Hé hé hé ça faisait longtemps hein?
Bon allez je vous emmerde pas avec ma vie je le fait déjà assez bien sur d'autres topics j'imagine.
Voilà:
Conséquences d’un deal
-Attends, attends reste cool !
La situation était en train de dégénérer. Le dealer que Maurice avait appelé ne semblait pourtant pas se faire de soucis. Il devait certainement consommer sa propre came pour ne pas remarquer qu’on était au bord du désastre.
Quand à moi, j’essayais de raisonner Maurice avant qu’il ne fasse une connerie, autant dire que le temps m’était extrêmement limité.
-Ce mec est un amateur, c’est clair. Mais bon t’as vu sa tronche ? C’est évident qu’il capte même pas la merde dans laquelle il s’est fourrée.
Maurice ne semblait pas se calmer malgré mes arguments que je trouvais implacables. En même temps l’ecstasy commençait à faire effet, ça devait jouer.
-Je m’en fous, me dit-il, ce type vient me livrer ce qu’il ose appeler de la coke pure, il me prend mes 500 billets et ensuite il refuse d’admettre que son produit c’est rien d'autre que beaucoup de sucre et un peu d’éther !
Il commençait à avoir les yeux qui s’écarquillaient de plus en plus, jamais bon signe.
-Et puis il ajoute qu’il a déjà dépensé mon fric, « non missié moi pas avoir la monnaie » non mais bordel il veut vraiment que je lui refasse la façade !
Le dealer, un certain Arthur si j’ai bien tout suivi, souriait maintenant jusqu’aux oreilles, certainement en plein trip et à des lieues de nous entendre. Il s’était assis sur le canapé voilà dix minutes, après que Maurice l’ait fait revenir pour contempler la merde qu’il lui avait refilée.
Et j’imagine qu’à ce moment là mon vieux t’étais déjà trop stone pour te rendre compte que venir était la pire mauvaise idée que quelqu’un puisse avoir de tout ce foutu siècle. -Ecoute, Maurice, c’est un bouffon ce type, et puis…il est déchiré quoi merde ! On le laisse se casser et on ira lui demander ton pognon demain, je suis sûr que tu l’auras ton fric.
J’alternais mon regard de Maurice au dealer, puis de nouveau Maurice, et le dealer, mais quand mon regard revint sur Maurice je vis qu’il avait sorti un flingue de je ne sais où. Le blanc de ses yeux avait totalement viré au rouge.
- Il va jamais me le rendre mon putain de POGNON !
Puis il tira sans sommations sur le pauvre petit dealer noir au sourire béat. Sourire que même une balle de calibre 45 en pleine poitrine ne lui enleva pas.
-Maurice, Maurice, qu’est ce que t’as fait Maurice ? Tu l’as tué, putain tu l’as vraiment buté. Et maintenant Maurice, hein bougre de con, maintenant on fait quoi ? En plus il est en train de foutre plein de sang sur ton canapé. Putain Maurice t’as pensé à la facture de nettoyage?
L’ecsta me permettait de ne plus chercher à suivre une logique dans mes paroles, c’était à la fois tout à fait réconfortant et légèrement irritant.
Maurice paraissait quand à lui parfaitement calme dorénavant.
- Mouais bin on va l’enterrer dans le désert. C’est pas compliqué, je vais chercher la fourgonnette.
Pendant qu’il faisait démarrer son véhicule, j’examinai le cadavre. Le sang coulait de la plaie au thorax et inondait la chemise d’Arthur dont la teinte devenait de plus en plus foncée. Je la touchai pour ressentir la sensation que cela produirait mais à ce moment je me rendis compte que la poitrine de ce pauvre gars montait et descendait, faiblement mais c’était indéniable.
Maurice revint et empoigna Arthur par les épaules.
- Prends le par les pieds, dit-il.
Je m’exécutai.
- On va le foutre dans le coffre.
-Ok, lui répondis-je, mais tu sais en fait il est pas mort.
Une fois cela fait on monta également dans la fourgonnette, c’était Maurice qui conduisait.
- C’est cool qu’il soit pas mort non ?
- Ouais ouais, me répondit distraitement Maurice.
Il jetait un coup d’œil dans le rétro. La nuit était plus noire que jamais et on ne voyait aucun phare d’aucune sorte. Mais sûrement qu’un soupçon de paranoïa commençait à le travailler. Tout à fait normal si on prenait compte de la dose d’héroïne qu’il s’injectait tous les jours dans les veines.
- On devrait peut-être l’emmener à l’hôpital du centre-ville ?
- Hmm.
Il inséra une cassette audio dans le lecteur et je passais la demi heure suivante à écouter les Stones chanter. Ils chantaient « Angie » et j’admirais le bouton de réglage du son, ils chantaient « Paint it black » et je m’émerveillais devant une merde d’oiseau qui avait séchée sur le pare-brise.
Maurice se gara enfin et sortit du véhicule.
- Là ce sera bon, dit-il.
Je le suivis, et on sortit Arthur du coffre. Je me penchais vers l’oreille de mon pote ‘Tutur.
- Tu vois, on est arrivé mon gars, ça va aller mieux maintenant.
Mais alors je remarquai que cette fois, la poitrine du dealer ne bougeait plus du tout. Un instant une pensée me traversa.
Est-ce qu’il a canné au son de « Miss you » ? Oh mec ce serait trop con.Puis Maurice arriva et me tendit une pelle.
- Creuse à droite de la bagnole.
Je le regardai et sans pouvoir me retenir des larmes se mirent à couler sur mes joues.
- Il est mort maintenant, salaud !
Maurice me regarda avec ses yeux rouges puis se gratta la tête.
- Tu sais, tu devrais sérieusement songer à arrêter la came.
Et il se retourna pour aller creuser.
C’est alors que je lui assènai un violent coup de pelle dans la nuque. Il tomba aussitôt, pas de tressautements, pas de grognements. Raide mort.
Woaw je suis bien plus doué que lui !Je lâchai la pelle puis me dirigeai vers Arthur. Tant bien que mal j’arrivai à le soulever et à l’installer sur le siège passager à l’avant de la camionnette ; le siège du mort.
- Tu seras bien là.
Puis je montai également, à la place du conducteur cette fois-ci. Et je démarrai laissant en plein désert le corps de Maurice ainsi que deux pelles qui n’avaient pas de prénoms.
- Tu vas voir, on va aller au Kansas, il paraît que c’est immense là bas. Il doit y avoir des arbres aussi grands que des pyramides j’imagine. Et les pyramides…et bien en fait je ne suis pas certain qu’il y ait des pyramides au Kansas. Mais il doit y avoir des fraises et c’est bien suffisant non ?
J’éclatai de rire et enclenchai l’autoradio.
“I’ve been holding out so long
I’ve been sleeping all alone
Lord I miss you. “