Remarques en vrac :
"Les mouettes encore ensommeillées titubaient en silence dans les airs."
=> Des moutettes qui titubent dans les airs ? joli mais non. Le mot tituber est quasimment connoté, on y associe l'image de deux jambres, la démarche vacillante d'un ivrogne etc. C'est choquant ici. D'autres synonymes sembleraient préférables.
"mouvement hésitant des vagues" et "La mer écumait de rage"
=> D'un coté on a l'impression d'une mer calme et de l'autre d'une mer déchainée. Vocabulaire paradoxal à mon goût
"La mer écumait de rage contenue puis déversait son amertume contre le sable jauni d’un paysage d’automne."
=> Formulation maladroite : "écumer de rage contenue". On peut le dire ainsi ?
"Mais ce jour-ci la Dame bleutée avait revêtu des couleurs étranges et le rythme du temps avait décéléré"
=> décéléré c'est pas très beau par rapport au reste. On sent ton soucis d'écrire joliment, comme on le ferait dans un poême, avec une certaine "mélodie" et de belles images, du coup je pense que tu pourrais trouver un mot plus joli ici
"Une pâture aux requins…"
=> On peut le dire ainsi ? Ne dit-on pas plutôt soit "en pâture au requin" soit "une pâture pour les requins" (ce qui est moche d'ailleurs ^^) ?
"Curieuse malgré tout, et très attirée par les
arts, je me mis à contempler les dessins. Des peintures à l’huile, et
plus exactement des portraits."
Marrant, on sent que c'est l'auteur qui parle ici au travers de son personnage. Ca expliquerait pourquoi les descriptions que tu fais me font penser à des tableaux, des peintures. Ca expliquerait pourquoi tu parles tant de nuances, de couleurs etc.
"Juste quelques nuances : une touche de nostalgie, un brin de tendresse, un soupçon de sacrifice…"
=> Joli !
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Et bien... une nouvelle très étrange comme l'autre, elle lui ressemble d'ailleurs pas mal sur plusieurs points. J'y trouve encore un certain charme, comme le charme d'une peinture, mais dans un texte. C'est le résultat de tes descriptions hautes en couleurs et en nuances. C'est vraiment... joli, mais je sais pas, y'a quelque chose, comme si ça manquait un peu de vie.
Comme l'autre nouvelle, ça commence par un plantage de décord, l'auteur se fait plaisir en nous paignant un joli paysage, une atmosphère quasi envoutânte. Et puis la rupture arrive, brutale (les meuniers et leur sac), comme dans un cauchemard. Je trouve là encore une certaine atmosphère malsaine, en grande partie à cause de l'homme du musée (avec des mots comme "sadique, cynique"...).
Autrement, une petite incohérence, encore que, lorsque le personnage principal se reveille dans le musée, elle est directement absorbée par les peintures, soit, mais son comportement manque de réalisme. On s'attendrait à qu'elle se demande ce qu'il s'est passé, qu'elle flaire le danger plus tôt etc.
Concernant la fin, je ne peux pas parler de fin véritablement originale, car on devine très vite le fin mot de l'histoire, et ça sent un peu le réchauffé. Mais ça reste intriguant, intéressant.
Ce texte me fait penser à un rêve qui se transforme en cauchemard en fait. C'est assez troublant.
Sinon l'écriture est plus aboutie que dans l'autre nouvelle je trouve, c'est plus riche, les images, métaphores etc. sont plus pertinentes et efficaces. C'est très bien écrit par moment, toujours fluide globalement. Agréable bien qu'il faut être un minimum concentré au début pour ne pas décrocher devant ce qui ressemble à une description de carte postale.
Un texte encore étrange donc, mais bien sympathique (mieux que l'autre je trouve) avec un charme certain et envoutant.
J'aurais voté "sympa" encore s'il y avait eu le sondage. Bien que ça mériterait surement plus niveau implication de l'auteur, j'arriverais pourtant pas à mettre mieux.
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EDIT : et bien ça en fait des critiques en peu de temps ! Tu as de la chance roro, certains pourrait être un tantinet jaloux héhéhé...