LE MANOIR DU FANTASTIQUE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

LE MANOIR DU FANTASTIQUE

Inscrivez-vous, présentez-vous, Firmin prépare votre suite...
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Miss Morveuse 1ere partie + fin

Aller en bas 
4 participants
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Littleangel_be
Vampire de campagne
Vampire de campagne



Nombre de messages : 108
Date Naissance : 26/08/1979
Date d'inscription : 14/07/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMer 22 Sep 2004 - 13:22

Tout avis et critiques sont les bien venus Very Happy (j'ai éditer pour mettre la fin et corrigée la mega bourde que j'avais fait lol Rolling Eyes )


Miss Morveuse

A celui ou celle qui trouve ce journal, je le prie de le transmettre à mon médecin, le docteur Joey Pasaj.
Donner lui pour qu’il comprenne pourquoi et comment j’en suis arrivée là.
Je me confie à toi, lecteur anonyme, ami provisoire je t’emmène pour un ballade qui risque d’être longue. Toi qui pourra (peut être) comprendre ce qu’était devenue ma vie depuis ma sortie.

Tout à commencer le vendredi 13 août 2007, je me suis réveiller dans une pièce aux murs bleu ciel allongée sur un lit baigné par la lumière du soleil d’un début d’après-midi. L’endroit était agréable et dégageai une puissante impression de sérénité, un lieu où l’on voudrait se réfugier pour être au calme. Le seul problème c’est que je ne connaissais pas cette pièce. Je n’avais pas la moindre idée d’où je me trouvais, du comment j’étais arrivée là et surtout du pourquoi. Me serai-je réveiller en pleine nuit que j’aurai probablement hurler, prise de panique de me réveillée dans un endroit inconnu qui plus est avec des aiguilles enfoncées dans les bras mais il faisait jour, les rayons du soleil me réchauffait le visage et j’eu l’impression que cet endroit était loin d’être dangereux pour moi. Puis j’entendis un bruit, léger comme la brise, venir de ma gauche ; un papier froissé suivis de sanglots retenus. Je tournai la tête, qui me fit l’impression de peser des tonnes, pour en voir la source et je ne pu retenir ma surprise de voir mon père, assis dans un fauteuil qui avait l’air vraiment inconfortable, en larmes. Je ne comprenais rien de son émoi, encore moins du fait de sa présence. J’avais beau m’y essayer, mon dernier souvenir était d’être monter dans ma voiture pour aller chercher ma commande au bouquiniste de la ville voisine puis rien, nada. J’avais l’impression d’être comme un film que l’on aurait mis en pause et fais reprendre au générique de fin. Pour ce qui a pu se produire pendant c’était le noir absolu dans ma tête, pas la moindre idée. Et dans cette totale incompréhension il y avait mon père, toujours en larmes, qui répétai en boucle : « Tu es là. Enfin tu nous reviens » encore et encore comme si il ne pouvait rien dire d’autre. J’ai voulu lui dire que j’allais bien, qu’il arrête de pleurer mais mes lèvres restèrent closes, scellés par la soif qui venait de se déclencher en moi.
Une porte s’ouvre derrière lui, un charmant jeune homme fait son apparition. Grand brun, les yeux d’un bleu d’acier, beau gosse, il dégage un certain charme ténébreux diraient certains. Il est vêtu de blanc des pieds à la tête et cette vision suffit à mettre tout en place, les pensées se bousculent à l’étage du dessus, font la course comme si il était primordial que l’une compte plus qu’une autre.
Je suis à l’hôpital, il m’est arrivé quelque chose (quoi je n’en sais toujours rien) et je me suis retrouvée ici, avec mon père a mes cotés (au fait où est ma mère?) en pleurs.
Le médecin commence à me parler, se présente. Il s’agit du Dr Pasaj si j’ai bien compris il est spécialiste du service « Légumes» de l’hôpital ce qui implique sûrement que je suis restée hors-jeu quelques temps. Il me dit qu’il est en quelque sorte mon médecin personnel car cela fait longtemps qu’il veille sur moi.
J’ai envie de lui dire : « Eh, oh stop l’ami. De quoi tu parles ? Ok j’ai piqué un roupillon, faut je dorme au moins mes huit heures par jour sinon je suis à cotés de mes pompes toute la journée, mais pourquoi tu me parles et me regarde comme si j’étais la Belle au bois Dormant qui décide enfin de se lever ? Et d’abord pourquoi je suis ici ? J’ai l’impression de le lui dire car j’entends ma voix (déformée mais ça c’est sûrement du au fait que je crève de soif) résonner dans ma tête mais il me regarde et ne réponds pas. Je le voit s’approcher en souriant, un sourire ravageur qui a du en faire craqué plus d’une (y compris moi), dire quelques mots a mon père : « Elle est revenue, tout ira bien maintenant. Aller, calmez-vous sinon vous allez lui faire peur. », se tourner vers moi et recommencer à parler. Le ton de sa voix se voudrait professionnel mais me fait l’effet d’être plutôt celui d’un ami de longue date et je me dis que je connais cette voix, oui mais d’où ? Je voudrait lui demander mais y a toujours rien qui vient, il voit mes efforts pour parler et ne s’étonne pas plus que ça que je ne dise rien. Il parle, calmement, me dit que c’est normal depuis le temps, que je doit avoir certainement soif et joignant le geste à la parole il me tend un verre rempli d’eau.
Les sanglots de mon père se sont arrêtés, je vide à petites gorgées mon verre et nous l’écoutons m’expliquer ce que je fais là, me raconter ma vie depuis le jour de l’accident à aujourd’hui comme si c’était un film où l’actrice principale, en l’occurrence moi, brille par son absence :
« Vous avez eu un accident de la route assez grave : un chauffeur de poids lourds dont le taux d’alcoolémie détient encore à ce jour le record du plus élevé de la région vous a couper la priorité au carrefour des Fleurs». Oui je vois de quel carrefour il parle, il a été baptisé comme tel par les habitants du quartier a cause des quatre maisons qui l’entourent et qui regorgent d’une flore importante (Rosiers, lys, tulipes, lilas et autres) et la circulation y est d’habitude assez calme .
« Il a percuter votre voiture qui a engagée une course folle comme si elle était une bille de flipper pour terminer encastrée dans le chêne centenaire qui se trouve à deux cent mètres du « point de départ » dans le jardin d’enfants (heureusement vide a ce moment là). Les secours dont je faisait parti comme simple interne à l’époque, sont arrivés sur les lieux dix minutes plus tard mais lorsque on a vu les dégâts, on n’avait plus beaucoup d’espoir de retirer autre chose de l’épave qu’un corps sans vie dont le cercueil resterai clos lors de la cérémonie des adieux avant l’enterrement. C’était déjà surréaliste que la voiture n’est pas prise feu mais lorsqu’on vous a sorti de là, une heure plus tard, inconsciente mais en vie certaines personnes qui étaient sur les lieux ont crié au miracle divin.
Et c’est peut être bien ce qu’il vous est arriver Mademoiselle même si vous êtes restée dans le coma pendant deux ans; vous êtes encore en vie »
J’avais mille questions a lui poser, un besoin de savoir à combler mais au lieu de cela je lui dis simplement : « Si vous vous occupez de moi depuis aussi longtemps que vous le dites, je pense que vous pouvez m’appeler Jessica, voir même Jessie car si j’ai bien suivi vous êtes mon meilleur ami depuis quelques temps ? »
Il m’a regarder toujours souriant et m’a répondu : « On peux dire cela, oui. Alors je pense que l’on peu également se tutoyer et que vous, pardon, tu peux m’appeler Jospeh ou Joey ou comme bon te semble après tout. »
Cette simple phrase a suffit pour que mon cœur lui appartienne, oui j’admet qu’à cet instant j’étais tombé totalement amoureuse de cet homme et c’est là que je l’entendis de nouveau, la voix moqueuse et sournoise, provenir du fond de ma tête. C’est sur un ton mesquin et glacial qu’elle me dit : « Ouais, bien sûr, te voila tombé en amour d’un parfait inconnu! Et tu t’imagines quoi?
Que ça va être : ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ? Laisse moi rire, ça n’arrivent que dans les contes de fées ma cocotte, réveille-toi. Tu sais se qui va se passer entre vous deux ? Attends, je vais te faire un petit topo rapide : Vous sortirez ensemble, feraient l’amour le soir même et le lendemain; salut ma poule, au plaisir de ne pas te revoir. »
Ses « paroles-pensées » retentirent en moi comme un mauvais présage, ce n’est pas moi qui pense comme ça, ça ne me ressemble pas. J’ai envie de hurler : « Tais-toi petite peste » mais peux t-on faire taire le cours de ses pensées ? Plongée dans cette réflexion, j’en avais oublier le reste : mon père, Joey, le résumé de mon accident, l’absence de ma mère. Et cette intruse qui revient à la charge : « Ne crois pas une seule seconde que je suis une quelconque partie de toi ma cocotte, j’ai rien a voir avec toi. Je passais par là et quand j’ai vu ton crâne fêlé et je me suis dis qu’au lieu de errer sans but je pouvais bien prendre possession des lieux et voir si il était possible de te gâcher la vie. T’as mis un sacré bout de temps a te réveiller et j’aime pas perdre mon temps!
Je vais faire de ta vie un enfer, un sacré cauchemar. Je suis EN toi et pas DE toi c’est clair ma cocotte? Disons que je suis ta part de ténèbres et que ça te plaise ou non, on va faire un très long chemin ensemble. Je la ferme jamais tu sais ? Rien de ce que tu feras ne pourra me faire taire, je te préviens en tant que co-locataire, ma chère. »
Mon père s’était lever du fauteuil et approcher de moi sans que j’y fasse attention pour autant. D’une voix tremblante il me demanda : « Jes ? Jessie, tu vas bien ? C’est le choc ? Oui sûrement ! Mais t’inquiète pas ma puce, ça va aller, tu verras je t’aiderai et tout va s’arranger. Oui tout va s’arranger !!! » . A voir l’expression qu’il affichait, je devais être à faire peur.
Affichant mon plus beau sourire (style Miss Amérique), je lui pris la main et lui répondit : « Oui, je sais, je suis juste fatiguée mais dis-moi pourquoi maman n’est pas là ? » et lorsque je vis son visage se décomposer et les larmes couler de nouveau je regrettai déjà ma question. « Elle nous a quitter ma puce, six mois après ton accident. Elle était devenue dépressive et pensai que c’était de sa faute si tu étais dans le coma. Elle s’en ai toujours voulu de ne pas avoir été chercher tes livres. Elle…elle s’est jeté a plus de deux cent à l’heure sur le chêne du parc mais elle n’as pas eu ta chance. »
Alors voila où j’en suis? Ma mère est morte, mon père à l’air de frôler la déprime et j’ai une petite chieuse qui a élu domicile dans ma tête. Génial! J’aurai peut être du mourir finalement ou au moins rester dans le coma cela aurai mieux valu. Et comme si cette réflexion avait suffit à l’appeler, Miss Morveuse se remis à parler d’un ton proche du fou rire comme si elle n’avais pas entendu histoire plus drôle depuis un certain temps. « Voyez vous ça ? Ce n’est pas génial ? T’as survécu à cette conne qui te servait de mère. Mieux même, tu es responsable de sa mort. Combien de temps avant que papa chéri te le foute au nez ma cocotte ? A ton avis ? T’as tuer sa femme, merde c’est pas rien ! Chapeau bas ma poule, je suis fière de toi. »
Je l’aurai étrangler si j’avais pu mais comment faire vu que ça se trouve en moi ? Au lieu de ça je lui «répondit» : « Tais-toi ! Je n’ai pas tué ma mère, je t’interdis de me dire ça ! Mon père m’aime et je sais qu’il ne me tient pas responsable de ça. Arrête de rire et ferme-là. »
« Je te l’ai dis ma cocotte, je parle tout le temps. Désolée mais c’est plus fort que moi. A propos de ce que tu penses sur ton papa chéri, tu en es sûr ? »
« Oui ! J’en suis sûre ! Et arrête de m’appeler ma cocotte, c’est agaçant. »
« Sûre, sûre ? Moi j’en doute, MA COCOTTE, peut être qu’il est rester là tout ce temps dans l’espoir que tu te réveiller pour palper une part du pactole que te doit l’assurance. Ce qui serait la moindre des choses pour lui vu qu’il a du te veiller dessus pendant deux longues années… et aussi vu que t’as tuer sa femme. »
« Arrête! Arrête! Tu mens ! Tu es un poison, tu veux tout noircir mais tu n’y arriveras pas. Tu perds ton temps je te préviens »
« On verra, on verra. Je gagne toujours au cas ou je ne te l’aurai pas dis ».
Premier signe de folie : parler à sa tête (où se répondre en pensée comme si vous discutiez vraiment). Ce fut mon premier dialogue avec Miss Morveuse, le premier d’une longue série. Pour l’instant elle s’était tue et j’en profitai pour me tourner vers mon père :
« Papa, je suis désolée. Je ne sais pas quoi dire d’autre. »
« Ca n’est rien, ma puce. Il est trop tard de toute façon. Le médecin va t’ausculter, je vais en profiter pour aller te chercher un cola. »
« Merci papa, je t’aime tu sais. »
« Je sais ma puce, je sais » et il sorti de la chambre sur ces mots, me laissant avec le médecin.
Et Miss Morveuse, comment l’oublier celle là, qui reprit de sa voix narquoise : « Woauw, quelle sortie !! On applaudit bien fort s’il vous plait. »
« La ferme, il est vieux et fatigué. Fiche moi la paix avec lui »
« D’accord d’accord ma cocotte, te fâche pas! Au fait, t’as remarqué qu’il n’a pas dit que lui aussi t’aimais ? Je te laisser méditer là-dessus, à plus ma puce. »
Oui j’avais remarquer mais j’allais sûrement pas lui dire, ça non alors.
« … l’air ailleurs. »
Merde Joey, à cause de l’autre j’avais oublié sa présence.
« Excuse-moi, mais quoi ? », toujours avec le sourire puissance max je devais vraiment avoir l’air débile.
« Je disais : Tu es sûre que ça va ? T’as l’air ailleurs. »
« Oui ça va, ça fait beaucoup en une seule fois mais ça va. »
« Bien, on va voir ça. Tu devras probablement resté en observation aujourd’hui et si tout est normal tu rentreras demain chez toi. »
Retrouver ma maison, Mystic mon chat et mes livres. Maudits bouquins à cause desquels je me suis retrouvée ici et pourtant j’avais hâte d’y être, me plonger dans l’univers de la Tour, retrouver Roland et les autres. J’en avais déjà les larmes aux yeux et une envie pressente de partir d’ici.
Comment était-ce écrit déjà ? Le Ka est une roue ? Oui je crois que c’est ça, toujours est t’il que me revoilà au point de départ, certes plus loin dans le temps, mais cette fois une chieuse de première classe en supplément dans ma vie. Et peut être aussi Joey, qui c’est ? En plus, c’est pratique d’avoir un toubib sous la main. Un beau docteur aux yeux bleus (exactement comme j’imagines ceux de Roland en plus), je suis partante sans hésitation. Pendant que je pensais à tout cela Joey, qui avait fini de me regarder sous toutes les coutures, était parti s’asseoir sur le fauteuil et remplissait le formulaire. Mon père revient au moment où il remettais son stylo bille dans la poche de devant. Je me suis tournée vers mon père, je voulais lui demander pourquoi il était parti si longtemps mais quand je le vis là, devant moi, les yeux bouffis d’avoir trop pleurer et les bras chargés, je suis restée coite. Il avait bien été me prendre à boire mais aussi des livres et pas n’importe lesquels en plus. Mon auteur fétiche, ma saga préféré, trois tomes gros comme des pavés, je reconnu le premier de la pile car c’était celui-là que j’été partie chercher deux ans plutôt mais les autres ne me disaient absolument rien. Ce fut l’instant de trop, je ne pus retenir mes larmes et je m’effondrai la tête planquée dans mes genoux repliés. Mon père vint s’asseoir sur le lit, je l’entends poser ces cadeaux sur la table de nuit. Il me prend le bras et me dit simplement :
«Je voulais juste te faire plaisir, je sais que tu les aimes alors quittes à avoir de la lecture ce soir autant que se soit quelque chose qui te plaise. »
Au prix d’un effort monumental, j’ai redressée la tête et je lui ai dit : « Merci, merci papa »
« De rien, mon ange. Je t’ai pris les derniers volumes, ils sont sortis depuis…ton accident, enfin tu connaîtras la fin comme ça. »
Je l’ai pris dans mes bras, l’ai serré très fort et l’ai embrassé sur le front, là où je le faisais depuis que j’étais petite. Joey, qui avait eu la décence de rester discret pendant ce moment repris la parole :
« Bien et comme une bonne nouvelle ne viens jamais seule, j’ai le plaisir de vous apprendre que tu ne va resté que vingt-quatre heures en observation et après tu seras libre de quitter ce lieu mais j’espère que l’on va restés en contact tout les deux. Je vous laisse, il faut que je rentre toute cette paperasse». Il m’adressa un clin d’œil, dis au revoir à mon père et sorti de la chambre, nous laissant tout les deux dans la clarté du soleil de la fin d’après-midi. Mon père se leva à son tour, me regarda encore une fois comme si il avait du mal à croire en ma présence et me dit :
«Faut que j’y aille, il se fait tard et je dois encore aller chez toi nourrir Mystic et tout préparer pour ton retour, je te laisse te reposer et surtout ne force pas pour la lecture si tu te sent fatiguée. Je te connais ma fille, tu es capable de lire jusqu'à ce que les yeux t’en tombes. Tu as besoin de repos, je viendrai te chercher demain. Au revoir ma chérie ». Il m’embrassa et sorti a son tour, me laissant seule. Enfin non pas vraiment seule, vu que Miss Morveuse me faisait un come-back dans l’espoir de gâcher ma nuit.
« Ca y est, enfin seules ma cocotte. Alors, tu as envie de bouquiner ? Ni compte pas trop, j’ai envie de causer moi. Par quel sujet tu préfères commencer ? Le playboy qui te fait le coup du super copain ou de ton père qui se sauve comme un voleur ? »
« Fiche-moi la paix, si tu espères que je vais m’énerver par ce que tu insinues tu perds ton temps. Et mon père ne s’est pas «sauver», il avait d’autres choses à faire c’est tout. »
« N’empêches qu’il est parti tout de suite après ton médecin comme si il ne voulais pas être le premier mais n’attendais que ça. Tu ne trouves pas ? »
« Non pas du tout. Maintenant si tu pouvais la fermer, j’aimerai bien me reposer pour être en forme demain. » Et pourtant si, c’est bien l’impression que j’ai eue. Qu’il n’aspirai qu’à partir mais qu’il ne voulais pas partir le premier. Miss Morveuse (vu quelle est une « personne » à part de moi, autant la nommé et ce nom lui va assez bien, vous ne trouvez pas ?) avait ce trait de caractère qui m’insupporte royalement : toujours avoir le dernier mot et mettre le doigt sur l’aspect des choses qui font le plus mal. Oui elle avait raison mais l’admettre l’aurai trop fait jubiler, elle y aurai vu une faiblesse chez moi, des victoires à venir facilement acquises dès qu’elle aborderai ce sujet. D’un ton qui se voulais calme je lui demandai : « Alors, c’est d’accord ? Tu te mets en stand by jusque demain ? S’il te plait, il faut que je soit d’aplomb pour affronter ce qui m’attends. »
« D’accord, je te laisse tranquille mais laisse moi te dire une chose. Comme dirai ce dénommé Roland dans tes livres : Le monde a changer. J’espère que tu n’imaginais pas que tout serai rester pareil rien que pour toi ? Le monde à changer, il est encore plus dangereux. La guerre menace, les terroristes sèment la terreur, les maladies sont plus nombreuses et plus contagieuses et bien d’autres trucs supers sympathiques dont je te parlerai plus tard. Franchement c’est flippant la vie dehors, j’espère que tu t’y feras. Dors bien, a plus ma puce. »
Oui je me doute bien que le monde a continué sans moi mais est ce que c’est devenu aussi horrible que ça ? Non, quand même pas ? Elle a dit ça pour me faire marcher c’est sûr. Enfin, je verrai bien demain pour l’instant je vais profiter de ce silence pour lire un peu puis repos.
La lune est pleine, elle est haute dans le ciel, je la vois au travers des tentures. D’après le réveil posé sur la table de nuit il est trois heures du matin, je n’ai pas vu le temps passé. Le souper est arrivé à dix-huit heures (potage de poulet et sandwiches jambon), je n’avais pas vraiment d’appétit mais Miss Morveuse a pointée le bout de son nez pour me dire que si je ne mangeais rien, je ne sortirai pas demain sur le ton d’une mère qui préviens son enfant que si l’assiette ne se vide pas, il n’y aura ni sortie pour aller jouer ni dessin animé. Je ne sais pas se qui me porte le plus sur les nerfs : le ton « Ecoute maman ! » ou le fait (qu’une fois de plus) elle ai raison. Alors j’ai vidé le bol de soupe (déjà tiède) et manger un des deux sandwiches (aussi appétissant que du plastique) et je lui ai demander si ça lui allais comme ça, si maintenant elle pouvais aller se faire voir dans quelque coin obscur de mon cerveau et me foutre la paix. Apparemment je l’avais vexée mais au moins elle resta aux abonnés absents ce qui fût un soulagement pour moi. Je pris d’une main tremblante un des livres que mon père m’avait amener. Dire que c’est à cause de ça que je me suis retrouvée ici et pourtant la première chose que j’ai eu envie de faire en le voyant lui et ses petits frères c’est de m’y plonger et retrouver tout ces amis perdus depuis trop longtemps. Je suis restée cinq minutes à contempler la couverture avant d’oser l’ouvrir pour entamer la lecture. J’ai commencer par la préface, le mot de l’auteur comme on dit, je sais que certaines personnes passent outre mais moi je n’y arrive pas, ce serai comme un manque de respect envers l’auteur. Débile peut être mais je suis comme ça, les livres ont toujours eu un effet bizarre sur moi, quand je lis j’ai l’impression de «communier» avec l’auteur, d’entrer dans son monde, de ne faire qu’un. Et si il existe une personne sur terre qui a déjà lu un livre sans ressentir cela ne serai-ce qu’une fois et bien j’ai de la peine pour elle. J’ai donc repris les aventures de Roland et de son Ka-tet, quel bonheur de les retrouver (même si maintenant j’avais ma version personnelle de Detta) et lorsque la fatigue fit danser les lignes du texte devant mes yeux, je dus déclarer forfait et reposer cette merveille, ce faisant, mes yeux se posèrent sur le petit réveil de voyage. Trois heures du matin ! Et moi qui voulais me reposer quelle blague, j’ai éteins la lampe et je me suis endormie aussi sec.
C’est Miss Morveuse qui me réveilla, le réveil affichais neuf heures du matin et un timide soleil essayer de réchauffer la chambre.
« Salut ma cocotte, il est temps de te lever tu sais. Non mais tu as vu l’heure ? Les sorties se font à dix heures et si tu veux être prête pour affronter le monde extérieur tu devrais au moins aller te laver et t’habiller tu ne crois pas ? »
« Oui, c’est ça oui. Je vais y aller, laisse moi le temps d’immerger tu veux ? »
Quelle casse-pieds celle là je vous jure, elle se prend pour qui ? Pétasse va! Les yeux encore bouffis, je me suis levée en douceur pour aller à la salle de bain. J’ai allumé le néon et je suis restée immobile devant le miroir. Est-ce bien mon reflet que me renvoyai cette glace cruelle ? Je n’arrivai pas à l’admettre et pourtant comment aurai t-il pu en être autrement ? Au moindre geste celle que je voyais faisait de même. Déjà qu’au niveau de la tête je n’étais plus moi-même lorsque je m’observais à la lueur trop forte du néon, j’avais l’impression d’être devenue une autre.
L’image dont je me souvenais été celle d’une jeune fille plutôt jolie (pas belle mais jolie), un physique agréable et de longs cheveux châtains qui arrivaient en bas du dos. Celle qui se tenait devant moi était squelettique, le visage émacié, les omoplates saillantes sous le fin tissu de la robe de nuit mais le plus grand choc, le plus dur à admettre étaient ces cheveux courts et ternes. Coupés à hauteur de la nuque, il ne restai rien de ce qui fût mon seul orgueil et comme si cela ne suffisait pas, une cicatrice partait de ma temps gauche à l’arrière du crâne. Blanche et affreuse, une marque défigurante que je porterai à vie, aucun cheveu ne repoussera à cet endroit. Le constat était horrible, j’étais méconnaissable, l’ombre de celle qui fût. Effarée, refusant la vérité, je fis appelle à ce qui me restai de courage pour me déshabiller et commencer ma toilette. Ce qui se trouvait là-dessous était bien pire. Ma poitrine n’était plus qu’un vestige de ce qu’elle était, je pouvais compter mes côtes sans problème, j’avais les hanches qui ressortaient autant que les épaules et partout des cicatrices, traces fantômes des points de suture, il y en avait tellement! Joey avait raison, cela tenait du miracle si ce corps en ruine était encore vivant. Les larmes coulaient en silence sur mes joues, je les remarquai a peine. Pourtant la vérité était là, devant moi. La jeune fille avait laissé la place à un mort-vivant, oui c’est ce que je ressentais, un vestige de corps qui tenait debout Dieu sait comment et en prime avec une voisine imposé dans la tête. Je me lavais aussi vite que je pus, autant pour être prête que pour pouvoir dissimuler ce corps que je ne supportais pas de voir. Ma grande copine débarqua alors que je m’habillais.
«Alors ma cocotte, quel beau spectacle que voilà tu ne trouves pas? Tu sais, tu auras beau te planquer sous des couches de vêtements, ton corps restera pareil. On dirai la fiancée de Frankenstein, tu ne trouves pas ? Tu crois que Mister Joey sera encore attiré par toi ? Enfin, dans le noir et si tu arrives a reprendre quelques kilos il y aura peut être moyen! »
« Quel plaisir de t’entendre Morveuse, l’espace d’un instant j’ai espérer que tu n’étais plus là »
« Désolée de t’avoir donner de fausses joies, ma poule. Alors, prête à sortir? Pas trop peur pour ton retour dans le monde? Non ? Ah, tu as tort mais bon, tu t’en rendras compte toi-même»
« C’est ça oui, écoute moi bien : je ne crois pas le moindre mot de ce que tu raconte. Le monde n’est pas devenu si terrible et quand à Joey ce n’est pas tes affaires. Barre-toi, tu me fatigues. »
« C’est ça, c’est moi qui te fatigues. N’importe quoi! Qui a passée la nuit le nez dans son livre ? Moi peux être? Si tu es crevée c’est ta faute et non je ne me barre pas. Tu n’as pas du bien me comprendre la première fois : ce n’est pas toi qui établis les règles, je ne suis pas à tes ordres et tu me supportera toute la journée si j’en décide ainsi. Ca y est? Tu me capte bien maintenant ? »
« Oui, d’accord, en clair c’est toi le boss maintenant ? Mais pourquoi tu fais ça ? Pourquoi à moi ? »
« Et pourquoi pas? Je fais ce que bon me semble et pourrir la vie des gens est mon passe-temps favori. Bon, il faudrait peux être que tu t’actives, on va pas rester dans cette salle de bain toute la journée non plus. »
« Et pourquoi pas ? Tu ne pourrais quand même pas me forcée que je sache ? »
« Tu crois ? Figure-toi que je peux te donner des migraines tellement douloureuses que tu te cogneras la tête pour essayer de diminuer ta douleur. Et puis si je suis entrée dans ton cerveau si facilement, je peux aller où bon me semble dans ton corps et agir sur tes organes vitaux, tu veux que je te montre ? Allez, met moi au défi, je pourrai trouver cela marrant. Te faire tomber pourquoi pas dans un escalier ou compresser tes poumons pour que tu ais du mal à respirer. Te contracter l’estomac pour te faire vomir le peu que tu réussiras à avaler ou encore ralentir les battements de ton cœur. Qu’en dis tu ? Tu veux vraiment jouer avec moi ?»
« Non, c’est bon. De toute façon, c’est bientôt l’heure et papa va arriver. »
« Ah oui, ton cher papa. Tu lui donnes combien de temps avant qu’il te laisse tomber, dis-moi? Allez, disons le temps que tu reprennes tes aises chez toi, que tu sache cuisiner seule et tout le reste et surtout de savoir quoi avec les assurances. Je lui donne un mois, voir deux semaines si tu ne reçois aucun dédommagement pour l’accident. Il te sortira un baratin du genre : tu dois retrouver ton indépendance, tu t’en sort très bien toute seule. J’ai besoin de vacances tu sais, cela à été dur pour moi tout ce temps. Et blablabla… »
« C’est ça oui. Si cela peut te faire plaisir. Je dois achevé mes valises alors oublies-moi tu veux ? »
« Non. Mais essaye de m’ignorer pour voir, qui sais je me lasserai peut être ? »
Je sorti donc de la salle de bain, le réveil marquai déjà dix heures moins le quart (c’est fout comme le temps passe vite lorsque l’on s’amuse, ah ah ah !) et rien n’était encore prêt. J’ai pris la valise qui était dans l’armoire et j’ai commence par les vêtements, cela à été vite fait vu qu’il n’y avait quasiment rien puis mes livres, en douceur pour ne pas les abîmer, je les enveloppai dans une courtepointe que mon père avais amener pour plus de sécurité. Il ne restai que les affaires de toilette et pendant tout ce temps, la Morveuse n’arrêtai pas. Ricanante du soin avec lequel je rangeai les affaires, blessante avec des phrases comme : « Tu as bien raison de protégés ces livres comme si c’était des nouveaux-nés car après tout, des enfants, vu ta tronche, tu en auras jamais! » et d’autres du même tonneau. Mon père arriva à dix heures précises, il a toujours été ponctuel, il m’a demandé si je n’avais rien oublié. Il voulu me prendre le bagage mais comme c’était assez lourd, je lui ai dit que je pouvais le porter moi-même. L’autre continua sur sa lancée :
« Pourquoi tu le laisses pas faire ? Avec un peu de chance, il nous fera une crise cardiaque où il se bousillera le dos. Et puis, vaut mieux tant que l’on se trouve encore à l’hôpital qu’une fois arriver chez toi, personnellement je préfère le cœur qui lâche au moins on sera débarrasser de ce vieux croûton. De toute façon, c’est naturel que les enfants survivent aux parents… ce qu’il l’est moins c’est quand ils sont responsables de leurs morts. Tu n’es pas d’accord ? »
« Ne commence pas toi! On a déjà abordé le sujet et je t’ai déjà donner mon avis alors arrête. »
« Au fait, il est où le beau docteur Ross ? Tu penses qu’il va encore tenter le coup ? »
« Mêle toi de ta vie et lâche moi ». Je ne sais pas combien de fois j’ai du lui dire cette phrase pendant le temps que dura cet enfer mais trop souvent ça j’en suis sûre. Pendant que se déroula cette discussion intérieure, j’arrivai avec mon père vers l’accueil. Le hall était éclairé par le soleil, les murs étaient couleur crème avec un liseré bleu ciel, des tableaux plutôt banals les ornaient. Des plantes vertes à profusion et des sièges en plastique moulé rouge criard qui donnaient une note abjecte dans cette pièce aux couleurs pastel. Joey était là, évidemment, il se tenait près de la secrétaire et parlaient ensemble. Il avait du lui raconté une blague car la jolie rousse parti d’un rire chevalin qui ne s’arrêta que lorsque nous arrivâmes son bureau. Joey nous salua et n’accorda plus la moindre attention à la rouquine qui continua de le dévorer des yeux. Il commença à m’expliquer les différentes difficultés qui pourraient survenir aussi bien pour retrouver ma place dans la société que des ennuis de santé éventuels. Je l’écoutai distraitement, hochais la tête de temps à autre car à l’intérieur j’étais de nouveau en grande discussion avec ma nouvelle copine.
« Alors jalouse de Mademoiselle Poil-de-carotte ? C’est vrai qu’elle est plutôt jolie…elle. »
« Non, je ne suis pas jalouse. Pourquoi je le serai d’abord ? »
« Parce qu’il te plait, ne me dit pas le contraire je peux tout savoir de tes sentiments, de ce que tu penses. Alors que compte tu faire ? Tu vas lui donner rendez-vous pour le revoir ou ton numéro de portable et te morfondre chez toi en attendant son appel? Appel qui ne viendras jamais vu qu’il trouvera toujours une fille mieux que toi pour sortir. Vas-y, dit moi, je suis curieuse de savoir. »
« Ni l’un, ni l’autre. Je vais sortir d’ici, rentrer chez moi et retrouver Mystic. Je lirai un peu, mangerai un bout et ensuite j’irai me coucher en espérant que demain tu seras sortie de ma vie »
« N’y compte pas, comme dirai l’autre : J’y suis, j’y reste! Allez, tente ta chance avec lui fais moi plaisir, j’ai tellement envie de te voir te faire jetée. Allez, fais moi rire… tiens en échange je te ficherais la paix jusque demain. Quand dis tu ? C’est plutôt honnête comme marché, non ? »
« Pas question, je ne marche pas dans tes histoires. Libre à toi de faire ce que tu veux mais ne compte pas sur mon aide. »
« D’accord, puisque c’est comme ça attends toi à passer de très bons moment avec moi pendant les jours à venir alors.»
« Oui c’est ça, on verra. » Sur ces mots je remis toute mon attention sur Joey et mon père qui remplissaient déjà les formalités de sortie. Combien de temps écouler pendant que Miss Morveuse et moi tenions palabre ? Combien de temps suis-je resté sans rien dire ou faire? J’avais ces absences en horreur mais au fond de moi je savais que si j’essayais d’ignorer les réflexions de Miss Morveuse, la situation s’envenimerai. La raisonner me faisait le même effet que la lecture d’un bon livre, je me coupai du monde externe et perdais le fil du temps. C’était plutôt effrayant comme perspective mais je ne pouvais rien y changer alors a quoi bon s’en préoccuper ? Au prix d’un gros effort je pris la parole pour demander à mon père :
« Tout est réglé, on peux y aller ? J’ai hâte de rentrer à la maison. »
Rentrer à la maison… rien que l’idée de retrouver mes affaires, mon canapé, dormir dans mon lit moelleux et pas dans un lit anonyme d’une chambre d’hôpital et bien sûr Mystic mon matou et mes livres me fit montée les larmes aux yeux. Je me forçai à les contenir et afficha un petit sourire. Je sais, cela peux paraître bizarre qu’une personne préfère passer la soirée dans un « pavé » de pages au lieu de regarder la télévision mais je suis comme ça et tant pis pour ceux que cela dérangent. Les livres laissent place à l’imaginaire tandis que la télé (du moins certains programmes) a tendance à abrutir ses utilisateurs. Mon père se tourna vers moi et me dis :
« Oui c’est bon, tout est en ordre. Tu es pressée de rentrer pour pouvoir lire, hein ? Avoue. »
Sur le ton « Oh papa, tu me connais si bien! », affichant le sourire d’une enfant prise sur le fait :
« Bien oui, entre autres choses. » Le résultat de cette réponse me fis vraiment sourire car ils éclatèrent tous de rire (sauf Miss Rouquine qui me fixa d’un œil jaugeur et calculateur, l’air de dire « mais c’est qui celle là ? Pour qui elle se prends à vouloir capter toute l’attention sur elle ?».
C’est sur cette bonne blague que nous dîmes au revoir à Joey et émergèrent dans la chaleur du jour. La journée était magnifique, le soleil déjà haut dans un ciel bleu azur sans le moindre nuage.
Les arbres, les fleurs, les cris d’enfants que l’on entendait en provenance d’une aire de jeu voisine. Tout respirait la vie, tout donnait un puissant sentiment de joie et de bonheur pur, je ressenti tout ça, me demandant par la suite si le monde était devenu aussi terrible que la Miss à voulu me faire croire. Nous arrivâmes au parking, mon père chargea la valise dans le coffre et nous montèrent dans la voiture. Il lança le moteur et nous mettions en route. Une pensée me vient, tournant en rond dans ma tête comme un chien qui coure après sa queue.
« Ca y est, je rentre chez moi. Je rentre chez moi! »

Le long du trajet, anxieuse et inquiète suite aux dires de Miss Morveuse, je contemplai le décor à l’affût de la moindre différence mais rien n’avait l’air d’avoir changer. Les rues grouillaient de passants, il y avait des enfants dans les parcs, sur les balançoires et autres tape-cul, les plus jeunes dans les bacs à sable, les plus vieux s’embrassants sur les bancs. Un chien courant après une balle, des mères donnant le biberon à l’ombre d’un arbre. Si le monde avait vraiment changé ici rien n’avait bougé. Je commençais à nourrir de sérieux doutes sur les dits ragots et comme si cette pensée eu suffit à l’appelée, elle débarqua en première ligne et débuta un discours dans la même veine que celui de l’hôpital.
« Alors tu ne me crois pas ? Pourtant si tu savais… Par exemple, une étude super sérieuse à réussie à prouver que n’ont seulement les ondes émises par les téléphones portables causaient des tumeurs au cerveau mais aussi les appareils mis en veille et l’ utilisation des micro-ondes rend cancérigène les aliments. Y a pas à dire, c’est beau le progrès! Au fait, sans vouloir passer du coq à l’âne, tu as remarqué que le charmant docteur n’à pas demander ton numéro ? Pas trop déçue j’espère ? Ne me dis pas que tu pensais avoir trouver le grand Amour, tu étais une patiente parmi d’autres, sans le moindre intérêt pour lui et maintenant que tu es sortie, lui passe à autre chose. »
« Je ne me soucie pas de Joey et si les portables sont aussi nocifs que tu le dis, je vais aller en acheté au moins trois dès demain! Qui sait, peut être qu’avec une bonne dose de ces ondes, tu te tiendras tranquille. »
« Essaye pour voir. La seule différence c’est que si ma situation actuelle ne me plait plus, je peux mettre les voiles quand bon me semble tandis que toi, si tu fais joujou avec ça et que tu te récolte une tumeur, tu resteras avec ton cerveau pourrissant. A toi de voir, ma cocotte. »
« D’accord, c’est bon, laisse tomber. De plus, on est arrivées. »
Mon père me demanda pourquoi j’étais si silencieuse et je lui répondis que j’étais trop occuper à regarder le monde pour seulement penser à dire quelque chose. Je n’allais quand même pas lui répondre : « Moi silencieuse ? Du tout, la preuve j’ai eu une longue conversation avec la chose qui habite dans mon crâne, disons plutôt que je parle intérieurement. Nous sortîmes de la voiture et je me figeai sur place, observant dans le moindre détail cette demeure que je n’avais pas vue depuis deux ans. L’allée de gravier, qui permet d’accéder au perron, qui chevauche la modeste pelouse fraîchement tondue. Les plates bandes garnies de pensées, coquelicots et autres fleurs de saison, les rosiers grimpants encadrants la porte d’entrée, le lierre vert éclatant sur la façade rouge vif, contraste de couleurs tape à l’œil. C’est le cœur plein de diverses émotions que je remontai le sentier, j’entendais le gravillon crissé sous mes pas. J’ouvris la porte et pénétrai enfin chez moi en proie à un sentiment de bonheur vertigineux, si j’avais sût à cette époque que ce lieu accueillant deviendrai ma prison je serai partie en courant sans un regard en arrière pour mon chat et le reste mais comment aurai-je seulement pus en avoir le soupçon ? Mon père sur les talons, je m’avance dans le salon, Mystic coure vers moi pour me souhaiter la bienvenue mais lorsque je me baissa pour le caresser, il fit le gros dos et se mis à siffler et cracher puis se sauva dehors par la porte d’entrée restée ouverte. Je restai abasourdie devant son comportement, jamais il ne m’avait fait ça avant. Mon père vint se poster à mes cotés, déposa la valise et me dis :
« Ne fait pas attention à cette bestiole, elle devait sûrement dormir et on l’a réveillée c’est tout. J’ai rempli le frigo, tu penses que tu t’en sortiras ? Je dois partir, j’ai promis à Agathe, tu sais la dame qui habite trois maisons plus pas dans ma rue, de passer pour réparer son évier mais je peux rester si tu veux. »
« Non, ça va aller, merci. Je vais sûrement manger un bout, regarder la télé puis me prendre un bon bain chaud avant de me coucher. »
« Bien alors j’y vais. Si jamais il y a un problème, appelle moi. Au revoir, ma puce.»
« D’accord, je t’appelles si besoin. On se voit demain ? »
« On verra, j’essayerai de passer, je te promet rien. Allez, faut que j’y aille. »
Petit vieux au visage marqué par les coups durs de la vie, la mine fatiguée due à des nuits trop courtes et toujours un léger sourire sur les lèvres. C’est l’image que je garde de lui Un baiser rapide sur la joue et le voila parti. C’est la dernière fois que je le vis, du moins vivant.
J’entamai la visite des lieux, alors voilà ce que j’avais abandonner durant tout ce temps? Un salon plongé dans la pénombre des stores baissés pour éviter la chaleur, aux murs garnis d’étagères débordantes de livres, une cuisine équipée tout confort, une salle de bain carrelée de bleu du sol au plafond, une chambre, également obscurcie par les volets clos, avec en son centre un lit à baldaquin aux rideaux couleur lavande. A croire que le bleu et ses déclinaisons ont ma préférence.
« Dis donc, chez plutôt coquet chez toi. »
« Tiens, je me demandais quand tu ferais surface. Que suis-je sensée te dire ? Bienvenue dans ta nouvelle maison ? »
« Si tu veux. Au fait, j’ai l’impression que ta boule de poils ne m’aime pas trop. Et ton père, il s’est encore carapaté comme un voleur ? C’est qui Agathe ? Sa nouvelle copine ? C’est vrai que même si c’est un vieux croulant, à son âge on aime encore tirer un coup pas vrai ? »
« Je préfère même pas y penser. Quand à Mystic, il reviendra. »
Mais tout comme mon père, Mystic ne revint jamais.
Cinq minutes s’étaient écoulés depuis que j’avais finit mon petit tour dans la maison, je m’étais installé dans mon vieux fauteuil et avais déjà reprendris ma lecture lorsque j’entendis un hurlement de pneus accompagnés d’un long coup de klaxon. Je suis sortie en courant, c’est typique chez les gens : ils entendent les échos d’un accident et ils accourent sur les lieux pour voir, pas pour aider en premier lieu mais pour voir tout simplement, sans freiner l’allure j’ai remonter la rue et je suis arrivée sur la place du drame. Mon sang c’est glacé dans mes veines, mon cœur à louper quelques battements et mon esprit se referma sur la vision que mes yeux lui offraient. C’était la voiture de mon père, j’arrivai par derrière et reconnu de suite la plaque minéralogique et la peluche affreuse qui trônait sur la planche arrière (un affreux chien noir au sourire ricanant que je lui avait offert six ans plutôt), le moteur tournait au ralenti mais le siège était vide et la portière coté conducteur ouverte. Pour quelles raisons il avait fait demi-tour, je ne le sus jamais et préfère ne pas savoir même si Miss Morveuse m’à gorgée d’hypothèses jusqu’à plus soif. Je le cherchais dans la foule, me disant qu’il devait y être forcément vu qu’il n’était pas dans la voiture mais je ne le vis nulle part. J’avançais d’un pas chancelant vers l’avant et le trouvai enfin. Il étais allongé par terre, face contre le macadam brûlant et serrai dans ses bras quelque chose qui avait vaguement la forme d’un sac de sport qui aurait été malmené. J’entendis au loin les sirènes des ambulances, j’essayai de me rassurer en disant qu’ils arriveraient à temps, qu’ils le sauveraient comme ils avaient réussi avec moi. Mais au fond de mon cœur, je savais qu’il était trop tard et l’autre qui riait, qui riait tellement fort que son rire de bécasse me vrillait les oreilles
Je voyais du sang, pas des masses mais en belle quantité quand même, il ne semblait pas provenir de mon père. Je m’accroupis à ses cotés, passa une main sous son cou et de l’autre le mis sur le dos. Quelle erreur, quelle horreur! Son visage se décolla du bitume avec un petit bruit écoeurant, son front et sa joue, qui s’étaient collé à l’asphalte brûlante, étaient d’un rouge vif d’ homard cuit.
Et ce que j’avais pris de loin comme étant un vieux baluchon était en fait mon vieux matou, du moins ce qu’il en restai. Il avait l’allure d’un ballon crevé, les boyaux lui ressortaient du ventre qui avait explosé sous le choc, sa tête était broyée et la petite tache blanche en forme de cœur qui ornait son front s’était teintée de rouge. Ce blanc devenu rouge ce fut trop, je me relevai d’un pas chancelant et réussi à faire quelques pas avant que mon estomac ne rendent les armes. A genoux dans le vomi, tremblante de tout mon corps, je pris conscience que les gens qui étaient là parlaient bon train. Je les écoutaient, eux « - Terrible n’est-ce pas? - Affreux ma chère, la pauvre enfant elle sort à peine de l’hôpital. - Hôpital? Mais oui, c’est la fille qui c’est retrouver encastrée dans le vieux chêne il y deux ans! - La pauvre petite, elle s’en sort enfin et son père la quitte. - Tout ça à cause d’un chat en plus! La vie tient à peu de chose. – Oui mais quand même, se choper une attaque à cause d’une bestiole écrabouillée, c’est fort. Si j’en avais eu une à chaque bestiole que j’ai écrasée, je serai dans le Guinness Book. – En fait, c’est compréhensible que ça lui à fichu un choc au papy, c’est le chat de sa fille qu’il a percuter. Cruelle ironie quand même. ». Des voix dans le brouillard qui m’enveloppait, tant de voix et personne pour proposer son aide. J’écoutais aussi mon estomac qui se tordait dans tout les sens, mon cœur qui se brisait sous le poids de la réalité et bien sur la Morveuse qui trouvais que tout ceci tenait du plus haut comique. J’étais seule dans un monde qui à changer, seule sans la moindre épaule sur laquelle pleurer, sans le réconfort d’une bête à s’occuper. Seule… enfin presque seule. En revenant à la vie, j’avais tout perdu. Tout. Si c’est cela le Ka, eh bien comme dirai Eddie Dean, c’est Kaka. Les sirènes étaient plus bruyantes et des pas résonnaient sur la route. La cavalerie était arrivée mais trop tard, malheureusement. Quelqu’un m’enveloppa dans une couverture, c’était un jeune ambulancier qui, apparemment, préférait me porter secours plutôt que de rester là-bas. Il me demanda si j’allait tenir puis si je connaissais le défunt. Encore une claque en pleine tête : Défunt, le mot que je refusait d’admettre. Mon père ne pouvait pas être …, non c’est impossible, il y a à peine une heure qu’il m’a déposé et il allait parfaitement bien! Je fondis en sanglots et l’infirmier pris cette crise de larmes pour un oui.
Il me conduisit jusqu’à l’ambulance, me fis asseoir à l’intérieur. Il me demanda si il y avait d’autres personnes à prévenir, je lui dis que non, j’étais la seule famille qui lui restai. Voyant que je ne me calmais pas, il me proposa de me faire une piqûre, un léger sédatif mais je refusai son offre, lui expliquant que je sortais à peine d’une hospitalisation et que j’étais sous traitement. Il me demanda le nom du médecin charger de mon suivi et je lui donnai dans l’espoir qu’il arrêterais après toutes ces questions. Il joignit Joey via l’hôpital, commença à lui expliquer la situation et lui demanda si il pouvait venir pour s’occuper de moi, voir si il valait mieux que je passe la nuit en observation ou si je pouvais rentrer chez moi. Joey lui dit qu’il serait là dans dix minutes; l’infirmier, il s’appelait Gaëtan je m’en souviens maintenant, lui répondit qu’ils seraient encore là vu qu’ils attendaient le médecin légiste. Gaëtan me demanda si je pouvai restée seule le temps que mon médecin arrive, je lui dit que oui, ça commençais déjà à aller mieux. En fait je voulais être seule car Miss Morveuse voulait jaser sur les évènements récents et je savais que si je ne lui donnais pas la réplique, elle me le ferait payer.
« Et bien si c’était pour claquer une heure après ta sortie, il aurai pu le faire directement sur le parking. On aurait gagner du temps, quoique après tout c’est pas plus mal comme ça vu qu’il nous à débarrasser de cet affreux matou. Tu n’es pas d’accord ? Non, apparemment pas. Tu as de la peine ? Mais voit donc les choses sous le bon angle; plus de corvée de litière, plus de vieux casse-pieds pour te piquer le pognon des assurances et s’incrusté chez toi quand il se sentirai trop seul. En gros, on peu dire que tu es libre de toute charge maintenant. C’est cool, on est seules, juste toi et moi pour un voyage au fin fond de l’enfer. Ca va être génial, tu verras. »
« Oui, juste toi et moi hein? Tu trouves ça marrant je suppose ? C’est ce que tu voulais dans le fond ? Que je me retrouve totalement seule. Dis moi, Morveuse, as-tu la moindre par de responsabilité là dedans ? C’est toi qui as fait ça ? ».
Elle hésita quelques secondes avant de reprendre d’un ton enchanté :
« Bien sûr! Tu crois peut être que lorsque tu bouquines, je vais rester bien sagement a me tourner les pouces alors que je peux faire de ton existence une horreur telle que même ton écrivain favori ne pourra jamais imaginer. Et ce n’est que le début, on va s’éclater. »
« Je ne serai pas seule longtemps, Joey va arriver et j’ai bien l’intention de continuer à le voir plus tard. Aussi surprenant que cela puisse te paraître, je lui plais et il tient vraiment à moi! Je ne serai jamais seule, tu as raté ton coup. »
« Mais si ma chérie, tu es seule et tu vas le rester. Ecoute-moi bien ma cocotte, si jamais tu essaye de revoir Mister Playboy après qu’il t’ai redéposée à la maison, je m’occuperai de lui aussi. Je l’aurai et je te jure que sa mort ne sera pas aussi douce que celle de ton père, elle sera encore plus sordide que celle de ta maudite bestiole. Il pourrai se faire sauvagement agresser et poignarder à mort un soir, tard dans la nuit, à la sortie de son boulot. Je pourrai même faire en sorte que la main meurtrière qui lui aura ôté la vie soit la tienne. Comble de la cruauté mais j’adore cette idée.
Alors tu m’as bien compris? Que décides-tu ?».
« Tu ne lui feras rien, tu ne peux pas, ce n’est pas juste! C’est le seul ami qu’il me reste. »
« Si je peux, il n’en tient qu’a toi. Et arrête de geindre tu veux, « c’est pas juste, pourquoi moi, nanana… ». Qu’est ce que tu peux être pénible parfois, un vrai bébé. Si tu tient autant à lui que tu veux le prétendre, laisse le te raccompagné puis coupe les ponts, sinon… »
« D’accord tu as gagné, mais tu me promet qu’il ne lui arriveras rien ? »
« Rien dont je serai responsable en tout cas. Parole. Tiens, justement le voilà. Je te laisse mais je reste à l’écoute, je te prévient.»
Et voilà, une fois de plus, je l’avais laissé gagner. Comment aurai-t-il pu en être autrement dans le fond. Je n’allais pas lui laisser faire quoi que ce soit à ce pauvre Joey, même si pour cela je ne devais plus jamais le revoir. C’est le prix à payer et je l’ai accepté. Mais quelque chose m’avait lancé un appel pendant cette discussion, un détail, une phrase qu’elle aurai dit ? Je ne sais plus, j’ai l’esprit embrouiller, je n’arrive même plus à aligner deux pensées cohérentes. Peut être que cela me reviendra plus tard, qui c’est, ça peut être important. Joey si je tiendrai le coup, si je voulais rentrée chez moi ou passer la nuit à l’hôpital. Je lui ai répondu non pour l’hôpital et lui ai dis que oui ça irait si il pouvait au moins me reconduire chez moi. Il me proposa de rester un peu avec moi, je voulais lui dire oui, j’en avais vraiment envie mais j’avais trop peur de l’autre, de ses menaces. J’avais fini par croire que tout ce qu’elle me disait ne pouvais être que la vérité, qu’en fait elle était incapable de mentir. Je lui répondit donc que je préférais restée seule et le laissa partir, perdant en même temps le seul contact qu’il me restait avec le monde extérieur. Je n’aspirai qu’une chose: que cette journée de cauchemar finisse enfin. D’un pas de somnambule je rejoignais mon lit et m’écroulais dessus, je refis surface le lendemain à dix heures.
Le mental briser, le physique en ruine, je me traînais dans la maison sans avoir la moindre idée du temps qui passe; une heure, un jour, une semaine, revenait au même. Je me souviens vaguement de l’enterrement dans le petit cimetière du village, il n’y avait que moi et le prêtre pour lui rendre un dernier hommage, même Miss Morveuse avait eu la décence de s’absenter ce jour là. C’est peut être pour ça que je m’en souviens un peu. Joey m’avait pourtant téléphoné en me demandant si je souhaitais la présence d’un ami pour passer cette épreuve et j’ai refusé, en larmes, de peur qu’il lui arrive quelque chose. Je me souviens même lui avoir dis que je ne voulais plus qu’il m’appelle ou qu’il essaye de me voir (il avait déjà essayer, voulant me faire croire à une rencontre due au hasard dans le petit supermarché ou au vidéoclub. Comme un adolescent mettant tout en œuvre pour voir la personne qui hante son cœur.) J’ai trouvé ça très touchant tandis que la Morveuse n’y voyais que de l’obsession et une possibilité que je manque à ma parole. Elle essayais bien d’en rire mais au fond je me demande si elle ne commençais pas à prendre peur, peur que finalement je lui échappe. Alors elle a m’a lancer un avertissement pour me faire comprendre que je ferai mieux de l’envoyer promener. Je ne sais pas si c’était vraiment elle où une pure coïncidence mais lorsque je suis sortie du magasin avec Joey sur les talons après que j’eusse traversée la rue, une voiture arriva à toute vitesse manquant de peu Joey qui me suivait. C’était on ne peut plus explicite et cet avant-goût me suffit amplement, je ne voulais pas le perdre de cette façon. Pour empêcher qu’une telle situation je me faisait livrer mes courses et n’alla plus louer de film, de toute façon la télévision et tous les autres appareils électriques étaient débranchés même le téléphone, je ne le remettais en marche que lorsque je devais appeler pour établir la liste des commissions.
Pourquoi me demanderiez-vous ? Simplement parce que je croyais vraiment que tous ces trucs émettaient des ondes nocives, que les micro-ondes et les portables étaient cancérigènes. J’ai même fini par faire d’énormes réserves de nourriture pour ne plus avoir à me servir du téléphone et tant pis pour les fruits et les légumes frais (de toutes façons, d’après la Miss, ils sont remplis de pesticides), ceux en boîte feront l’affaire. Tout ce temps, je n’ai tenu que grâce à mes livres, mes seuls amis restant. Ma maison était devenue le seul monde que je connaissais, un univers à part où j’évoluais, seule. Chaque jour, Miss Morveuse me débitai un discours sur la réalité des choses, le monde extérieur qui alla bienôt entrer dans une nouvelle guerre, la hausse du pétrole, le danger des ultra violets (se qui eu pour effet que je ferme tout les volets de la maison pour m’en préserver). J’en étais arrivée à un point où je prenais tout ce qu’elle me disait pour argent comptant, ce qui la mettait dans un état de bonheur jouissif sans pareil et m’apportais au moins le bénéfice de quelques moments de tranquillité pendant lesquels je me jetai à corps perdu dans l’épopée de la Tour. Ma vie (si on peut appeler sa une vie) était réglée comme du papier à musique, je me levai, me douchai et avalai quelque chose pendant qu’elle me faisait la causette chaque matin, vers midi je reprenais la lecture où je l’avait laissée et je ne m’arrêtai plus avant le début de soirée. Si l’envie de boire où grignoter me prenais, je le faisais automatiquement sans pour autant déposé mon livre, comme par réflexe et l’autre ne donnais jamais signe de vie pendant ses moments là et au fil du temps, j’en ai tiré profit. J’avais une chance, plutôt mince, je l’avais depuis longtemps, elle était là sous mon nez mais je ne lui avais pas accordée la moindre attention tellement plongée dans l’habitude de cette nouvelle vie. J’étais dans mon bain, avec le sixième tome de la Tour dans les mains lorsque me revient en mémoire la discussion que Miss Morveuse et moi avons eue le jour de la mort de mon père. Je me suis rappelée ce qu’elle m’avait dit sur son ennui profond lorsque je me perdais dans la lecture, pour ainsi dire de son incapacité à rester là.
Dire que je le savais depuis le début, qu’à cause de ce train train quotidien je n’y faisais même pas attention. Quelle connerie, la vie quand même! Le matin et le soir, elle me pourrissait la vie tant que possible, fidèle à la promesse qu’elle s’était faite mais le reste du temps… Ma chère amie éprouvait une aversion incontrôlée pour les loisirs « intelligents », seule chose à laquelle elle n’a pu réussi à m’ôter. C’est en comprenant ce simple détail que je recouvris un peu de liberté, modeste victoire certes mais victoire quand même, l’après-midi m’appartenait tout simplement. J’avais pris l’habitude de lire encore et encore, tout les jours pendant les mêmes heures et pendant ce temps, elle partait dieu sait où mais si j’essayai (ce qui étais déjà à la base très dur) de stopper ma lecture en milieu de ce répit, elle rappliquais dans le quart d’heure suivant. Comme si elle pouvait sentir (ou voir) que le rituel était perturbé. Si j’en avais le courage je pouvais me battre, je VOULAIS me battre car maintenant j’avais un secret. C’est pendant ses moments que j’entrepris d’écrire ce journal, je commençais par ça puis prenais un livre jusqu’au soir. Au début, elle me demanda pourquoi je racontai ma vie sur du papier, que c’était stupide et que je perdais mon temps. Je lui répondit de toute façon, je n’avais que du temps à perdre et je lui menti effrontément en lui affirmant que je le faisait déjà « avant », comme si ma vie en dépendais (ce qui étais peut être le cas). Les journées s’écoulaient, j’écrivais et je lisais quand elle me prenais la tête (au sens propre du terme) je finissais souvent en larmes. Plus le temps passait et plus elle devenait méchante, plus ses paroles mesquines devenaient tranchantes comme des lames de rasoir. Je ne sais pas combien de temps s’était écouler depuis que j’avais refermer définitivement la porte d’entrée, si je me basais sur mon rythme de lecture, je dirai à peut près deux mois. Je ne voyais pas d’issue possible à cet enfer jusqu’au jour où je m’attaqua au dernier tome de la Tour Sombre, la dernière ligne droite. Je savais que la dernière page tournée, la dernière ligne lue, je serais comme cette aventure: finie. Aux yeux de Miss Morveuse, je n’aurai plus de bonne excuse pour me raccrochée à ce semblant de vie et elle en finirai avec moi comme moi j’en avais fini avec Roland. C’est dans les derniers chapitres que je compris enfin qu’il y avait un moyen d’en finir avec elle. Je tenais la solution entre les mains, je l’avais sous le nez depuis le jour de mon réveil à l’hôpital: mes livres.
Plus précisément, eux et la clé qu’ils détenaient sans même le savoir, cette lueur d’espoir qui était apparue. Une porte entrouverte vers la seule échappatoire possible : 19.
Mais il me restai peu de temps, cinq chapitres avant la fin (je devrait plutôt dire LES fins), je mis donc à profit le fait de pouvoir lire et faire d’autres choses en même temps. Je faisais les choses au jour le jour, de peur qu’elle ne se soit mise à douter de quelque chose, sachant que lorsque mon attention se détachait trop du roman elle pouvait se rappliquer vite fait. La pression de cette épée de Damoclès suspendue au dessus de la tête et les railleries journalières de la Morveuse me firent dépérir encore plus vite qu’à l’accoutumée. Déjà pas bien épaisse lors de ma sortie, je devins un véritable squelette ambulant, j’étais fréquemment prise de vertige, parfois je perdais connaissance.
Il fallait en finir au plus vite, avoir le dernier mot avant qu’elle n’ait ma peau. Cela me pris quatre chapitres, ma seule mesure pour évaluer le temps, je pense que cela équivalait une semaine peut être moins. Lors de la lecture du premier, j’alla dans la salle de bains, fouilla « au toucher » l’armoire à pharmacie jusqu'à ce que ma main gauche se referme sur les contours familiers de la boite de calmant que j’avais eu lors de ma sortie dans un autre siècle, un autre « quand ». Je reparti vers la cuisine, je n’avais aucun mal à me diriger je connaissais les lieux par cœur, je posai le flacon sur le plan de travail, ouvris l’armoire ou je rangeais mes friandises (caverne aux merveilles remplie de chocolat sous toutes les formes, de guimauve en lacets à tous les parfums, de chips et autres gourmandises caloriques mais guère nutritives). Ma main se saisit directement du petit bocal rempli de cacahuètes à l’enrobage de chocolat, mon péché mignon, je dévissai le couvercle et jeta le tout dans la poubelle. Je repris le flacon, fis sauter le couvercle avec le pouce et versa son contenu à la place des bonbons. Je venais à peine de replacer le bocal dans le meuble, caché par des paquets de chips, que l’autre débarqua. Elle me demanda si tout allait bien, je lui répondis que rien n’allait bien depuis qu’elle était là, ça la fit rire et elle me dit qu’elle reviendrait plus tard en espérant que je serais plus aimable mais je n’y cru pas une seule seconde, je savais qu’elle restai à l’affût, qu’elle guettai la moindre erreur de ma part. Et même si il n’en était rien, si ce n’étais que ma paranoïa qui me jouait des tours, je finis la journée comme à l’accoutumée oubliant le récipient camouflé dans le fond du placard, barricadant son image dans mon esprit.
Quand elle revint le soir, elle me fit payer le prix fort pour mon insolence de tout à l’heure: elle me fit vomir le peu que j’avais réussi à avaler et tomber dans l’escalier lorsque je voulu monter dormir. Je suppose que vous vous demander si c’était vraiment elle qui le faisait ? Honnêtement, je n’en sais rien; je suppose que sa façon d’énoncer ces menaces, la conviction qu’elle mettait dans son pouvoir de suggestion faisait que je tombais quand elle me disait : « JE te ferai tomber ». Vous connaissez « Jacques à dit » ? C’est comme ça qu’elle me « punissait » quand j’avais l’audace de vouloir lui tenir tête ou quand elle s’ennuyait. Elle me fis faire bien d’autres choses (que la décence m’empêche d’écrire, que je préfère oublier) mais son truc favori c’était me rendre malade. Elle m’en avait tellement fait baver le jour de l’échange des chocolats que je n’ai plus oser tenter quoi que ce soit pendant trois chapitres (environ quatre jours). Mais la réalité arriva comme le jour succède toujours à la nuit: il ne me restai plus qu’un chapitre, la dernière étape, le tout ou rien. Même si je n’avais pas oser faire quelque chose pendant les jours écoulés, j’avais beaucoup réfléchit et les conclusions n’étaient guère plaisantes. Si mon hypothèse s’avérait exacte; 19 était la seule clé pour ma liberté mais, cruelle ironie, pour y accéder il y avait une condition et je me sentais incapable de l’accomplir. Je me mis à douter, à me poser des questions: et si je ratais mon coup ? Si jamais elle revenait avant la chute finale ? Comment vivrais-je le reste de « ma vie », combien me fera t-elle payer mon audace? Tout ces doutes n’étaient que des trompe l’œil (ou trompe l’esprit si vous préférer), ce qui me faisait hésiter n’était rien d’autre que cette saleté de condition, cette maudite clause du contrat qui développai chez moi un blocage total pour passer à l’action. J’avais le blocage du lecteur! J’avais analyser l’acte final sous toutes les coutures mais je revenait toujours au même point: si je voulais en finir, je ne saurai jamais la fin des aventures de Roland. Je ne pouvais finir le livre et avaler les cachets ensuite, je n’en aurai pas eu le temps. Je devais prendre en compte le temps qu’ils mettraient à agir, calculé pour que tout soit finit avant son retour (en espérant qu’elle ne revienne pas sur le coup d’un pressentiment). Je me tenais à la croisée des chemins : Roland, la Tour et une vie dans les pires souffrances ou le grand saut, l’amère déception de ne pas connaître la fin mais avoir enfin la paix (du moins je l’espérais de tout mon cœur). Après m’être torturer l’esprit, j’en vint au seul dénouement logique : je devais le faire.
J’ai entamer le dernier chapitre lentement, à quoi bon me presser de toute façon je ne saurai pas la fin, le livre à la main, je me part


Dernière édition par le Ven 1 Oct 2004 - 21:42, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
thomas desmond
Admin-boss-king-papa
thomas desmond


Masculin
Nombre de messages : 6370
Age : 43
Date Naissance : 9/02/1981
Date d'inscription : 29/06/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyVen 1 Oct 2004 - 13:11

je l'ai imprimée et je vais la lire ce week-end, au calme, parceque là au taf... Shit
Revenir en haut Aller en bas
http://tdesmond.free.fr/nouvelles
maerlyn
La Folle du forum
maerlyn


Masculin
Nombre de messages : 4617
Age : 37
Date Naissance : 18/03/87
Date d'inscription : 01/09/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyVen 1 Oct 2004 - 22:09

Une histoire sympa qui se lit sans souçis. study
Encore bravo. thumleft
Revenir en haut Aller en bas
http://www.turnleft.fr/
Littleangel_be
Vampire de campagne
Vampire de campagne



Nombre de messages : 108
Date Naissance : 26/08/1979
Date d'inscription : 14/07/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptySam 2 Oct 2004 - 6:48

Merci Embarassed , ca fait plaisir Very Happy .
Revenir en haut Aller en bas
thomas desmond
Admin-boss-king-papa
thomas desmond


Masculin
Nombre de messages : 6370
Age : 43
Date Naissance : 9/02/1981
Date d'inscription : 29/06/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMer 3 Nov 2004 - 14:37

Je t'avais envoyé ce que j'en pensé ou pas ?? Confused Je me rappelle plus...
Revenir en haut Aller en bas
http://tdesmond.free.fr/nouvelles
Littleangel_be
Vampire de campagne
Vampire de campagne



Nombre de messages : 108
Date Naissance : 26/08/1979
Date d'inscription : 14/07/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMer 3 Nov 2004 - 14:44

ben non mais j'ai lu ton avis sur le cskl Wink
Revenir en haut Aller en bas
thomas desmond
Admin-boss-king-papa
thomas desmond


Masculin
Nombre de messages : 6370
Age : 43
Date Naissance : 9/02/1981
Date d'inscription : 29/06/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMer 3 Nov 2004 - 14:45

ah bon, ça m'étonne... je t'avais pas envoyé un MP ?
Ça y est je l'ai retrouvé ma critique :

Bon comme promis j'ai lu ta nouvelle ce weekend :

je vais être franc et concis !

Points positifs : malgré l'histoire assez classique tu as quelques idées originales qui donnent le ton juste !

Points négatifs : je trouve que les trois quarts de tes phrases ne sont pas très claires, qu'elles pourraient être épurées pour que le sens resorte plus facilement.
Un peu trop de fautes d'orthographe
Perso je n'aime pas trop le fait de parler de la tour sombre etc mais ça c'est juste une question de goût !

Donc mon conseil : essaye d'écrire beaucoup plus simplement et cela sera beaucoup plus facile et agréable à lire !

tout ceci n'est que mon ami, peut-être que je me trompe !!

bonne continuation à toi en tout cas, car avec du travail ça va s'affiner de plus en plus !!!!


thomas
Revenir en haut Aller en bas
http://tdesmond.free.fr/nouvelles
Littleangel_be
Vampire de campagne
Vampire de campagne



Nombre de messages : 108
Date Naissance : 26/08/1979
Date d'inscription : 14/07/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMar 23 Nov 2004 - 20:16

Dsl Thomass lol :p
tu m'as effectivement envoyer un MP mais mon homme (ahhh les hommes) est venu cafouiller sur mes sites et ne m a pas prevenue que je l avais recu.
Je sais, ca date mais je m'excuse quand même Wink.
Revenir en haut Aller en bas
thomas desmond
Admin-boss-king-papa
thomas desmond


Masculin
Nombre de messages : 6370
Age : 43
Date Naissance : 9/02/1981
Date d'inscription : 29/06/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMer 24 Nov 2004 - 7:51

ohhhhh le mari jaloux qui va lire les mails et mp de sa chérie !! Razz
Revenir en haut Aller en bas
http://tdesmond.free.fr/nouvelles
Littleangel_be
Vampire de campagne
Vampire de campagne



Nombre de messages : 108
Date Naissance : 26/08/1979
Date d'inscription : 14/07/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMer 24 Nov 2004 - 12:13

Lol, très curieux des sites que je visite. Trop même Confused , ca devient lourd! lol :p
Revenir en haut Aller en bas
thomas desmond
Admin-boss-king-papa
thomas desmond


Masculin
Nombre de messages : 6370
Age : 43
Date Naissance : 9/02/1981
Date d'inscription : 29/06/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMer 24 Nov 2004 - 12:50

ohlala il t'espionne et tout !!! Twisted Evil
Revenir en haut Aller en bas
http://tdesmond.free.fr/nouvelles
Yann
Blondasse efféminée
Yann


Masculin
Nombre de messages : 1664
Age : 44
Date Naissance : 12/07/1979
Date d'inscription : 02/08/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMer 24 Nov 2004 - 16:53

C'est normal, des fois quel tombe sur un pervers, on sait jamais, il faut etre sur ses gardes. Laughing
Revenir en haut Aller en bas
Littleangel_be
Vampire de campagne
Vampire de campagne



Nombre de messages : 108
Date Naissance : 26/08/1979
Date d'inscription : 14/07/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyMer 24 Nov 2004 - 19:14

oui bien sur!!! C'est ça!! Je crois que je suis assez grande pour me défendre lol Twisted Evil
Revenir en haut Aller en bas
thomas desmond
Admin-boss-king-papa
thomas desmond


Masculin
Nombre de messages : 6370
Age : 43
Date Naissance : 9/02/1981
Date d'inscription : 29/06/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyJeu 25 Nov 2004 - 7:22

surtout ne va jamais à un RDV avec un inconnu rencontré sur un chat qui veut te connaître plus en profondeur !! Razz
Revenir en haut Aller en bas
http://tdesmond.free.fr/nouvelles
Littleangel_be
Vampire de campagne
Vampire de campagne



Nombre de messages : 108
Date Naissance : 26/08/1979
Date d'inscription : 14/07/2004

Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin EmptyJeu 25 Nov 2004 - 9:20

lol Rolling Eyes . y a des fous partout de tout facon Wink .
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty
MessageSujet: Re: Miss Morveuse 1ere partie + fin   Miss Morveuse 1ere partie + fin Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Miss Morveuse 1ere partie + fin
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» Le souvenir de cet été (1er jet) (1ere partie)
» [Nouvelles] 1ere partie Skalhum ou la marche de nos dieux
» Le Petit Diable
» LA TRAQUE (partie I, II, III et IV)
» La légende de St Martin

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LE MANOIR DU FANTASTIQUE :: ECRITURE :: VOS NOUVELLES, ROMANS-
Sauter vers: