Atelier 1 : Murmures.

Mon premier texte sur le site. Il m'a fallu le raccourcir, et je suis bien conscient que plusieurs phrases trop chargées sont loin d'être à point.

J’y errais. Depuis de longues heures, que dis-je, peut-être même qu’une journée entière s’était lentement égrainée entre les murs de cette habitation emplie de murmures anciens. J’étais aux trousses de mon âme, dont le souffle s’échappait lentement de mon être torturé pour rejoindre les voix qui s’agitaient autour de moi. Ces dernières s’étaient manifestées dès que j’avais constaté mon égarement dans les entrailles de cette antre malheureuse. Tantôt libérant leurs ferventes suppliques au creux de mon oreille, tantôt hurlant de lugubres insanités dans les appartements supérieurs du vieux manoir, j’avais depuis fort longtemps renoncé à chercher leur origine. Elles prenaient un malin plaisir à me narguer, à m’attirer vers la mort. C’est en tentant de les surprendre au cœur de leurs jeux funèbres que j’étais pénétré dans une vieille cuisine. Elle n’était impeccable que pour mieux mettre en évidence la chaise qui trônait en son centre, sur le carrelage de marbre luisant. Au-dessus de cet objet déteignant terriblement au coeur de la pièce nue, un nœud coulant qui semblait patiemment attendre que l’on s’y glisse dans la hâte, voulant sans aucun autre délai mettre définitivement terme à ces mots horrifiants qui s’agrippaient inconsciemment au tympan, creusant leur chemin au-travers d'un limaçon tétanisé d'effroi. J’étais au courant que je ne m’étais pas perdu par une coïncidence fortuite. Je savais que je n’en ressortirais point. C’était les présences seules qui avaient cette possibilité quelconque de me laisser sortir, et je savais fort bien que cela n’entrait pas dans leurs plans. Toutes les pièces étaient maintenant identiques, tous les couloirs faits de la même brique inexpressive, aussi transparente que ma personne. Mon âme était toujours une salle aux-devants de moi, me fuyant comme je tentais moi-même d’échapper à cet endroit. La notion du temps glissant entre mes doigts, peut-être étais-je ici depuis une demi-heure, ou une semaine? Un épuisement progressif mais net s’insinuait par tous mes pores, sans vouloir ne céder un moindre pouce par la suite, lorsque je tentai vainement de m’en débarrasser en m’asseyant je ne sais combien de temps sur les dalles froides de ce labyrinthe éternel, où toute vie était éphémère. J’étais conscient qu’en cet instant, c’était surtout mon mental qui avait atteint le point de rupture avec la rationalité qu’adoptait jusqu’à présent la banalité de ma vie. J’étais en train de devenir fou, mais je n’arrivais même pas à m’en faire avec cette idée plus que troublante.

Hero in a dream a écrit:: je suis bien conscient que plusieurs phrases trop chargées sont loin d'être à point.

Pourquoi ne pas y remédier, dans ce cas, puisque tu en es conscient ?

Invité

Trop lourd ce paragraphe. J'ai lâché en cours de route.

"c’était surtout mon mental qui avait atteint le point de rupture avec la rationalité qu’adoptait jusqu’à présent la banalité de ma vie."

Oh Mon Dieu ! Quelqu'un a pété ?

C'est vrai que c'est lourd, pourtant il y a du potentiel. On le devine derrière toutes ces phrases alambiquées écrites, on pourrait presque le croire, pour faire le plus beau, le plus sophistiqué possible. Cherche la simplicité.

Un conseil avisé, merci beaucoup.

Je crois qu'un autre de mes textes ne serait pas si lourd, mais il y a du chemin à faire, pour obtenir le style parfait.

Même remarque que les autres : on sent le potentiel et la volonté de bien faire, mais à force, ça plombe surtout tes phrases.
Moi aussi j'ai eu pdt longtemps ce problème de longueur et je commence maintenant à faire qques progrès en la matière, même si c'est loin d'être évident. Le conseil qui tue du jour : relis tes phrases à voix haute et vois où tu peux ménager des pauses, soit par la ponctuation, soit par des points. Parfois, on se rend compte en relisant certaines phrases trop longues, qu'elles peuvent au moins être coupées en deux.
C'est, je pense, le principal défaut qui ressort de cet atelier.

Mais sinon, il y a du vocabulaire et une bonne formulation, alors tu as toutes les cartes en main pour faire du bon Wink

Hero in a dream a écrit:: pour obtenir le style parfait.

Il n'y a pas de style parfait.

Invité

Ouah, c'est presque indigeste tellement le trait est appuyé, rendant le fond invisible. Je ne savais même plus ce que je lisais. Comme mes camarades, je reléve la volonté de bien faire, de chercher un style original, des formules inventives et des comparaisons novatrices... Le sens et le propos de tes phrases s'y perd complétement malheureusement.
Je ne saurais que te conseiller de relire, et de relire afin d'alléger la charge, de ponctuer et d'être plus évocateur (des images plus parlantes ou plus universelles sans tomber dans la platitude). Le vocabulaire est riche, les paraboles audacieuses mais à force d'en faire trop, ça noie le lecteur et lui fait perdre le fil de ton histoire de voix-fantômes.

Max a écrit:

Hero in a dream a écrit:: pour obtenir le style parfait.

Il n'y a pas de style parfait.

Ça dépend de ta vision de la perfection.

TAK a écrit:: Relis tes phrases à voix haute et vois où tu peux ménager des pauses, soit par la ponctuation, soit par des points. Parfois, on se rend compte en relisant certaines phrases trop longues, qu'elles peuvent au moins être coupées en deux.

Conseil intéressant, je vais le mettre en pratique la prochaine fois!

Invité

Flaubert appellait ça : son gueuloir ! Si une phrase, un paragraphe passait l'épreuve d'être hurler au lieu d'être lu eh bien, elle figurait dans son livre.

Vous imaginez : Flaubert, bedonnant et bien mis en train de hurler Mme Bovary ! Ca dédramatise la littérature

Je travaille depuis quelques jours sur l'Atelier 2, le tout devrait être mieux bâti. Ce ne sont pas tous mes textes qui en sont à ce point là, ce n'était qu'une malhabile construction de folie. On verra bien avec le prochain.

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