La main

Bonjour tout le monde,

Voilà une des nouvelles que j'ai écrite récemment. Peut être un peu trop sentimentale, mais bon... Je l'ai écrite pour un petit recueil de nouvelles que je me suis amusé à faire et qui s'appel "France Noire". J'espère qu'elle vous plaira. N'hésitez pas à me faire part de vos impressions :

"C’était devenu notre rituel.
Tous les soirs que dieu faisait, elle s’allongeait sur mon torse nu, collé à mon côté, sa main droite sur ma bouche. Ce que j'appréciais plus que tout était sa main. La peau tendre de sa paume sur mes lèvres était une sensation indescriptible. De temps en temps j’en embrassais l’intérieur.

Il arrivait souvent qu’elle s’endorme dans cette position. De mes doigts je caressais son corps, si beau, et avec l’aide de la faible lueur de la lune, contemplais son visage si fin.

Pour sur que je l’aimais. Jamais autre femme ne m’avait fait me sentir comme cela. J’étais stupidement jaloux de ses histoires passées et mourrais d’ennui dès qu’elle me quittait. J’avais parfois même tant honte de ce que je ressentais que j’en pleurais la nuit, mes larmes s’écrasant sur sa main légèrement dorée. Elle ne se réveillait jamais et c’était peut être bien mieux ainsi. Je n’aurais pas su lui expliquer ce qu’il m’arrivait.

Même les jours de dispute, nous ne pouvions trouver le sommeil sans nous mettre dans cette position rituelle. Toujours sa main sur ma bouche. Comme pour retenir des mots qu’elle ne voulait plus entendre.

Maintenant nous sommes âgés. Nous sommes aussi, depuis de nombreuses semaines, tous les deux très malade. Il y a quelques jours, le médecin m’a brutalement, annoncé sa mort prochaine. J’en ai pris un malaise. Et faible qu’elle était, ce fut elle qui me soutenu.

Je ne veux pas qu’elle parte sans moi. Comment vivrais-je sans la femme que j’aime ?

Ce soir, elle était beaucoup trop faible pour rejoindre notre lit. Je l’ai aidé à mon tour autant que j’ai pu et nous nous sommes couché. Dans un effort, qui m’a semblé surhumain, elle s’est glissée contre moi, sa main sur ma bouche.

Je suis resté éveillé plus longtemps que d’habitude car j’ai senti qu’elle n’allait vraiment pas bien. Sa poitrine se levait de plus en plus lentement, de plus en plus difficilement. Puis soudain, elle s’est simplement arrêtée de bouger. Son corps est devenu immobile, plaqué sur mes côtes devenue saillantes, seule sa main à légèrement glissée et s’est appuyée contre mes narines. Son corps mort se fait maintenant de plus en plus lourd. Sa main aussi devint plus lourde et m'empêche complètement de respirer.

Je ne bouge pas, je veux profiter d’elle jusqu'à mon dernier souffle.

Je suffoque..
Je meurs...
Je l’aime..."

Salut Lillian Wink

Quelle triste fin. Dans l'ensemble j'ai bien aimé, notamment la fin plutôt sinistre. Ton histoire est courte certes, peut-être aurait-elle mérité un peu plus de développement sur les personnages. Par contre ton texte n'est pas assez fluide et j'ai buté plusieurs fois sur des tournures de phrases. Une question... comment t'es venu ce rituel étrange ? Confused

Salut,

Merci du commentaire. Pourrais-tu me dire sur quelles tournures tu as bloqué que je les reprennent ?

Pour cet "étrange rituel" c'est facile, c'est ce que faisait mon ex-compagne pour s'endormir. Un coup je me suis juste demandé ce qui m'arriverai si elle venait à mourir dans cette position. (Je sais, c'est pas très joyeux, mais comme je dors très peu, je me fais chier. Faut bien que mon cerveau fasse quelque chose non ?)

Citation :: Ce que j'appréciais plus que tout était sa main

y a quelque chose qui va pas à la fin, peut-être qu'il manque le C'

Citation :: J’en ai pris un malaise. Et faible qu’elle était, ce fut elle qui me soutenu.

J'aime pas trop la tournure de ces deux phrases.

Finalement y a pas de problème au niveau de la fluidité Wink

(peut-être que j'étais pas dans de bonne disposition lors de la première lecture). Et merci pour tes explications sur le rituel... je me doutais un peu que c'était autobiographique.

Je crois que j'ai une faiblesse pour les histoires qui mêlent ainsi l'amour et la mort, et nos dérisoires tentatives pour passer outre quand la seconde prend le pas sur la première.
Donc l'histoire en elle-même, bien que courte, m'a séduit.
Par contre, comme Lestat, j'ai buté à plusieurs endroits, surtout sur l'orthographe. Et ça pénalise beaucoup, en particulier sur un petit texte comme ça.
Sinon, je pense que tout cela est un peu superficiel et rapide dans l'histoire du couple. Le symbole de la main est fort, mais le reste est linéaire et sans grande originalité.
Ça n'aurait tenu qu'à moi, j'aurais raconté l'histoire au présent, la dernière nuit du couple (on aurait vu la progression de la mort de l'un, puis de l'autre), et j'aurais glissé des paragraphes flash-back, liés aux pensées de l'homme, pour raconter le passé du couple (on aurait compris au fur et à mesure qu'ils arrivaient au bout de la route, et pourquoi).
Donc selon moi à retravailler pour en faire un petit bijou de romantisme noir.

Comme Tici, le fond m'a beaucoup séduit, c'est raconté de manière très touchante, mais, toujours comme lui, je trouve que le sujet aurait pu être exploité plus, sans pour autant en faire une nouvelle de dizaines de pages.
Et effectivement, les fautes sont un peu pénalisantes.

Citation :

Citation:

J’en ai pris un malaise. Et faible qu’elle était, ce fut elle qui me soutenu.

J'aime pas trop la tournure de ces deux phrases.

Dans la phrase que relève Lestat, par exemple, ce qui choque c'est "soutenu" qui est un participe passé alors que la forme correcte est "soutint", passé simple. "J'en ai pris un malaise" est aussi une formulation étrange, je mettrais "j'ai été pris d'un malaise" (mais là, il faut mettre "m'a soutenu")ou "je fus pris d'un malaise" pour être en adéquation avec "soutint". Mais puisque le texte est au passé composé, je mettrais la première solution.
Bref, un bon texte qui mériterait vraiment d'être repris pour gommer ces erreurs et peut-être lui donner plus d'ampleur.

Texte court, mais sympathique.
Je suis un peu d'accord avec les remarques des camarades, mais ça ne m'a pas vraiment dérangé outre mesure. Même le fait que ce soit court ne m'a pas trop marqué, c'est une belle histoire, un brin funeste, qui se suffit à elle-même.
Peut-être aurais-tu pu juste un peu retravailler la toute fin (le "je suffoque, je meurs" ne m'a pas l'air très très naturel).

Mais sinon voilà, j'ai lu cette petite historiette avec plaisir, c'est tout ce qui compte Cool