PARIS RIT PAS
Suis fatigué. Parce que suis provincial sûrement. La vie parisienne me fatigue. Reviens du cinéma. Film sympa, mais trop cher. Deux heures de métro pour rentrer. Suis lessivé. Vais grignoter quelque chose puis me coucher. Vais marcher demain. Le pavé parisien appartiendra au piéton. Pressé, fatigué et énervé c’est sûr ! La grève des métros a été annoncée. Nuit. Avion passe dans le ciel, voitures klaxonnent, Parisiens noctambules crient. Ne peux pas dormir. Garde les yeux fermés, compte mes moutons et espère… Ma tête va exploser. Suis exténué. Lendemain matin : voisin dévale les escaliers, réveil sonne. N’ai pas fermé l’œil de la nuit. Baskets aux pieds, suis armé pour la journée. Véhicules crachent leurs fumées, suis bousculé par les piétons. Pas d’excuse, aucun sourire. Feu vert, vais pour traverser la rue. Manque de me faire renverser par grosse Ford rouge criarde. Suis halluciné, bouche bée. Reste planté au milieu du trottoir, un caniche me confond avec un lampadaire. Suis trempé et vexé… Coups de Klaxon, pigeons qui s’envolent, salissent les voitures de leur fiante. Suis dégoûté. Arrive en retard au travail, me fais engueuler. Fin de journée, les bus sont bondés. Suis coincé entre deux fauteuils, respire l’haleine fétide de mon voisin. N’en peux plus, vais vomir. Commence à bousculer les gens pour sortir, me fais insulter et pousser. Tombe à terre et me fais piétiner. Marre. Demain je quitte Paris.