Aidez-moi à trouver la fin de cette nouvelle !!!

Titre : "Le maléfique voisin"


C’était une belle journée ensoleillée et pourtant le petit homme, le dos courbé, rasait le mur. Se complaisant à sinuer dans l’ombre, il lançait quelques regards soupçonneux aux rares passants qui le croisaient.

De hauts buildings l’entouraient et un sentiment d’oppression commençait à le gagner depuis quelques minutes.
Une fine sueur perla le long de ses tempes argentées qui ne pouvaient, malgré l’épaisseur de la chevelure, voiler la cicatrice.
Du sommet du crâne jusqu’au cervicales, cette fine tranchée rosâtre lui scindait le visage en deux parties bien distinctes. « La séparation du bien et du mal » aimait à plaisanter ses amis qui, dans le fond, ne se trompaient pas.
Il serrait contre son bras gauche une petite mallette rectangulaire en cuir noir surmontée d’un magnifique fermoir en or finement ciselé et l’homme stabilisait sa claudication à l’aide d’une canne en ébène. Cette œuvre d’art possédait un pommeau à tête de rat dont la queue, striée de multiples petits diamants, courait le long de la colonne. Le son que dégageait la canne en percutant le macadam de coups réguliers, rythmait la sonate que le nain avait en tête depuis son réveil.
Pressant le pas, il longea l’avenue sur une centaine de mètres et déboucha sur une large place où trois immeubles de haut standing se faisaient face. Les larges baies vitrées reflétaient avec intensité l’immensité bleuâtre du ciel.
Un immense portier s’avança à l’approche du nabot. Le gardien arborait une somptueuse tunique rouge à reflets dorés sur un pantalon gris d’excellente coupe. Les boutons dessinaient un rectangle sur le pourpoint brodé. Les épaulettes à franges surmontaient et parachevaient l’imposante carrure de l’homme.
Le col fermé sur un cou de bœuf, un faciès impavide et une large tête coiffée d’une casquette de tissu noir et visière cirée donnaient l’impression générale d’un accoutrement de cirque mais lorsque le gnome entendit la voix rauque et forte du cerbère aboyée tel un couperet tranchant l’air, il se tint sur ses gardes, les sens en éveil, et ses mains se crispèrent instinctivement sur la sacoche.
Le trottoir était d’une sinistre exemption humaine et le médecin se dit que toute fuite était inutile voire risquée. Après tout il ne faisait que son métier et il n’était pas dans ses habitudes d’abandonner un patient. Le petit docteur serra fortement sa mallette et se prépara à affronter le bestial portier.
« - On interdit les représentants de toute sorte dans cet immeuble, monsieur et…
- Pardon, je suis le médecin que M. Powell vient d’appeler et il paraît que c’est extrêmement urgent » bredouilla-t-il.
« - Désolé docteur. Excusez d’être agressif mais, depuis ce matin, j’ai dû renvoyer au moins cinq de ses enquiquineurs de…
- M. Powell m’a bien signifié que le cas du malade est d’une gravité qui ne mérite aucun retard…
- Passez docteur, monsieur Powell vous attend au troisième. Il m’a averti de votre venue ce matin »
Le nain opina du chef et se dirigea prestement vers le hall d’entrée du building.
Visages sombres, portes entrouvertes, murmures réprobateurs, le docteur sentit une animosité particulière, une exhalaison malsaine de tension et de peur, un suintement d’ effroi dans les couloirs.
Au premier étage un homme l’avait bousculé et avait déclamé froidement « qu’on avait bien le temps pour soigner le Mal en laissant crever les bonnes gens ». Une femme avait craché à terre à son passage et une vieille femme, dans l’embrasure de sa porte de chêne foncée avait subrepticement esquissé un signe de croix avant de s’enfermer à quadruple tour.
A mi-chemin, le gnome souffla quelques instants et sortit une fiole en argent. L’homme avala une gorgée réparatrice d’un nectar qu’il faisait parvenir d’une lointaine contrée rocailleuse et verdoyante. Il reprit sa difficile ascension en respirant avec difficulté. L’air était de plus en plus obstrué de remugles de frayeur et l’atmosphère lourde devenait irrespirable.
En accédant à l’étage supérieur, il s’arrêta, saisi de stupéfaction et de crainte mêlées. Un attroupement qui ressemblait plus à un siège qu’à un conciliabule de voisinage se tenait, faces austères et obstinées, devant une lourde porte qui se différenciait des deux autres par un épais matelassage de cuir rouge, un pentacle doré en son centre.
Un homme vint à sa rencontre, les mains tendues et la face congestionnée. Il cachait avec élégance, sous un gilet de soie mauve et boutons dorés, un abdomen et des flancs adipeux rompus aux tablées gargantuesques.
Des mains puissantes aux doigts velus lui enserrèrent les poignets avec vivacité et l’homme lui souffla, dans un relent aviné, une invective sèche.
- Vous ici docteur, je ne vous attendais plus ! Avec toute ma qualité de régisseur, je n’arrive plus à contenir les habitants de l’immeuble et…
- Que désirent-ils exactement ? demanda le nain en regardant d’un coup d’œil vif sa montre.
- Pardi ! Ils ne veulent pas vous laisser passer et encore moins que vous portiez assistance au locataire du treize !
- C’est invraisemblable voyons ! s’irrita le médecin en écartant M. Powell d’un coup de coude.
Il fixa le groupe et, malgré sa taille insignifiante, toisa les personnes de tête et força le passage. Des femmes braillèrent à l’unisson :
- Ne rentrez pas docteur. Cet homme est maudit. Laissez-le crever et qu’il brûle en enfer parmi les siens.
- Silence ! tonna le médecin. Si cet homme est malade, je me dois de le soigner. Dois-je appeler la police pour faire entendre mes devoirs ?
Le groupe s’écarta, visages renfrognés des petites gens bouffies d’orgueil et de maladives superstitions.
La lourde porte se referma sur le nain et une chape de silence l’enveloppa aussitôt.
Un remugle aigre de renfermé et de moisi l’indisposa. On percevait une fragrance sucrée en sus de la moiteur ambiante, « du miel » songea le médecin.
De longs cierges éclairaient sobrement un couloir encombré de tentures sombres et de tapis épais où l’on s’enfonçait avec délice.
Dans la pénombre du salon, il perçut une forme allongée sur un sofa. Une respiration saccadée troublait la sérénité du lieu ; ce qui frappa le docteur fut l’absence de temporalité de l’endroit. On ne pouvait déclamer avec certitude à quel moment de la journée on se trouvait à cet instant précis. Une exhalaison, un souffle rauque troubla et interrompit les pensées du nain et le fit revenir à la raison de sa visite.
Parmi les haillons qui composaient le personnage, seuls deux yeux perçants et étincelants d’une lueur fiévreuse trouaient l’obscurité rembrandesque. Les joues mangées d’une barbe hirsute et de gros poils roux donnaient le change à une chevelure qu’on aurait attribuée à un aliéné. L’homme haletait et son corps entier se soulevait de spasmes réguliers. Comment ce vagabond pouvait-il résider dans un logement si empreint de luxe et de raffinement ? Nous étions au 24è siècle et l’homme paraissait venir d’une lointaine époque, à l’allure anachronique qu’il dégageait de par ses vêtements cousus dans une grosse étoffe et de fortes mains calleuses. On ne pouvait certifier que l’homme avait traversé le temps mais le médecin était sûr que, quelles que fussent les motivations de l’homme, celui-ci allait mourir, loin des siens et de son siècle. La poitrine tâchée de sang se saccadait de multiples sursauts et l’homme murmurait une salve de mots indistincts, de borborygmes que le docteur ne put définir. Il songea à un dialecte européen du 19è ; du néerlandais ou du français peut-être - on ne parlait qu’une langue unique depuis deux siècles - mais le nain cultivait un penchant pour les races et peuplades anciennes, les traditions de la vieille Europe.
Les dents déchaussées et noirâtres de l’homme exhalaient une pourriture, un début de putréfaction et il fallait agir vite.
Le médecin ouvrit sa sacoche et sortit une piqûre à embout carré. Il apposa l’outil contre la maigre poitrine et inocula un liquide sirupeux. L’homme se détendit peu à peu et respira à grandes bouffées. Il restait qu’une poignée de secondes avant que l’homme ne rende son dernier souffle et le nain tenait à abréger les souffrances du malade. Lui parler était vain et le médecin se contenta de hocher la tête par intermittence aux lamentations de l’homme.
Soudain le rythme poitrinaire s’accéléra, les mains rugueuses se tordirent sur les jambes du médecin dans un élan désespéré et l’homme se souleva dans un extrême effort.
Il sortit un calepin de cuir noirci et entouré d’une lanière de chanvre. Il le tendit au gnome et s’écroula dans un ultime râle. Le nain lui ferma les paupières et, se détournant du visage crispé dans la mort, se leva.
Un seul mot prononcé par le défunt avait été émis avec insistance et perçu par le docteur, mais il ne comprenait pas l’allusion ni le sens de ce mot.
Bon sang ! Que pouvait donc dire « raven »?
Le médecin, pensif, remarqua à cet instant un morceau de papier dépassant du carnet. Il le saisit et, l’amenant vers une source de lumière, ne vit qu’une signature tracée par un sale crayon gras.
Malgré les tâches sur ce fond de papier gris dans cette mauvaise lumière, ses yeux discernèrent un prénom souligné d’un trait nerveux : VINCENT.
« Singulier » se dit-il et tendit le fragment vers la flamme avant de sortir.
A suivre…


TEXTE REMANIE ET DEVENU : "L'homme de réserve" !

Tiens, elle me dit qqchose cette histoire!
Tu ne l'avais pas déjà posté sur le forum, auparavant? Quand je suis arrivé ici, je suis allé dans les catacombes pour lire qques histoires moins recentes et je me souviens de celle-ci...ou alors c'etait ailleurs, mais je me souviens de l'avoir lu.
En tous cas, elle me plait bcp, malgré le fait qu'elle soit inachevée
L'ambiance, le paradoxe temporel (s'il y en a vraiment un), les personnages insolites, tout ça contribue à créer une excellente atmosphère. Et au niveau du style c'est très bon aussi, aussi bien au niveau du vocabulaire que des tournures, genre :
"Parmi les haillons qui composaient le personnage, seuls deux yeux perçants et étincelants d’une lueur fiévreuse trouaient l’obscurité rembrandesque" > j'apprécie particulièrement le terme "rembrandesque" qui colle parfaitement au climat et à cette impression de pénombre un peu inquiétante. Du très bon!

Par contre, mdr si je devrais te trouver une suite à ton histoire, je te pondrais un pavé de 20 pages avec voyages interdimensionnels et temporels, des chauves-souris dinosaures et de nécromanciers avides de pouvoirs lol alors non, je prefere m'abstenir!
Ceci dit, tu as là le pontentiel pour pondre une excellente histoire : suffit juste de mettre la machine en marche et de te creuser la tete pour trouver une explication à cet enigmatique "VINCENT" et à l'allure étrange du personnage. A la limite, petite idée au vol comme ça : sous forme de flashback, tu nous racontes comment cet homme, dans un passé lointain, a rencontré un certain Vincent avec qui il a passé un pacte occulte qui aura scellé sa vie...les conditions et les termes du contrat, ça ce n'est plus de mon ressort, par contre.
En tous cas, bonne chance à toi Zaroff!

P.S: Mouais, en fait c'est très cliché comme idée, oublies...

TAK a écrit:

Tiens, elle me dit qqchose cette histoire!
Tu ne l'avais pas déjà posté sur le forum, auparavant? Quand je suis arrivé ici, je suis allé dans les catacombes pour lire qques histoires moins recentes et je me souviens de celle-ci...ou alors c'etait ailleurs, mais je me souviens de l'avoir lu.
En tous cas, elle me plait bcp, malgré le fait qu'elle soit inachevée
L'ambiance, le paradoxe temporel (s'il y en a vraiment un), les personnages insolites, tout ça contribue à créer une excellente atmosphère. Et au niveau du style c'est très bon aussi, aussi bien au niveau du vocabulaire que des tournures, genre :
"Parmi les haillons qui composaient le personnage, seuls deux yeux perçants et étincelants d’une lueur fiévreuse trouaient l’obscurité rembrandesque" > j'apprécie particulièrement le terme "rembrandesque" qui colle parfaitement au climat et à cette impression de pénombre un peu inquiétante. Du très bon!

Par contre, mdr si je devrais te trouver une suite à ton histoire, je te pondrais un pavé de 20 pages avec voyages interdimensionnels et temporels, des chauves-souris dinosaures et de nécromanciers avides de pouvoirs lol alors non, je prefere m'abstenir!
Ceci dit, tu as là le pontentiel pour pondre une excellente histoire : suffit juste de mettre la machine en marche et de te creuser la tete pour trouver une explication à cet enigmatique "VINCENT" et à l'allure étrange du personnage. A la limite, petite idée au vol comme ça : sous forme de flashback, tu nous racontes comment cet homme, dans un passé lointain, a rencontré un certain Vincent avec qui il a passé un pacte occulte qui aura scellé sa vie...les conditions et les termes du contrat, ça ce n'est plus de mon ressort, par contre.
En tous cas, bonne chance à toi Zaroff!

P.S: Mouais, en fait c'est très cliché comme idée, oublies...

Tu as raison... histoire postée auparavant et enlevée ensuite ! Au niveau du style c'est, je pense, mon récit le plus abouti. Je pense à un anachronisme entre un futur et Van Gogh ! Que serait-il devenu si on lui avait dévoilé son immense notoriété de son vivant... ou à l'inverse si on l'empêchait de construire son Oeuvre par méconnaissance de l'homme et de son potentiel. Il dessine bien mais il ressemble plus à un miséreux qu'à un artiste dans ce récit. D'ailleurs le Docteur ne fait-il pas brûler un dessin en sortant de la pièce ! Ce papier vaudrait une fortune actuellement ! En tout cas, le ton me plaît.

Bon bin y a rien à dire puisque c'est devenu l'homme de réserve et que le remaniement était très bien.