Le Croc Du Loup

hé vi, je refais mon retour parmi vous! ça faisait longtemps que je m'étais absentée mais me retchou avec une nouvelle histoire dont voici le début :



Il était une fois, dans un grand et très vieux manoir transylvanien, un comte nommé Vladislav Dracula . C’était un homme très, très étrange car il ne sortait presque jamais de chez lui . Vladislav était grand et mince, avec de longs cheveux lisses et noirs attachés en queue de cheval, de grands et beaux yeux sombres aussi mystérieux que lui-même, un visage incroyablement pâle aux joues osseuses et sans couleur, une bouche aux lèvres fines et un nez en bec d’aigle . Il était vraiment très séduisant et charmeur mais lorsqu’il approchait de gens quelconques, ces derniers ressentaient une sorte de crainte et d’admiration en même temps envers le comte . Il était entièrement habillé de noir, ce qui faisait ressortir de plus belle son teint de neige et sa minceur un peu effrayante. Ses mains étaient froides comme la Mort, grandes, blanches avec des doigts longs et aussi fins que ceux d’un enfant, son annulaire droit portait une bague ronde, où était gravé un serpent entortillé sur lui-même . Il n’avait pas d’épouse, ni même de fiancée et encore moins d’enfants. Il n’avait aucun ami dans le village, car tout le monde le craignait et n’osait lui adresser la parole par respect. En revanche, lorsqu’il y avait des bals et fêtes quelconques, il aimait y assister et dansait aussi merveilleusement qu’il était beau . Il ramenait chez lui ses cavalières de bals, mais étrangement, le lendemain, et les autres jours, on ne les revoyait plus jamais. Personne n’osait porter plainte contre Dracula car, les gens n’étaient sûrs de rien et avaient surtout peur de ce qui pourrait leur arriver si jamais ils parlaient de quoi que ce soit à qui que ce soit.


Un jour, un homme arriva au village . Lui aussi était beau mais aussi étrange que le comte. Lui aussi était grand et très mince, il avait de longs cheveux noirs et bouclés qui lui tombaient jusqu’aux épaules, ses lèvres roses et fines soulignaient une belle et gracieuse moustache noire, et un bouc frisé marquait son menton . Son regard vif et ténébreux transperçait tout le monde , ses yeux noirs et brillants d’intelligence étaient en amande ce qui lui valait son surnom de « l’homme aux yeux de loup » . Les gens n’avaient pas tort de le surnommer ainsi car sa démarche était légère, feutrée et élégante comme celle des loups ou des félins . En ce XXIème siècle , la mode était aux jeans délavés et ce monsieur Kurt Sylvester Lewis adorait s’en parer , accompagnés de T-shirt XXL avec les logos de groupes très connus comme Rammstein, Pantera, ou encore Slipnot et bien d’autres. Contrairement à Stanislas, il était très ouvert, sur tout, et guitariste en herbe de surcroît, il composait ses morceaux lui-même au grand bonheur des villageois réjouis de sa venue en Transylvanie . Mais s’il était « ouvert » il dissimulait très bien un secret qui tous les mois le faisait atrocement souffrir . Mais ce sera pour plus tard…

Notre comte Dracula, de son manoir faisait retentir d’étranges et effroyables bruits et cris de tout genre. On aurait pu penser qu’il torturait plusieurs personnes. Les habitants de demandèrent si les jeunes filles disparues ne se trouvaient pas chez lui et qu’il testait des machines sur elles. Ils prirent peur et chaque fois qu’il sortait (surtout la nuit et les jours de pluie ou nuageux) les gens tremblaient et rentraient chez eux, en sécurité et le plus vite possible . Cela ne le dérangeait nullement mais semblait au contraire l’amuser car il aimait narguer à présent les gens du village.

Il préparait quelque chose, mais quoi donc? Mystère pour le moment . Mais je pense que les gens, et vous, lecteurs, ne tarderez pas à savoir…


Jim courait de toute la force de ses grandes et maigres jambes; quelqu'un le suivait, il en était sûr. Il sentait une présence qu'il ne pouvait voir, mais on le suivait depuis un sacré bon moment. Des gouttes de sueur perlaient le long de son visage rougi par l'effort comme des larmes . Ses cheveux bruns et courts étaient en bataille et ses yeux noisettes pleuraient sous l'effet de la vitesse . Il était en jean délavé et déchiré par endroits, un T-shirt noir et sali par les chutes dans la forêt, et de vieilles converses à lacets rouges et noirs . Il s'arrêta pour reprendre son souffle et regarda sa montre : elle indiquait quatre heures du matin! Il n'était guère fatigué si ce n'est par sa course folle dans les bois. Tout était redevenu calme et il en profita pour s'asseoir sur une grosse racine d'un chêne centenaire. Il regarda en direction de la lune qui était pleine. Il frissonna car à son avis, c'était un très mauvais présage.

_ Pourquoi faut-il toujours qu'il m'arrive des trucs comme ça? Et en plus, je ne sais même pas où je vais ! Dit-il exaspéré.

Soudain, un grognement menaçant se fit entendre . Jim se releva, terrorisé et recommença à courir comme un lièvre se faisant poursuivre par la meute de chiens de chasse. Les grognements reprirent de plus belle et là, il put voir vaguement dans les feuillages une espèce de chien énorme, mais vraiment énorme, qui courait entre les arbres, ou plutôt, un homme, un très grand homme recourbé. Non, c'est un chien, car il grogne. Mais les hommes aussi grognent… Alors, qu'était cette chose terrifiante si ce n'était ni un homme ni un chien ? Brrr ! Il ne voulait s'attarder pour découvrir ce que c'était ! Et si c'était un loup-garou ? Pff! N'importe quoi! Il n'y avait plus de loups depuis plusieurs années déjà ! Enfin, c'est ce qu'on lui avait raconté étant petit … Il était adolescent, il ne devait plus croire à des sornettes! Surtout du genre loup-garou! Ça n'existait que dans les films et les romans d'horreur ! C'était sûrement un gros chien de berger qui était perdu et le suivait pour retrouver sa maison,et qui espérait que Jim avait de quoi manger car il était affamé ! Mais instinctivement, ce dernier ne s'arrêta pas pour autant, d'ailleurs, qui l'aurait fait dans un moment pareil? Sûrement pas moi! J'aime écrire des histoires imaginaires mais je ne m'arrêterai sûrement pas si je ne savait pas ce qui me suivait! Surtout avec une nuit de pleine lune!

Malheureusement pour lui et peut-être heureusement pour la bête, le pauvre garçon trébucha sur des racines et tomba brutalement. Il ressentit une douleur atroce dans la cheville et lorsqu'il tenta de se relever, il sentit qu'elle était cassée. Des larmes de douleur et de peur coulèrent le long de son visage et tout son corps commença à trembler alors qu'il essayait désespérément de se mettre debout. Il rampa en s'écorchant encore plus, et il entendit un cri terrifiant derrière lui. Il se retourna, et vit enfin celui qui le suivait et qui le terrorisait tant:

Il était grand, large, recouvert de poils drus et gris cendre, deux grands yeux jaunes avec une pupille aussi fine que celle d'un chat apparaissaient sur le paysage gris, deux grandes oreilles encadraient sa monstrueuse tête et des dents jaunâtres aux crocs acérés sortaient de sa gueule puante et bavante, ses puissants membres se terminaient par de grosses griffes noires et recourbées; il se léchait les babines tout en s'approchant de Jim et en le fixant continuellement . Ce dernier poussa un cri à briser le verre et recula aussi vite qu'il le pouvait. Le monstre tendit sa patte griffue et empoigna le cou du jeune garçon ; il le souleva du sol comme un pantin, le regarda et, sans prévenir, décocha un puissant coup de dent dans la gorge de l'enfant qui eu juste le temps de pousser un dernier cri avant de mourir. Le loup-garou le jeta parterre tel une vulgaire poupée de chiffon, regarda l'astre de nuit qui se couchait et le soleil qui se levait lentement et poussa un hurlement à mi-chemin entre l'homme et le loup. Ensuite, il grogna de douleur et commença à gratter, à mordre et à enlever sa peau de loup pour redevenir humain . Il regarda en direction du cadavre de Jim et s'enfuit dans les bois, sans dire un mot…

Jim se réveilla en sursaut . Quelle horrible cauchemar! Il repoussa la couverture qui était empêtrée dans les draps et les oreillers et se leva . Il descendit dans la cuisine à pas feutrés pour ne pas réveiller sa grand-mère chez laquelle il vivait . Il ouvrit le frigo et prit une bouteille d'eau qu'il vida de la moitié en quelques secondes. Il était trempé de sueur.

_ Mon Dieu, quelle cauchemar atroce! Heureusement que ce n'était qu'un rêve, mais il semblait si réel !

Il regarda la vieille horloge de Grand-mère Betty, elle indiquait quatre heures du matin…
_ Oh non! Pas cette heure! Décidément, j'ai un gros problème avec les horloges! Depuis quelques mois, je fais toujours ce rêve monstrueux et à chaque fois il est quatre heures du matin! Idem lorsque je me réveille! Je descend à la cuisine, je regarde la pendule et il est quatre heures! Mais qu'Est-ce que cela veut-il bien signifier ?

Jim était orphelin ; il avait perdu ses parents dans un accident de voiture. Par chance, il était le seul à avoir survécu au désastre. Mais les autres avaient tous péri , même son frère aîné, Charlie qui était très robuste pour un gars de dix-sept ans, était mort . Mais seul, Jim Kenneth Stuart avait survécu à l'âge de cinq ans. Betty Island , sa grand-mère du côté de sa mère, Julia Island, l'avait recueilli et cela faisait maintenant neuf ans qu'il habitait chez elle . Ils habitaient tous deux à Los Angeles, en Californie . Jim Stuart était originaire de Denver, dans le Colorado. Tous les Stuart étaient nés dans cet état d'Amérique du Nord. Ils avaient déménagé peu après la naissance du petit Jim Kenneth Stuart . Ce dernier avait grandi et passé son enfance à L.A avec ses nouveaux et meilleurs amis, Ben Worthington et Sarah Domingo Sanchez . Ben était né à L.A tandis que Sarah était originaire d'Andalousie et avait déménagé elle aussi, peu après sa naissance en raison du nouvel emploi de son père, Cristobal Domingo Cruz, qui avait trouvé un emploi de présentateur météo à Los Angeles. Monika Sanchez Del Prado , était professeur d'espagnol à Madrid mais avait accepté de suivre son époux jusqu'aux États- Unis.

Sarah s'était ensuite liée d'amitié avec le jeune Ben Worthington et ils ne s'étaient plus quittés. Puis vint alors Jim, jeune garçon très timide, et étrange, celui qui subissaient les moqueries des autres parce qu'il ne parlait presque pas et s'habillait d'une façon excentrique . Mais Ben et Sarah apprirent à le connaître et à l'aimer, et lui aussi apprit à les connaître et à les aimer . Le début d'une grande et forte amitié commença . Ils partageaient tout, les secrets, les musiques, les problèmes, les rires, les pleurs, absolument tout. On ne voyait jamais l'un sans les deux autres. Le trio des intellos du collège, c'était eux. Sarah était une vraie scientifique de pure souche, elle maîtrisait parfaitement l'art de manipuler le scalpel, le microscope, les fils électriques , de débloquer les ordinateurs piratés. C'était elle qui résolvait les problèmes les plus compliqués en peu de temps. Ben était un sportif, un casse-cou de haute catégorie. Il était excellent dans tous les sports possibles et imaginables. Il était excellent en dessin aussi,et en musique. Jim, quant à lui, était un surdoué dans le domaine des langues vivantes comme mortes. C'était un professionnel de la littérature, c'était lui qui remportait chaque année, le premier prix du Petit Écrivain en Herbe, grâce à ses rédactions envoûtantes. Beaucoup le jalousait. Quelques uns l'admiraient. Mais aucun n'arrivait à atteindre son niveau. En revanche, Il n'avait jamais osé écrire une déclaration d'amour à une fille car il était trop timide pour ça et ne se sentait pas sûr de lui. Il pensait qu'aucune ne voudrait d'un mec de quatorze ans, aux cheveux bruns en bataille, aux yeux noisettes, binoclard, habillé avec des T-shirt de Nirvana, des converses et des jeans troués, larges et délavés. Il aimait le style "clodo" qui ne plaisait pas forcément à tout le monde, excepté à ses amis, qui adoraient son look de grunge, et l'éternel rêveur qu'ils avaient pour meilleur ami. Ben avait plus de facilités, car il était grand, musclé, des cheveux blonds comme le soleil et bouclés encadraient son visage angélique et pâle, et mettaient en valeur ses beaux et grands yeux bleus océan et toujours calmes, qui faisaient tourner la tête de beaucoup de monde, même chez les professeurs et les surveillants. Son sourire charmeur le faisait arriver à ses fins dans n'importe quelle circonstance, et ses pommettes saillantes complétaient ce merveilleux visage . Il aimait le style de Jim et s'habillait presque comme lui à quelques différences près. Les deux avaient un point commun qui ne les dérangeaient nullement : ils étaient amoureux de Sarah. Cela les rapprochaient encore plus au lieu de les éloigner l'un de l'autre. Sarah était de taille moyenne, la peau mate, pommettes saillantes,lèvres fines, yeux noisettes , le regard joyeux, de longs cheveux noirs et ondulés tombaient en cascade jusqu'aux omoplates . Ses bras étaient fins et ses mains et ses doigts très longs que ses amis l'avaient surnommée avec amusement "E.T" , car le E.T en question avaient de grands doigts.


Jim monta se doucher et s'habiller étant donné qu'il était à présent six heures et demi et que les cours commençaient une heure plus tard. Tout en se douchant , il chanta "About a girl", une chanson de Kurt Cobain qu'il adorait. Ses amis le surnommaient Donald, car c'était le deuxième prénom de Kurt et aussi parce qu'il adorait les aventures de Donald sur la chaîne des dessins animés. À sa sortie de la douche, il choisit ses habits préférés, un T-shirt XXL de son groupe de musique favori , un jean assez large, délavé et déchiré comme il aimait , ses converses aux lacets rouges et noirs et il mit son bracelet noir à pics et son pendentif de vraie canine de loup offerte par son père lorsqu'il était jeune. Il descendit à la cuisine et y découvrit grand-mère Betty qui avait préparé son petit déjeuner . Il courut l'embrasser :

_ Bonjour, Grand-mère Betty, dit-il avec un grand sourire
_ Bonjour mon petit ange, tu as bien dormi ? Dit-elle de sa merveilleuse voix qui tremblotait un peu.

Jim adorait sa grand-mère: elle racontait des blagues tout le temps, était très taquine, elle croyait en Dieu, elle chantait tous les dimanches à l'Église, les chants gospel étaient fantastiques, sa meilleure amie, Jodie Kouloum, une noire américaine, grand-mère elle aussi, faisait elle aussi parti de la chorale de l'église et avait le même sens de l'humour que Betty . Elles étaient absolument géniales, des grands-mères vraiment délirantes par leurs bêtises et leur blagues tout droit sorties des papiers de carambars ou pêchées sur Internet! Mais grand-mère Betty était aussi une femme à qui on pouvait tout raconter. Elle savait que Jim était amoureux de Sarah, il lui faisait confiance, elle ne dirait rien car elle savait mieux que quiconque garder les secrets aussi importants soient-ils.

_ Qu'allez-vous faire aujourd'hui ? Demanda Betty
_ Ben… il y a Mr Blake qui a quelque chose d'important à nous dire, d'un voyage de découverte ou un truc comme ça, je pense…, répondit Jim. Mais je verrais bien de toute manière. Je dois y aller, grand-mère Betty, bisou, je t'adore.
_ Oui, gros bisous mon ange, travaille bien à l'école !
_ C'est promis, grand-mère Betty, dit le jeune garçon.

Jim prit son sac à l'entrée et avec un geste de la main, salua la grand-mère aux beaux yeux bleus; quelle chance il avait d'avoir une telle aïeule !

Il marcha jusqu'à l'arrêt de bus et commença à sortir ses affaires pour réviser: il avait un contrôle de géographie en première heure de la matinée avec Mr Andrew . Il eut à peine le temps d'ouvrir son cahier qu'une voix familière et féminine l'appela :

_ Jim! Jim !

Il leva les yeux et son cœur fit un bond si violent qu'il dut se tenir la poitrine : la jeune fille qui avait crié son nom n'était autre que Sarah. Elle courait vers lui, ses cheveux soyeux et d'ébène volants dans son dos. Elle le prit dans ses bras et lui fit un gros bisou sur les deux joues. Il se mit aussitôt à rougir et à faire de même.
_ Tu vas bien ? Lui demanda-t-elle
_ Mouais… pas mal… et toi ?
_ Trop bien! Tu sais ce qui m'arrive? S'écria-t-elle toute excitée.
_ Euh… ben… non, quoi ?
_ J'ai trouvé un petit chien! Il est trop mignon, il était perdu, sans maître, il mourait de faim et de soif et mes parents ont accepté de le garder à condition que je m'en occupe seule! C'est géant, hein? Je suis trop contente!
_ C'est super! Je suis content pour toi! Quand pourrais-je le voir?
_ Ce soir! On ira chez moi directement! Proposa Sarah, les yeux brillants d'une pure joie qui la rendait encore plus belle.
_ Ok, ça marche, pas de problème! Acquiesça Jim, un large sourire dessiné sur les lèvres.

Sarah ressauta au cou d'un Jim fin heureux dont le visage ressemblait à un feu rouge sous l'effet de sa belle.
_ Salut les gens ! Comment ça va bien ? Dit une voix qu'ils adoraient.
_ Ben ! Je suis trop contente de te voir!!! S'écria la jeune fille en sautant sur ce dernier et en répétant le rituel d'avec Jim.
_ Moi aussi… mais qu'Est-ce qui t'arrive?
_ Elle a eu un petit chien, salut mec, dit Jim;
_ Salut à toi ô grand fromage.
_ d'accord… mongol le mec…
_ Je déconne ! T'inquiète, dit Ben.
_ Il est trop mignon! Il est … oh et puis vous verrez ce soir! Ce sera la surprise! S'exclama Sarah avec un clin d'œil malicieux.

La sonnerie retentit et ils allèrent en cours bras dessus, bras dessous en direction de la salle de géographie…

encore la suite ^^

Jim peinait sur son contrôle. Par où passait la Loire? Il était excellent en littérature mais côté pays dans le monde…zéro! Ce n'était pas sa matière préférée, ça c'était clair. Ben se tenait la tête en fronçant les sourcils ce qui signifiait que lui aussi avait du mal. Il leva les yeux vers Sarah qui était comme un ordinateur surpuissant : elle écrivait à la vitesse de l'éclair et à peine dix minutes plus tard :
_ Mr Blake ! Mr Blake! J'ai terminé ! S'écria la belle en agitant sa feuille comme un drapeau.

Le professeur releva la tête, enleva ses lunettes énormes et jaunes et dit :
_ Gné? Ah… euh… oui, très bien mademoiselle! Venez la déposer sur mon bureau s'il vous plaît.

Il replongea dans ses livres avec un air de zombie. Sarah, quant à elle, trottina jusqu'à sa table et posa énergiquement la feuille et regagna sa place rapidement. Jim lui sourit tandis que Ben piqua un sérieux fou rire . À la pause, les trois adolescents s'assirent sur un banc dans la cour . Jim était pensif et Ben demanda :
_ Hé! Ça va Jim ? Tu as l'air bizarre depuis quelques mois déjà!
_ Oui, raconte ce qui t'arrive! Ajouta Sarah.
_ Hé bien…, commença Jim, tout à commencé il y a cinq mois lorsque j'ai fait un rêve étrange, horrible…
_ Oui, un cauchemar , quoi ! Dit Sarah.
_ Oui , je me faisait poursuivre par un loup-garou qui me tuait toujours et dans mon rêve, il était toujours quatre heures du matin.
_ Ah bon ?
_ Oui, et lorsque je descendais me rafraîchir à la cuisine, hé bien, il était quatre heures du matin! Et c'était tout le temps la même heure! Bizarre, non ?
_ Oui, très! Acquiesça Ben. Qu'Est-ce que cela veut-il bien signifier?
_ Je n'en sais pas plus que toi, malheureusement.
_ Je vais me renseigner, il y a bien une explication scientifique là-dessous car c'est très bizarre! Dit Sarah, inquiète.
_ Et si c'était un rêve prémonitoire? Suggéra Ben.
_ Mais non, ça doit être autre chose, forcément ! Répliqua Sarah.
_ Oui, car je n'ai absolument aucun don de prémonition! Ajouta Jim, tout de même perplexe.
_ Qu'en sais-tu? Lui demanda Ben. Et si tu en avais vraiment? Il y a des gens de ce genre qui en avaient et qui avaient mis un temps fou avant de s'en apercevoir !
_ Ben, voyons! Ne me dis pas que tu crois à des trucs pareils! Tu penses que Jim fait des rêves prémonitoires, et que les loups-garous existent? Non mais tu ne vas pas bien, mon pauvre ! S'écria Sarah .
_ Et toi, qu'Est-ce que tu en sais si cela n'existe pas! Tu as une preuve?
_ Non, et toi, tu en as une ? Tu vas ramener un loup-garou ou transformer le prof de biologie en crapaud? Rétorqua-t-elle. Arrête de croire à des débilités pareilles! Tu as trop fumé du Harry Potter!

Ben, ne savant plus quoi répondre , baissa la tête et Sarah s'en alla, furieuse contre ces deux gamins qui croyaient à des sottises.


Au cours de Sciences & Découverte, Sarah se tenait un peu à l'écart de Jim et de Ben. Ce dernier et la belle se foudroyaient du regard. Jim n'y fit pas attention et écouta ce que disait le professeur .
_ Alors, mes enfants, comme je vous l'ai dit hier, nous, les professeurs, avons organisé un petit voyage de découverte en Transylvanie, appelée désormais la Roumanie!
_ Quoi? S'écrièrent plusieurs voix. Mais… n'y a-t-il pas un légende qui dit que…
_ …Dracula , le vampire le plus redouté y résidait? Enfin, voyons, ce n'est qu'une légende !
_ Mais les légendes sont tirées de quelque chose qui, au départ, est réel! Dit Ben, malicieux.

Le professeur ne sut plus quoi répondre face à la réplique cinglante de ce jeune garçon. Sarah, quant à elle, poussa un soupir d'exaspération et dit :
_ Ben, voyons, tu ne vas pas recommencer! Cela suffit ! En Écosse, il y a un lac où réside le Monstre du Lockness, mais ça ne reste qu'une légende! Personne n'a jamais vu ledit monstre! C'est absolument stupide!
_ Mais dans ce cas, si personne n'a vu la bête, comment se fait-il qu'une légende existe à son sujet? Répliqua Ben, satisfait de sa question piège .
_ Pour effrayer les touristes qui ne connaissent rien de l' Écosse, justement ! Rétorqua Sarah qui avait toujours réponse à tout . Et arrête de croire à des sornettes comme cela, c'est idiot! Le surnaturel n'existe pas! Il y a toujours une réponse scientifique derrière quelque chose qui paraît étrange ! C'est évident!
_ Oui, bon, les enfants,nous nous éloignons du sujet, là… , rappela Mr Andrew . Donc, nous faisons un voyage en Transylvanie, enfin, en Roumanie…
_ C'est où ? Demanda quelqu'un dans la salle.
_ J'allais y arriver lorsque vous m'avez interrompu, Mr Davies! Répondit le professeur, légèrement énervé. Donc, la Roumanie se situe vers la Hongrie et la Bulgarie .Nous partirons en bus jusqu’à Washington pour prendre la mer dans l’atlantique et accoster à Brest, en France, puis nous continuerons en train jusqu’à Bucarest, notre destination finale! Deux bus seront à notre disposition. Il vous faudra amener des vêtements chauds, des sous-vêtements…
_ Ben, oui, c'est normal, on ne va pas venir sans slip, T-shirt, soutiens-gorge et autres!

_ Hm… sauf si c'est un garçon, et je vois mal un garçon porter un soutien-gorge ! S'exclama Mr Andrew.
_ Simple remarque de ma part, assura Davies .
_ Bon, enfin… je vais vous demander de lire attentivement le papier que Mr Davies va vous distribuer…
_ Hein? Pourquoi moi? S'écria l'intéressé
_ Car vous semblez adorer vous faire remarquer, rétorqua le professeur.

L'élève grogna et prit les feuilles afin de les donner à ses camarades qui en prirent chacun une en pouffant de rire face à la mine de déterré de Mickael Davies. Voilà ce que disait le papier :

« Monsieur, Madame, bonjour.

Le collège a décidé de faire cette année un voyage en Roumanie qui se déroulera du 1er novembre 2002 jusque au 1er avril 2003. Prévoyez, chers parents, des vêtements chauds car nous ne pourrons pas revenir en arrière après notre départ pour les mois à venir. le prix s’élève à la somme de quatre cents dollars par élève. Il faudra prévoir une feuille d’assurance en cas de chute, blessure grave, ou décès au cours du voyage. Vous serez convenablement remboursés si jamais il arrivait quelque chose de la sorte . Nous logerons au Bucarest Hostel, où les repas seront fournis en même temps que les nuits. Ce sera une formidable expérience pour nos élèves, leur permettant de découvrir autre chose que leur cher pays . Nous voyagerons beaucoup afin de découvrir les coutumes de ce magnifique pays, ainsi que ceux se trouvant aux alentours . La fumée, la drogue, la nourriture, les téléphones portables ainsi que la nourriture sont formellement interdis afin de ne pas déranger le chauffeur et de maintenir le bus propre. Les animaux sont interdis pour l’hygiène du bus également .

Amicalement, Le collège William & Silver’s school »



Jim releva la tête et se retourna vers Ben qui lui chuchota:

_ Eh, mec, ça va être géant! Sans nos parents et grand-mère en plus !
_ Oui, génial…, répondit Jim peu excité à l’idée de quitter sa grand-mère.

C’est vrai, comment pouvait-il laisser sa grand-mère adorée toute seule, avec les cambriolages, les viols, les meurtres,etc , qui se produisaient aujourd’hui? C’était non, non et non! Il ne laisserait pas Betty toute seule à la maison ! Elle qui s’était tellement bien occupée de lui pendant toutes ses années, et voilà qu’il devait la laisser sans personne alors qu’il partait , tout heureux avec ses amis! Jamais ! Jamais il n’oserait faire une chose pareille ! C’était impensable, il aimait trop sa grand-maman pour la quitter.

_ Enfin, bon sang, Jim! S’écria Ben, furieux contre son ami. C’est une opportunité en or! Ta grand-mère, même si tu l’aimes beaucoup, tu dois la lâcher un peu, la laisser souffler! Tu es toujours après elle ! Elle est grande, enfin si on veut…
_ Hé! Protesta Jim. Elle n’est pas si petite!
_ Oui, bon, elle est grande, adulte, contrairement à toi, elle est débrouillarde et a des tas d’amies dans le quartier ! Tout le monde l’adore donc lui proposera sûrement de venir chez soi, tu ne crois pas ? Réfléchis un peu, Jim.
_ Tu as sans doute raison…
_ … Mais? J’en sens un gros venir à toute allure!
_ Mais … c’est ma grand-mère… et…
_ Je sais, tu n’as aucune envie de la laisser moisir en solo dans sa maison. Attends, je peux peut-être faire quelque chose pour toi ! Mais je ne te garantis pas que ça marche!
_ Pardon? Que vas-tu faire?
_ T’occupe pas, je suis un pro ! Les potes, c’est fait pour s’entraider, non? Je reviens , j’en ai pour quelques minutes!

Sous les yeux étonnés de Jim, Ce dernier vit Ben, son sourire charmeur en action, demander au professeur Andrew :
_ Mr Andrew, vous savez que Jim Kenneth Stuart vit chez sa grand-mère, Betty Island…
_ Comment? Ah ! Oui ! Effectivement je le sais! C’est la charmante mamie soprano de la chorale de l’église ?
_ Oui, c’est exact. Elle a une voix merveilleuse, ne trouvez-vous pas?
_ Je l’adore ! Et en plus, elle dégage une chaleur incroyable! Et son parfum ? Vous l’avez senti ? Cette douce et enivrante odeur de…
_ De lavande, oui je sais, c’est incroyable ! S’écria Ben.
_ C’est du jasmin, Mr Worthington …, corrigea Zack Andrew.
_ Ah… mais un jour, elle avait mit de la lavande, monsieur!
_ Oui, bon, vous vouliez me parler de quelque chose, Mr Worthington?
_ Oui, euh… en fait, je me demandais… s’il était possible que Mme Betty Island nous accompagne ? Car elle vit seule , donc il serait préférable qu’elle puisse venir avec son petit-fils, Jim. Accepteriez-vous?
_ Mr Worthington… en avez-vous parlé avec Mme Island ?
_ À vrai dire, euh… non, mais…
_ En avez-vous parlé avec Mr Stuart?
_ Il a dit qu’il …
_ Oui ou non?
_ Oui et non, mais…
_ Je veux une réponse Mr Worthington!
_ Oui, j’allais vous en donner une, mais étant donné que vous m’interrompez tout le temps, il m’est impossible de le faire!

Zack Andrew fixa le jeune Worthington avec un brin de colère dans le regard, mais se tut pour le laisser parler :
_ Donc, je disais que j’en avais parlé avec Jim, ou plutôt que Jim m’en a parlé et que pour lui faire plaisir, à lui et à sa grand-mère, je vous ai demandé si elle pouvait nous accompagner pendant notre voyage en Roumanie, et je vous pose cette question qui me brûle les lèvres: êtes-vous d’accord?
_ Hé bien… il va falloir que je trouve un arrangement pour que monsieur le directeur fasse une entorse au règlement, afin de réserver une place pour madame Island, mais rien n’est certain. En tous les cas, je vous promet de faire ce qui est en mon pouvoir pour que cette charmante personne puisse participer en tout confort au voyage , comptez sur moi , monsieur Worthington ! Assura Mr Andrew avec un grand sourire et en serrant vigoureusement la main de son élève.

Ben lui rendit bien son sourire et tourna la tête en direction de Jim pour lui faire un clin d’œil discret . Après avoir lâché la main du professeur, il retourna à la table de son ami et ce dernier lui demanda :
_ Alors?
_ C’est d’accord, ta grand-mère va sûrement venir avec nous en Roumanie !
_ Sûrement ? Comment ça ?
_ Je suis sûr à environ quatre-vingt dix neuf virgule huit pour cent! Il ne reste que le dirlos et ta grand-mère à convaincre! C’est cool, non? Alors, merci qui ? Merci…?
_ Merci de tout mon cœur, Ben! T’es vraiment un pote toi! Je t’adore!
_ De rien, entre amis, on se doit de se soutenir!

Les deux garçons se serrèrent dans les bras et virent Sarah qui courait dans le couloir, pour les éviter tous les deux.

Après un bref regard affirmateur, ils s’élancèrent à la poursuite de leur amie pour lui présenter des excuses. Il s’agissait surtout de Ben qui l’avait offensée en se mesurant à elle . Ils mirent un certain temps pour la retrouver car elle s’était cachée dans les toilettes des filles et ce n’est que quand elle en ressortit qu’ils l’attrapèrent et l’emmenèrent contre son gré sur leur banc préféré .
_ Mais vous êtes complètement dingues tous les deux ces temps-ci ! Qu’est-ce qui vous prend ? Lâchez-moi ! S’écria Sarah en se débattant sauvagement .
_ On est venu te faire des excuses, Sarah…, lui avoua Ben, honteux.
_ Ah, bon, vraiment ? Dit Sarah d’une voix légèrement ironique et énervée .
_ Oui, nous sommes de parfaits idiots, nous aurions dû t’écouter depuis le début, continua Jim. Le surnaturel n’existe pas, sauf dans les films et les romans.
_ Et moi, je le suis encore plus, car j’ai insisté sur le fait que cela existait vraiment, moi-même, je n’ai jamais vu d’actes magiques opérer quelque part! je te demande pardon, Sarah, dit Ben, entièrement confus, bien qu’il fut quand même persuadé qu’il avait raison et Sarah tort.
_ Vous… vous pensez vraiment ce que vous dites? Demanda la jeune fille qui avait retrouvé sa douceur habituelle.
_ Nous le pensons vraiment, répondirent en chœur les deux adolescents.
_ Alors… dans ce cas… ça tient toujours pour ce soir ?
_ Et comment!
_ Je suis toujours ok… E.T! plaisanta Jim, satisfait de leur réconciliation.

Et, sans prévenir, Sarah se jeta dans les bras de ses amis et les embrassa. Ce fut ainsi, que la journée de cours pris fin, elle avait passé bien vite.




Chapitre II


Après quelques grosses minutes de discussions pour tenter de convaincre sa grand-mère avec l’aide de Sarah et Ben, Jim réussi à la faire céder et quelques jours plus tard, il préparèrent leurs affaires ( deux valises bien pleines à craquer), et se rendirent en bus au collège pour le départ tant attendu. Tout le monde attendaient les bus qui les emmèneraient au port de Washington.