Bonjour, je mets ici une nouvelle que j'ai écrite il y a un moment déjà. J'aimerais que vous me donniez vos critiques parce que depuis le temps je n'ai pas eu vraiment de commentaires.
Voila merci
Harold n’avait visiblement pas la moindre idée de ce qu’il venait de faire. Il se baissa pour ramasser les restes brisés de la lampe de chevet et les déposa soigneusement dans la corbeille à papier. On ne sait jamais, quelqu’un pourrait se blesser en marchant dessus. Harold enfila sa robe de chambre, enjambant le corps de Linda qui gisait inerte au pied du lit. La prochaine fois il ferait plus attention, le verre pilé sur la moquette c’est l’enfer à enlever. Ca n’était pourtant pas dans ses habitudes de casser du matériel quand il était en colère, mais cette fois-ci il n’avait pas su se maîtriser. Il fallait qu’il se contrôle, la situation prenait des tournures qui ne lui plaisaient pas.
Harold avait toujours détesté la violence, et ceci depuis l’école. Ses camarades l’avaient affligé dés le premier jour du sobriquet de microbe. Et comme cette humiliation n’était pas assez sévère à leurs goûts, ils profitaient alors de la récréation pour le molester convenablement, lui brisant même un jour deux dents. Harold n’avait jamais compris pourquoi les gens en général passaient autant de temps à se battre ou à se faire du mal.
Hey ! Microbe !!! On va te fracasser le crâne !!!
Pris d’un vertige, Harold tituba, se tint un instant la tête entre les mains puis après un effort pour se maintenir d’aplomb, finit par se ressaisir.
Harold se tenait à présent devant la glace de la salle de bain, faisant face à son reflet. Il inspecta un instant la griffure qui lui laissait une vilaine marque sur la gorge puis plongea son regard dans celui de son double.
« Qu’est ce que tu fous Harold ?! Tu veux devenir comme tous ces petits trous du cul ? Il faut que tu te ressaisisses ! »
Pour l’instant rien de grave, une lampe de chevet brisée et… mais la prochaine fois ? S’il n’arrivait pas à reprendre le dessus sur ses accès de colère, il finirait par y avoir de la casse. Il attrapa dans la boîte à pharmacie un tube de Dolipran et en prit deux avec une gorgée d’eau du robinet. Peut-être cela allait-il calmer ce satané mal de tête. Il se dirigea vers la cuisine afin de préparer leur petit déjeuner.
Harold ne savait pas grand-chose, mais il savait que les femmes sont des êtres sensibles aux marques d’attention, et plus particulièrement juste après une grosse dispute. Ca devait être le côté gros nounours empoté qui cherche à se faire pardonner qui devait les faire craquer, il ne savait pas trop. Mais en lui apportant le petit déjeuner, Harold était sûr de toucher Linda là où il fallait.
… en plein crâne !!! Ouais microbe ! En plein crâne que tu vas te le prendre !!!
Harold sursauta. Il se retourna et inspecta la pièce du regard comme pour voir qui avait parlé. Mais il n’y avait personne et Harold le savait bien. Cependant… cette image… cette image qui lui était apparut l’espace d’une seconde…
On va te fracasser le crâne microbe ! Fracasser le crâne ! Fracasser le crâne ! Fracasserlecrânefracasserlecrânefracasserlecrânefracasserlecrânefracasserlecrânefracasserlecrâne !!!
« Fracasser le crâne »
Harold ne se rendit pas compte qu’il avait parlé tout haut. Son visage semblait à cet instant paralysé, sans expression, les yeux vides et les traits sans vie. Quand il reprit conscience, il mit encore quelques secondes à s’apercevoir que le verre qu’il tenait à la main avait explosé sous la pression de ses phalanges. Machinalement, il secoua la main et se la passa sous l’eau. Il reprenait la direction de la salle de bain lorsqu’une idée lui traversa l’esprit. Linda pouvait se réveiller à tout instant et il fallait vite préparer ses tartines et tout le bazar pour que la surprise soit totale ! Il fit demi tour brusquement et se précipita à la cuisine, un sourire d’excitation sur le visage. Harold imaginait déjà la scène, il préparerait son plus beau sourire (celui un tantinet niais irait parfaitement) et s’approcherait du lit avec son plateau et murmurerait ces mots… ces mots qui sont parfois même plus agréable à dire qu’à entendre…
« Pardon… Pardon ma douce… fit Harold, une soudaine lueur de tendresse dans le regard, tu sais que tu es tout pour moi et que je ne rêve que de toi ma belle ! »
Tout rentrerait alors dans l’ordre, et cette ridicule dispute ne serait plus qu’un vilain souvenir.
Le petit déjeuner était prêt. Au menu : tartines grillées et beurrées s’il vous plaît. Linda aura le choix entre trois sortes de confiture : abricot, groseille et mûre. Harold savait d’avance que Linda prendrait celle aux mûres, c’était sa préférée… mais une vraie princesse a toujours le choix, non ? Ensuite, café au lait, jus d’oranges pressées et… des jonquilles qu’Harold était allé cueillir en vitesse dans le jardin. Linda sera sûrement attendrie par le côté con-mais-mignon du bouquet. Tout était prêt, Harold, tout en fredonnant cette chanson qui passait à la radio, ressentait l’excitation du premier rendez-vous et ne puit réprimer un petit rire nerveux au moment de s’approcher de la chambre.
Harold passa le plateau sur une main pour ouvrir la porte, et joua du pied pour la pousser. Les lueurs matinales illuminaient timidement la chambre de leurs rayons bienfaisants. Harold s’approcha du lit et déposa le plateau sur le rebord. Alors qu’il s’apprêtait à prendre le bouquet de fleurs (con-mais-mignon), il trébucha sur une masse molle par terre et s’étala de tout son long. Il se redressa sur les coudes, furieux. Cette fois-ci c’était sûr, la surprise était gâchée. Il jeta un regard au bouquet de jonquilles pour évaluer les dégâts. Tout alla alors très vite. Il aperçut une tâche rouge sur l’un des pétales et se rendit compte qu’il avait les mains couvertes de cette substance. Tout lui revint alors à l’esprit sous la forme d’un puzzle dément. La lampe de chevet… les Dolipran… le verre… Linda… microbe… la pelle… confiture aux mûres… du sang… fracasser le crâne… la moquette… le bouquet…
Hey ! Microbe !!! Tu sais pas que la cour est interdite aux microbes ? Dégage ou je vais te…
Harold hurla, expulsant de ses poumons cet air qui l’irradiait. La douleur lui tordait le cœur et il sentit comme un poids immense peser sur ses épaules. Il se laissa retomber sur la moquette ; moquette… lampe de chevet… le verre… confiture aux mûres… fracasser le crâne…
« Pardon !!! hurla-t-il. Pardon ma douce !!! »
Son cri était un mélange douloureux d’amour, de haine et de folie naissante. Au travers de son rideau de larmes, Harold pouvait encore apercevoir les restes du bouquet de fleurs. Les femmes sont sensibles à ce genre de geste, surtout après une grosse dispute. Certain que Linda aurait été ravie.
Dans un râle de souffrance Harold parvint à s’adresser au cadavre qui était sa femme il y a encore quelques instants de cela.
« Je ne rêve que de toi, ma belle. »
Sujet: JE NE REVE QUE DE TOI 
La pauvre, elle doit penser que je suis bien atteint pour écrire des trucs pareils 
Parce que des ex à toi se sont déjà barrés à cause de ce que tu ecrivais?? 
