LE MANOIR DU FANTASTIQUE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

LE MANOIR DU FANTASTIQUE

Inscrivez-vous, présentez-vous, Firmin prépare votre suite...
 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

 

 Atelier 12 : La visite par Alan Bates

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
viniwow
Shériff adjoint
viniwow


Masculin
Nombre de messages : 1157
Age : 42
Date d'inscription : 21/11/2004

Atelier 12 : La visite par Alan Bates Empty
MessageSujet: Atelier 12 : La visite par Alan Bates   Atelier 12 : La visite par Alan Bates EmptySam 4 Fév 2006 - 0:43

LA VISITE

Banlieue Est de Londres. Quinze heures. Le docteur Edwards s’apprêtait à quitter son cabinet lorsque le récepteur installé sur son bureau retentit. Il appuya brièvement sur le bouton d’écoute.
« Oui Carrie ?
- Docteur, j’ai ici un client pour vous.
- Un client ? Attendez (il feuilleta son carnet de rendez-vous). Non, je n’ai personne à cette heure-ci. Le prochain client est Monsieur Neville à dix-sept heures quinze. Vous êtes sûr qu’il ne s’agit pas d’une erreur ? Comment s’appelle t’il ?
- Johnson, docteur. Monsieur Franck Johnson. Il dit qu’il avait rendez-vous à quinze heures dix.
- Ah oui, Monsieur Johnson ! Bien sûr ! (il feuilleta à nouveau son agenda). Voilà, Monsieur Johnson, Franck, demeurant à Pittsburgh Station, rendez-vous à quinze heures dix le deux février.
- Je vois, reprit Carrie. Dois-je dire à ce monsieur que nous sommes le premier aujourd’hui ? »
Le docteur Edwards sembla réfléchir un instant.
« Non, faites le entrer, ce ne sera pas long. Ah ! Et téléphonez à la librairie Burton Book’s. Dites-leur que je passerai plus tard chercher… (il réfléchit encore). J’ai une meilleure idée. Prenez une petite heure et passez les voir. Ils vous remettront deux ouvrages réservés à mon nom. Cela vous fera une petite pause. Qu’en pensez-vous Carrie ?
- Merci Docteur. Je mets le répondeur automatique et je vais chercher votre commande. A tout à l’heure.
- C’est cela, à tout à l’heure. Et n’oubliez pas votre clef. »
Carrie pouffa et la communication fut coupée. Une gentille secrétaire, un peu tête de linotte, mais gentille. Et mignonne, même si les brunes n’avaient jamais été son type de femme. Le docteur Edwards préférait, et de loin, les blondes. Les blondes plutôt grandes, à choisir.

La porte du cabinet s’ouvrît et Carrie introduisit Monsieur Johnson, avant de disparaître.

Franck Johnson entra, l’air assuré. Grand et bien bâti, il sourit au docteur, dévoilant des dents saines et parfaitement alignées.
« Bonjour Docteur, commença t-il en tendant sa main. »
Edwards regarda la main tendue et la saisit fermement.
« Bonjour Monsieur Johnson, ravi de faire votre connaissance.
- Je tiens tout d’abord à m’excuser, au sujet de la date, je…
- Hop-hop-hop, pas de souci mon brave ami. Il y avait un creux dans mon emploi du temps. Remarquez, si j’avais eu un creux à l’estomac, j’avais toujours la possibilité de me nourrir de fraises. »
Johnson le regarda, interloqué ;
« De fraises, Monsieur Johnson ! Non ? Vous ne voyez pas ? Bon laissez tomber, ça ne fait rire que moi. Installez vous plutôt dans le fauteuil. Je vais prendre votre fiche.
- Oh, vous verrez, ce n’est qu’une simple vérification, tout au plus un détartrage. Je me fais contrôler annuellement. Votre prédécesseur, le docteur Muller, était un très bon praticien.
- Hum-hum, marmonna Edwards tout en fouillant son classeur à fiches. Voilà, Franck Johnson. Parfait. Commençons. »
Le docteur Edwards s’installa sur son tabouret pivotant, et le régla convenablement. Puis il inclina le fauteuil de travail. Ce dernier, par réflexe, ouvrit la bouche. A l’aide d’un miroir, Edwards examina l’intérieur de la cavité ainsi offerte.
« Très bien, dit-il, un léger détartrage pour aujourd’hui devrait suffire.
- ’Eu ’ou a’ait ’it, ’o’teur.
- Oui, bien sûr, je ne comprends rien à ce que vous dites, mais j’adhère. Vous me raconterez tout ça après, hein ? »
Johnson opina.
« Très bien, reprit le docteur. Par contre, si vous me le permettez, j’aimerais observer ce qui me semble être un début de carie sur une de vos molaires.
- ’aites. »
Le docteur prépara une seringue anesthésiante et l’introduisit au fond de la cavité buccale de son patient.
« Dans un instant, vous serez détendu et nous pourrons commencer le travail. Je reviens. »
Edwards se leva et passa derrière Johnson, disparaissant de sa vue.
Johnson sentit un léger picotement, puis plus rien. Rapidement il sentit sa bouche s’endormir, puis son visage, puis son corps, ses bras, ses jambes. Il tenta de lever une main pour signaler cette anomalie au docteur, mais celle-ci refusa de bouger. Il n’arrivait même plus à fermer la bouche. En parlant, il émit un gargouillis à peine audible.
« N’essayez pas de parler, fit une voix derrière lui, vous allez baver ».
Le docteur Edwards revint s’installer et le regarda d’un air presque compatissant.
« Qu’est ce que je disais, vous bavez. »
Il prit une serviette et lui épongea le menton.
« Vous bavez comme un cochon. Comme un cochon. Car vous êtes un cochon, n’est ce pas. Un gros et vilain cochon. Un porc même. »
Johnson, figé, le fixait, ne pouvant ni détourner son regard, ni même fermer ses yeux. Mais bon sang, que voulait donc ce type ? Que voulait-il, à la fin ? Le docteur se baissa un instant et disparut de son champ de vision. Il l’entendit manier divers instruments, dont un semblait très lourd. Lorsqu’il réapparut, il portait un grand masque de protection en plexiglas. Son sourire était terrifiant, celui d’un carnassier devant une proie gagnée d’avance.
« Vous ne vous souvenez pas de moi ? Normal, à vrai dire. Il y a très peu de photos de moi à mon domicile. Je ne suis pas très photogénique. Par contre, je suis très hygiénique. Regardez (il leva ses mains, les faisant tourner telles des marionnettes). J’ai mis des gants. »
Il est fou, ce type est fou, c’est un malade, pensa Johnson. Je ne suis jamais allé chez lui. Je ne le connais pas.
« Je sais, reprit Edwards, cela ne suffira pas, mais bon nous n’allons pas pinailler aujourd’hui, n’est ce pas ? »
De la poche de sa blouse, il sortit une photographie et la brandit devant les yeux de Johnson. Ebahit, celui-ci reconnut immédiatement le visage de la jeune femme blonde. Camilla ! Bon sang, c’est Camilla ! Et donc lui c’est… son mari !! Mais comment a t’il pu…
« Tu te demandes comment je sais, n’est ce pas ? Evidemment. Comment ai-je pu savoir qu’un gros porc comme toi irait baiser ma jolie femme sous mon toit, dans notre lit. Et aussi comment je t’ai retrouvé, sans doute ? Comment j’ai fait pour savoir que tu prendrais un rendez-vous chez moi, et pas chez un de mes confrères ? Tu te poses toutes ces questions, mon jeune ami ? »
Il lui caressa doucement les cheveux de sa main gantée.
« Tu te poses trop de questions, et tu te fais du mal pour rien. Ca te plairait de connaître les réponses. Mais c’est un plaisir que je ne désire pas d’accorder, et qui plus est serait vain. Tu vas crever. Oui, Franck, tu vas crever, ici, sur ce fauteuil. Mais rassure toi, le produit anesthésiant est très efficace. En principe, tu ne devrait rien sentir. (Il réfléchit un instant). En principe. Mais, passons aux choses sérieuses. »
Edwards cessa de lui caresser les cheveux et ramassa au sol un objet que Johnson découvrit très vite.
Une perceuse ! Ce fou a une perceuse ! Seigneur sortez moi de là !!
« Tu sais Franck, un jour où l’autre, il faut payer pour ses fautes. Camilla n’a pas encore payé, certes, mais j’ai déjà établi la facture. Crois moi, elle est salée. Et il est inutile de supplier mentalement Dieu où je ne sais trop qui. Le Saigneur ici, c’est moi. »
Edwards rit un instant puis sembla à nouveau se détendre, regardant Johnson avec une fausse pitié.
« Ah Franck, tu ne pouvais rien faire de plus terrible que ça. Tu te rends compte pour moi ? Te rends tu compte, Franck, de l’affront que tu m’as fait ? Je suis dentiste bon sang ! Personne ne t’avais prévenu ? Jamais, non jamais je n’aurais pensé retrouver ma femme au lit avec un mâle dedans. Et il a fallu que ce soit toi Franck. »
D’un doigt, Edwards mis en route la perceuse. Le bruit fut assourdissant dans la pièce. Le foret, de petite taille, tournait à toute allure pendant que le docteur approchait l’appareil de la bouche de Johnson, puis l’introduisait à l’intérieur.
« Allons Franck, ce n’est qu’une carie. »

THE END.
Revenir en haut Aller en bas
thomas desmond
Admin-boss-king-papa
thomas desmond


Masculin
Nombre de messages : 6370
Age : 43
Date Naissance : 9/02/1981
Date d'inscription : 29/06/2004

Atelier 12 : La visite par Alan Bates Empty
MessageSujet: Re: Atelier 12 : La visite par Alan Bates   Atelier 12 : La visite par Alan Bates EmptyMar 7 Fév 2006 - 11:21

Pourquoi Alan Bates ne l'a -t-il pas publié lui-même ?

• Première point : je ne vois pas trop le rapport avec l'exercice, mais passons.

• C'est vraiment une bonne nouvelle, très bien écrite, très clean, avec de bons dialogues et un fil bien mené.

• Petits défauts : dommage qu'elle soit si courte, on aimerait attendre un peu avant de comprendre qu'il va le trucider, que ça soit un peu plus ambigu, que leur échange quand ils se serrent la main soit plus étrange... Là c'est quand même assez classique, surtout le coup de la femme adultère. Efficace mais très classique...

Moi je propose que cette nouvelle soit prévue pour le fanzine N°0, qu'en pensez-vous ????
Revenir en haut Aller en bas
http://tdesmond.free.fr/nouvelles
viniwow
Shériff adjoint
viniwow


Masculin
Nombre de messages : 1157
Age : 42
Date d'inscription : 21/11/2004

Atelier 12 : La visite par Alan Bates Empty
MessageSujet: Re: Atelier 12 : La visite par Alan Bates   Atelier 12 : La visite par Alan Bates EmptyMar 7 Fév 2006 - 11:57

J'ai déplacé le message qui était à la suitedu sujet sur l'atelier 12.

Je confirme, c'est un bon texte, agréable à lire mais je rejoins Thomas sur le fait que c'est peut-être un peu court et qu'un peu d'ambiguité aurait rendu le tout bien plus savoureux.
Mais sinon c'est très sympa et ce texte aurait sûrement sa place dans le fanzine!
Revenir en haut Aller en bas
Misquamacus
Vampire de campagne
Vampire de campagne
Misquamacus


Nombre de messages : 175
Date Naissance : 18/05/68
Date d'inscription : 22/10/2004

Atelier 12 : La visite par Alan Bates Empty
MessageSujet: Re: Atelier 12 : La visite par Alan Bates   Atelier 12 : La visite par Alan Bates EmptyVen 24 Fév 2006 - 16:47

Sympa, oui !
Une bonne nouvelle.
Revenir en haut Aller en bas
http://misquamacus.site.voila.fr/
Contenu sponsorisé





Atelier 12 : La visite par Alan Bates Empty
MessageSujet: Re: Atelier 12 : La visite par Alan Bates   Atelier 12 : La visite par Alan Bates Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Atelier 12 : La visite par Alan Bates
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» LA VISITE
» Une simple visite
» Atelier 18 : Big Bug
» Atelier 7
» Atelier 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
LE MANOIR DU FANTASTIQUE :: ECRITURE :: ATELIER D'ECRITURE :: Atelier 12-
Sauter vers: