LE MANOIR DU FANTASTIQUE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

LE MANOIR DU FANTASTIQUE

Inscrivez-vous, présentez-vous, Firmin prépare votre suite...
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

 

 Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.

Aller en bas 
5 participants
AuteurMessage
Alan Bates
Démon aztèque à la mode
Démon aztèque à la mode
Alan Bates


Masculin
Nombre de messages : 411
Age : 52
Date d'inscription : 27/11/2005

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptyMar 29 Aoû 2006 - 16:58

Bonsoir à tous,

Enfin, après de nombreuses péripéties, voici mon texte. Heureux de voir que (pour un fois) je ne suis pas le dernier. Comme je vous l'avais dit, je ne sais pas faire le format PDF, alors si le maître des lieux veut s'en charger, aucun problème pour moi. En attendant, je vous souhaite une bonne lecture avec cette histoire que je vous livre brut de pomme.

feelgood

P.S. : Je sais, j'ai (encore) fais un chouia trop long (33 074 signes). Désolé !
Revenir en haut Aller en bas
https://www.facebook.com/home.php
Alan Bates
Démon aztèque à la mode
Démon aztèque à la mode
Alan Bates


Masculin
Nombre de messages : 411
Age : 52
Date d'inscription : 27/11/2005

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptyMar 29 Aoû 2006 - 17:00

Bienvenue au village Pounou


- Mais enfin, c’est fou ça ! Ça fait… (Sarah consulta sa montre)… deux heures qu’on tourne en rond. J’ai chaud, j’ai soif et t’es même pas capable de me dire où nous sommes ?
Hervé balbutia :
- Mais enfin Sarah, je… je fais ce que je peux.
- Ah non, ne cherches pas d’excuse. Qui a la carte, hein ? Qui ?
Elle le fixait maintenant de ses grands yeux bleus et il baissa les siens. Dans sa main droite pendait la carte. Elle la lui arracha et lui tourna le dos pour la consulter.
- Ca ne devrait pas être loin, bon sang. C’est écrit là (elle promena un doigt sur la carte). "Source". Ici il y a Pounou, et nous… nous sommes… (elle se tourna vers lui, presque suppliante)… enfin, vas-tu me dire où nous sommes ?
Hervé ne répondit rien, se contentant de la fixer bêtement. De rage, elle lui colla la carte sur la poitrine et reprit sa route le long du chemin.
- Incapable ! cria-t-elle avant de disparaître derrière une fougère géante.
Hervé défroissa la carte. En fait de carte, il s’agissait d’une simple feuille de papier sur laquelle était dessiné le chemin menant à la source à partir du village. Le petit groupe qu’ils constituaient alors (Hervé, Sarah et Paolo, leur guide) tenaient ces informations de N’Goumé, le chef de Pounou. Ce brave homme, petit et chétif, leur avait fourni toutes ces indications le matin même et Hervé et Sarah s’enfonçaient peu après dans la forêt, sous les regards mi-amusés, mi-intrigués des habitants du village.

Ils avaient quitté Paris trois jours auparavant et avaient atterris à Libreville par une chaude journée de juin. Sarah, en journaliste confirmée, parlait couramment plusieurs langues et l’espagnol en faisait parti. Elle travaillait pour "La Voix du Sud-Ouest", un quotidien régional diffusé sur Périgueux et sa région. Elle écrivait une rubrique intitulée L’arrière-pays. Chaque semaine, elle mettait à l’honneur un village et décrivait en une page l’essentiel à savoir. Elle ajoutait en général une recette typique et une ou deux photos (l’entrée du village et la place de la mairie, avec quelques habitants) Ses recherches commençaient d’abord de son bureau, via Internet, puis elle partait sur le terrain, accompagné d’Hervé. Ce dernier était photographe pour le magazine depuis peu. Le rédacteur en chef n’était autre que son oncle et son embauche tenait plus de ses relations de familles que de ses véritables capacités professionnelles. Mais ses photos s’étaient avérées correctes et, à défaut de rapporter un prix, suffisaient pour accompagner les articles de Sarah. De ce fait, ils partageaient régulièrement leur quotidien, ce qui, au sein de la rédaction, en faisait un couple hors normes. En effet, Sarah était aussi arrogante et arriviste qu’Hervé était stupide et naïf. Malgré leur différence d’âge (il avait 22 ans, elle 35) ce dernier en pinçait pour elle. Sarah savait jouer de cette situation pour obtenir certaines faveurs de son oncle. Par exemple, se retrouver dans le terminal de l’aéroport de Libreville par une chaude journée de juin. Même s’il fallait se coltiner le toutou.
Un homme les attendait. De type latino, il portait un costume crème sur une chemise blanche sans cravate. Sur ses cheveux bruns étaient posés des lunettes de soleil. Il les reconnut tout de suite. Surtout elle. Vêtue d’une robe rose pâle, elle tenait à la main un immense chapeau de paille aux larges bords. Elle était jolie mais aurait pu l’être davantage avec un sourire. Au lieu de ça, elle avançait rapidement, pestant après le jeune homme qui la suivait de quelques mètres, portant deux lourdes valises. Ce dernier, affublé d’une tenue de baroudeur, lui faisait penser à Franck, le chasseur de fauves de la série télévisée. Comment s’appelait-il déjà cet acteur ? Bah, ça lui reviendrait. Il n’aurait qu’à jeter un œil sur TV HORIZONS samedi après-midi. Cette série était régulièrement rediffusée. Pour le moment, il devait s’occuper de ses clients. Il quitta le mur sur lequel il s’était appuyé un quart d’heure auparavant et s’avança vers eux.
- Sarah Deschamps ? demanda t’il à l’adresse de la jeune femme.
Il lui tendait une main qu’elle ignora, se contentant de le dévisager.
- Oui, c’est bien moi. Et vous êtes ?
- Pardonnez-moi, je manque à toutes les règles de politesse. Je m’appelle Paolo. Paolo Cuentès. Je suis votre guide.
- Intéressant. Vous semblez parler couramment le français. C’est parfait.
- J’ai étudié deux ans à Paris. J’aime beaucoup votre pays.
- Ravie de l’apprendre. Vous avez une voiture ?
- Oui, bien sûr. Le 4X4 blanc garé devant.
- Alors allons-y. Conduisez-nous à l’hôtel.
Sur ce, elle mit son grand chapeau sur sa tête, ajusta une paire de lunettes de soleil et franchit les portes automatiques du hall. Paolo se tourna vers Franck-chasseur-de-fauves et lui tendît la main.
- Paolo Cuentès.
- Hervé Blanzac, lui répondit l’autre homme en lui rendant sa poignée de main. Enchanté.
- Besoin d’un coup de main pour les valises ?
- C’est pas de refus. Dites, vous n’êtes pas africain ?
Paolo éclata de rire.
- Non, je suis mexicain. Je suis tombé amoureux du Gabon il y a deux ans et n’en suis jamais reparti.
- Ah ! Je me disais aussi.
Paolo prit une valise, laissant Hervé porter l’autre, puis ils se mirent en route.
- Vous restez longtemps ? reprit Paolo.
- Quelques jours, le temps de voir le site, de prendre quelques photos et d’interviewer les habitants du village. C’est vous qui nous accompagnez ?
- Oui, jusqu’au village. Mais vous irez seuls sur le site. N’Goumé vous donnera les indications nécessaires.
- Qui est N’Goumé ?
- Un brave homme, vous verrez.
Ils franchirent à leur tour les portes du hall. Sarah les attendait près d'un 4X4 maculé de boue garé à quelques mètres. Elle le fixait d'un air dédaigneux.
- Blanc ? Vous aviez bien dit blanc ? Je dirais qu'il est plutôt (elle fit la moue)… caca d'oie ? Bref, je préfère encore ne rien dire.
Paolo sourit discrètement et lui ouvrit la porte côté passager. Elle s’engouffra sans un mot à l’intérieur. Les deux hommes chargèrent les valises dans le coffre et s’installèrent à leur tour. La voiture démarra et se dirigea vers le centre ville. Dix minutes plus tard, Paolo arrêta le véhicule devant l’hôtel Savorgnan de Brazza.
- Nous y sommes, dit-il. Voici votre hôtel.
Sarah descendit du véhicule et défroissa sa robe.
- Espérons que ma chambre sera plus confortable, dit-elle en se dirigeant vers l’entrée de l’établissement.
Paolo se tourna vers Hervé qui déchargeait les valises.
- Dites-moi, elle est toujours comme ça ?
- Non, elle peut-être bien pire !
Paolo se mit à rire.
- Je vous crois !
- Mais elle sait aussi être parfaitement adorable, ajouta Hervé en posant les valises sur le sol.
Ils pénétrèrent dans le hall climatisé de l’hôtel. Des éclats de voix leur parvinrent de la réception. Ils virent Sarah s’en prendre avec au réceptionniste. Paolo intervint.
- Il y a quelque chose qui ne va pas ?
Sarah se tourna vers lui, visiblement agacée.
- Pourriez-vous, s’il vous plaît, expliquer à cet imbécile qu’il n’y a pas de Monsieur et Madame Blanzac.
- Ah, je vois, répondit Paolo. Ils vous ont attribué une chambre commune, c’est bien çà ?
Sarah battit des mains, l’air faussement enjoué.
- Bravo, bravo, monsieur le détective ! (Puis reprenant son sérieux). Arrangez-nous çà.
- Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle Deschamps, je vais régler ce léger malentendu.
Elle tourna les talons et alla s’asseoir non loin de là dans un fauteuil. Paolo s’entretint un instant avec le réceptionniste, visiblement gêné. Au bout d’un moment, ce dernier décrocha le téléphone et Paolo vint s’asseoir à son tour sur l’un des fauteuils où Hervé avait également prit place.
- Vous aurez vos chambres dans quelques minutes dit-il.
- Merci, répondit Hervé.
Sarah ne répondit rien, se contentant de jouer machinalement avec les boucles de ses longs cheveux blonds.
Une jeune fille s’approcha et déposa sur la petite table un plateau contenant trois tasses et une théière. Paolo la remercia puis servit le thé.
- C’est du thé froid, dit-il, une tradition dans ce pays. Servez-vous… (il regarda Sarah) c’est gratuit.
Elle lui décocha un regard meurtrier.
- Parlons plutôt de notre affaire, dit-elle.
Paolo leva les yeux et la dévisagea un instant. Pas de doute, elle semblait déterminée.
- Bien, dit-il. Allons-y.
Il sortit une petite feuille de papier pliée en quatre de la poche de sa chemise et la déplia sur la table. Et là, devant cette carte sommairement dessinée à la main, Paolo leur expliqua tout. Et le lendemain matin, alors que le soleil se levait timidement à l'horizon, le 4X4 blanc caca d'oie et ses trois passagers quittait la ville et s'enfonçait dans l'épaisse forêt à l’Est.


Dernière édition par le Dim 3 Sep 2006 - 14:47, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://www.facebook.com/home.php
Alan Bates
Démon aztèque à la mode
Démon aztèque à la mode
Alan Bates


Masculin
Nombre de messages : 411
Age : 52
Date d'inscription : 27/11/2005

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptyMar 29 Aoû 2006 - 17:03

Ils arrivèrent au village Pounou en milieu de matinée. En fait de village, il s'agissait essentiellement de cabanes (des "huttes", comme disait Sarah), une douzaine en tout mal réparties au milieu d'une clairière. Les villageois les accueillirent avec méfiance. Paolo discuta brièvement avec l'un d'eux dans un dialecte local et celui-ci leur indiqua une hutte que rien ne distinguait parmi les autres, si ce n'est quelque chose qui ressemblait à une flèche géante qui semblait jaillir du toit.
- Venez, suivez-moi, dit Paolo en désignant la cabane. Nous allons rencontrer N'Goumé.
Sarah fit la moue.
- J'espère vraiment que ça vaut le coup toute cette histoire. Cet endroit me donne la chair de poule. Et ces gens… Brrr !! Ils sont tellement… bizarres.
- Si je me souviens bien, commença Hervé, c'est toi qui…
- Tais-toi, Hervé. Si j'ai besoin de ton avis, je te le demanderai.
Hervé se tut, et le petit groupe s'avança vers la case de N'Goumé.

De petite taille et plutôt malingre, N'Goumé avait un visage avenant qui détonait d'avec la méfiance des autres autochtones. Il les accueillit dans sa case sommaire mais agréable où ils prirent place sur des chaises en bois installées autour d'une table. Malgré un fort accent, l'homme, âgé d'une soixantaine d'années, parlait couramment le français
- Soyez les bienvenus dans not’e village, commença N'Goumé. Je suis heu’eux que des jou’nalistes viennent de si loin et s'inté’essent à nous. Ah, la F’ance, Pa’is. Ce sont des mots magiques, ici. Mon ami Paolo m'a ent’etenu des motifs de vot’ visite. Ainsi donc, vous vous inté’essez aux enfants ?
- Tout à fait, Monsieur N'Goumé, dit Sarah. Nous avons entendu dire qu'il y aurait au sein de cette forêt des enfants qui vivraient en totale autonomie, loin de votre tribu. Le journal que je représente souhaiterait que nous puissions les rencontrer et nouer un contact avec eux pour connaître leur mode de vie.
- Vous savez, reprit N'Goumé, j'ai bien peu’ que vous ayez fait le voyage pour ’ien. Beaucoup de visiteu’, et de nomb’eux jou’nalistes, se sont déjà aventu’é dans cette fo’êt et à ma connaissance aucun n'a jamais noué contact, comme vous dites, avec ces enfants. Je c’ains même que ceux qui soutiennent les avoi’ ape’çus ne che’chent en vé’ité qu'à sauver la face.
- Pourtant, vous avez remis à Monsieur Cuentès une carte sur laquelle vous situez l'endroit où vivraient ces enfants. Près d'une source, d'après vos indications.
- Pas exactement l'end’oit où ils viv’aient, mais l'end’oit où ils ont été ape’çu. Les diffé’ents témoignages ont au moins ça en commun. Ils indiquent tous cette sou’ce, que nous connaissons bien.
- Et vous même ?
N'Goumé fit un geste de la main, l'invitant à continuer.
- Je veux dire, personne dans votre village ne les a aperçus ?
- Vous savez, Mademoiselle Deschamps, nos dieux sont des dieux jaloux et ici les gens sont un peu supe’stitieux. Des enfants qui vivent seuls en fo’êt, depuis p’ès de soixante ans, sans jamais g’andi’, ça eff’aient un peu.
- Vous voulez dire que ce sont toujours les mêmes enfants ?
- Je ne veux ’ien di’e du tout. Simplement, pe’sonne n'a jamais ’elaté la p’ésence d'adultes à leu’ côté. D'où cette... légende.
- Les légendes ont toujours un parfum de vérité, l'interrompit Hervé.
N'Goumé le fixa longuement.
- Monsieur Blanzac, si nous devions p’êter c’édit à toutes les légendes qui ci’culent dans cette cont’ée, je se’ai un homme ’iche.
- Qu'entendez-vous par là, le coupa Sarah, intéressée.
- Vous avez entendu pa’ler de la légende des enfants pe’dus et vous igno’ez celle des diamants ? Vous me su’p’enez Mademoiselle Deschamps.
Sarah sursauta sur sa chaise.
- Des diamants ? Dans cette forêt ?
- Ne vous emballez pas, il ne s'agit que d'une légende, une pa’mi les dizaines qui ci’culent pa’ ici.
- Mais encore, pouvez-vous nous en dire plus ?
N'Goumé sourit.
- Oh, il n'y a pas g’and chose à di’e, vous savez. Disons qu'à l'end’oit où se t’ouve la sou’ce, et donc les enfants, il existe’ait une quantité phénoménale de diamants. Tellement nomb’eux qu'ils n'y au’ait même pas besoin de c’euser pour les ’amasser. Vous imaginez ça, vous ?
- Et bien entendu…
- Bien entendu, pe’sonne n'a jamais ’ien découve’… ou alo’s il a ga’dé le sec’et pou’ lui, mais j'en doute.
- Pourquoi ? hasarda Hervé.
- Pou’quoi ? sourit N'Goumé. Pa’ce que les hommes ne savent pas ga’der un t’ésor, voilà pou’quoi. Su’ ce…
N'Goumé se leva lentement. Même debout, il n'était guère plus grand que les autres assis.
- Je suppose que Paolo vous a ’emis la ca’te ?
- Oui, nous l'avons, répondit Sarah.
- Bien, je vous ai fait p’épa’er un petit en-cas. La ’oute n'est pas longue jusqu'à la sou’ce, mais si vous veniez à vous pe’d’e, vous se’ez bien content de le t’ouver au fond de vot’ sac je pense.
- N' ayez crainte, nous ne nous perdrons pas, assura Sarah.
- Je l'espè’e, Mademoiselle Deschamps. Je l'espè’e.
Et dix minutes plus tard, boussole et carte en main, Sarah et Hervé s'enfonçaient dans la forêt. Les villageois les regardèrent partir un instant puis reprirent leurs activités dès que les deux français eurent disparus de leur vue. Une heure après, ils étaient perdus.

Hervé sortit la boussole de sa poche et la plaqua sur le Nord sommairement tracé sur le papier. Il pivota sur lui-même, s’efforçant de faire coïncider la flèche rouge à la sienne. Ensuite, il scruta l’horizon. Les hauts arbres étaient touffus à leurs extrémités et la végétation au sol était dense mais basse, à l’exception de grosses fougères. Cette configuration naturelle leur permettait de voir loin devant et leur avait permis de trouver assez facilement les deux premiers repères indiqués par N’Goumé. Elle leur avait aussi permis de quitter le chemin pour couper à travers les fougères à la vue de la troisième marque, et ainsi de se perdre. N’Goumé l’avait bien précisé : ne jamais quitter le chemin. Hervé se demandait s’il savait que Sarah n’en ferait qu’à sa tête. Oui, sûrement, et il les avait sciemment laissé partir s’égarer dans cette forêt. Soudain, il aperçut un reflet devant lui, à environ deux kilomètres vers le Sud-Est,
- Sarah ! Saaa-raaaaah !
Pas de réponse. Hervé pivota sur ses talons et la chercha des yeux. Il la devina à moins de 50 mètres de là, accroupie au sol.
- Sarah ? Tu as trouvé quelque chose ? dit-il en s'approchant.
Toujours pas de réponse. Sarah scrutait avec assiduité un point sur le sol. Concentrée, elle ne semblait pas l'entendre. Il fit encore quelque pas dans sa direction quand elle tourna la tête vers lui, ouvrant des yeux démesurément grands. Il pensa qu'elle était effrayée par ce qu'elle venait de découvrir, puis instantanément il comprit et détourna la tête,
- Je suis désolé, je croyais que...
- IMBECILE ! hurla-t-elle.
Il resta ainsi immobile, le rouge au joues. Derrière lui, il entendit un grand mouvement de vêtements puis des pas rapides sur le sol se dirigèrent vers lui. Il ferma les yeux et se crispa, anticipant la bourrade qu'elle ne manquerait pas de lui coller au passage. Mais rien ne vînt, si ce n'est un rapide souffle d'air empli de parfum.
- Imbécile et peureux, dit-elle en passant.
Hervé ouvrit les yeux.
- Je suis désolé... commença t-il.
Sarah souffla.
- N'en parlons plus. Je pensais simplement pouvoir pisser tranquille, mais on dirait que non.
- J'ai rien vu, tu sais. Mais je croyais que...
Elle leva la main, mettant un terme définitif à cette conversation.
- Tu as trouvé quelque chose au moins, pour m'appeler comme ça ?
Hervé sourit et sentit le feu de ses joues s'estomper peu à peu. Il tendit le doigt vers le Sud-Est, là où il avait aperçu un bref scintillement. Mais il baissa le bras très vite, dépité. Il ne voyait plus rien. Face à lui, une Sarah mi-fâchée, mi-exaspérée attendait l'éclair du génie, les deux mains sur les hanches.
- Alors monsieur le héros ? Qu'elle est cette merveille que vous souhaitiez me montrer ?
- Je... Je ne comprends pas. Il y avait comme une lumière par là-bas, je t'assure.
Sarah regarda dans la direction indiquée, mettant ses mains en pare-soleil, telle une squaw scrutant l'horizon.
- Une lumière, bien sûr. En pleine forêt équatoriale, en plein jour, toi, tu vois une lumière. Tu peux préciser peut-être ? Une torche ? Un lustre ? Ah ! Je sais ! Un phare (elle se tapa la paume de la main sur le front). Bon sang, mais c'est bien sûr, un phare, au cas où un paquebot viendrait à s'égarer, sait-on jamais, il pourrait venir s'écraser sur un arbre !
- Mais je t'assures. Attends.
Hervé repositionna la boussole sur la carte et se déplaça légèrement sur sa gauche.
- C'est parce que nous avons bougé. Oui, c'est certainement ça. Tu comprends, j'ai avancé vers toi tout à l'heure pour... en fin, bref. Et j'ai perdu mon repère. Ecoute, fais moi confiance, je te promets, tu ne le regretteras pas.
- Ais-je vraiment le choix ? répondit-elle dans un geste de dépit. Alors en route. Je ne voudrais pas passer la nuit ici.
Ils se remirent en route, Hervé en tête. Après environ un kilomètre parcouru, celui-ci stoppa net, Sarah manquant de se cogner à lui.
- Qu'est-ce qui se passe encore ? Ne me dis pas que nous sommes perdus parce que ça je le sais déjà.
- Regardes devant.
Sarah se mit à sa hauteur et reprit sa posture de squaw pour voir au loin. Devant elle, un léger scintillement apparaissait à travers le feuillage, dansant entre les feuilles. Hervé souriait, satisfait. Sarah le vit et esquissa à son tour un léger sourire.
- Mon brave ami, je crois que pour une fois tu as eu le nez fin. On dirait qu'effectivement notre destination serait en face de nous. S'agirait maintenant de ne pas nous perdre, si tu vois ce que je veux dire.
- Aucun risque. Il nous suffit de suivre la lumière, en espérant qu'aucun obstacle ne nous détourne de notre chemin. Un fois là-bas, si c'est bien l'endroit marqué "Source" sur le plan de N'Goumé, nous pourrons à nouveau nous orienter pour retourner au village.
- Bon, alors qu'est-ce qu'on attend pour repartir ? J'ai hâte de voir ce que cet endroit a de si particulier.
Et sans attendre, elle prit la tête de leur duo et partit en avant, le regard fixant le point dansant. Très vite, la végétation devint plus haute, les plantes basses semblant à cette endroit plus hautes sans être toutefois plus touffues. Il s'agissait de la même végétation mais ce qu'ils foulaient aux pieds l'instant d'avant leur caressait maintenant les bras puis bientôt les dépassa. Cette configuration leur indiqua la présence d'eau à proximité, sentiment confirmé par un clapotis qui se muait en léger brouhaha au fur et à mesure qu'ils progressaient. Ils ne perdaient cependant pas de vue l'éclat de lumière, celui-ci apparaissant et disparaissant au gré de leurs mouvements. C'est alors qu'un Splouch ! se fit entendre, suivit d'un juron de Sarah qui s'immobilisa. Hervé baissa le regard et vit qu'elle avait enfoncé son pied droit dans un mélange d'algues et d'eau, le tout dans une couleur verte qui tirait sur le caca d'oie, ce qui le fit sourire (la revanche du 4X4, pensa-t-il). Sarah retira aussitôt son pied, contemplant le mince filet d'eau qui partait vers l'Est, sans un bruit. Elle l'enjamba et écarta les immenses feuilles de fougères qui se dressaient devant elle.


Dernière édition par le Dim 3 Sep 2006 - 14:49, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://www.facebook.com/home.php
Alan Bates
Démon aztèque à la mode
Démon aztèque à la mode
Alan Bates


Masculin
Nombre de messages : 411
Age : 52
Date d'inscription : 27/11/2005

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptyMar 29 Aoû 2006 - 17:04

Ils débouchèrent alors sur une petite crique surplombée par une falaise d'une trentaine de mètres de haut d'où une cascade d'eau claire jaillissait et se jetait en contrebas. Hervé restât sans voix devant ce paysage dont l'aspect calme et reposant tranchait avec la forêt qu'ils venaient de traverser. Sarah, apparemment insensible à ces charmes, s'avança au bord de l'eau et scruta les alentours. La crique n'était pas très grande. A peine vingt-cinq mètres séparaient le bord de l'eau de l'aplomb de la falaise. Sur la paroi de celle-ci, de petits éclats miroitaient, jouant à la fois avec le bleu de l'eau et les reflets du soleil.
- On dirait des diamants, murmura Sarah.
Hervé s'approcha.
- Si tu veux mon avis, si c'était vraiment des diamants, N'Goumé aurait certainement mis de côté ces superstitions et aurait déjà exploité le site. Ce qui, avouons-le, serait dommage.
Sarah demeura silencieuse, les yeux fixés sur les éclats. Il y en avait des centaines ! Des milliers peut-être !
- Mais si ce sont vraiment des diamants ? Tu te rends compte du scoop ? Une carrière de diamants découverte en plein coeur du Gabon.
- Si tu divulgues cela, d'ici une semaine ce lieu sera envahi de promoteurs peu scrupuleux. Dans un mois, ce seront les bulldozers, et dans un an il n'y aura même plus de forêt.
- Tu dramatises toujours tout.
- Non, je suis simplement réaliste. Et puis nous ne sommes pas venus pour ça, rappelles-toi.
- Ah oui ? Parce que tu as autre chose à ramener peut-être ? Tu as vu un seul gosse, toi, dans cette foutue forêt ?
Hervé soupira.
- Et qui te dit que ce sont de vrais diamants ? Je crois que N'Goumé t'a plutôt bien cerné et t'a raconté cette histoire pour te berner. A mon avis, il connaît parfaitement cet endroit. Si ça se trouve, même cette histoire de gosses n'ai que pure invention (Hervé sourit). Ma pauvre amie, je crois que nous sommes tombé dans un piège à journalistes.
Sarah le dévisagea avec une fausse tendresse.
- Que tu peux être naïf mon pauvre Hervé. Comment peux-tu imaginer un instant que ces sauvages aient pu manigancer quoi que ce soit ? Allons, tu les as vu ce matin ? Juste bon à piler du maïs et se promener à moitié à poil dans leur clairière. Je t'assure, nous tenons un scoop.
- Reste à prouver qu'il s'agit bien de ce que tu avances.
- T'inquiète pas, va. Il suffit d'aller voir si on peut en extraire un morceau, et nous prendrons aussi quelques clichés.
- Tu veux qu'on nage jusqu'à la paroi ?
- Non, je veux que "tu" nages jusqu'à la paroi.
- Pardon ? Il n'est pas question que j'aille là-bas. On ne sait même pas ce qu'il y a au fond de cette eau. Pourquoi tu n'irais pas toi-même, puisque tu es tellement persuadée de détenir un scoop ?
- J'ai pas de maillot.
S'approchant de lui, elle passa un bras autour de sa taille et de l'autre main défit deux boutons de son chemisier.
- Et puis tu sais que je saurais te remercier, non ? Ne l'ai-je pas déjà fait par le passé ?
Hervé rougit. Plus grand qu'elle, ses yeux glissaient malgré lui vers son décolleté où il pouvait apercevoir la dentelle de son soutien-gorge et la naissance de ses seins. Approchant sa bouche de son oreille, Sarah lui murmura un souvenir tout en pressant le bras autour de sa taille. Hervé déglutit.
- Bon, d'a... d'accord, bredouilla-t-il.
Lentement, Sarah se dégagea.
- Très bien, ne perdons pas de temps, dit-elle d'une voix douce. Tu nages, je fais les photos.
- Je croyais que c'était moi le photographe ?
- Dis donc, je sais me servir d'un appareil photo tu sais. Allez, zou !
Hervé s'éloigna un peu et retira ses chaussures, chaussettes et chemise. Seulement vêtu de son pantalon, il se dirigea vers l'eau et commença à avancer. Contrairement à ce qu'il pensait, l'eau était plutôt bonne et il s'y plongea complètement, crawlant lentement jusqu'à la paroi.


Dernière édition par le Dim 3 Sep 2006 - 14:49, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://www.facebook.com/home.php
Alan Bates
Démon aztèque à la mode
Démon aztèque à la mode
Alan Bates


Masculin
Nombre de messages : 411
Age : 52
Date d'inscription : 27/11/2005

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptyMar 29 Aoû 2006 - 17:05

Restée seule sur la berge, Sarah prit son sac et en sortit l'appareil photographique dont elle retira le cache. Après avoir vérifié la présence d'une pellicule, elle le passa en bandoulière et pointa le viseur vers la paroi. Malgré un zoom puissant et une mise au point nette, elle ne distinguait que des éclats brillants et humides. Guère mieux qu'une vision à l'œil nu, et de toutes façons bien insuffisant pour juger de la qualité de ces pierres. Elle pris néanmoins cinq clichés différents en gros plan, puis modifia la profondeur du champ pour prendre des vues plus larges de la crique : la cascade, la berge et le début de l'eau, la végétation alentours, notamment ces énormes fougères. C'est à ce moment là qu'elle l'aperçut. A gauche de la crique, les fougères étaient plus flou, semblant être vues à travers la chaleur d'un feu inexistant. Et, à travers ce voile, un enfant la regardait. Debout devant les fougères, les pieds dans 20 centimètres d'eau, il était nu et noir (évidemment noir, idiote. On est au fin fond de l'Afrique). Sarah se tourna vers L'endroit d'où était parti Hervé, pensant l'appeler, mais celui-ci nageait et ne l'aurait pas entendu. Elle se retourna vers l'enfant qui n'avait pas bougé, toujours flou à travers cet inexplicable voile. D'instinct, elle leva l'appareil photo à hauteur de visée et pris trois clichés, rapidement. Alors qu'elle s'apprêtait à en prendre un quatrième, elle s'aperçut que de chaque côté de l'enfant était apparut un autre enfant. Une petite fille nue à sa droite et un second garçon semblable au premier. Sarah s'approcha alors lentement d'eux, ne s'apercevant pas qu'Hervé avait maintenant atteint la paroi. Celui-ci s'était brièvement retourné pour voir la jeune femme se diriger vers la droite de la crique, l'appareil phot en bandoulière. De sa position, il ne vit aucun enfant, ce qui lui sauva probablement la vie. Sarah stoppa au bord de l'eau. Là, à moins de cinq mètres des enfants, elle sentit que quelque chose clochait. Leur regard vide, leur peau noir suintante, leur silence. Elle ouvrit la bouche pour leur parler mais aucun son ne sortit de sa gorge. Elle venait d'apercevoir la narine gauche du premier garçon bouger, gonfler, puis un ver blanc court et épais en sortit, rampant lentement vers sa joue, qu'il n'eut pas le temps d'atteindre. Le gamin, d'un rapide coup de langue, le ramena vers sa bouche. Sarah eut à peine le temps de distinguer ses dents cassés et jaunies avant que l'enfant ne croque l'animal. Pendant un dixième de seconde, elle regarda le filet de bave blanche couler sur ses lèvres. Puis elle hurla tandis que les trois gosses se projetaient sur elle à une vitesse incroyable. Figée, elle sentit ses deux jambes saisies par les mains des garçons pendant que la fillette attrapait ses cheveux, lui cognant la tête à plusieurs reprises sur le sol. Son cri s'étrangla dans sa gorge et elle n'eut que le temps de penser qu'une si petite fille ne pouvait pas avoir une telle force avant de perdre à demi connaissance. Elle sentit son corps traîner sur le sol, l'humidité de l'eau s'insinuant dans ses vêtements, puis plus rien, le silence et le noir.
Hervé, pétrifié par ce cri, s'était retourné lorsque Sarah perdit l'équilibre et s'affala sur le sol de la crique. N'en croyant pas ses yeux, il distinguait pourtant bien d'autres personnes autour de la journaliste. Aussi absurde que cela puisse paraître, il s'agissait vraisemblablement d'enfants, deux, peut-être trois. Il cria son nom et , sans attendre de réponse, nagea rapidement vers la berge. Dès qu'il eût pied, il se redressa et courut vers l'endroit où il avait aperçut Sarah pour la dernière fois. Abasourdi, il ne pu que constater la disparition de toute agitation.
- Sarah ! SA-RAH !! cria-t-il.
Pas de réponse. S'approchant de l'endroit où il avait aperçu la jeune femme au sol, il remarqua instamment les traînées rouges. Du sang, à ne pas en douter. Calmement, presque mécaniquement, il recula jusqu'à l'endroit où il avait déposé ses affaires. Il ramassa sa chemise, enfila ses baskets et pris le sac. Puis, tournant le regard, il fixa la falaise sur sa droite. Pas un scintillement ne venait l'éclairer. C'est à ce moment là qu'il hurla et disparut dans les bois en courant.

Au village Pounou, l'après-midi tirait sur sa fin. Assis sur un banc devant sa case, N'Goumé regardait Paolo qui devisait avec un jeune garçon. Puis l'homme s'approcha et vint s'asseoir à ses côtés.
- De quoi parliez-vous avec Myene ? demanda N’Goumé.
Toute trace d’accent avait disparu de sa voix.
- Il voulait savoir si la méchante dame blonde allait revenir.
- Brave garçon.
Myene était reparti vers un groupe de quatre autres garçons de son âge (mais quel âge pouvaient-ils avoir ? Paolo avoua l’ignorer). Il devait les rassurer, leur dire que non, elle ne reviendrait pas au village. Paolo reprit :
- Comment sait-il ?
N’Goumé sourit.
- Et vous, comment avez-vous su ?
- J’avoue. Je ne me l’explique pas. Dès que je l’ai vue à l’aéroport, j’ai su qu’elle ferait l’affaire.
- Elle était pire que ces vautours qui viennent pour les diamants. Les enfants perdus ont du le sentir tout de suite, sinon ils ne seraient pas venus.
- Et le photographe ?
N’Goumé tourna la tête.
- Je pense qu’il va s’en sortir. Trois de mes hommes sont déjà en forêt. Il a un cœur bon, et ça aussi les enfants le sentent.
Paolo hésita, puis :
- Vous… Vous ne m’avez jamais vraiment dit qui ils étaient exactement.
- Des N’Zabis.
- Des N’Zabis ?
- Une tribu retirée au Sud du pays. A une époque pas si lointaine, lorsque les N’Zabis, les Pounous et le Fangs se partageaient le territoire gabonais, les guerres ethniques étaient courantes. Puis peu à peu, la paix s’est installée. Les N’Zabis se sont établis plus au Sud et nous sommes restés vers le Nord. Quant au Fangs, ils ont peu à peu disparu. Et puis un jour…
N’Goumé souffla puis reprit :
- Et puis un jour, alors qu’ils partaient relever des pièges en forêt, mon père et mon oncle ont découvert au fond d’une fosse les corps de trois enfants. Des enfants N’Zabis. Comment et pourquoi étaient-ils si loin de leur tribu ? Qui avait creusé cette fosse ? (N’Goumé fit un geste las). Personne ne l’a su. Une chose qui était certaine cependant, c’est qu’il fallait faire quelque chose afin de ne pas réveiller une haine raciale trop chèrement acquise.
- Vous vous êtes débarrassés des corps ?
- Nous aurions du le faire. Oh oui, nous aurions du. Mais en ce temps là (je vous parle d’il y a soixante ans de cela), nous avions encore un sorcier au village. Et cet homme tenait tous les habitants sous sa magie superstitieuse. Il a réussi à persuader les sages de procéder à un rituel de résurrection sur les enfants N’Zabis, puis de les renvoyer chez eux. Et c’est ce qu’ils ont fait.
- Et ça n’a pas marché.
- Détrompez-vous, Paolo, ça a fonctionné. Les enfants sont revenus à la vie. Mais ils étaient… différents. La nuit même, alors que nous devions les ramener le lendemain vers leur village, nous avons été réveillés par des cris horribles.
- C’était le sorcier, n’est ce pas ?
- Oui. Les enfants ont pénétré dans sa case et l’ont…dévoré. C’était atroce. Juchés sur lui, nus comme des vers, ils se repaissaient de son corps comme d’un somptueux repas A vrai dire, c’est là que nous avons vraiment pris conscience de ce que nous refusions d’accepter. Ces trois gamins innocents étaient devenus des zombies.
- Qu’avez-vous fait ensuite ?
- Que pouvions-nous faire ? Ce fut l’hystérie collective, le lynchage organisé. La peur et l’effet de groupe attisent haine et violence. Les habitants ont voulu brûler ces diables qui menaçaient de les détruire eux et le village. Les trois enfants se sont enfuis dans la forêt, poursuivis par une horde hystérique et incontrôlable. Et arrivé à la source, ils ont disparus.
- Vous voulez dire dans l’eau ?
- Non, je veux dire, qu’ils ont vraiment disparus. Les anciens racontaient qu’ils étaient passés à travers un voile transparent dressé près des fougères, au bord de l’eau.
- Mais ils sont revenus.
- Oui, un an après, jour pour jour. Ils se tenaient là, tous les trois, à l’orée de la forêt. La petite fille a désigné une de mes tantes, la sœur de mon père.
- Pourquoi elle ?
- Nous ne le savions pas à ce moment là, mais eux savaient qu’elle était particulièrement mauvaise en son cœur. C’est ce qui nous a sauvés. Depuis lors, nous nous efforçons de cultiver la gentillesse et la douceur, loin des soucis de ce monde, afin que les Pounous ne soient plus des proies pour eux. Ça a été long, mais ça a marché. Une année, un homme de Grande-Bretagne est arrivé au village, avec un guide, un peu comme vous. Il était fier et arrogant et parlait de diamants et autres trésors près d’une source dans la forêt. Puis il est parti avec une petite équipe de trois autres hommes. Nous ne les avons jamais revus. Mais cette année là les enfants ne sont pas venus au village. Ne me demandez pas comment, mais parce que nous étions devenus des hommes bons, ils faisaient venir d’ailleurs la nourriture dont ils avaient besoin.
- Et depuis vous vivez en paix.
- En quelque sorte, même s’il y a eu quelques accidents nécessaires.
- Nécessaires ?
- Vous savez, en soixante ans, les légendes ont tendance à s’éteindre, alors certains oublient, jusqu’à que la réalité s’affirme à tous.
- Je comprends.
Paolo réfléchit un instant.
- Bruce Boxtleiner !
- Pardon ?
- Rien, rien. Je viens de me souvenir, c'est tout. Vous me donnerez des nouvelles du photographe ?
- Promis, vous en aurez très bientôt.
- Merci. Au revoir, N’Goumé.
- Au revoir, Paolo.

Paolo s’éloigna, faisant un petit signe de la main aux enfants. N’Goumé le regarda partir vers le soleil couchant qui disparaissait derrière les grands arbres.

FIN


Dernière édition par le Dim 3 Sep 2006 - 14:50, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://www.facebook.com/home.php
Mordoral
Goule affamée
Goule affamée
Mordoral


Masculin
Nombre de messages : 69
Age : 48
Date Naissance : 02/07/1975
Date d'inscription : 14/11/2005

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptyVen 1 Sep 2006 - 8:18

J'adore, j'adore, j'adore Smile... bon, le gabon s'est un peu transformé en mexique au plein milieu mais une superbe histoire...
Revenir en haut Aller en bas
Alan Bates
Démon aztèque à la mode
Démon aztèque à la mode
Alan Bates


Masculin
Nombre de messages : 411
Age : 52
Date d'inscription : 27/11/2005

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptyDim 3 Sep 2006 - 14:54

Merci Mordoral, j'ai corrigé cette "bourde". Pour l'anecdote, cette histoire se déroulait entièrement au Mexique dans le premier jet, mais je n'arrêtai pas de visualiser les enfants noirs. Impossible de me les imaginer autrement. Des enfants noirs, au Mexique, avouons que ça faisait tâche dans le décor. Alors j'ai transposé l'histoire au dernier moment, mais j'ai conservé le guide mexicain, il me plaisait bien.
Merci pour ton gentil commentaire.

feelgood


Dernière édition par Alan Bates le Mer 2 Déc 2009 - 14:48, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://www.facebook.com/home.php
thomas desmond
Admin-boss-king-papa
thomas desmond


Masculin
Nombre de messages : 6370
Age : 43
Date Naissance : 9/02/1981
Date d'inscription : 29/06/2004

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptySam 9 Sep 2006 - 17:55

Où est le PDF ?
Revenir en haut Aller en bas
http://tdesmond.free.fr/nouvelles
thomas desmond
Admin-boss-king-papa
thomas desmond


Masculin
Nombre de messages : 6370
Age : 43
Date Naissance : 9/02/1981
Date d'inscription : 29/06/2004

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptyMer 13 Sep 2006 - 20:53

Une bonne histoire, vraiment bien écrite, rien à redire, c'est fluide et ça coule tout seul... Voilà un écrivain !
Persos bien travaillés, histoire recherchée... bravo.
Manquerait plus qu'un traitement plus approfondi pour en faire un petit roman. Seuls bémols : la femme meurt trop vite, le suspense n'a pas le temps de s'installer... Et le N'goumé là, il parle vraiment trop bien pour un gabonais perdu dans la jungle non ? Et vas-y qu'j't'emploie des mots de Questions pour un Champion etc...
Revenir en haut Aller en bas
http://tdesmond.free.fr/nouvelles
paladin
Papi gâteau nympho
paladin


Masculin
Nombre de messages : 5043
Age : 65
Date Naissance : 20/06/58
Date d'inscription : 10/09/2006

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptySam 16 Sep 2006 - 15:57

Oui, bonne histoire, simplement je trouve les personnages un peu caricaturaux, trop marqué, le gentil et la méchante...J'aime bien cette image des enfants noirs...
A propos de leur façon de parler, ce sont les antillais qui ne prononcent pas les "R". Les africains ont plutôt tendance à les rouler..
Revenir en haut Aller en bas
http://paladin95.canalblog.com/
Smartizz
Sangsue mort-vivante
Sangsue mort-vivante
Smartizz


Féminin
Nombre de messages : 23
Age : 32
Date Naissance : 7 janvier 1992
Date d'inscription : 12/09/2006

Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Bienvenue au village Pounou   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. EmptySam 16 Sep 2006 - 18:40

J'aime bien l'histoire, c'est fluide et il y a un bon suspens, mais les personnages sont un peu clichés, la femme est trop égoïste et insolente, tu en as beaucoup fait sur elle je trouve...
Mais quand même, j'aime beaucoup, c'est marrant et on s'ennuie pas Smile!!!
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty
MessageSujet: Re: Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.   Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Concours Zombies - Bienvenue au village Pounou.
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Concours Zombies - Trou noir
» RESULTATS DU CONCOURS N°1 - ZOMBIES
» Concours Zombies - Une nouvelle demeure
» CONCOURS DE NOUVELLES N°1 : ZOMBIES !
» Concours Zombies - La faim

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LE MANOIR DU FANTASTIQUE :: CONCOURS DE NOUVELLES :: Concours 1 : Zombies-
Sauter vers: