Old School

Yop.
Voilà quelque mois que je travaille sur un texte assez long. Je ne l'ai toujours pas fini mais je brule d'impatience de vous soumettre au moins le premier chapitre. Donc aujourd'hui je me lance.
L'histoire s'appelle OLD SCHOOL et voici le début de ma prose :

« C'était un petit garçon comme les autres. »

Il baissa légèrement la fermeture éclair de sa veste et la secoua pour faire passer un peu d'air dedans. C'est vrai qu'il commençait à faire vraiment chaud dans la pièce. Il leva les yeux au plafond comme pour réfléchir puis reprit :

« En fait non. Soyons honnête, il n'était pas tout à fait comme les autres. »

Il fit la mou comme si rien que l'imaginer le dégoûtait.

« Il était plutôt maigre et un peu plus grand que les autres. Même carrément plus grand. Il dépassait facilement tout le monde d'une tête. En plus, il avait les cheveux long. Enfin... Tout est relatif. Ils lui arrivaient à peu près aux épaules. Mais le comble, c'est qu'il s'habillait comme un plouc.
» C'était ça son problème. Il n'était pas comme les autres et les gamins de son âge
étaient vraiment des teignes avec lui. »

Il se mit en équilibre sur les deux pieds arrières de sa chaise et appuya sa tête contre le mur. Ensuite il finit d'ouvrir sa veste car la température devenait insupportable et la trentaine de paire d'yeux braqué sur lui ne faisait rien pour atténuer cette sensation.

« Avant de déménager, il n'avait pas ces problèmes. Il avait des copains avec lesquels il s'entendait bien. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Il faut quand même préciser qu'a l'époque il n'était pas bien vieux. Il devait avoir cinq ans. Maximum. Et donc, comme je le disais, ça à été le déménagement. A cet âge là, on ne décide rien, on subit purement et simplement. C'était d'abord quelques cartons à droite et à gauche et des aller-retour plus fréquent chez la mamie. Puis un matin on ne va pas à l'école comme d'habitude. C'est maman qui réveil le fiston en milieu de matinée. Y'a pleins de gars qui sont là, que personne connait, mais qui charge les meubles dans des camions. Ensuite on s'habille correctement et on va à l'école pendant la récréation et quand tout le monde rentre en classe, on les suit et la maîtresse dit quelque chose comme 'on va prendre un dernier goûter tous ensemble et après on se dira au revoir'. Avant même qu'on ai le temps de finir son lait aromatisé on est déjà loin de l'école, loin de ce qu'on connait. »

D'un coup de rein, il se rassit correctement. Les pieds de la chaise claquèrent sur le
parquet. Il regarda un peu tout le monde mais la plupart baissaient les yeux à
l'approche de son regard.

« Y'a quelqu'un qui a déjà connu ça ici ? »

Personne ne bougea, tous encore plus ou moins sous le choc.

« Personne ?

- Non on connait pas mais...
- Si tu connais pas, tu fermes ta gueule, j'ai pas fini de parler ! »

Il se remit en équilibre sur sa chaise et scruta le plafond. Dans cette salle, l'éclairage
était bizarre mais il ne l'avait jamais remarqué. Ce n'était pas de grands néons blanc qui éclairaient, mais des dizaines de petites lampes incrustées dans le plafond. Ça lui rappela les étoiles qu'il regardait la veille au soir alors qu'il était assis sur le rebord de sa fenêtre dans sa chambre. Hier soir avait été une grande soirée pour lui. Il avait pris de grandes décisions.

« Au début, quand on découvre, tout est toujours magnifique. Y'a de nouvelle odeurs,
de nouveaux gens. Et puis au début, tout le monde est super sympa. Au début seulement.

» C'est super dur de débarquer en milieu d'année scolaire, parce que tout le monde se connait déjà et des petits clans se sont formés. S'intégrer dans un groupe
existant n'est pas facile, mais ça se fait. Mais c'est aussi là que les railleries commencent. C'est des conneries comme 'Non, la place est déjà
prise' ou 'Désolé mais tu joue trop mal au foot'. Ça fait chier mais on arrive à passer dessus. Mais petit à petit, sans qu'on s'en rende compte, ça monte crescendo. D'abord des bousculades dans les couloirs, dans la cours de récré puis viennent ensuite les 'baptêmes' de chaussures lorsqu'elles sont neuves. Et ça continu avec les crachats puis les insultes.

» Alors c'est vrai que pris séparément ça peut faire sourire mais quand c'est constamment, jours après jours, c'est réellement usant. Et c'est pire quand on a douze ou treize ans.

» Là ce n'est pas fini. Parce qu'après y'a l'adolescence, l'âge ou on commence à
s'intéresser aux filles. Et quand on est adolescent, qu'es-ce qu'il y a de pire que de perdre la face devant la fille dont on est amoureux ? Quand cette même fille se moque de vous parce que dans le bus on vous fait tomber ? Parce qu'on vous crache dessus et qu'on s'essuie les pieds sur vous 'parce que allongé par terre avec ta chemise de bûcheron t'as l'air d'un paillasson' ? »

Il avait dit la fin de son discours d'une traite, sans respirer. Aussi il s'arrêta quelques
secondes pour reprendre doucement sa respiration normale.

« Vous imaginez subir cette putain de merde tous les jours ? Et avec le physique que
je décrivais tout à l'heure en plus de ça ? Être, pour une raison inconnue, le bouc émissaire de trente deux trous du cul ? C'est insupportable, tout simplement. »

Cette fois-ci il se rebascula vers l'avant puis se leva face à toute l'assistance. Émilie,
assise à sa table était en pleurs tandis que les trente et un autre élèves qu'il venait de prendre en otage n'en menaient pas plus large.

Invité

Coquilles :
la mouE
les cheveux longS

Pas mal, pas mal du tout
Tu arrives à bien faire monter la tension à travers des choses insignifiantes... Utilisez l'anedocte pour saisir un aspect de ton personnage est malin et tu te le fais plutôt bien.
La fin m'a scotché, peu être trop vite amenée, pas assez expliquée, un peu brutale mais cela un effet coup de poing bienvenu !

ouais ouais, mais là ce n'est que le début.
En tout cas je suis content que ça te plais', ça m'encourage à continuer...

Sympa! J'ai compris ce qui se passait qu'à l'avant-dernière phrase.
Ça se passe en France, aux Etats-Unis ou ailleurs? (J'ai un penchant pour les E.-U. mais c'est pck c'est bien connu que c'est là-bas que ce genre de trucs arrive, la plupart du temps)

Y a des fautes éparpillées un peu partout, mais surtout vers le milieu. Tu t'es relu? Y en a de vraiment simples à retirer (genre a/à, les accords entre noms et adjectifs, etc.)

J'aime bien le début de cette histoire Wink

. La fin me donne envie de voir la situation aller de pire en pire !...
Pour ma part, ça sera un excellent début dans l'ensemble, à toi de donner d'autres sensation après cet effet de chute assez spectaculaire, pour continuer ton histoire Wink

.

Merci pour ses commentaires. Je suis dessus depuis pas mal de temps maintenant et je profite de mes vacances pour continuer. Je vous assure que je galère mais j'ai décidé de ne rien lâcher.

Si cela interresse quelqu'un, je vous offre même le deuxieme chapitre. Bonne lecture et mille excuses pour les fautes qu'il y a dedans.

Maintenant qu'il était debout face à la classe, tout le monde pouvait voir le holster qui tenait son pistolet plaqué contre sa cuisse. Intérieurement, il était en colère. Une rage sourde tapait l'intérieur de son crâne.

Regarde moi ces connards, pensait-il, hier la moitié d'entre eux m'auraient frappé sans aucunes raisons apparente. Ils l'auraient fait pour le plaisir de se pavaner ensuite devant les filles. Et maintenant c'est tout juste s'ils arrivent à ne pas se pisser dessus. J'ai juste un geste à faire et j'en tue un paquet. Un sacré paquet même. C'était un sentiment assez jouissif en fin de compte.

Il se tourna vers le fond de la classe, côté fenêtre. Pour l'instant tous les stores étaient baissés et ils le resteraient sûrement une bonne partie de la journée. Au dernier bureau un garçon semblait être plus serein que les autres. Presque calme.

« Adrien, tu veux bien me dire ce qu'il se passe dehors s'te plait ? »

Toujours avec ce calme apparent, le garçon se tourna face à la fenêtre et
avec deux doigts écarta les lames du store. Il jeta un rapide coup d'œil et, en sifflant, referma sa meurtrière.

« Je sais pas si tu sais réellement ce que tu es en train de faire, mais tu met un sacré bordel, je peux te l'assurer. Y'a le prof, le CPE et le proviseur qui sont en train de discuter ferme avec les flics.

Ok, es-ce que tu vois mon père ? »

De nouveau il regarda dehors. Ce fut un peu plus long que la première fois et lorsqu'il relâcha les persiennes. Lilian se trouva extrêmement tendu ce qui lui sembla étrange sur le moment puisqu'il savait pertinement ce qu'il faisait et ce qui en découlerait.

« Alors ?

Ben je ne l'ai pas vu. Ça ne veut pas dire qu'il n'est pas là. Juste
que je l'ai pas vu.
Merci. »

Il fit le tour du bureau. Tout ceux qui étaient assis au premier rang se plaquèrent à leur dossier, comme si être trop prêt de lui allait les tuer. Dans l'absolu c'était pas faux. Lilian s'appuya contre le bureau et les regarda en souriant.

« Calmez vous mes biquets, je fais juste le tour du bureau, je vais pas vous
manger. »

Et il avait entièrement raison. Hier, alors qu'il se perdait la tête dans les étoiles, il s'était juré de ne faire de mal à personne. C'est sur qu'il aurait bien voulu écorcher vif deux ou trois de ses 'camarades' mais il s'était promis de ne rien y faire. Du moins pour le moment sa décision tenait toujours.

Il scruta le premier rang avec attention. Il y avait six bureaux. Contre la fenêtre, Olivier. Paradoxalement c'était le plus abruti des mecs intelligent qu'il connaissait. Il ne vivait que pour et dans ses cours. Il était capable de résoudre n'importe quel problème mathématique avec une facilité déconcertante, mais était
incapable de répondre à une question basique de culture générale dont la réponse ne figurait pas sur un de ses livres. Un élève comme l'école adorait. Un gamin qui apprenait ses cours par cœur et ne se faisait jamais remarquer.

Au bureau à côté de lui, Émilie. Il avait toujours su que Olivier était secrètement amoureux d'elle, ça se voyait à son regard. Tout comme lui l'était aussi. Elle avait replié ses bras sur sa table et placé sa tête à l'intérieur. De temps en temps un sanglot la secouait. Alors qu'il se perdait doucement dans la noirceur de ses cheveux, Nathael, assis au bureau voisin, cassa sa rêverie.

« Et tu vas faire quoi de nous maintenant que tu nous as raconté ta
petite autobiographie ? »

Lilian se tourna vers lui. L'autre le fixait droit dans les yeux. Un regard
de défi. Ils ne pouvaient vraiment pas se supporter et Lilian savait qu'il faudrait qu'il fasse vraiment attention à lui. Physiquement, il n'aurait pas le dessus s'ils devaient se battre. Presque aussi grand l'un que l'autre, mais Nathael avait sans conteste une carrure plus imposante. C'était d'ailleurs peut être ça qui empêchait le développement normal de sa boite crânienne.

« Tu connais le sens du mot 'séquestration' ?

Tu me prends pour un con ?
Ah, mais c'est une bonne idée que tu viens d'avoir là. Aujourd'hui prenons nous pour ce que nous sommes réellement. Alors... Nathael un gros con, il vient de le dire... quelqu'un d'autre veut jouer
? »

Sans grand étonnement, personne ne leva la main.

Et puis d'un coup, en attendant que dehors quelqu'un veuille bien s'activer, il décida de faire passer le temps avec un petit jeu. Ça n'amuserai que lui mais c'était déjà pas mal.

« Eymeric ! Tu peux te lever pour choper un dico dans le fond de la classe ?

Euh, o-ouais.
Ben bouge toi le cul. »

Le garçon recula sa chaise. Le reste de la classe était tellement silencieuse que le bruit de sa chaise sembla assourdissant. Alors qu'il allait se lever Lilian l'arrêta :

« Attend Eymeric ! »

L'autre se retourna, et le regarda du fond de la classe, paniqué comme si sa
vie ne tenait qu'a un fil. Lilian souriait de toutes ses dents.

« Quoi ?

Tu t'es pas chié dessus au moins ? J'ai pas envie que Noémie te vois avec un gros paquet dans le froc, ça ferait désordre... »

Adrien et deux ou trois autres pouffèrent. Eymeric, sans rien comprendre,
le regardait toujours fixement. Lilian eut soudainement pitié de lui.

« Cherche pas à comprendre, y'a rien d'important, va m'attraper un dico. »

Il se retourna et se dirigea vers la petite bibliothèque du fond de la
salle. Il prit bien sagement le dictionnaire qui lui était attitré et vint se rasseoir. En regardant Lilian il dit :

« Et j'en fais quoi maintenant ?

Tu vas lire à tout le monde la définition du mot 'séquestration' »

Nathael émit un petit grognement et en l'entendant, Lilian toucha instinctivement son pistolet. Surement même inconsciemment. C'était le seul rempart qu'il y avait pour l'instant entre les deux garçons. Eymeric tourna lentement les pages et après être reparti plusieurs fois en arrière, s'arrêta. Cet abruti ne savait même pas chercher un mot dans un dictionnaire. Pointant un mot du doigt, il dit à voix haute :

« Séquestration : Action de séquestrer ; fait d'être séquestré.

Non, cette définition ne me plait pas beaucoup, déclara Lilian en souriant. Lis plutôt la définition de... 'séquestre'.
Séquestre : Dépôt provisoire, entre les mains d'un tiers, d'un objet litigieux ; dépositaire de ce bien.
Ça c'est parfait. Vous êtes l'objet litigieux et je suis le tiers...
Et qui sont les deux autres parties ? demanda subitement Olivier qui venait de sortir de sa léthargie. Si tu es le 'tiers' et nous l'objet', qui sont les deux parties en 'litige' ? »

Lilian se tourna vers lui. Son sourire avait disparut et ses yeux n'exprimaient rien de bon.

« Vos parents et la mort . »

Sujet: Re: Old School Mer 21 Oct 2009 - 12:45

Intéressant ce texte, lilian, même si forcément il me fait un peu penser à Rage de Stephen King.
Mais il y a des bonnes idées et une tite ambiance sympa. Faut voir comment comment tu veux faire évoluer tout ça... enfin, si tu comptes continuer Rolling Eyes

(juillet ça commence à faire un peu long lol).

Invité

Moi j'aime bien, tu arrives bien à faire sentir que l'ambiance est tendue, ce n'est pas facile.
Impossible de dire si cette histoire ne va pas finir dans un bain de sang malgrès les bonnes intentions manifestes du prenneur d'otages.