera les esprits, les préparant à de nouveaux combats. Mais la nuit sera propice au seul homme encore vivant dans la plaine.
Dans son trou il se décide à bouger.
Il se redresse, grimpe sur les bords et jette un regard circulaire. Personne à proximité. Il va falloir changer de plan de bataille.
Il avise un soldat qui gît à coté, tire le corps jusqu'à lui et le précipite dans le trou, où il échange ses vêtements avec l’autre. Puis il sort.
L’obscurité lui permettra de progresser sans être vu.
*
Au petit matin, les armées se réveillent, tirées de leur sommeil par les premiers rayons du soleil. Au pied des nuages où l’Automne s’étire, le soldat de l’Hiver se cache.
Qui ferait attention à un tas de feuille le long d’un pan de montagne, le vent en as ramené plein partout.
Patiemment, il attend que les combats reprennent. Tout le monde lui tournera alors le dos, et l’excitation et le bruit couvriront sont ascension. Il est ankylosé, mais il ne doit pas bouger. Sa réussite en dépend.
Soudain, deux soldats vêtus de marrons s’avance vers lui. Ils discutent tranquillement et se dirigent droit sur sa cachette, s’arrêtant à quelques centimètres. Il pourrait les toucher en tendant le bras. Son pouls s’accélère, son cœur cogne dans sa poitrine.
Du calme.
Inspiration. Expiration. Lentes et silencieuses.
Il parvient à se maîtriser.
Le plus dur est passé.
Erreur.
Les deux hommes se tournent à l’unisson vers le tas de feuilles et, défaisant les boutons de leurs pantalons, sortent leurs engins et commencent à se soulager.
L’urine chaude ne tarde pas à lui couler dans le cou, et, quand l’un des hommes vise plus haut, dans les cheveux et sur le front, coulant jusqu’au commissures des lèvres.
S’en est trop.
Il s’est préparé à beaucoup de chose, mais ça, il n’aurait jamais imaginé.
L’écoeurement laisse rapidement place à la colère. L’envie de se lever et de les corriger pour cet affront est trop forte.
Bondissant des feuilles, il se jette sur eux.
Pris par surprise, les deux soldats ne réagissent pas. Et il en profite pour en frapper un d’un coup juste en dessous du nez, qui tue le fantassin sur le coup.
Il se retourne ensuite vers le second. Mais, malgré la rapidité de l’intervention, celui-ci est déjà en position de défense.
Ils se toisent, s’observent.
D’un signe, le soldat de l’Hiver montre l’entrejambe de l’autre, qui à oublier de fermer son pantalon.
Au moment où celui-ci comprend et baisse la tête, il lève la jambe, et lui assène un coup de pied dans la tempe, laissant le soldat au sol.
Mais déjà autour de lui les autres soldats accourent.
Son heure est venue. Devant tous ces regards il ne dit pas un mot, attendant la fin.
Mais rien ne vient. Les autres se détournent et regagnent leur postes, déçus que la bagarre soit déjà finie.
Ebahi, il ne comprend pas tout de suite que son déguisement l’a sauvé. Ils l’ont pris pour un des leurs.
Tranquille, il se rassoit le long des nuages et se nettoie en attendant que les combats commencent.
*
Aux premiers coup de canon qui retentissent, il se lève et entame l’ascension de la paroi jusqu’au sommet, où il trouvera l’Automne.
Il aurai pu prendre le chemin normal de l’autre coté de la montagne, mais c’est trop risqué. Des gardes sont postés le long de l’escalier, et malgré ses habits, la peur est trop grande.
Ca serai dommage échouer si prêt du but.
Il lève la tête et observe l’Automne qui d’un signe vient de lancer le deuxième assaut de la journée.
Le général a l’air imposant là-haut sur son perchoir. Mais bientôt il sera détrôné.
Arrivé à mi-hauteur de la paroi, il fait une pose, enfonçant ses doigts dans les nuages pour pouvoir se reposer.
En dessous, s’étale la plaine. Les hommes grouillent, les tirs fusent en tous sens. Le spectacle est impressionnant. Mais, il ne faut pas trop tarder, et il reprend sa progression.
Au quatrième assaut, il est au sommet.
Ca y est.
Sans réfléchir, il se faufile derrière les gardes.
L’Automne lui tourne le dos. La distance qui les sépare se raccourci rapidement. Plus question d’hésiter. Encore quelques pas et c’est la victoire.
Il s’approche au plus près et sort son arme. Un petit couteau taillé dans la glace, à la lame effilée.
L’Automne se retourne.
A peine se font-il face que le soldat plante le couteau dans la poitrine de son adversaire.
Terrassé par la vague de froid qui l’envahit, l’Automne s’écroule.
Le soldat fait rouler le corps jusqu’au bord de la falaise et contemple la plaine. C’est la fin de l’assaut, les armées s’éloignent l’une de l’autre, le silence succède au tumulte de l’agitation.
Il en profite pour hurler.
Tous les regards se tournent vers lui.
Sur son promontoire, l’Hiver jubile devant ce spectacle. La victoire est sienne. Son arme secrète a réussi.
En bas, les hommes attendent, il s sont figés, comme transformés en statue.
Tous attendent.
Du pied, il pousse le corps de l’Automne qui tombe dans le vide, sans un bruit, heurtant des aspérités nuageuses avant de s’écraser sur le sol où il s’enfonce profondément.
Les soldats les plus proches s’affèrent déjà à récupérer le corps de leur commandant, puis ils se retirent, suivit par le reste de l’armée, et bientôt imité par les hommes de l’Hiver.
Peu à peu la cuvette se vide. L’Hiver savoure sa victoire. Il sait qu’elle ne va durer que trois mois. Après ça, le Printemps arrivera et essaiera de le déloger.
Mais pour l’instant, il va s’établir dans ses nouveaux quartiers. Son règne est venu. Le froid et la neige s’installent.
*
C’est donc comme ça que ça c’est passé l’année dernière. Mais, cette année je n’ai rien entendu et pourtant il neige. Il semblerait que la victoire de l’Hiver n’est rien eut d’exceptionnelle.
Mais qu’importe, l’Hiver a reprit sa place une fois de plus. Tout est en ordre, c’est ce qui compte. Et la neige est au rendez-vous, les enfants seront contents.
Essayez d’écouter la nature, parfois vous entendrez peut-être quelque chose, mais il faut être patient. Moi, j’ai tout mon temps.
Il faut que je remette une bûche dans le feu, il va faire de plus en plus froid. Je le sens dans mes vieux os, ils me font mal. Dehors le vent redouble déjà de violence, la charpente craque. Sur son coussin, le chat se retourne et s’étire avec un long bâillement, pour me mieux se remettre en boule devant le bois qui crépite. Il me regarde comme pour me remercier de cette chaleur que je lui offre.
C’est vrai qu’on est bien à l’intérieur, au coin du feu avec un bon livre.


FIN
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chicky
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MessageSujet: Re: L'hiver.   L'hiver. EmptyLun 23 Mai 2005 - 22:02

oki! ba pas mécontent que tu l'ai complétée! elle est super sympa et originale! Very Happy
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viniwow
Shériff adjoint
viniwow


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MessageSujet: Re: L'hiver.   L'hiver. EmptyMar 24 Mai 2005 - 8:29

Très sympa, c'est original et agréable à lire, j'ai vraiment bien aimé! Smile
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Yann
Blondasse efféminée
Yann


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MessageSujet: Re: L'hiver.   L'hiver. EmptyMer 15 Juin 2005 - 5:30

Voila, je la replace en haut de la liste pour esperer avoir quelques commentaires suplementaires.
Cette histoire m'a posé quelques problemes, et j'aimerai savoir ce que vous en pensé.
C'était pour un exercice, mais je ne sais plus lequel.
Bonne lecture.
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cornélia
Bergère nymphomane



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MessageSujet: Re: L'hiver.   L'hiver. EmptyLun 20 Juin 2005 - 22:20

Bien
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