LE MANOIR DU FANTASTIQUE
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 Le corbeau

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viniwow
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viniwow


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MessageSujet: Le corbeau   Le corbeau EmptyJeu 9 Juin 2005 - 10:10

Ce texte doit normalement apparaître dans les mois qui viennent sur le site de Reflets d'ombres, mais j'aimerais avoir votre avis dessus car finalement peu l'ont lu...

LE CORBEAU

Lorsque l’imposant bâtiment se dressa devant eux, fier et impassible, une sourde appréhension s’empara d’Emile.
- Tu es sûr que c’est nécessaire ? fit-il dans un murmure à peine audible.
Un corbeau, surplombant la scène, lui adressa en guise de réponse un croassement rieur avant d’abandonner son perchoir à la faveur de l’ombre d’un arbre. La chaleur était étouffante et Emile sentait déjà la sueur former des sillons humides dans son dos. Il adressa à son père un regard inquiet que ce dernier balaya d’un geste nonchalant de la main.
- Ne t’en fais pas, tout va très bien se passer mon grand.
- D’accord, souffla Emile d’un air peu convaincu.
Un petit vent frais lui caressa le visage, rendant pour un instant la chaleur caniculaire de ce mois d’août légèrement moins étouffante. Emile en profita pour prendre une grande inspiration et sentit la boule de nerfs qui lui comprimait la poitrine se relâcher quelque peu.
Autour d’eux un afflux ininterrompu de voyageurs s’affairait de manière anarchique, tous semblaient avoir quelque rendez-vous urgent avec le destin. Emile vérifia d’un geste de la main que son billet se trouvait toujours dans sa poche de veste et réajusta son sac sur ses épaules.
- Bon, j’y vais, dit-il.
- Je t’accompagne sur le quai, répondit aussitôt son père.
- Si tu veux mais je peux très bien me débrouiller seul.
Philippe ébouriffa les cheveux de son fils et lui adressa un sourire trop crispé pour être rassurant.
- Tu sais, c’est l’affaire de quelques jours. C’est une simple précaution…
- Oui, je sais Papa, coupa Emile d’un ton qui se voulait le plus dégagé possible.
Il ne voulait pas laisser transparaître son inquiétude et souhaitait avant tout que son père s’en aille la conscience si ce n’est tranquille, au moins soulagée d’un poids.
- Ton grand-père t’attendra sur le quai, continua Philipe. Il y aura du monde dans ton wagon, tu ne risques rien. Si jamais il y a le moindre problème, avertis un contrôleur. Quand tu arriveras, penses bien à…
- Papa… Je sais tout ça … Ne te fais pas de bile, d’accord ?
Philippe grimaça un sourire et tapota l’épaule de son fils. Emile sentit un frisson glacé lui remonter le long de l’échine. Jamais il n’avait vu son père dans un tel état de stress.
Jamais il n’avait vu son père avoir peur.

Ils se frayèrent tant bien que mal un chemin parmi le remous de la foule, jouant des coudes et des épaules. Tous ces visages anonymes rendaient Philippe nerveux et il ne put s’empêcher de jeter de ci de là un coup d’œil furtif par-dessus son épaule et balayer la foule d’un regard inquiet.
Il pouvait être n’importe où.
Bien sûr, il était peu probable qu’il fasse quoi que ce soit en public, mais il ne pouvait être sûr de rien. Il s’agissait sûrement d’un malade, aussi tout était possible, même l’impensable.
- Tu as bien ton portable ? demanda Philippe d’une voix anxieuse alors que son fils montait dans le compartiment non fumeur.
- Oui et il est bien chargé, ne t’inquiètes pas !
Il se tourna vers son père, le surplombant du haut des marches du train, et lui adressa un sourire en carton-pâte. Jamais Emile ne l’avait vu sous une telle perspective : ses traits fatigués et son regard vacillant lui donnaient soudain l’allure d’un vieillard.
- Allez mon grand, à bientôt et fais attention à toi, dit son père avec une étrange vibration dans la voix.
- A bientôt Papa.
Emile actionna la poignée de la porte vitrée et s’engouffra dans l’allée à la recherche de son siège. Il prit place aux côtés d’un type qui secouait la tête d’avant en arrière au rythme de ce que son walkman lui crachait dans les oreilles. Celui-ci lui adressa un « salut mec » quand Emile s’excusa pour passer devant lui et s’installer au numéro 59, côté fenêtre.
Il appuya son front contre la vitre et fixa le vide en repensant aux événements de ces derniers jours. A côté de lui, le type au walkman fredonnait maintenant un vieux tube rock des années 90.
Son père recevait depuis maintenant plusieurs semaines des menaces de mort par lettres anonymes.
Ce sont des choses qui arrivent quand on dirige une grande société comme la mienne, avait-il dit au début. Puis les lettres s’étaient multipliées et leur fréquence s’était amplifiée. Ca leur passera, le harcèlement est un jeu dont on se lasse vite, avait-il ensuite affirmé. Mais déjà l’inquiétude avait fait son œuvre et son père avait déposé une main courante au commissariat de police. Au cas où, avait-il déclaré d’une voix dont la sérénité déclinait.
Mais les menaces persistaient et le message évoluait jour après jour. Le corbeau promettait bientôt de s’en prendre à toute la famille, enfants inclus. Manœuvre d’intimidation, quelqu’un veut me voir flipper, c’est tout, avait soutenu alors son père, sans convaincre personne, pas même lui.
La thèse du canular ou du harcèlement anodin fut définitivement mise à terre la veille, quand alors il trouva sur le seuil de la porte d’entrée la tête de leur chat. Et lorsqu’il reçut le reste du corps par Chronopost deux heures plus tard, il réserva immédiatement un aller simple pour envoyer Emile chez ses grands-parents.
Le vrombissement soudain des machines qui se mettaient en marche sortit Emile de sa torpeur. Le train démarra et le paysage se mit alors à reculer lentement.
- Tu fais pas coucou à ton p’pa ? lança son voisin qui avait retiré ses écouteurs.
Surpris par cette remarque, Emile jeta un regard furtif à son compagnon de voyage puis chercha son père du regard sur le quai.
Sans savoir que ce qu’il allait voir le hanterait jusqu’à la fin de ses jours.

Sur le quai, alors que le train s’éloignait dans un grondement sourd, son père affichait une pâleur cadavérique et semblait tendu à l’extrême. Son regard s’était figé dans sa direction et Emile crut un instant y lire une once de panique.
Les silhouettes s’éloignèrent de plus en plus, jusqu’à ne plus former que des petits points noirs insignifiants. L’expression du visage de son père dansait encore devant ses yeux et la respiration d’Emile s’interrompit quelques secondes.
Qu’est-ce que ce regard signifiait ?
Il chassa d’un souffle mental les idées noires qui tentaient déjà de s’infiltrer dans son esprit. Ce n’était rien. Juste l’inquiétude de voir s’éloigner son fils en de pareilles circonstances. Voilà tout.
- Une fois mon père m’a accompagné sur le quai de la gare quand j’étais gosse, fit soudain une voix à côté d’Emile. Il pleuvait des cordes ce jour-là, je me souviens.
Ce dernier tourna un regard hébété vers le type au walkman, l’esprit encore encombré par ses pensées. Le jeune homme arborait une épaisse crinière noire et une mèche rebelle lui barrait le front. Derrière des traits durs, son regard pétillait et une certaine bienveillance émanait de son visage. Il lui lança un clin d’œil et continua :
- Et je ne lui ai pas fait signe, même pas un regard. Rien, tu vois ?
Emile hocha poliment la tête.
- Et bien je peux te dire que j’ai regretté après… C’est pour ça que quand je t’ai vu ne pas dire au revoir à ton p’pa, j’ai tiqué, tu vois ?
- Ouais, fit Emile d’un air distrait. Et pourquoi vous avez…
- Tu.
- Oui d’accord, reprit Emile avec un faible sourire. Alors pourquoi tu as regretté ensuite de ne pas lui avoir fait signe ?
Le type se pencha vers Emile et posa sur lui de grands yeux noirs qui faisaient contraste avec la pâleur de son teint.
- Tu devines pas ?
- Et bien, je suppose que c’était la dernière fois que tu le voyais, c’est ça ?
- Tout juste gamin, fit-il en tapant dans ses mains. Je l’ai plus jamais revu après ça. Il a eu une attaque cérébrale ou un truc dans le genre et il s’est planté en bagnole sur le chemin du retour. Et je peux te dire que ça me poursuit encore aujourd’hui et qu’à chaque fois qu’il pleut, je repense à cette terrible journée.
- J’imagine…
- Oh non Emile, détrompes toi bonhomme ! On ne peut pas imaginer une telle chose sans l’avoir vécue… C’est pour ça qu’il faut toujours faire attention à la façon dont on se comporte avec ses proches, histoire de ne pas nourrir plus tard des regrets éternels.
Il poussa un soupir et sortit de sa poche un paquet de chewing-gum.
- Un chicot? fit-il en tendant le paquet fraîchement ouvert.
- Pourquoi pas…
Emile s’apprêtait à se servir mais il interrompit son geste et fronça les sourcils.
- Vous m’avez…
- Tu.
- Oui. Tu m’as appelé Emile… Comment tu connais mon nom ?
Le type enfourna un chewing-gum et entreprit de le mâcher bruyamment. Il glissa un regard complice à Emile et s’enfonça dans son siège.
- T’es pas con comme petiot, tu sais ça ? T’as de la suite dans les idées !
- Qui êtes vous ? demanda Emile, regrettant aussitôt d’avoir pris un ton alarmé.
- Et bien ? On ne se tutoie plus ?
- Bon, qui es tu ?
- Voilà qui est mieux!
Le type toisait Emile avec ce même sourire amusé sur le coin des lèvres.
- Alors ?
- Je m’appelle Laurent.
- Oui, bon, mais comment tu connais mon nom ? le pressa Emile.
- Oh, je sais un tas de choses sur toi…
- Qu’est-ce que ça veut dire ? lança Emile qui ne parvenait plus à contenir son inquiétude.
Il repensa au visage de son père sur le quai et son cœur s’emballa soudain. Une terrible idée venait de lui traverser l’esprit.
- C’est vous, n’est-ce pas ? reprit Emile d’une voix chevrotante. Les menaces de mort, c’est vous !
- Décidément t’es très futé ! s’émerveilla le dénommé Laurent.
- Vous avez tué notre chat…
- Oui… mais si tu savais comme je m’en veux ! répondit aussitôt le corbeau, l’air désolé. Je ne voulais pas faire de mal à cette pauvre bête…
Il soupira en levant ses bras dans un geste théâtral.
- Mais que veux-tu… La mort a ses raisons que la raison ignore…
- Qu’est-ce que vous voulez ? demanda Emile en ravalant le sanglot qui avait jaillit dans sa gorge..
- Tu.
- Arrêtez avec ça ! Je vais appeler quelqu’un ! hurla Emile, s’attirant ainsi des regards interloqués parmi les autres voyageurs.
- Je te suggère de baisser d’un ton et de ne pas faire de scandale, murmura Laurent d’une voix calme. Tu risquerais de t’attirer des ennuis.
Puis s’adressant avec un sourire entendu aux mines inquiètes qui les observaient :
- Ce n’est rien, le gosse est claustrophobe. Ca va passer…
Des larmes embuèrent soudain les yeux d’Emile et la peur profita de cette faille pour s’installer dans ses entrailles et lui comprimer la poitrine.
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viniwow
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyJeu 9 Juin 2005 - 10:11

(suite...)

- Qu’est-ce que vous me voulez ? chevrota Emile.
- Juste discuter avec toi.
- Vous imaginez peut être que je vais vous croire ?
- Ce que je t’ai racontée tout à l’heure, continua le corbeau, balayant la question d’un hochement de tête. A propos de mon père qui m’avait accompagné sur le quai… Tu te souviens ?
- Oui… J’imagine que c’est une histoire inventée de toute pièce, répliqua Emile plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu.
- Pas du tout, ça m’est vraiment arrivé. Et tu sais quoi ?
Il rapprocha son visage de celui d’Emile jusqu’à sentir son souffle.
- C’est ton histoire…
Emile considéra les paroles du corbeau dans un silence atterré. La conversation prenait une tournure étrange.
- Vous comptez me tuer ou m’enlever, c’est ça ?
Laurent prit un air choqué et regarda Emile comme s’il avait proféré quelque sacrilège obscène.
- Grand Dieu, non ! Je n’ai aucune colère contre toi !
- Mais quand vous avez dit tout à l’heure que vous n’aviez plus jamais revu votre père, vous parliez de moi en réalité…
- Oui, en effet. Et je suis navré de te le dire, Emile, mais tu ne reverras pas ton père.
A ces mots, son estomac tomba en chute libre et Emile sentit ses couleurs le déserter.
- Mais qu’est-ce que vous lui voulez ??? Qu’est-ce que vous allez faire ??? s’emporta Emile, se retenant juste à temps pour ne pas hurler.
- Jouer un peu avec toi, dit Laurent en dévoilant un sourire carnassier. J’aime bien jouer, pas toi ?
- Ce n’est pas un jeu. Vous allez me dire ce que vous comptez faire à la fin ?
Le corbeau fit mine de réfléchir un instant puis se redressa sur son siège.
- Dis moi bonhomme, je peux te dire un secret ?
Emile soupira et marmonna un « oui » résigné.
- Après la mort de mon père, je suis tombé gravement malade. J’ai développé ce que les médecins appellent une schizophrénie infantile. C’est une forme rare et d’autant plus grave qu’elle apparaît lors de l’enfance. J’ai rapidement élaboré des fantasmes morbides, je nous imaginais mon père et moi pourrissant ensemble dans une tombe. Je me voyais en train de décomposer, de séduire la mort et d’attirer ceux que j’aimais dans mes fantasmes. Je pensais pouvoir lire dans l’avenir et annoncer les décès à l’avance. J’ai donc été placé, comme tu peux l’imaginer, dans un établissement spécialisé.
Emile avait la gorge sèche, la chaleur se faisait de plus en plus étouffante. Il déglutit avec difficulté.
- Pourquoi vous me racontez tout ça ?
- Parce que c’est de là que tout est parti, Emile. Mes angoisses, mes hallucinations, mes envies de meurtre. C’est en remontant à ce jour de pluie, en longeant ce quai des adieux ultimes que l’on peut comprendre. C’est en sortant de ce train que ma vie a déraillé.
- Vous délirez…
- C’est là que tu fais erreur, Emile… Quand j’ai appris la mort de mon père ce jour-là, dés mon arrivée en gare, je me suis mis à hurler. Mes grands-parents m’attendaient sur la quai et portaient déjà dans leur regard le deuil de leur fils.
En entendant les mots grands-parents, Emile sursauta.
- J’ai agrippé mon grand-père par le col, reprit le corbeau. Tu te rends compte ? Mon grand-père ! Je l’ai secoué en gueulant que je le savais, qu’un oracle funèbre m’était apparu et m’avait prévenu de sa mort. Que ce n’était pas un hasard, qu’un terrible complot se tramait contre mon père, qu’il était menacé ! Je te raconte pas, ils m’ont envoyé direct chez les zinzins après ça…
Le sang d’Emile se glaça.
- Mais qu’est-ce que vous racontez ?
Laurent toisa Emile d’un œil sombre et d’un geste lui désigna la vitre par laquelle un paysage boisé défilait à grande vitesse.
- Regarde, Emile. Fais face.
Emile n’en crut pas ses yeux. Il y a quelques instants de cela, le soleil étendait sa chape de plomb sans aucune concession et voilà que maintenant il pleuvait à torrent. Emile pouvait apercevoir, à travers l’épais rideau du déluge, les sols se gorger d’eau et les coulées de boue sillonner dans les fossés.
- Tout a commencé un jour de pluie… reprit Laurent d’un ton solennel.
L’esprit d’Emile divagua, ne trouvant plus aucune paroi à laquelle se raccrocher. On se jouait de lui, on cherchait à le manipuler. Il avait la désagréable impression qu’à travers son histoire le corbeau cherchait à lui faire passer un message. Comme s’il voulait se mettre en position dominante, montrer que lui, Laurent, en savait un bout sur lui. Où voulait-il en venir ?
- Tu sais qui je suis maintenant, n’est-ce pas, Emile ?
Et comment pouvait-il savoir qu’il allait chez ses grands-parents ? Et surtout… Si ce type était bien le corbeau, alors par quel hasard Emile s’était retrouvé assis à côté de lui dans le wagon ? Qui était cet homme pour savoir tant de chose sur lui, jusqu’au numéro de la place que son père lui avait réservé ?
- Je suis ton oracle funèbre…
Emile observa la lueur maligne qui flottait dans le regard de son interlocuteur. Il ne savait plus quoi penser, cet homme l’avait déstabilisé. Il repensa à l’expression de son père sur le quai. Le reverrait-il un jour ? Cet homme disait-il vrai ? Auquel cas, quelle était la part de réalité dans tout cela ?
- Je suis tes fantasmes de mort…
Un sentiment d’étrangeté s’empara d’Emile, il avait l’impression bizarre de perdre ses pensées ou de se les faire voler.
- Je suis toi.
Un voile opaque s’était comme déposé sur son discernement, et embrumait les pensées d’Emile. Il tenta tant bien que mal de garder la tête sur les épaules et de chasser les noires pensées qui forçaient la barrière de son esprit, en vain.
Emile tourna la tête. Le corbeau s’était envolé. La place à côté de lui était vide.

Gaston et Marianne se pressaient l’un contre l’autre afin de rester tous les deux sous la protection précaire du parapluie. La pluie tombait averse et tous deux étaient déjà trempés jusqu’aux os.
Mais le train ne tarda pas à arriver et bientôt un flot régulier de passagers descendit les marches des wagons, se précipitant aussitôt à l’abri des passages souterrains.
Gaston et Marianne cherchèrent la silhouette de leur petit fils, le regard lourd de la terrible nouvelle qu’ils allaient devoir lui annoncer. Son père avait eu une rupture d’anévrisme pendant le court trajet qui le ramenait de la gare à chez lui. Il était au volant de sa voiture et avait perdu le contrôle. Le véhicule s’était encastré dans un platane au virage suivant. Philippe était mort sur le coup.
Bientôt, alors que les voyageurs terminaient de descendre, il aperçurent Emile, les bras ballants et le regard vitreux. Ils se précipitèrent à sa rencontre et l’abritèrent sous le parapluie.
- Est-ce qu’il est mort ? demanda tout de go leur petit fils, d’un ton froid et le regard toujours fixe.
Gaston et Marianne furent terrifiés tant par l’expression vide de son visage que par l’intonation de sa voix. Leur petit fils avait un comportement anormal. Ils échangèrent un regard interloqué.
- Fiston, ton père a eu un accident… commença doucement Gaston.
Emile plaqua son regard dans celui de son grand-père et l’agrippa par le col. Il se mit alors à le secouer en hurlant comme un damné.
- Le-corbeau-a-disparu-avec-le-soleil-la-pluie-n’amène-que-mort-et-putréfaction-j’ai-vu-l’oracle-j’ai-vu-en-moi-et-je-verrai-ceux-qui-suivront-la-route-la-dernière-heure-se-meurt-et-l’infâme-perira-et-les-complots-echoueront-dans-mes-bras-j’ai-vu-et-je-verrai.
Marianne plaqua ses mains sur son visage, se décomposant à vue d’œil.
- Mon chéri qu’est-ce qui t’arrive ??? Qu’est-ce que tu racontes ? se mit elle à pleurer. Ne fais pas peur à Mamie comme ça !!!
C’est alors que toute vie déserta les yeux d’Emile et que la pluie redoubla d’intensité.
- C’est aujourd’hui que tout commence.

FIN
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thomas desmond
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyJeu 9 Juin 2005 - 14:41

je le lirai chez moi parcque je ne sais pas pourquoi, sur le forum les lignes sont trop longues...

beated
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MessageSujet: le corbeau   Le corbeau EmptyVen 10 Juin 2005 - 8:55

Très bonne histoire, autant pour le thême que pour la narration.
Bravo !
Par contre, je n'aime pas une phrase que je trouve de trop:
"Sans savoir que ce qu'il allait voir le hanterait jusqu'à la fin de ses jours".
Beurk ! Cette phrase produit un effet dont tu peux aisément te passer : ton texte est au dessus de ça !!! En plus,je la trouve mal appropriée avec la suite de l'histoire et puis ça fait un peu phrase de la collection "terreur" si tu vois ce que je veux dire.
Sinon, c'est très bon et l'idée est très originalle.
PS : Dans les appels de texte de thomas, il y a une revue (virage, je crois) qui propose comme thême : les transports en commun. Peut-être que "Le corbeau" aurait sa chance ...

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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyVen 10 Juin 2005 - 10:24

Merci pour ton commentaire berval! drunken Je crois que tu as raison, la phrase que tu as citée est un vrai massacre! Rolling Eyes En fait ça fait limite collection "chair de poule" Laughing Merci d'avoir mis le doigt dessus, je corrigerai ça!
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyVen 10 Juin 2005 - 10:28

Je la trouve pas si nulle que ça cette phrase... vous êtes durs les gars...
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyVen 10 Juin 2005 - 10:35

Ben c'est un peu téléphoné quand même, c'est vrai qu'en la relisant ça m'a donné l'impression d'une parodie de phrase qu'on aurait entendue 1000 fois... Mais ceci dit, je l'ai écrite donc c'est que ça n'a pas du me flasher plus que ça la 1ere fois Neutral
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cornélia
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyDim 12 Juin 2005 - 18:35

très bon texte


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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyDim 12 Juin 2005 - 21:25

Merci pour tes remarques Cornélia compress

Citation :
cela fait déjà deux fois que tu emploies le mot téléphoné d’où sort cette expression ??

Pour ma part, j'ai toujours entendu cette expression... Ca signifie que quelque chose est trop convenu ou prévisible Wink
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyLun 13 Juin 2005 - 6:46

On entend souvent ça dans le sport, genre "une passe téléphonée", hein George Eddy !
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cornélia
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyLun 13 Juin 2005 - 11:03

hahaha


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Yann
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyLun 13 Juin 2005 - 16:16

C'est pas mal du tout. Pas trop lourd a lire, avec une bonne petite histoire. Quoi que, au debut je pensai à un truc tordu, et je croyai que Emile était un petit corbeau (l'oiseau), et que son pere allez lui apprendre à voler Laughing . Mais quand il sort le ticket de sa poche, avec sa main, j'ai compris que je m'etais planté.
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau EmptyLun 13 Juin 2005 - 20:22

Citation :
Quoi que, au debut je pensai à un truc tordu, et je croyai que Emile était un petit corbeau (l'oiseau), et que son pere allez lui apprendre à voler

En plus c'est le genre de conneries que je suis capable d'écrire Laughing Mais content que ça t'ait plu!
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MessageSujet: Re: Le corbeau   Le corbeau Empty

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