"Entièrement plongée dans l’obscurité, la haute tour dominait de sa silhouette corrompue
tout le quartier, construction de verre et d'acier dans la nuit pareille à du basalte noir, tel
l’ébène maudit du Styx."
=> un poil lourd à la lecture. En plus parler d'ébène pour le Styx me semble maladroit.
"passaient par là la désignaient"
=> lalalalala... Ca doit être possible d'éviter ça
"Cependant, les trois visiteurs nocturnes n’avaient que faire de la superstition et s’étaient introduit dans celle-ci"
=> que désigne "celle-ci" ? La superstition ?
"Aux dernières nouvelles, nous nous trouvons au vingtcinquième et on doit se rendre"
=> "nous nous trouvons" me semble être un langage un petit peu trop recherché en l'occurrence.
"celui-ci juste pour le fun apparemment"
=> pas compris.
"C’est en tout cas de cette façon que Henry Prescott, le gardien de l’immeuble, s'imaginait
les choses."
=> "de cette façon" est pas top. Tu peux dire un truc comme : En tout cas c'est ainsi que...
"étaient trois jeunes étudiants fréquentant le même lycée."
=> peut-on parler d'étudiants pour des lycéens ?
"La tour culminait à un soixantaine d'étages"
"mais il y avait dans ses proportions
et ses dimensions quelque chose d’homérique, de terrible et grossier à la fois."
=> il doit y avoir des adjectifs plus appropriés que "homérique".
"une ombre en surimpression sur l’ombre qui semble tellement profonde que même la nuit se fait jour dans son giron."
=> elle m'interpelle cette phrase. Je ne sais pas si l'antithèse "la nuit se fait jour" est géniale ou maladroite. Et pas certain que "giron" soit bien à sa place ici.
"dans des lieux à ce point infréquentables que même la pire bête fourchue ne voudrait y traîner ses sabots…"
=> on peut utiliser "à ce point" de cette manière ? Un simple et banal "tellement" ferait l'affaire par exemple.
"Tout était nickel, bien propre et rangé. Cela contrastait d’autant plus avec la sauvagerie
s’y étant abattue quelques années auparavant."
=> je mettrais "qui s'y était abattue".
"- Et pourtant nous marchons sur ses pas. Je ne sais pas lequel de nous quatre est le plus
fêlé."
=> joli !
"Des incantations obscures peintes sur les murs de la salle avec le sang (épais, cailleux)
des propres victimes."
=> j'enlèverais les parenthèses et je mettrais un "et" au milieu.
"Pourtant, les témoignages des « collègues » creusaient plus le doute encore."
=> creusaient encore plus le doute, c'est mieux.
"Selon certains des témoins,"
=> "des" en trop.
"« il criait que le Salazar était un arbre prospérant sur les avant-postes de l’Enfer, que sa nature même était vouée au Mal et que la seule façon d’empêcher son règne était d’abattre tous les païens qui y avaient élu domicile, puis de le brûler jusqu’à ses fondations… » "
=> joli, mais "il criait" ne devrait pas être dans les guillemets.
"Dave s’écroula contre un mur et s’essuya le front du revers de la manche ; la respiration aussi lourde qu’un taureau asthmatique."
=> tu utilises le point virgule comme une simple virgule ici.
"Et ils étaient Ariane."
=> inutile.
"Écoutes Will, je conçois aisément que notre inquiétude te fasse pisser de rire, mais si
nous ne sommes vraiment pas seuls, il faut que nous le sachions. Et vite."
=> trop recherché, surtout dans le contexte.
"Gloire aux dormeurs et aux ignorants !"
=> mouais, gloire ?
"Nous sommes dans la tour Salazar, cet édifice érigé sur les cendres des anciens temples
du vice, proliférant comme une tumeur maligne sur les vestiges de la moralité, bête fauve
de malveillance et de décadence, concentré de Mal à l’état pur, tel un ambassadeur de la
destruction au pays des innocents…
Un animal mutant et hideux, qui se terre dans la nuit en attendant une nouvelle proie à
déchiqueter entre ses griffes putrides, pour le simple plaisir de se délecter d’une nouvelle
agonie.
Salazar, comme un reptile sifflant qui rampe sur le ventre du monde, le pervertissant par
le simple regard et sans cesse en quête de nouvelles victimes à crucifier sur les ruines
fumantes de la foi et de la vertu..."
=> plutôt joli mais un peu redondant à force.
"Si les puissants néons du parking n’auraient été allumés"
=> berk !
"et fuyez aussi vite que la peste"
"ou une autre type de folie"
"sain d'esprit et un animal? Tout cela"
"Un froid caverneux leur arrachèrent des frissons"
=> arracha
"que l'étreinte d'une réelle angoisse vinrent les
pétrifier."
=> vint
"une désagréable odeur de charnier virent flotter jusqu'à leurs narines."
"Tout autour d'eux n'était qu'abjection"
=> Autour d'eux, tout n'était qu'abjection
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J'ai bien aimé cette nouvelle, globalement.
Tu crées une atmosphère efficace, pleine de noirceur. La procession des 3 gamins est bien rendue, les relations entre eux sont développées de manière crédible ; chacun a une personnalité propre et palpable.
Le 4 ème personnage, le gardien, est effacé et n'apparait pas souvent, mais tu es quand même parvenu à en brosser un portrait acceptable.
Le 5 ème "personnage", c'est le Salazar Building ; à l'aide de description fournies, imagées, métaphoriques et fortes, tu en fait la porte des enfers. Ce lieu est très oppressant et maléfique, c'est bien rendu (en particulier l'intérieur du building).
Par contre, un truc qui m'a gêné à force, c'est que régulièrement, selon certaines intervalles régulières et un peu comme un cycle, tu ponds un petit paragraphe presque poétique pour décrire l'immeuble. C'est un peu redondant au bout d'un moment, et cela me fait l'effet d'une suite d'images, d'expressions et d'adjectifs plus ou moins heureux. Comment dire... c'est un peu "artificiel".
Néanmoins, au niveau du style, c'est propre globalement, malgré quelques maladresses et erreurs d'inattentions ; il y a même de beaux passages ou l'écriture est franchement bien maîtrisée.
L'histoire en elle même aurait pu être un peu plus originale, avec une once d'imagination supplémentaire ; mais on la suit avec plaisir, avide de connaitre la fin.
Voila donc une bonne nouvelle, TAK