LE MANOIR DU FANTASTIQUE
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 Eurydice

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kisshuige
Sangsue mort-vivante
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MessageSujet: Eurydice   Eurydice EmptyMer 28 Juin 2006 - 13:39

Cela faisait maintenant deux jours que François était décédé. Il était sorti en boite de nuit le samedi précédent avec des amis et n’était jamais rentré chez lui. Un chauffard ivre en avait décidé ainsi. François ne buvait jamais. Il n’avait nul besoin de s’enivrer pour se mettre dans une quelconque ambiance. De par son abstinence, il était le chauffeur attitré du petit groupe d’amis avec lesquels il sortait chaque week-end. C’était un garçon qui aimait s’amuser mais qui ne versait que très rarement dans l’excès, ce qui ne signifie en aucun cas qu’il ne savait pas faire la fête. Bien au contraire, les personnes le fréquentant régulièrement le qualifiaient d’ami fidèle, drôle et intelligent avec qui sortir ou discuter était toujours un réel plaisir.
Cette nuit là, François et ses amis rentraient chez eux. Il était environ 5 heures du matin. Leur véhicule progressait sur la nationale lorsqu’une autre voiture roulant à vive allure dévia brusquement de sa bande de circulation et heurta leur véhicule de plein fouet. Tout s’était passé si vite que François n’avait pas eu le temps d’amorcer la moindre manœuvre afin de l’éviter. Il fut la seule personne à perdre la vie cette nuit. Le chauffeur de l’autre voiture fut grièvement blessé. Il se trouvait encore maintenant à l’hôpital dans un état critique. Les médecins n’osaient toujours pas se prononcer sur son sort. Les autres passagers du véhicule que François conduisait s’en sortirent seulement avec quelques contusions mais tous sans exception étaient en état de choc.
François était âgé de 29 ans. Il avait quitté le domicile parental depuis quatre années maintenant et vivait seul à quelques kilomètres de sa famille avec qui il entretenait de bonnes relations. Il téléphonait tous les jours à ses parents et passait leur dire bonjour tous les week-end. Cela lui était impossible de la semaine car son travail avait des horaires contraignants auxquels venaient s’ajouter deux heures quotidiennes de transports en commun.
François était célibataire. La dernière relation suivie qu’il avait eu avec une représentante de la gent féminine remontait à quelques mois avant son déménagement de chez ses parents. Ce dernier était d’ailleurs pour lui le synonyme d’un nouveau départ. Cependant, fragilisé par sa récente rupture, il ne supportait que très difficilement la solitude. C’est la raison pour laquelle il avait acheté un petit chien. C’était le croisement entre un bichon maltais et un caniche. Il était tout noir exceptés les bouts de ses pattes qui étaient blancs et une fine ligne blanche sous le menton. Ses poils étaient longs et soyeux. Il l’avait eu tout bébé et avait reporté sur lui toute son affection. L’animal le lui rendait d’ailleurs pleinement et vouait à son maître un indéfectible attachement. François l’emmenait partout où il se rendait excepté au travail et en boite de nuit bien évidemment. En dehors de ces moments, ils étaient inséparables. Tous ses amis aimaient d’ailleurs ce petit chien qui était extrêmement gentil avec tout le monde et, lorsqu’il était invité chez l’un ou chez l’autre, il pouvait l’emmener sans problème. François avait nommé son animal de compagnie Eurydice. Il avait eu l’idée de l’appeler de la sorte après la lecture du roman de Jean Cocteau : « Orphée aux enfers ». C’était un animal joyeux au tempérament exubérant et qui réclamait beaucoup d’attentions.
Maintenant que François n’était plus de ce monde, ses parents avaient recueilli Eurydice. Toute la joie de vivre qui caractérisait l’animal semblait s’être évaporée. Certes, les parents de François l’aimaient bien et s’en occupait beaucoup pour pallier à l’absence de son maître mais on aurait dit qu’il avait senti que son maître ne reviendrait pas. Il passait ses journées entières couché en boule dans un fauteuil les yeux rivés sur la porte d’entrée. Il ne le quittait même pas pour manger. Il refusait d’avaler toute nourriture. Il guettait le retour de son maître. Lorsque le soir tombait, il commençait à gémir de désespoir et toutes les marques d’amour qu’on pouvait lui prodiguer n’atténuaient en rien sa tristesse.
Les parents de François avaient aménagé une pièce du rez-de-chaussée pour la veillée funèbre. Le cercueil renfermant leur fils allait arriver d’une minute à l’autre. Cela se fait rarement de nos jours mais, étant donné qu’ils étaient très conservateurs, ils avaient tenu à sacrifier à cette tradition. Ils avaient invité le reste de la famille et tous les proches de leur fils à venir lui rendre un dernier hommage avant l’enterrement. Lorsque le corbillard s’arrêta devant la porte, Eurydice releva la tête. Les porteurs déposèrent le cercueil renfermant dépouille du défunt dans le salon spécialement aménagé pour la triste occasion. Alors qu’il ne quittait jamais son poste d’observation, l’animal les suivit et, lorsque le cercueil fut installé, il se coucha à ses pieds en gémissant. On aurait dit qu’il avait compris que son maître s’y trouvait. Il ne bougea même pas lorsque l’on disposa au quatre coins du cercueil les candélabres sur pieds. De temps en temps, il levait les yeux vers le cercueil au-dessus de lui et certaines personnes déjà présentes auraient jurés que des larmes noyaient le regard de l’animal. Cela était peut-être dû à l’éclairage uniquement dispensé par les flammes des bougies mais l’impression du chagrin que ressentait Eurydice n’en était pas moins grande.
Vers huit heures ce soir là, alors que tout le monde était rassemblé dans la petite pièce et se recueillaient autour de la dépouille de celui qu’ils avaient chéri, un courant d’air frais envahit la pièce. Personne ne compris exactement d’où il pouvait bien provenir étant donné que les fenêtres et la porte de la pièce étaient closes. Les flammes des bougies vacillèrent et certaines d’entre elles s’éteignirent, plongeant la pièce dans une relative obscurité.
Alors que tous se demandaient ce qui se passait, ils virent Eurydice se lever et agiter la queue. On aurait dit qu’il était content. Certaines personnes sentirent un frisson remonter le long de leur échine lorsque l’animal commença à laper l’air. C’était comme s’il faisait des lèches à une personne invisible accroupie auprès de lui. Subitement, alors qu’il était en pleine démonstration de joie, l’animal se raidit et bascula sur le flanc sans un cri. Les parents de François se précipitèrent à ses côtés mais ne purent que constater son décès. Il avait été foudroyé en plein bonheur. Un malaise indéfinissable s’était emparé de toutes les personnes présentes. A ce moment, la fenêtre s’ouvrit brusquement et le vent s’engouffra dans la pièce. La personne la plus proche alla la refermer mais se figea sur place. De l’extérieur provenaient un rire et des aboiements joyeux. Il se retourna vers l’assemblée et lu sur leurs visages qu’ils avaient entendu la même chose. Tous auraient juré que le rire, ce rire qu’ils connaissaient si bien, était celui de François auquel se mêlaient les glapissements de joie d’Eurydice.
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MessageSujet: Re: Eurydice   Eurydice EmptyMer 28 Juin 2006 - 13:53

Encore une belle histoire de fantôme!!
Smile
c'est super bien écrit ya pas grand chose a dire!
peut être un poil cours!
Mais tinkiete moi aussi je peine a remplir des pages et des pages en ce moment c'est à peine une page word par jour ...
alala manque d'inspiration quand tu nous tiens
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MessageSujet: Re: Eurydice   Eurydice EmptyVen 30 Juin 2006 - 6:35

Merci stupid-girl pour ton avis;-)

Je trouve aussi la nouvelle très (trop?) courte mais j'avais beau me creuser les méninges, tout ce que je pouvais y rajouter me semblait inutile. Donc, je l'ai laissée telle quelle.
Encore merci feelgood
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MessageSujet: Re: Eurydice   Eurydice Empty

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