LE MANOIR DU FANTASTIQUE
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 L'enfer des bancs

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edd
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MessageSujet: L'enfer des bancs   L'enfer des bancs EmptyDim 13 Nov 2005 - 18:50

L'enfer des bancs
par Kevin Polez

Après trois semaines de douloureuses privations, les hommes de la "Marie" rentraient au port. La pêche avait été bonne, miraculeuse même selon les anciens. Les cales étaient pleines de morue.

La "Marie" était une goélette de petit tonnage menée depuis cinq ans par le capitaine Briggs. Une vingtaine d'hommes suffisait à la manier. Elle avait quitté Saint Pierrais à la fin du mois d'octobre pour aller tendre une dernière fois ses lignes de fond. C'était la septième sortie de cette année, et certainement la plus hasardeuse. Les glaces commençaient à envahir l'océan, et il était d'autant plus difficile de les éviter que la brume avait la facheuse habitude de recouvrir les flots dés la nuit tombée. Les autres goélettes de Saint Pierrais avaient terminé leur saison depuis plusieurs semaines déjà.

Lorsque le capitaine était venu annoncer à l'équipage qu'ils allaient remettre ça, les hommes avaient été à deux doigts de refuser. Néanmoins, Briggs avait su se montrer persuasif, promettant d'ajouter quelques piécettes à leurs salaires.

La dernière nuit passée sur les bancs de la Terre-neuve, les doris - de petites embarcations servant à placer les lignes de fond - avaient remonté leurs lignes une ultime fois, tirant de la mer près de cinq-cent kilos de chair. Une demie-tonne d'êtres arrachés brutalement de leur domaine, ramenés sur le pont de la "Marie" pour y être étripés, tranchés, décollés, puis jetés en cale et recouverts de sel. Les tripes et les têtes avaient été jetés par-dessus bord.

Les hommes étaient heureux. Cette pêche leur permettrait d'obtenir une paie satisfaisante - sans compter la prime que Briggs leur avait promis - et de tenir durant la morte saison avant d'être obligés de reprendre la mer. Ils allaient revoir leurs familles, fêter leur retour, et oublier pour un temps le douloureux voyage.

Aucun accident n'était à déplorer. Même le "novice" avait tenu le coup. C'était sa première campagne de pêche et il avait vaillamment relevé le défi. Certes il avait tourné de l'œil la première fois qu'il avait vu le pont baigné de sang, mais par la suite, il avait fait preuve d'un grand courage en étripant à la chaîne les morues remontées.

Le treizième anniversaire du "novice" avait été fêté à bord. Pour l'occasion, le capitaine avait donné à l'équipage l'autorisation de chômer quelques heures, le temps de vider quelques bouteilles. Par la suite, le "novice" avait reçut un surnom - le "p'tit Pierrot" - l'équipage signifiant ainsi son acceptation du nouveau membre.

Dernière journée, au matin.

La « Marie » avait vogué pendant de nombreuses journées. La goélette était maintenant proche de Saint Pierrais. Durant tout le trajet, elle avait su éviter habilement les glaces, traverser les grains sans la moindre casse, et garder son chemin sans se perdre une seule fois. Le capitaine Briggs ne disposait que d'une boussole pour retrouver le petit port.

Henri s'était installé à sa place favorite, à deux pas du pont supérieur, appuyé contre le bastingage. Il contemplait la mer. Justin s'accouda à côté d'Henri, une cigarette au bec, sa longue barbe secouée par le vent.

- Content de rentrer, dit-il. Je commençais à en avoir par dessus la tête de cette pêche.
- Pareil. Tout ce que j'attends c'est de retrouver ma belle, mes gosses, et de passer une longue nuit sans ce satané roulis, répondit Henri.
- A ton avis, on pourra tenir combien de temps avec ce que le capitaine va nous donner ?
- On pourra passer l'hiver. Après, faudra remettre ça ... soupira Henri.

Justin tira une dernière bouffée de sa cigarette et jeta son mégot à la mer. La "Marie" avait quitté les bancs de la Terre-neuve il y avait exactement dix jours. L'activité sur la petite goélette s'était réduite au minimum. De temps à autres, ils croisaient quelques petits morceaux de glace. L'hiver commençait à reprendre ses droits sur l'océan. Il était temps de rentrer. Il était peu probable qu'une goélette se retrouve bloquée par les glaces, mais il était déjà arrivé qu'elles fassent chavirer un navire. Dans ce cas-là, l'équipage était perdu. Au bout de cinq minutes dans l'eau glacée, les bras et les jambes devenaient insensibles, comme des poids morts rattachés au corps. Au bout de quelques minutes, les naufragés n'avaient plus la force de remuer leurs membres pour se maintenir au-dessus de l'eau, et commençaient à couler. Un sommeil glacé les emmenait alors, et ils finissaient par s'endormir en se laissant emporter par les courants sous-marins. La mort était douce, sans douleur.

Justin secoua la tête (Dieu, pourquoi penser à ça maintenant ? Ça porte malheur !). Il fit rapidement le signe de croix en direction de la mer, puis se retourna vers son compagnon afin de se changer les idées.

- Tu viens au troquet ce soir ?
- Sans doute, je retrouve ma femme et je passe boire quelques verres, répondit Henri.

Il était de tradition, après leur retour au port, que les marins se retrouvent au bistrot de Saint Pierrais pour fêter ensemble la pêche. Fêter le retour sur terre, et oublier les épreuves de la mer.

Le vent faisait danser la barbe de Justin. Henri écoutait l'océan, les yeux fermés. Des petites vaguelettes venaient s'écraser contre la coque de la "Marie" aussi régulièrement qu'un métronome.

A part les deux hommes, le pont était vide.

*


La mer était calme. Le vent soufflait suffisamment pour gonfler les voiles et permettre à la "Marie" de filer à une vitesse plus que respectable.

Si le vent continue de souffler de cette manière, nous serons de retour au port à la tombée de la nuit, pensa Justin. Il était toujours accoudé au bastingage, plongé dans la contemplation de l'océan. La pêche lui semblait maintenant bien lointaine. Avec une certaine surprise, il se rendit compte qu'il avait du mal à se remémorer les événements qu'il avait vécus à bord de la "Marie". L'embarquement lui revenait à l'esprit sans difficulté, mais il lui était impossible de se souvenir des détails. Quelques images lui revenaient, mais subtilement différentes à chaque fois qu'il y repensait. Ses enfants étaient-ils venu voir leur père ? Martine portait-elle sa robe à fleurs ou bien la mauve quand elle était venue le voir partir à bord de la « Marie » ? d'ailleurs était-elle venue lui dire au revoir ?
Plus étrangement encore, la nuit dernière lui semblait floue, perdue dans une sorte de brouillard. Le vent avait soufflé fort hier, de cela il en était certain. Justin soupira.

Je suis resté trop longtemps en mer, dit-il à haute voix.

Dernière journée, début de l'après-midi.

Le "novice" était à la proue de la "Marie". Justin l'observait, à quelques mètres de là. Le ptit'pierrot regardait, l'air songeur, les vagues qu'ils laissaient derrières eux. Il était jeune. Trop jeune. Son visage s'était ridé en quelques semaines, labouré par le vent et par l'eau chargée de sel.

Justin plaignait le ptit'pierrot. C'était la première campagne de pêche du "novice". Certainement la première d'une longue série. Son destin était déjà tout tracé. Dans les grandes lignes, il sera pêcheur sur les Terre-neuvas jusqu'à ce qu'il soit trop épuisé pour continuer. Il transmettra alors son métier à ses enfants, qui embarqueront à sa place. Destin d'une personne, destin d'une famille.

C'est ma vie, mon destin. Justin ferma les yeux, essayant de faire disparaître la vague de tristesse qui venait de s'emparer de lui. Lorsqu'il les rouvrit, le ptit'pierrot avait disparu. Justin se précipita à la proue. Il avait l'étrange sentiment que le "novice" venait de passer par-dessous. Lorsqu'il regarda la mer, il ne vit nulle trace du "novice".

- C'est toujours aussi difficile ? Hoqueta une voix venant de derrière lui. Justin se retourna. Pierrot était là, son visage baigné de larmes. Il le contempla longuement, cherchant de quoi il voulait parler. La pêche ? La vie ? Le destin ?
- De vivre, c'est toujours aussi difficile ? Précisa Pierrot, comme s'il avait deviné le trouble de Justin.

Justin ne sut quoi répondre. Il repensa à sa première pêche.

- La vie est difficile, hasarda-t-il, sachant très bien que c'était une réponse trop facile. On s'y habitue, ne t'inquiète pas (s'y habituer ? Mais pourquoi je lui raconte cela ? Pourquoi sommes nous obligés de nous y habituer ?).

Un morceau de glace heurta la coque du navire. Justin sursauta. Des images de naufrages envahirent son esprit. Ses mains serrèrent la rampe de toutes leur force. Elles tremblaient.

- Il n'y a rien à faire pour changer de vie ?
- Non, c'est trop tard maintenant, répondit Justin presque sans y penser ( Comment ça « trop tard » ? Pierrot a goûté aux Terre-neuvas, s'il veut changer de vie, il lui suffira de se faire paysan, ou de monter à Paris. Il n'a que treize ans, bon dieu ! Pourquoi lui dis-je que c'est trop tard ? ).

Le garçon respira un grand coup, inspirant l'air marin et retenant sa respiration.

- C'est comme si avant même d'avoir vécu ma vie, je savais déjà tout d'elle. Je n'ai plus besoin de vivre finalement puisque j'ai déjà vécu. Il ne me reste plus qu'à mourir. La tempête d'hier ne nous a rien apporté de si mauvais, elle a juste raccourci notre souffrance.
Justin resta sans voix. Une série d'images venait de ressurgir de son esprit embrumé.

La tempête. Comment avait-il pu oublier ce qui était arrivé hier ? D'un coup, un pan entier de sa mémoire lui revint. Comment oublier cette tempête ? C'était comme si la mer avait voulu les attraper, les empêcher de revenir à Saint Pierrais.

Ce retour au port lui semblait irréaliste. La tempête qui les avait frappés hier avait disparu aussi soudainement qu'elle était apparue. Les détails lui échappaient, comme si sa mémoire était grêlée de milliers de trous. Que s'était-il passé exactement hier ? se demanda Justin. Il lui semblait que quelque chose de très important était survenu, mais il lui était impossible de mettre le doigt dessus.

Dernière journée, en soirée.

Justin pensait toujours à ce que lui avait dit Pierrot. Le ciel était limpide, comme si rien ne s'était passé. Les cales étaient pleines comme jamais. Il se souvenait bien de cette masse grouillante, des poissons jetée sur le pont, de leurs sauts pitoyables, dans un dernier effort pour rejoindre leur élément, avant de se faire attraper par le marin chargé de les "habiller", c'est à dire de les éventer, d'en retirer la tripaille, la tête, et de jeter la chair en cale.

Le Capitaine s'avança jusqu'à la proue, où se tenait Justin.

- Comment te sens-tu mon gars ? demanda t-il.
- Epuisé, répondit Justin très doucement ... On a eu de la chance la nuit dernière, ces vagues auraient pu nous faire chavirer.
- Oui, on a eu de la chance … nous allons enfin pouvoir nous reposer. Le capitaine souffla. Moi aussi ce dernier voyage m'a épuisé. Il était temps que ça ce finisse.

*


Justin contemplait la mer... Sale garce, pensa-t-il, t'aurais bien voulu nous emmener au fond, hein ?

La "Marie" avait faillit être perdue hier. Cela lui revenait maintenant. Les vagues s'étaient acharnées sur le petit bateau de pêche, le secouant dans tous les sens, manquant de jeter ses occupants et les poissons fraîchement pêchés par dessus bord.

Avec effroi, il se rendit compte qu'ils avaient frôlé la catastrophe hier. Une vague plus forte que les autres, et les hommes de la "Marie" n'auraient jamais plus remis les pied sur terre.

Dernières pensées.

Les histoires et les contes que l'on se raconte à la veillée viennent de là. Un bateau ne rentre pas, et au bout de deux semaines, le village perd espoir de le voir revenir un jour. Les femmes perdent leurs hommes, les enfants leurs pères, et pour finir, on enterre des cercueils vides, on jette des fleurs à la Mer. La misère s'installe jusqu'à ce qu'un autre bateau de pêche prenne le large et revienne les cales pleines.

Pour expier, on se raconte des histoires. Les marins disparus cessent d'être regrettés et deviennent les personnages d'un conte. L'histoire est toujours triste, il faut bien respecter la réalité. Mais les conteurs sadiques prennent un malin plaisir à décrire dans les moindres détails la mésaventure des marins disparus. La Mer les a pris, déclament-ils. Et tant que leurs corps resteront prisonniers des flots, leurs spectres hanteront les rivages du village. Ils ont été valeureux ces hommes ! oh oui ! mais la Mer est un adversaire coriace, et lorsqu'elle a faim, nul ne peut l'empêcher de prendre son dû.

Le folklore local est riche de ces histoires. Les disparitions créent les contes, alimentent les veillées. Tempête terrible, histoire de fantômes, d'animaux fantastiques. Tout est bon pour les conteurs. Finalement, lorsqu'un bateau quitte le port, on est certain qu'il ramènera quelque chose, que ce soit une pêche ou une histoire.

*


La "Marie" s'approchait de la jetée du port. Sur les pontons, une procession attendait les hommes de la "Marie". La troupe était vêtue de noir. Quelques mètres devant la foule silencieuse, se tenaient le prêtre et les enfants de chœur, portant une vingtaine de couronnes de fleurs. Au moment ou la "Marie" toucha la jetée, Justin distingua les visages des membres de sa famille. Ils regardaient les couronnes couler doucement au fond de l'eau. Puis, sa vision devint floue et finit par disparaître.

L'histoire commença ainsi.
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MessageSujet: Re: L'enfer des bancs   L'enfer des bancs EmptyVen 24 Sep 2010 - 11:34

Bon, je tenais à te le dire, ton titre n'est pas terrible, et ne donne pas trop envie de lire l'histoire, qui est peut-être bien cela dit, mais bon, comme la plupart des lecteurs, je regarde les titres de ce que je lis, alors si tu lis ce message un jour, sache que tu peux encore changer le titre de ton histoire, parce qu'une histoire parlant de bancs ne doit pas être terrible, pourquoi pas les chroniques d'un tabouret le temps que tu y est ou bien la longue vie des chaises.

Non le titre est presque aussi important que l'histoire, un mauvais titre ne donne pas envie de lire, mais alors là pas du tout.
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MessageSujet: Re: L'enfer des bancs   L'enfer des bancs EmptyJeu 30 Sep 2010 - 15:33

Pikachu a écrit:
Bon, je tenais à te le dire, ton titre n'est pas terrible, et ne donne pas trop envie de lire l'histoire, qui est peut-être bien cela dit, mais bon, comme la plupart des lecteurs, je regarde les titres de ce que je lis, alors si tu lis ce message un jour, sache que tu peux encore changer le titre de ton histoire, parce qu'une histoire parlant de bancs ne doit pas être terrible, pourquoi pas les chroniques d'un tabouret le temps que tu y est ou bien la longue vie des chaises.

Non le titre est presque aussi important que l'histoire, un mauvais titre ne donne pas envie de lire, mais alors là pas du tout.
C'est du second degré, j'imagine...
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MessageSujet: Re: L'enfer des bancs   L'enfer des bancs EmptyJeu 30 Sep 2010 - 16:32

Non, non, c'est sérieux, un mauvais titre est comme une sanction surtout pour une bonne histoire, je suis sensible à ce genre de chose, il ne me viendrait pas à l'idée d'écrire une histoire s'intitulant la vie de mon rateau, il enva de même dans la vie de tous les jours, par exemple, si tu t'appelle monsieur couille, tu n'as plus qu'a changer de nom, comment veux tu te trouver une situation sérieuse autrement, à moins d'être sacrément doué.

Bon, je ne dis pas que je ne jetterais pas un coup d'oeil à l'histoire ne serait-ce que par curiosité, mais, je tenais à bien insister sur le fait qu'un mauvais titre laissait une impression désagréable !
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MessageSujet: Re: L'enfer des bancs   L'enfer des bancs EmptyVen 1 Oct 2010 - 15:54

Bon, faut le dire, quand même, ne pas laisser Pika dans l'erreur :
Il ne s'agit pas de mobilier dans le titre, mais de géographie.
Je n'ai pas encore lu le texte, mais personnellement le titre m'a plutôt intrigué.
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MessageSujet: Re: L'enfer des bancs   L'enfer des bancs EmptyVen 1 Oct 2010 - 18:35

Ah c'est des bans de sables, suis-je bête des fois, oui, la première phrase parle de la Marie qui rentre au port, c'était donc ça, du coup ça m'intrigue tiens, dés que j'ai le temps, j'y jeterais un oeil (en essayant de ne pas le perdre !).

En fait je croyais avoir affaire à une histoire de curé et de son enfer personnel sur les bancs de l'Eglise, ou bien à une sorte d'enfer à l'école, comme quoi l'orthographe nous réserve de petites surprises dès fois !
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