Interdit aux mineurs
LA REDACTION INTERDITE
« Alors qu’il s’apprêtait à éteindre sa lampe de chevet, François crut entendre une voix venant du couloir… ». Voilà Pierre était là, devant sa feuille, le crayon en suspens prêt à fendre l’air à l’instant où l’inspiration daignerait arriver !! Seulement elle n’était pas au rendez-vous, ou alors elle s’était trompée de jour et d’heure. Il était vrai qu’habituellement les rédactions avaient lieu le jeudi après-midi et non le lundi matin. Or nous étions lundi ! Pas bien réveillé, à peine sorti du week-end, Pierre avait la tête tournée vers la vitre où venaient s’écraser les larmes du ciel. Même les nuages pleuraient pour lui et son manque d’imagination.
- PIERRE, peux-tu ramener tes yeux vers ta feuille au lieu de les laisser admirer l’extérieur !
- Oui m’dame.
Quelques rires étouffés vinrent emplir la salle de classe.
- SILENCE, lança le professeur d’une voix tonitruante.
Le silence revint, pesant. Pierre aimait pourtant les rédactions, mais, rien à faire, aujourd’hui son esprit était vers Elodie. Il la revoyait se trémoussant, sur une musique des îles, à la boum d’Antoine. A 15 ans, Pierre bouillonnait de bien des désirs. Désirs rendus extrêmes par les propos recueillis de son frère âgé de 19 ans.
Enfin, à cet instant, son frère n’était pas là et lui…SI. Tout à coup une brillante idée lui traversa l’esprit. Quoiqu’un peu osé il se dit qu’il valait mieux une copie écrite qu’une copie vierge ! Son crayon atteignit donc le papier et, dans un doux frémissement, Pierre commença à écrire :
« Alors qu’il s’apprêtait à éteindre sa lampe de chevet, François crut entendre une voix venant du couloir. Il se leva, enfila ses chaussons et se dirigea vers la porte. Il colla son oreille sur le bois froid, aucun bruit. En ouvrant doucement il aperçut un halo de lumière bleutée. Son cœur battit plus fort, résonnant à ses oreilles. Il regarda dans le couloir et, à la hauteur de la salle de bain, vit une jeune fille de dos.
De longs cheveux lui tombaient en cascade sur les reins. Aucun vêtement ne venait tacher ce corps sculptural. Une taille fine, des jambes interminables, des fesses joliment rebondie, une cambrure à damner un saint et cette chevelure soyeuse, brillante !
A la vue de cette fille, une irrépressible envie le saisit et, sur les ailes du désir, il se dirigea vers elle d’un pas léger. Elle ne se retourna pas quand il souleva sa crinière afin de déposer un baiser sensuel dans sa nuque. C’était sûr, il rêvait ! Fort de cette conviction il continua l’exploration. Il colla son ventre contre ce dos chaud et doux. Ses bras enlacèrent la taille et il plaqua ses mains sur ce ventre lisse. Elle bascula la tête en arrière et la posa sur l’épaule de François. Il vit alors son profil. Dieu qu’elle était belle. Les yeux fermés, la bouche entrouverte elle semblait savourer l’instant. Il fit glisser une main vers ses seins et l’autre descendit sur sa cuisse. Elle avait une peau infiniment douce, un vrai régal. Il prit un sein puis relâcha la prise pour jouer avec le téton tendu d’envie. L’autre main avait atteint le lieu défendu, écartant les lèvres il arriva au bord du précipice. C’est dans un mouvement de poignée qu’il fit glisser un doigt dans le puit de la passion. Elle cambra ses reins et son souffle s’accéléra.
N’y tenant plus il la pencha en avant, elle posa ses mains contre le mur et il la pénétra fougueusement. Leur râle s’emmêla, raisonnant dans le couloir. Comme l’orgasme montait en lui, il sentit une main sur son épaule. Se retournant il vit sa mère et cria de stupeur. François se réveilla en sursaut. Trempé de sueur, le caleçon mouillé de sperme et son magasine érotique collé sur le visage ! »
Pierre était assez fier de lui. C’était court, certes, mais qu’est-ce que c’était bon. Il souriait en pensant au visage du professeur lisant cela ce soir. Il y avait deux solutions : soit elle violait son mari dans la foulé, soit elle déchirait la copie et la faisait manger à Pierre demain !
Enfin on n’était pas demain, il avait encore le temps d’y songer. Son devoir terminé, il retourna la tête vers le ciel, la pluie avait cessé laissant apercevoir un léger rayon de soleil comme si ce dernier lui faisait un petit clin d’œil !
FIN