Dans le Miroir

Certains de vous l'ont déjà lu, mais comme tous les membres (surtout les nouveaux ou ceux de passage) ne passent pas forcément dans la section "concours", je me décide à mettre ce court texte ici, à la vue de tous
Et puis, la date limite d'envoi des textes pour le concours Lisière vient de passer, alors j'en profite.
Bonne lecture à vous
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Dans le Miroir


Comme tous les matins, George se tient devant son miroir. Les deux mains de part et d'autre du lavabo, les yeux rivés au reflet que lui renvoie son double sur la surface de verre polie. Puis, toujours en s'inspectant du regard, il commence à se raser.
Dans ces yeux, il se voit lui-même, mais aussi quelque chose qui n'est pas lui. Il voit au-delà de lui-même, il voit sa descendance, les générations futures et l'humanité toute entière. Il voit les Hommes, il voit les gigantesques vaisseaux de croisière et les colonies là-haut, là-bas en dehors. Il voit les avancées technologiques, il voit les explorations inter-systèmes, dans cette immensité galactique qui n'a, parait-il, pas de fin. Il voit nombre de croisades sanglantes et de glorieuses épopées. Il voit également les conflits passés et les prodiges à venir. Les miracles d'autrefois, ainsi que les guerres du futur. Il voit de la bonté dans l'être humain et de la beauté dans ce qu'il peut accomplir, mais il voit aussi la cupidité, l'ambition dévorante et la soif de pouvoir, de domination qui l'anime. Il voit ce qui a été fait de bien et ce qu'il pourra advenir de pire – bien que ça en prenne déjà le chemin, se dit-il en se passant la lame sous le menton.
Il voit l'avenir de la race humaine : des hommes-droïdes, des bio-humains, pas dégradables pour un sou, plus nuisibles pour leur environnement que le préfixe « bio » ne le laisse supposer. Des hommes mi-machines mi-organiques, dont l'intelligence artificielle est générée par un super-ordinateur rappelant la conscience collective des insectes. Des robots à peau humaine, avec de la chair, des muscles, des nerfs et des ganglions, mais qui n'ont aucune faculté intellectuelle propre, aucune conscience personnelle, aucun instinct, si ce n'est celui d'aller se « recharger » en électricité et en fluides divers toutes les 72 heures, à la borne de ravitaillement la plus proche. Une mécanique bien huilée, comme une bonne vieille voiture.
Il voit aussi les instituts d'enseignement, de justice ou d'hygiène publique, pas plus que des boites à sardine géantes où tous les services sont distribués par des machines impersonnelles, s'exprimant d'une voix monocorde. Un brouhaha métallique délivré par des professeurs, des assistants sociaux ou des conseillers de synthèse, certains en hologramme, d'autres ne devant leur réalité physique qu'à un amas de puces, de circuits et de puissants micro-processeurs. La connaissance ou la santé véhiculée par ordinateur : voilà le futur, voilà les bonnes choses de ce monde, qui avance, qui avance toujours vers son propre aboutissement.
Ou sa destruction prochaine.
Il voit ce qui est et entrevoit ce qui pourrait être, dans les limites de ses facultés de raisonnement, des limites de son imagination. Il ne sait pas où elles commencent, ni où elles s'arrêtent. Il ne sait pas grand chose de lui-même, d'ailleurs. Il ne sait pas trop d'où il vient et vers où il chemine, mais il sait qu'il n'est pas le seul dans ce cas-là... un jour, il prendra peut-être le temps d'en discuter avec un de ses voisins de pallier, dans cette immense cage d'acier robotisée qu'on appelle « groupement de logements de fonction », mais qui ressemble étrangement à une prison.
Il lève les yeux : juste au-dessus du miroir de la salle de bain trône une horloge digitale. Il voit qu'il est 8h57 du matin, bientôt l'heure.

Une voix bruyante s'échappant du speaker mural résonne dans l'appartement. Elle annonce, à travers les cloisons et dans le couloir :
« La MIQ (Minute Introspective Quotidienne) vient de prendre fin, tous les employés sont priés de se rendre à leurs postes de travail. Je répète, fin de la MIQ, les employés doivent rejoindre leurs postes de travail ! »
Il termine son rasage et plante une dernière fois son regard dans la glace en face de lui. Tout semble en ordre. Puis, le modèle George K-157 débranche l'alimentation du petit appareil, fixée à la base de sa nuque. D'un geste vif de la main, il se coiffe et sort de la pièce, prend la porte de sortie en fermant la serrure à double-tour. Dans le couloir, il croise Alan PR-36 et comme tous les matins, se rend avec lui à l'usine, comme les neuf-cent millions d'hommes-droïdes peuplant la capitale mondiale de la Terre.

C'était ce texte qui m'avait inspiré pour Tranche D'avenir

Quand on voit ce que ça a donné au final... c'est bien différent mais bon. Marrant de voir comment, en lisant les nouvelles des autres, l'inspiration peut arriver sans prévenir.

Voila qui donne encore plus envie de faire cet "effort" de lecture !

Heureux que mon petit texte ait pu t'inspirer pour ta sympathique histoire, Max
C'est aussi ça que j'aime dans le concept des ateliers ou des concours (meme si dans ce cas precis, ce n'est pas tout à fait pareil) : voir comment les gens, en partant d'un thème commun ou d'un point de départ donné, peuvent arriver à des resultats complètement différents.

J'ai fait ma petite critique sur le post du concours Lisière.
Si on insiste, je la mettrai ici aussi.
Puisqu'on a insisté je la pose (à remarquer que j'édite, c'est-y pas bien ça)
Un texte presque philosophique mais qui n'est pas à proprement parler une nouvelle non plus. On ne sait pas trop ce qui est. On a aussi une impression de manque. L'écriture est jolie et les fautes ne sont pas nombreuses.

Alors, permets-moi de gentiment insister, Dame Catherine

Copie de mon commentaire dans le thread du concours.

Des idées, mais un peu confus. Une vision du futur pas très originale et sans surprise.
La chute du texte n'est pas très claire: un coup les hommes-droïdes sont l'avenir ("Il voit l'avenir de la race humaine : des hommes-droïdes"), et à la fin une réalité ("comme les neuf-cent millions d'hommes-droïdes peuplant la capitale mondiale de la Terre").
De la même façon, tu écris qu'ils ne pensent pas par eux-mêmes, mais à la fin il s'agissait d'une minute de réflexion personnelle.
C'est un texte valable, mais qui, pour moi, ne va pas plus loin qu'une sorte de billet d'humeur kafkaïenne/orwellienne.

Les deux mains de parts et autres
=> de part et d'autre

Merci à vous deux.
A noter qu'entretemps, j'ai corrigé la faute que tu avais relevé, TiCi

TAK a écrit:

Certains de vous l'ont déjà lu, mais comme tous
les membres (surtout les nouveaux ou ceux de passage) ne passent pas
forcément dans la section "concours", je me décide à mettre ce court
texte ici, à la vue de tous

Héhé... mais comme les "nouveaux" ne lachent quasiment jamais de commentaires sur les textes des autres... ^^

faut leur laisser le temps de s'installer, de surmonter une timidité normale et puis certains s'y mettent, tu l'as fait, je l'ai fait, nous ne sommes pas des exceptions.

Moi, aussi, j'ai émis mon avis de lectrice.


C'est vrai que je ne participe pas aux concours, mais vu mon état de santé, et même à l'époque où j'étais dans le forum en 2005, je ne pouvais suivre la cadence des concours. Thomas ne me la jamais reproché, je pense qu'il avait bien compris la situation. Comme rien n'a changé du côté de ma santé, je continuerai à participer comme en tant que lectrice, auteure,
et autres sujets.

Neko Chris a écrit:

je ne pouvais suivre la cadence des concours.

Voila qui apporte un peu d'eau à mon moulin

Pourquoi tu te posais la question ?

Neko Chris a écrit:

Moi, aussi, j'ai émis mon avis de lectrice.

Et sur la présente histoire...? (je dis ça à tout hasard lol).

Citation :

Héhé... mais comme les "nouveaux" ne lachent quasiment jamais de commentaires sur les textes des autres... ^^

faut leur laisser le temps de s'installer, de
surmonter une timidité normale et puis certains s'y mettent, tu l'as
fait, je l'ai fait, nous ne sommes pas des exceptions.

Citation :

Et sur la présente histoire...? (je dis ça à tout hasard lol).

Non, pas encore, je répondais à ces messages, mais aucun soucis je poserai mon regard dessus.

J'ai bien aimé ton texte et même si la vision du futur n'est pas très orignial, ça reste tout de même agréable à lire, tu as un bon style. Arpès c'est vrai qu'il y a quelques confsions, notemment la fin. Mais en général j'ai un avis plutôt positif de ta nouvelle