Atelier 8 : Douloureuse incertitude

Voici ma contribution à l'atelier sur la femme !

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Elle reste là, assise, perdue dans ses pensées. Le soleil darde sur elle ses rayons et tente vainement de réchauffer son cœur, en l’enveloppant d’une douce aura bienfaitrice. Les yeux dans le vague, elle songe. A lui. Et puis à cet autre. Ses cheveux bruns, longs, ondulent sous la caresse d’une brise légère, découvrant complètement un visage aux traits fins. Une bouche bien dessinée, des lèvres sur lesquelles elle glisse de temps en temps une langue désireuse de les humecter. Un nez petit, si petit qu’il semble perdu au milieu de ce long visage, surmonté de ces grands yeux marron. Des yeux si expressifs, toujours habités d’une pointe de malice et d’un éclat enfantin, mais des yeux voilés à l’instant, dissimulés derrière un rideau opaque tiré sur de tristes pensées.
Lequel ? Quel est le bon ?
Inconsciemment, elle a posé sa main droite sur son bras et caresse de ses longs doigts fins – des doigts de pianiste, lui dit-on souvent – une peau encore douce et brunie par un soleil généreux. Vêtue d’un léger débardeur mauve qui dévoile une gorge attirante – escale avant la chute vers une poitrine menue formée de deux petits seins ronds – elle se tient, seule, sur son banc, indifférente aux promeneurs qui déambulent parmi les allées du parc et aux regards intéressés que lui lancent certains hommes.
C’est lui, je le sais. Je suis si bien avec lui.
Un éclair passe sur son visage, comme une caresse reposante, et qui amorce un sourire. Mais…
Pourquoi toujours ce « mais » ? Et pourquoi cet autre revient-il sans cesse dans mes pensées ?
A quelques pas, un pigeon se bat avec un quignon de pain, certainement offert par un ami des bêtes. Elle laisse son regard s’attarder sur cette volée de coups de bec, avant d’être de nouveau submergée par le doute.
J’en ai eu l’occasion et je n’ai pas voulu… Alors pourquoi maintenant changerais-je d’avis ? Et pourquoi se fait-il à nouveau si présent dans
mon cœur ?
Une coccinelle se pose sur son genou, joyeuse escadrille ailée, mais elle ne la sent pas, protégée par le mince tissu crème de sa jupe. Celle-ci, mi-longue, ne découvre que le bas de ses jambes et ses mollets, joliment musclés par une pratique sportive régulière. Dans leurs sandalettes mauves, ses pieds profitent également d’une exposition revigorante au soleil.
Je suis bien avec lui.
Elle tente de s’en persuader.
Il est tendre, doux, aimant… et je suis une grande sentimentale, non ? Il est cultivé ? J’aime tous les arts. Féru de randonnée ? Je revis en pleine nature. Et si mature, si… parfait.
Elle esquisse une grimace.
Parfait ? Moi, je ne le suis pas. Tantôt passionnée, tantôt volage. Lunatique, drôle, bornée, généreuse… Moitié ange, moitié démon. Parfois rancunière, toujours fofolle et follement amoureuse de… duquel
d’ailleurs ? De mon prince charmant ou… de mon âme sœur ? De ce complice de tendres nuits, de longues discussions, de fous rires, de jeux et que sais-je encore ? Ma moitié, le miroir de mon âme…
Son visage jusqu’à présent si sombre s’éclaircit tout à coup et rayonne, dans une juste imitation du grand Astre.
C’est lui, c’est sûr ! Demain, je prends ma voiture, je quitte tout et vais le…
- Non ! Ne fais pas ça !
Elle sursaute.
Qu’est-ce qui… ?
Sur le banc, sur SON banc, vient de surgir un bambin. Trois-quatre ans à tout casser. Il grimpe sur le dossier et, assis, s’amuse à se balancer, son regard insolent braqué sur celui de sa mère.
- Arrête ! Descends !
Elle soupire.
La voix de la raison ?
Terrassée par l’inconscience de ce qu’elle voulait faire, elle maudit intérieurement cette femme et son enfant d’avoir, juste à ce moment, fait
irruption dans ses rêveries.
Et bien soit ! Je ne pars pas, je reste !
Elle se lève.
Je choisis le confort, le bonheur, le durable…
Plisse les pans de sa jupe.
… et ignore la passion, l’incertain, le fusionnel…
Récupère son sac.
… mais ne cesserai jamais de rêver.

C'est joliment écrit. J'ai bien aimé. Joli traitement de la femme dans ses doutes amoureux.

Je rejoinds Tati Cathrine, c'est bien écrit.
La pauvre est entre deux feu.
Et j'adore la description que tu a fait de ton perso.

Memes remarques que les deux autres. C'est très joliment ecrit, très bien tourné et on partage les doutes du personnage...et c'est d'autant bien vu je trouve, car ne sont pas du tout des sentiments evidents à décrire.
Alors, autant sur le fond que la forme, je dirais que c'est très réussi !

Merci à vous trois !

Yep!! Bravo!! C'est bien écrit!!
Et ce gamin...

Atelier réussi Je trouve

Merci à toi ti frère ! =)
Et pour le gamin...

A peine tiédi par CHARLES ET JIMMY, je saute sur ta contribution pour cet atelier et sa lecture tempère mon jugement sur ton style.

Le thème est très bien traité et ta description de cette femme est très convaincante. On sent l'esprit léger et désinvolte (ses habits et ses poses) et en même temps, la lourdeur de ses pensées, de ses doutes. Ce paradoxe est bien degagé et du coup, ton personnage prend une dimension intéressante, tout à fait crédible. Atelier réussi pour moi aussi !

Juste une petite remarque vocabulairienne (si j'ai le droit d'inventer des mots ...)

Une coccinelle se pose sur son genou, joyeuse escadrille ailée

Une coccinelle, c'est un peu léger pour faire une escadrille !

Définition rapide Escadrille : Groupe d'avions de combat

Euh... oui, effectivement ! Il va me falloir modifier ça
Merci en tout cas !

Effectivement, l'atelier est réussi. Excellente narration.