poursuite.

voici le début d'une nouvelle écrit sous le feu de l'action
bonne lecture ( ce n'est que le début)


La poursuite.


Nous étions fatiguées. Cela devait faire déjà plus de trois heures que nous courions dans ce souterrain avec un démon à nos trousses. Any ne s’était pas doutée que l’homme était inhumain. D’ailleurs il avait du charme. Beaucoup de charme et c’était là un avantage pour ce dangereux prédateur... Quand il était venu à la maison, il avait été courtois et serviable. Une perle rare. Mais nous aurions dû nous douter que l’homme parfait n’existe que dans nos fantasmes les plus fous. Après le repas, il devînt soudainement moins sociable, nous lançant des regards sombres et coupables. Et à l’approche de minuit ce fut le drame. Il se métamorphosa sous nos yeux en une bête ressemblant beaucoup à un loup mais pourtant plus grand. Nous quittâmes immédiatement la maison. Ce fut là notre erreur et sa victoire.

Je les traque depuis plusieurs heures déjà. Guidant mes pas à leur odeur parfumée. Elles sont toutes les deux parfaites : l’une pour mon appétit féroce et l’autre pour le sacrifice. J’aime voir mes proies tenaces et fuir dès ma transformation. Plus elles courent et plus je les savoure. Je regrette d’avoir passé une nuit torride avec la plus jeune. C’est la première fois que je me laisse aller. Et pourtant j’y ai pris beaucoup de plaisir. Je l’ai aperçue dans toute son intimité et c’est à ce moment là que j’ai su qu’elle serait parfaite pour le sacrifice. Il me tarde de les revoir une dernière fois, de les toucher et les sentir. Mais patience, tout vient à point à qui sait attendre.

Any me tenait fermement quand il hurla. C’était le cri le plus horrible que j’eus entendu de toute ma vie. Nous étions ses proies et nous le savions. Aucune de nous ne se faisait d’illusion quand à ce que nous deviendrions une fois en sa possession. Je savais qu’Any était démoralisée. Elle s’était profondément attachée à celui qui était encore un homme quelques heures plus tôt. L’avait-elle réellement mérité ? Elle et les hommes cela avait toujours était la même histoire : un début heureux et une rupture déshonorante pour une femme telle qu’elle. Je la soutenais malgré tout depuis la disparition tragique de nos parents. Ils étaient morts tous deux dans un accident de voiture alors qu’elle n’était même pas majeure. Mais il fallait le dire : j’enviais beaucoup ma sœur. Elle était toujours rayonnante et belle. Souvent quand elle souriait, ses yeux en amande se plissaient légèrement comme ceux des asiatiques. Cela faisait parti de son charme. Et dieu sait qu’elle n’en était pas dépourvue! Les hommes se retournaient sans cesse sur son passage en esquissant un léger sourire évocateur. Mais elle ne les voyait pas, trop rêveuse.

La plus jeune sera la première à craquer, je le sens. Elle commence déjà à pleurer. Elle est si fragile. Mais pourtant si douce. Quel dommage de se priver de sa compagnie! Mais grâce à elle, je redeviendrais humain. Je sens soudain un brusque mouvement près des deux femmes. Elles ne sont plus seules ici. C’est un homme qui leur tient compagnie. Il dégage des ondes très violentes. Oh non ! Quelqu’un s’attaque à elle. Qui ose s’en prendre à mes proies ? Je me mets à courir de plus en plus vite : il n’est plus du tout question de jouer à présent. Leurs vies m’appartiennent et je ne laisserais personne me les voler. Je sens leurs odeurs de plus en plus proches et la peur et alors bien plus présentes qu’elle l’était face à moi. Qui parvient à leur faire une frayeur pareille ? La réponse se trouve rapidement devant moi. Un homme. Plutôt grand par rapport aux deux jeunes femmes, il tient une hache dans sa main. Je comprends ce qui effraie tant les dames quand je m’aperçois que l’homme est complètement nu.