Atelier 4 : Thérapie

Voila mon exo. Desolé, mais j'ai pas eu le temps de le retravailler depuis que je l'ai pondu.

Thérapie

Je marche dans un couloir sombre. Normalement, ici le plancher grince, mais là, pas un bruit, rien. Je n’entends plus rien. Je suis sourde ? Non, j’attends. J’attends le bruit salvateur, le son de la délivrance, le clap de fin.
Je m’approche d’une porte, c’elle de ma chambre. J’entre. Mon mari me regarde, il me sourit et s’approche de moi. Il m’enlace et s’écroule. Je l’ai eu. Jamais il ne recommencera ce qu’il a fait. Mes mains sont couvertes de sang, c’est chaud et doux. Un peu poisseux. Je lâche le couteau, il tombe et rebondi sur le plancher en silence. Je m’éloigne à reculons, puis fuis a travers la maison. Je dévale l’escalier, loupe une marche et m’étale en bas sur le tapis. Ma tête frappe le sol. Une douleur me traverse le crâne en un éclair, je me relève. Trop vite, ma vision se trouble. Les murs dansent devant moi, les couleurs se mélangent, le sol tangue. Je ferme les yeux et attends un petit moment, plongée dans le silence.
Finalement, la douleur s’estompe. Je regarde autour de moi. Ca va mieux, tout est stable, plus de problème. Je repart et pense à ce que je viens de faire. Pourquoi ?
Je l’aimais, et lui aussi. Peut-être pas assez, c’était ça son problème, il ne m’aimait pas assez. Maintenant, il ne pourra plus m’aimer du tout, à moins que de là-haut il continu. Mais c’est trop tard. Trop tard.
Je marche dans la rue, les voitures passent en silence, les gens discutent autour de moi et je n’entends rien. Certains me dévisagent, d’autres s’éloignent apeurés. Voilà j’y suis. Me voici devant l’immeuble. Je pénètre dans le hall, me dirige vers l’ascenseur et appuie sur le 60éme. La montée est rapide, c’est un express. Je me regarde dans la glace sur une des parois. Je comprends mieux, c’est vrai que je fais peur, j’ai les traits tirés, les yeux exorbités, une vraie folle. Et tout ce sang sur mon chemisier. Je comprends mieux les gens dans la rue. L’ascenseur s’arrête, désagréable sensation, l’estomac à tendance à vouloir continuer sur sa lancé. Les portes s’ouvrent sur un couloir au sol de moquette verte, et au mur eux aussi tapissé de moquette. C’elle-ci étant bleu. En temps normal, je ressent un certain étouffement quand je pénètre ici, ça vient des bruits qui sont atténues par toute cette moquette. Mais aujourd’hui rien, mes oreilles ne me transmettent pas cette sensation. Je progresse vers la porte en verre au bout du couloir. Une femme, la secrétaire, me regarde passer sans rien dire. Elle me connaît, je viens souvent. Elle m’a toujours fait penser à un monstre tapi sous un déguisement de femme. Des cheveux blancs, des grosses lunettes, des dents longues, surtout quand elle croit qu’on ne la regarde pas. Et puis elle ne change jamais. Depuis que je viens, elle est toujours pareil, pas une ride, pas une maladie. Pourtant ça fait des années que je viens. Elle me fait peur, mais pas aujourd’hui.
Je rentre dans le grand bureau. La moquette est épaisse, dans un coin une plante aux fleurs bleues dégage un parfum entêtant. Un énorme bureau en merisier derrière lequel trône au fauteuil moelleux occupe le centre de la pièce. Un des murs est recouverts d’une bibliothèque dans laquelle des centaines de livres sont réunis. Mais ma place est dans un coin, je m’y dirige m’installe sur le canapé qui m’y attends et patiente.
Le sommeil me gagne. Je lutte, mais il est le plus fort et finit par m’emporter.
*
Je suis réveillé en sursaut, le clap vient de retentir. Je me redresse et aperçoit mon psy qui me regarde. Il a tiré le fauteuil prêt du canapé et m’observe dormir, je ne sais pas s’il est là depuis longtemps. Je lui souris.
−Comment allez vous ? Me demande-t-il.
−Bien… Ca va bien, lui reposter.
−Bon tant mieux.
−La séance a été concluante cette fois-ci ?
−Oui, regardez vous.
Je m’exécute. Mon dieu, tout ce sang.
−Qu’ai-je fait ?
−Vous avez résolu votre problème, me dit-il en souriant.
Il me tend une carte, je la saisis et lis : Dr Natas, avec l’hypnose, réglez tout vos problèmes.
−C’est résolu maintenant, reprend-t-il.
Je me lève et hurle. Il ne bouge pas et me regarde. Je recule, et me colle au mur. Il me dégoûte, sa présence me répugne, comment a-t-il pu ?
−Je l’aimais, lui dis-je.
−Oui, mais il vous trompait. C’est bien pour ça que vous êtes venu me voir ?
−Oui.
C’est un murmure qui s’échappe de mes lèvres. Mes yeux s’embuent, les larmes coulent le long de mes joues. Je me précipite sur la fenêtre et passe à travers.
C’est long 60 étages.
Qu’est-ce qu’il m’a fait faire ? Comment a-t-il pu croire que je pourrai commettre un tel acte ? Qui est-il ? Qu’est-il ?
Toutes ces questions qui hantent mon esprit durant la chute. Le vent souffle dans mes oreilles, ébouriffant mes cheveux. Le sol se rapproche. L’air caresse mes bras et mon visage, me donnant des frissons. Encore un peu. Le son de la rue me parvient de mieux en mieux. Je m’écrase.
*
Je me réveil en sursaut, couverte de sueur. David dort à mes cotés, il n’a pas bougé. Encore ce rêve, il va falloir que j’en parle au docteur pour qu’elle augmente les doses. J’essai de me rendormir mais je n’y arrive pas. Je reste allongée sur le dos, pendant que les heures s’écoulent lentement. Le réveil sonne. Je l’éteins et laisse David dormir. Il ne travail pas aujourd’hui, autant qu’il se repose, je peux y aller toute seule.
Je me lève, déjeune et part pour mon rendez-vous. Une fois par mois, je vais chez le psychiatre. Il y a quelques années, David m’a trompée et je ne l’ai pas supporté. J’ai essayé de me suicider et depuis je suis suivie par un psy.
Je marche d’un bon pas sur le trottoir, et ne tarde pas à arriver devant l’immeuble, je rentre et prend l’ascenseur, direction le 60éme étage. Je m’assois dans la salle d’attente. Je suis la seule patiente pour l’instant. Je ne suis pas rassurée, mais la secrétaire à l’air occupée dans le tri de ses papiers.
Un homme arrive, il me tend la main. Je me lève et l’a sert non sans étonnement.
−Bonjour, dit-il. Mr Natas, votre nouveaux médecin.

FIN

Très bien!! Ca se lit tout seul, l'idée est chouette et j'aime bien la fin! Le style est dans l'ensemble plus percutant je trouve. Parmi tes exos, c'est celui que je préfère!
Sinon il y a qq fautes mais bon tu pourras les gommer quand tu le retravailleras.

Bien !
Je pense que l'histoire se tient, la découpe en trois parties est équilibrée. Les descriptions sont très efficaces.

Ce que je regrette, ce sont les phrases commençant par "je" qui se répète trop souvent. Quelques tournures avec des conjonctions ou des temps passifs auraient empêché ces répétitions, je pense.

Quoiqu'il en soit, le style est clair. Il n'y a pas de lourdeur.

Bien !

tu m'en avait deja parler au boulot mais c quand meme pas mal. ca se lit bien.

S
P
O
I
L
E
R

le nom du psy est bien trouvé

Gros bête que je suis, j'avais même pas percuté Mais oui effectivement!

alors on fait pas gaffe au allusion de l'auteur ?

ben... heu... si... mais bon... il était tard... mes yeux ont du glisser dessus...

ok tu est pardonner...pour cette fois

Très bon Yann , très bon. Le temps des verbes au présent donne un rythme rapide qui va bien avec l'action. Oui , des fautes , pas mal même , mais ça se corrige. L'idée aussi est bien avec cette illusion que tu arrives à maintenir jusqu'à la dernière phrase. J'ai une question : Yann , tu es bien un garçon? C'est une mode qu'ont les garçons à écrire comme s'ils étaient des filles et inversement?? C'est Cornélia aussi qui écrit elle parfois comme si elle était au masculin. Il y a une raison? Et les contraintes de l'exercice sont bien respectées aussi , je les ai senties ici , car je les ai lues après avoir découvert le texte de Olivier. C'est du tout bon en tout cas , bravo. - Nad

Merci Nad. Oui, je suis un garçon, mais j'ai écrit c'elle-ci comme si j'étais une fille sans reflechir. Ca m'est venu tout seul, pourquoi une fille? J'en ai aucune idée mais c'est pas une mode pour moi, juste l'instinct.

Super !! Ton meilleur récit, surtout au niveau de l'histoire et de l'idée !
Même si le style reste à améliorer pour rendre le récit plus fluide et plus captivant (le début est un peu lourd), la construction générale, et surtout le paragraphe de rappel à la fin (très astucieux!) font preuve d'un réel talent !

Bravo et continue comme ça !

Merci, au moins je voit que le travail porte ses fruits. Ca me fait plaisir. :-D

Je suis comme ça moi ! Si le texte m'emballe, je félicite, si je suis pas chaud, je le dis cash...

C'est un bon récit qui m'a bien plu même si il pourrait être amélioré au niveau de la construction des phrases et des coquilles, fautes, oublis ou autres.

Salut Yann,
Texte agréable, bien construit et le traitement de l'atelier est original ! Par contre, quelques invraisemblances gâtent la lecture, c'est dommage