In Absurd We Trust

De toi, je n'ai lu que celui-ci et le précédent sur le cosmaunaute. Un autre aussi, il me semble, il y a un bail. Je trouve que tu écris bien, ce que je n'ai pas fait remarquer dans "Une question de perspective", car je me suis plus concentré sur l'histoire et sur ce que je ne comprenais pas que sur la façon dont tu construisais tes phrases, et dont tu racontais cette histoire.
Tu as une plume agréable, mais dans la précédente nouvelle, elle n'a pas assez servi (selon moi) ton histoire.
Ici, j'ai compris, et j'ai apprécié. Les dialogues ne sonnent pas faux, il y a du rythme, on ne s'ennuie pas. C'est l'histoire qui compte avant tout. Je pense que tu devrais plus chercher à te concentrer dessus avant d'aborder le style.

Ce n'est pas que je "force" l'écriture, mais plutôt que me concentre sur elle, que j'y accorde plus d'importance que d'ordinaire, en l'occurrence pour voir si je suis prêt à écrire un roman. Si je me contente de nouvelles depuis que j'ai commencé à écrire, c'est en grande partie pour ça. J'ai trop souvent lu les romans d'amateurs qui débutaient dans l'écriture (résultat catastrophique). Tu auras beau avoir la meilleure histoire du monde, si tu ne sais pas écrire, c'est pas la peine. Donc je profite du format particulièrement adapté des nouvelles pour me concentrer sur le style. C'est l'occasion ou jamais, mais c'est sûr que pour le roman j'abandonne cette focalisation. L'histoire passe évidemment au premier plan (c'est pas pour rien que j'ai passé des mois à l'arranger avant même de commencer à écrire quoi que ce soit).

En fait, après "méditation", je crois avoir repéré quelque chose : plus je me concentre sur le style et l'écriture, en essayant de la rendre fluide et agréable (ce qu'on cherche tous), et plus je tend vers un résultat qui devient exagéré. Je m'en suis rendu compte en lisant 2 ou 3 nouvelles de Bernard Werber : mon écriture devient très proche de la sienne quand je me focalise dessus pour la rendre fluide. Inutile de rappeler ce que la critique pense du style de Werber (un non style, en gros, un truc scolaire et sans intérêt)... Et en effet, à partir d'un certain stade, cette focalisation sur la fluidité du style entraine chez moi un résultat contre productif : la lecture est agréable et fluide, certes, mais c'est tout, l'écriture passe inaperçue, elle devient "lisse et impersonnelle" (horreur !). Il suffit de comparer avec ton roman, Didier : si ton écriture est loin d'être exempte de lourdeurs et de tournures perfectibles, elle a une vraie personnalité qui emporte l'adhésion. Bref, moralité : quand la recherche de la fluidité tourne à l'obsession, c'est pas bon... De la mesure dans toute chose.

Ca faisait longtemps que j'avais pas lu un texte ici, pour me remettre dans le bain je voulais quelque chose de court et c'est tombé sur celui-ci.
Donc lu et apprecié !

Personnellement j'ai bien aimé la structure, avec ce récit en forme de boucle. Pour certains ça peut être déstabilisant, mais pour ma part c'est un procédé que j'aime beaucoup, qui coupe toute linéarité et relance en même temps l'intérêt du lecteur, en lui faisant faire un petit effort d'implication. Chose que j'apprécie et qui change des histoires bêtes et simples où on va d'un point A à un point B par un chemin hyper balisé.
Au niveau du concept j'ai bien aimé, même si on devine rapidement quelque chose allant dans ce sens-là

Spoiler:

, mais ça ne m'a pas dérangé car c'est plutôt bien fait et maitrisé. D'ailleurs, la petite explicatioin finale m'a bien plu, ça fait très film de SF "à l'ancienne" (limite série B, mais dans le sens positif du terme), avec la grosse voix-off toute grave... tu vois le genre ?
Je crois que le seul truc qui m'ai un peu gêné soit les dialogues, pourtant bien faits et plutôt naturels, mais qui à certains moments m'ont semblé plutôt too much...
Rien de bien grave ceci dit, car ça n'a pas du tout influé sur le plaisir que j'ai pris à lire cette histoire. Décor sympa et réussi (on visualise en effet très bien), narration originale et thème bien choisi, plein de sens, qui peut rappeler certaines déviances actuelles de notre société actuelle.

C'est donc un "oui" franc sur le fond et la forme Max, au plaisir de te relire !

TAK a écrit:

D'ailleurs, la petite explicatioin finale m'a bien plu, ça fait très film de SF "à l'ancienne" (limite série B, mais dans le sens positif du terme), avec la grosse voix-off toute grave... tu vois le genre ?

C'est tout à fait ça en fait. Je sais pas pourquoi je me coltine cette espèce d'influence (alors que la SF à l'ancienne j'y connait pas grand chose, hormis quelques images emblématiques, des clichés quoi, la plupart hérité de l'enfance). Ça doit être une histoire de conscience collective, tout un univers particulier qui s'est implanté, tellement on est influencé par les USA depuis des années, dans tous les domaines (notamment le cinéma, les séries, la BD ou les bouquins, qui marquent fortement l'adolescence justement). D'où le décor et le fait que le truc se passe aux USA (comme dans mon dernier texte) ... Ça s'impose presque naturellement, et c'est un peu flippant (niveau formatage de la pensée). Mais dans tous les cas je trouve que ça a une sorte de cachet un peu désuet, avec des problématiques toujours aussi modernes et pertinentes.

Pour les dialogues c'est possible oui, il y a une certaine exagération des personnages.

Bref, merci TAK et content de lire à nouveau tes commentaires

J'ai bien aimé ce récit et sa structure narrative ne m'a pas dérangé. C'est un récit aux facettes multiples dont je pense qu'il faut plusieurs lectures pour en apprécier la teneur véritable. Donc très réussi pour ma part.

Amok a écrit:

C'est un récit aux facettes multiples dont je pense qu'il faut plusieurs lectures pour en apprécier la teneur véritable.

En effet, bien vu. Merci pour ta lecture et ton commentaire Amok.
A bientôt sur l'un de tes textes (d'ailleurs si tu pouvais m'en conseiller un sur le tas ? - genre le meilleur, ton préféré...).

De mes inédits, j'ai un faible pour "Des récipients du péché".