Dernière balade

1er texte après une longue période sans avoir écrit un mot (même pas la liste des courses!)

Lorsqu’ils atteignirent le sous-bois, un voile de fraîcheur, tant exquis que providentiel en cette journée caniculaire, les enveloppa de ses bras bienveillants et les invita dans le havre paisible de la forêt. L’épais feuillage des arbres qui bordaient le chemin repoussait au nez du soleil ses rayons indiscrets et semblait protéger de quelque mystérieuse façon les promeneurs.
Adrien se saisit doucement de la main de Clarisse et lui désigna du menton un chêne qui trônait en véritable maître des lieux quelques mètres plus loin. Ils s’allongèrent côte à côte aux pieds de l’ancien, sans un mot. Juste un coup d’oeil furtif et un sourire malicieux. Puis ils envoyèrent leurs regards voguer parmi les nuages et se laissèrent imprégner par cet instant délicieux.
Un brin d’herbe au coin de la bouche, Adrien repensa à la manière dont il allait procéder. Il avait bien entendu tout prévu jusque dans les moindres détails mais il craignait que l’appréhension ou la crispation ne le fasse fléchir au moment fatidique. Et puis le terrain avait sa vérité propre, il ignorait comment Clarisse allait réagir et savait qu’il risquait de perdre tous ses moyens si celle-ci se mettait à hurler ou à gesticuler. Aussi, il lui fallait attendre le moment opportun. Tout d’abord il l’emmènerait en haut de la colline, ensuite il aviserait selon les circonstances.
- Qu’est-ce que tu vois dans les nuages, demanda soudain Clarisse, tirant Adrien de ses élucubrations.
- Et bien, je nous vois nous…
Clarisse pouffa et se redressa sur les coudes, plongeant son regard bleu dans celui de son petit ami.
- Tu dis n’importe quoi.
- Mais non, regarde, dit-il en riant à son tour, le doigt pointé vers le ciel. Là, il y a toi, avec tes longs cheveux bruns qui cavalent dans ton dos et les deux petits trous que tu vois là, ce sont tes yeux. Et la masse informe qui est juste à côté, c’est moi !
- Oui, ça je t’avais reconnu, dit-elle en réprimant avec mal le rire qui lui chatouillait le ventre. Mais franchement, je ne sais pas où tu vois des cheveux bruns !
- Partout. Tout le temps. Dés que je ferme les yeux. Tu m’obsèdes ma petite poulette !
- Oh, fit-elle d’un air faussement outré. Tu sais très bien que j’ai horreur que tu m’appelles par ces noms débiles.
Elle le gratifia de plusieurs tapes sur la tête pour s’assurer que le message était bien arrivé à destination. Adrien, lui, continuait à ricaner tout en se tassant sur lui-même pour amortir les coups dans une attitude théâtrale.
- Ouille ! Au secours, on m’agresse !
- Idiot !
- Poulette.
- Gros naze.
Clarisse poussa un soupir exagéré qui se transforma aussitôt en sourire quand elle croisa le regard d’Adrien. Elle adorait ses petits yeux rieurs et le plissement malicieux de ses pattes d’oie naissantes.
- Je t’aime, Adrien.
Ce dernier esquissa un sourire gêné et déposa un baiser sur les lèvres roses de sa compagne en espérant qu’une telle réponse suffirait. Il lui fallait à tout prix conserver les apparences jusqu’au moment crucial. Mais le regard de la jeune fille se fit insistant, aussi Adrien se résigna à souffler, à contre cœur, ces quelques mots :
- Moi aussi je t’aime, ma chérie.
Alors Clarisse l’embrassa pour dissimuler son sourire ravi, le cœur comblé et des idées plein la tête. Adrien la saisit doucement par les épaules pour plonger ses yeux dans les siens.
- Je connais un endroit très joli pas loin d’ici, dit-il. Plus loin sur la colline, on domine toute la plaine et la vue est magnifique.
- Emmène moi, fit-elle alors en lui tendant la main, les joues empourprées de bonheur.

En la voyant ainsi, les yeux perdus dans l’immensité du paysage, la chevelure dansant au gré du vent, Adrien eut un terrible doute. Jamais il ne pourrait aller au bout. Il allait craquer, c’était sûr. Il savait pourtant qu’il devait faire fi de toute émotion pour une mission de cette importance, mais c’était plus fort que lui. A chacun des gestes de sa compagne, des dizaines de souvenirs surgissaient dans son esprit et pointaient sur sa conscience un doigt accusateur.
Un stigmate de crispation apparût alors sur son visage et ses doigts s’agitèrent sous le coup de la nervosité.
- Quelque chose ne va pas, mon amour, s’inquiéta Clarisse qui avait remarqué le malaise du jeune homme. Tu ne te sens pas bien ?
- Tout va bien, assura Adrien d’une voix rendue blanche par la pression. Ca doit être le soleil, ne te fais pas de souci.
Il lui fallait agir dés maintenant, c’était le moment ou jamais. Le coin était des plus tranquilles et personne ne risquait de les surprendre. Les circonstances étaient parfaites.
Clarisse s’approcha du précipice et se pencha pour observer d’un œil fasciné le ravin qui dégringolait à ses pieds. Adrien déglutit. La minute de vérité.
Maintenant !
- C’est haut, la vache ! fit-elle en se tournant vers le jeune homme qui se liquéfia littéralement sous ses yeux.
- Oui… C’est très... haut… souffla avec peine celui-ci.
Des gouttes brûlantes de sueur sillonnaient sur son visage, la chaleur semblait lui comprimer le crâne. La fièvre menaçait. A une demi seconde près, il y serait parvenu. Mais il avait fallu que cette petite pétasse se retourne !
- Mon chéri… Tu n’a vraiment pas l’air bien ! Regarde moi ça, tu es en nage !
Elle s’approcha d’Adrien, l’inquiétude pouvait se lire sur son visage, et lui prit doucement la tête entre ses mains. Elle lui apposa un tendre baiser et Adrien sentit aussitôt la fraîcheur de ses lèvres contre les siennes. Bientôt sa langue s’immisça lentement hors de sa bouche et s’infiltra avec malice dans la sienne, prodiguant des caresses d’une douceur infinie. Puis, Clarisse plongea son regard clair dans les yeux sombres du jeune homme.
- Allez viens, on rentre. Je vais nous préparer une bonne citronnade et on ira la siroter sous la véranda, qu’est-ce que tu en dis.
- Heu… En fait… On n’est pas bien ici ?
Clarisse imita la moue blasée et tira l’oreille de son compagnon qui se mit à sourire d’avance. Il adorait son petit numéro de femme fâchée.
- Dis donc garnement ! Tu ne crois pas que tu as assez tiré sur la corde pour aujourd’hui ? C’est une insolation que tu veux ? Hmm ?
Mais il fallait qu’il l’élimine.
- Oui, maman, fit alors Adrien en roulant des yeux et en affaissant les épaules.
Il adressa à Clarisse un sourire en coin, s’approcha d’elle et lui flanqua un violent coup de coude dans le nez. Sa tête partit en arrière, dessinant dans l’air un arc de gouttelettes de sang et la jeune fille s’effondra sur le sol, à quelques dizaines de centimètres du précipice.
Les mains ballantes, la poitrine se soulevant au rythme de sa respiration paniquée, Adrien examina sa compagne qui gisait inconsciente à ses pieds. Son nez avait pris un angle qui ne souffrait aucune contestation quant à l’état de l’os. Un épais filet de sang coulait sur sa bouche et son menton, allant jusqu’à tâcher son chemisier.
Le plus dur était fait, il ne lui restait désormais plus qu’à balancer le corps dans le vide et tout le monde croirait à un accident. De toute façon, une fois en bas, la salope ne ressemblerait plus à rien. Toutefois il fallait qu’il se dépêche et qu’il s’acquitte de sa tâche avant qu’elle ne se réveille, il savait pertinemment que le courage et les tripes lui feraient défaut s’il devait affronter une fois de plus son regard.
Il se baissa sur la masse inerte et l’empoigna par en dessous les épaules. Son cœur sembla s’arrêter. Clarisse avait ouvert les yeux et semblait maintenant chuchoter quelque chose. Son souffle formait des bulles roses avec le sang qui lui obstruait le passage. Adrien plaqua des yeux terrifiés sur la scène qui se déroulait devant lui et hésita un instant. Elle le regardait.
- Tue… Tue la cette… salo… cette salope…
Horrifié, Adrien recula vivement de quelques pas.
- Montre… Montre lui que… Montre lui que tu en as dans le falzar…
- Clarisse ?
- Jettes-la dans le vide, cette pute !
- Adrien, non ! Je t’en supplie !
- Arrête ça !
- Vas-y !
- Chéri…
- Non, je ne peux pas.
- Je t’aime.
- Salope !
- Montre lui.
- Arrêtes ça !
- Libère toi.
- Qu’est-ce qui te prends ?
- Non…
- Couille molle !!!
- Moi aussi, je t’aime !
- Pourquoi ?
- Vas-y, ne l’écoutes pas, écoutes moi !
- Qu’est-ce qui t’arrives ?
- Qu’est-ce qui m’arrive ?
- Je t’aime !
- Bute la cette pétasse !
- Moi aussi !
- Non.
- VAS Y !!!
- ARRETEZ CA !!!
Adrien se plaqua les deux mains sur les tempes et ferma les yeux, plissant les paupières jusqu’à s’en faire mal.
- Noooooooonnnnn…
Le jeune homme fit quelques pas en avant, puis rouvrit les yeux. Devant lui, une vue imprenable s’étendait sur des kilomètres, un paysage magnifique. Des larmes jaillirent soudain de nulle part et inondèrent ses joues rendues ternes par l’ombre palpable de la mort. Il tourna la tête vers les râles étouffés qu’émettait la jeune fille.
Et fit un dernier pas.

pas mal

Citation :

Dois-je vraiment approfondir !! j'ose pas..

Pourquoi, ça va piquer à ce point là? Sinon ben sans approfondir non plus dis moi en 2 mots ce qui t'as pas plu

Citation :

Bien je trouve qu'elle est cul, cul la praline !!

C'est voulu, c'est pour rendre la suite plus brutale... Le côté buccolique du début, genre les oiseaux chantent etc..., est recherché

Citation :

La narration n'a aucun style, fade, banale

rôôô quand même...

Citation :

l'idée et sans plus

Entièrement d'accord, je n'ai de toute manière pas cherché l'originalité

Je suis navré qu'elle t'ait déplu Bon, je vais noyer mon chagrin dans un cappucino et je reviens.

ok

Non mais t'inquiètes, c'était pas un texte qui me tenait particulièrement à coeur, c'était un ptit texte de reprise voilà tout

Citation :

Bien tu sais viniwow, t'es le nouvelliste préféré de ce forum

rôôô c'est gentil de me passer de la pommade mais ca va hein, je vais pas déprimer ;-)

ben non c'est la vérité !!

Je serais curieux d'avoir d'autres avis, quelqu'un d'autre l'a lue? N'hésitez pas à piquer hein! Vous pouvez me lyncher, c'est ma tournée!!!!

C'était...bon. Sans plus, ni moins. Ce n'est pas ce que j'ai lu de meilleur de toi mais je ne me suis pas ennuyé une seconde. J'aime bien ton style d'écriture, mais l'histoire était un peu trop banale. Bref, à lire mais sans avoir de trop grandes attentes.

Merci Emathuor! C'est vrai que l'histoire n'est pas top, en fait je voulais juste écrire un truc brutal et faire une cassure entre le romantisme fleur bleue et les pensées morbides. Disons que c'est le genre de texte plus marrant à écrire qu'à lire

Bon, bein j'y vais aussi...

Vini, ça commence pas trop mal, mais à la fin, ça merde sec: ton dialogue est quasi incompréhensible...

Je rejoins Cornelia: tu es probablement un des meilleurs de ce forum, mais sur ce texte.... Beurk ! Franchement déçu.
Sorry !!!

Citation :

ché pas je demande parceque pour prendre leur défence comme sa y a un truk

Oué je sais, c'est voulu en fait Mais bon ça fait un joli flop apparemment

Citation :

Sorry !!!

Ben non faut pas, c'est moi qui suis sorry Je ferai mieux la prochaine fois, je m'y engage Sinon je vous autorise à me péter les genoux!!

ton histoire est sympa mais banale. je te rassure, j'ai quand meme pris plaisir a la lire. mais tu a ecrit de meilleur nouvelle