Un petit atelier pour me remettre en jambes... sans grandes prétentions ^^
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Alors qu'il s'apprêtait à éteindre sa lampe de chevet, François crut entendre une voix venant du couloir. Il sortit ses pieds frigorifiés de dessous la couette. Les laissant à la merci d’un quelconque monstre pouvant se cacher sous son lit. Bien qu’ayant quatorze ans, il était toujours terrifié par le noir. C’est en tremblant qu’il se dirigea vers la porte de sa chambre. Qui avait bien pu se lever en pleine nuit ? Son père ? Le chien avait peut être aboyé… Il avança, quittant la moquette pour le carrelage glacé. Un frisson le parcourut. Il perçut une ombre du coin de l’œil. Non son imagination devait lui jouer des tours, un autre mouvement… il commençait vraiment à avoir peur. Le silence régnait dans la maison. Ni ronflement, ni bruit de sommier. François était mort de peur, paralysé, incapable de faire le moindre geste pour aller se réfugier sous ses draps. Il sentit un souffle sur sa nuque. Il se retourna, le cœur battant et se retrouva face à deux yeux rouges dissimulés dans l’ombre. Ils disparurent instantanément. Le garçon perdit son sang froid, et se mit à courir dans le couloir, persuadé que quelque chose d’affreux le suivait. Il se réfugia dans la cuisine, referma la porte et se colla au plan de travail au fond de la pièce s’emparant d’un couteau, un de ceux avec des lames aiguisées comme des rasoirs dont se sert son père pour découper des fines tranches de viande. Des bruits de grattements, contre la porte de la cuisine… puis de grands coups. François brandit son couteau tel un vulgaire bouclier contre l’horreur qui se tenait derrière la sordide porte en bois.
- Ouvre Moi François ! Je veux juste jouer avec toi !
Un rire suivit, un de ces rires à vous faire devenir fou, à vous faire croire à l’existence des démons et des fantômes, un rire de dément. Pourtant cette voix, il l’avait entendu tellement de fois, dans ses cauchemars les plus abominables. La voix exprimant ses peurs les plus profondes, semblant provenir des entrailles de la terre. Mais il sentait quelque chose de familier en elle. Il avait presque envie d’ouvrir, découvrir le visage qui pouvait se trouver là.
Les grattements continuèrent quelques minutes, puis cessèrent d’un coup. Il s’approcha de la porte, et regarda par la serrure. Il aperçut un bras, enveloppé dans un tissu, c’était sans aucun doute une manche de la robe de chambre de son père, la peau grisâtre était couverte de plaques rouges. Il recula vivement, voulant à tout prix s’éloigner de cette chose.
- Allez vous en ! Je ne vous ouvrirais pas !
- Ouvrir à qui ?
François se retourna vers la voix. Il était là se tenant derrière lui, le dos voûté, ses long bras touchant presque le sol. La robe de chambre couvrait son corps jusqu’aux genoux, les jambes n’étaient pratiquement couvertes que de peau, donnant une allure squelettique à ce qu’il avait encore hier appelé papa. Le visage n’était plus qu’un amas de chaires flasques et pendantes, encadrant deux petits yeux rouges. Un horrible rictus déforma le visage de la créature. François tomba a genoux, sanglotant.
- Qu’avez-vous fait de mon père ?
- Mais c’est moi mon chéri ! Tu ne me reconnais pas ?
Il se cambra en un nouveau rire dément.
- Tu veux parler à ta mère ?
Il plongea sa main déformée dans une besace qu’il tenait sur son épaule. Il en sortit une tête coupée, la tendit à bout de bras. Le visage de sa mère se balança lentement devant ses yeux. Le défigurant de ses orbites blanchies. Le garçon poussa un cri, incapable de réagir autrement face à ce spectacle. La chose continua à rire, remballant les restes de sa femme.
- Il ne me manque plus que la tienne mon petit ! Il replongea la main dans son sac et en sorti un grand couteau de boucher. Approche ! Tu ne sentiras presque rien !
Il se rapprocha de François, la démarche plus que chaotique. Semblant contenir son rire. Le garçon recula, fuite dérisoire face à cette monstruosité. . Son pied se prit dans la chaise, il tomba à la renverse, heurtant violemment le sol de la cuisine. Sa vision se troubla, il entraperçut la lame se diriger vers sa gorge, une douleur lointaine lui prendre le cou. Le noir l’entoura et il perdit lentement connaissance.