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 Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion

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MessageSujet: Re: Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyLun 4 Mai 2009 - 17:04

Max a écrit:
Mais quand même, si j'étais à ta place, je tirerais certaines conclusions Rolling Eyes

Je te trouve dur ! doubt
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Max
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Max


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MessageSujet: Re: Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyLun 4 Mai 2009 - 17:25

Ouais j'ai parfois des passages à vide ou j'oublie les convenances, "l'hypocrisie préférable", les règles élémentaires de la bienséance etc. au profit de la franchise. C'est mon petit coté misanthrope (sale bête !) qui ressort quelque fois sans être invité, mais je me soigne !

Désolé, si j'ai été trop dur.
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captainamo
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MessageSujet: Re: Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyLun 4 Mai 2009 - 17:52

Tu as su resté subtil mais rien ne peut me décourager à écrire Triana. Je préfère travailler mon écriture directement sur Triana plutôt qu'écrire des courts textes où je ne me ferai pas plaisir.
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MessageSujet: Re: Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyLun 4 Mai 2009 - 18:11

captainamo a écrit:
Tu as su resté subtil mais rien ne peut me décourager à écrire Triana. Je préfère travailler mon écriture directement sur Triana plutôt qu'écrire des courts textes où je ne me ferai pas plaisir.

Du moment que tu y trouves ton trip c'est le principal.
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captainamo
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MessageSujet: Re: Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyLun 4 Mai 2009 - 18:19

C'est clair, le jour où écrire n'est plus amusant, c'est qu'il faut s'arrêter un moment. Enfin c'est ce que je pense.
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Max
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MessageSujet: Re: Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyLun 4 Mai 2009 - 18:28

captainamo a écrit:
Tu as su resté subtil mais rien ne peut me décourager à écrire Triana. Je préfère travailler mon écriture directement sur Triana plutôt qu'écrire des courts textes où je ne me ferai pas plaisir.

Chacun sa manière de fonctionner ; l'essentiel étant de se faire plaisir, en effet.
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captainamo
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MessageSujet: Chapitre 2 - Anthony   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyMar 5 Mai 2009 - 6:02

Bonjour à tous. Je vous propose la lecture du deuxième chapitre qui est essentiellement consacré à la découverte par Thomas de son environnement de vacances. Il va rencontrer son premier camarade, Anthony.
J'ai hâte d'avoir vos critiques, remarques pour m'aider à améliorer ce chapitre.

Bien entendu si vous avez d'autres améliorations à me soumettre pour le premier chapitre je suis toujours preneur.

Bonne lecture à vous.
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captainamo
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MessageSujet: Chapitre 2 - Anthony   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyMar 5 Mai 2009 - 6:03

Une douce chaleur caressa la joue de Thomas. Dans son sommeil il s'imagina que ce devait être sa mère, si bienveillante, mais il n’y avait pourtant aucun contact. À travers ses paupières fermées, l’obscurité s’évaporait. Cette tiédeur venait du soleil pénétrant sa chambre. Dans son immense fatigue de la veille, il avait omis de clôturer les volets de bois lui évitant un réveil prématuré. Il se jura à lui même que cela ne se reproduirait jamais. Ne pouvant se rendormir, bougonnant après lui-même de son erreur, il déambula à travers toute la maison passant d’une pièce à l’autre pour faire sa toilette et se vêtir d’un simple short bleu barbeau et d’un T-shirt aux couleurs de La Réunion arborant un immense 974, numéro du département qui le recevait pour ce mois de Juillet.

Peu réveillé, Thomas était léthargique. Ginette et son mari, doucement remis de leurs émotions de la veille, avaient eu le temps de se vêtir et préparer le petit déjeuner, leur premier sur cette île tropicale. Thomas qui somnolait dans la salle de bain, fut sortit de ses songes par un doux arôme effleurant ses narines aux aguets, la faim prenant le dessus sur toutes ses autres priorités. L’odeur du pain grillé associée à celle plus prononcée du cacao dans du lait chaud attirèrent Thomas sur la terrasse telle une abeille vers une fleur de lavande.

D’un baiser sur le front il salua ses deux parents. Il avait toujours été affectueux et cela depuis sa naissance. Seule sa mère lui rendit son baiser, Jacques étant bien trop occupé à référencer les besoins les plus urgents auxquels il faudrait subvenir dans la journée. Le petit déjeuner se déroula sans mots dire, quelques sourires suffirent à partager la joie qu’ils avaient à être ensemble après avoir caressé la mort quelques heures auparavant.

Voyant ses maîtres rassasiés, Pato gronda de n’avoir eu le même privilège. C’est Thomas qui remplit sa gamelle de ses croquettes Royal Canin préférées. Jacques compléta sa liste de course au fur et à mesure que son ami à quatre pattes engloutissait son écuelle. Il n’était pas certain de trouver ici le même modèle de croquettes. Ils essaieraient de faire au mieux pour satisfaire le palais raffiné du grand Danois. La gamelle vide, Pato ne retrouva pas sa quiétude. Il faisait les cents pas. Il voulait sortir. Thomas comprit qu’il ne pourrait se retenir encore bien longtemps. La laisse fixée à son collier indigo, Pato était fin prêt à découvrir son nouvel environnement.

Le danois ne semblait pas savoir où aller. Son maître non plus malheureusement pour lui. Thomas hésitait quant à l’endroit où son chien pourrait faire ses besoins et il ne pouvait se résoudre à le laisser souiller l’harmonie parfaite de ce paradis terrestre. Il devait bien y avoir un endroit dédié à cela. Thomas comptait sur le flair canin pour le trouver. Après de multiples allés et venus sur la seule route à sens unique d’Anna-plage, Pato s'engouffra plus à même à l’ombilic de la résidence tirant Thomas vers l’odeur sucrée des goyaviers qui entouraient le parc jumelé à l’édénique piscine qu’il avait, la veille, contemplée.

Tous les bungalows qui clôturaient l’espace vert étaient fermés, sauf un, malgré une heure que Thomas trouvait relativement avancée. Il était plus de 9 heures. Devant l’habitation ouverte, il y avait un banc sur lequel Thomas, en plissants ses paupières, distingua une silhouette. Le jeune garçon ne se rendait pas compte qu’il se rapprochait à pas feutrés de l’ombre assise, entraîné par le mouvement déterminé du Danois toujours obnubilé par le besoin de se soulager.

L’ombre n’en était plus une. Des cheveux sombres, ébouriffés mais d’au moins 4 bons centimètres plus long que ceux de Thomas. Une fluette carrure dénotant un manque complet d’activité physique. Thomas n’était pas bien athlétique non plus mais son corps était davantage celui d’un homme que celui de l’enfant qu’il était en train de découvrir. Ce dernier n’avait pas remarqué la présence Thomas. Alors qu’il n’était plus qu’à quelques centimètres de la stature figée sur le long siège de bois blanc, le jeune vacancier appréhenda les raisons de l'immobilisme apparent de l’individu du banc. Il tenait un livre. Thomas parvint sans difficulté à lire l’entête de la page consultée :
- Les espaces vectoriels appliqués à la physique quantique... murmura-t-il.
Les paupières de Thomas s’écarquillèrent. Comment un tel mélange de termes dont il n’était en mesure d’en comprendre la signification pouvait ainsi exister, se demandait-il. Il n’y avait bien que le mot «physique» qui lui disait vaguement quelque chose. Il ne put retenir sa stupeur :
Mais qu’est-ce que c’est que ce truc !
Un sursaut ! La statue assise prenait soudainement vie. Des mouvements de têtes et de corps, de droite à gauche, de haut en bas durant lesquels des paroles à peine compréhensibles semblaient venir de ses lèvres finement entrouvertes :
Oté, kossa sa... Kossa la fé?
Aucune parole de Thomas ne fut nécessaire lorsque ce jeune homme d’à peine treize ans comprit d’où provenaient les quelques mots prononcés dans l’étonnement. Les deux garçons se contemplèrent quelques secondes, Thomas découvrant un visage fin de garçonnet enlaidi par d’épaisses lunettes à la bordure de plastique noir qu’aurait sans aucun doute affectionné Mac Lesggy, l’inimitable présentateur de E=M6. Mais Thomas se figura le visage dépourvu de cette immense masse oculaire, et sans mot dire entrevoyait une certaine beauté en cette personne qui n’avait aucune notion de mise en valeur de son apparence physique.

Thomas se justifia du trouble qu’il venait d’engendrer.
Excuse-moi, j’ai été surpris par ta lecture. J’ai été indiscret désolé... Mais franchement, c’est quoi ces espaces vectoriels?
Son interlocuteur prit une profonde inspiration et esquissa un léger sourire, enchanté semblait-il qu’une personne s'intéresse à ces modélisations scientifiques. Sa bouche s’ouvrit mais aucun son n’en sortit, Thomas avait déjà repris.
Ne me dis rien ! Je ne comprendrai pas de toute façon... Mais tu m’as l’air jeune, peut-être plus que moi. Tu entres en quelle classe? Interrogea Thomas qui ne pouvait lier un visage aussi juvénile avec l’image mentale qu’il se faisait d’un étudiant scientifique.
En seconde... Une étincelle dans les yeux cherchait la surprise générée sur le faciès de Thomas. Elle ne fut pas dure à trouver.
Tout comme moi, répondit Thomas. Mais je n’ai jamais vu cette «chose» en troisième...
La façon dont avait été vomi le mot «chose» dénotait que Thomas ne souhaitait jamais découvrir ce qui se cachait derrière les termes barbares du bouquin.
- Cette «chose», comme tu dis, il est normal que tu ne l’aies jamais vu. Tu ne la verras d’ailleurs jamais au lycée. J’adore comprendre le monde au travers d’équations. Tu dois me prendre pour un...
Il ne put finir cette phrase dont la tonalité n’allait qu’en decrescendo, un sanglot mutique faisant suite aux moqueries et autres railleries de ses souvenirs de collégiens. Exclu car ne rentrant pas dans le moule, tel était son quotidien scolaire. Thomas le comprit immédiatement.
 - Je t’admire, tu sais, commença Thomas, plein de sincérité dans la voix. J’aimerai bien pouvoir lire cela mais j’en suis incapable. Mes lectures sont plus romanesques...
- J’aime beaucoup les Stephen King.
L'intonation du jeune scientifique s’était transformée. Il n’était pas rejeté. Ce jeune garçon face à lui, au contraire, continuait à lui sourire sans qu’une once de politesse n’en soit la raison.
J’avoue que l’horreur ne m’attire guère, mon style serait plutôt du Barjavel pour le fantastique et du Christian Jacq à cause de mon admiration pour la civilisation égyptienne. À ce propos...

Deux aboiements puissants coupèrent Thomas dans son élan et instinctivement son allocutaire bondit sur ses deux jambes, surpris car il n’avait pas réalisé la présence du cerbère silencieux jusque là. Discrètement il recula d’un pas et demi. Pato n’était en rien agressif, souhaitant seulement abréger la conversation.
- Je te présente Pato qui a de plus en plus de mal à se retenir. Sais-tu où il pourrait faire ses besoins?
Va vers la route. A l’angle de celle-ci tu trouveras un petit portail avec digicode qui donne sur une allée traversant Méio-sur-mer d’Est en Ouest et se terminant sur la plage de «Sable Noir». Cette allée porte le nom de chemin des Goyaviers parce que ce sont les seuls arbres présents. C’est là que l’on sort les chiens habituellement...
Tout en expliquant, le jeune garçon indiquait du doigt la direction à suivre afin que Thomas ne s'égare pas.
Au sujet du digicode, hier la dame de l’accueil ne nous l’a pas donné.
C’est le 3650, pas trop dur à retenir...
Non, cela ne devrait pas poser de problèmes. Tu penses que tu seras encore là dans une demi-heure ? Mon père prépare une liste de courses et comme nous n’avons pas de voiture pour le moment, j’ai comme l’impression qu’il va me confier les commissions. Mais je ne connais pas trop le coin...
Thomas n’osait proposer à son nouveau camarade de l’accompagner. Ce dernier, trop heureux d’être accepté pour ce qu’il était, s’empressa d’acquiescer à la proposition qui n’avait été clairement formulée.
Si tu veux, comme je n’ai rien à faire de particulier, je pourrais t’accompagner.
Thomas ne pouvait plus retenir Pato, le chien mettait toutes ses forces afin de tirer son maître vers le portail verrouillé par code numérique. Thomas aurait pu rester de marbre mais il ne voulait se faire remarquer dès son premier jour à Anna-Plage. Il se laissa alors déséquilibrer par son chien et le suivit en lâchant une dernière réplique à celui qu’il espérait voir devenir son premier camarade sur cette île.
Je reviens au plus vite. Au fait je m’appelle Thomas, Thomas Mener...
Je serrai là, moi c’est Anthony, Anthony Payet.
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MessageSujet: Chapitre 2 - Anthony partie 2   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyMar 5 Mai 2009 - 6:04

Pato, allégé, de retour dans sa niche, Jacques remit à son fils une
liste de courses que seul un caddie de supermarché pourrait contenir.
Pourtant, point de voiture, et c’est à pied que Thomas devra tout
ramener. Cela ne fit sourcilier aucun des Mener, pas même le principal
intéressé. Thomas, même s’il ne savait pourquoi, possédait une force
physique bien plus développée que n’importe lequel de ses congénères.
Il n’avait jamais cherché à la développer pourtant. Ses muscles en
étaient la preuve puisqu’ils restaient désespérément dissimulés sous sa
peau subtilement basanée.

Anthony était bien au rendez-vous.
Des bruits de store résonnaient tout autour du parc de la résidence.
Anna-Plage prenait vie alors qu’il était dix heures et quart. Les «Ladi
Lafé», concernant le levé au chant du coq des Réunionnais, n’étaient
pas tout à fait vrai, pensa Thomas, du moins à Anna-Plage... Après
s’être échangé un signe de la tête, ils se rendirent sur le chemin pris
quelques instants auparavant par Thomas, le chemin des Goyaviers.
Anthony rassura Thomas quant à la beauté du reste de la ville. Ce
chemin était un véritable dépotoir où se côtoyaient excréments
d’animaux, déchets domestiques et autres immondices malgré la présence
quotidienne du service de nettoyage. Pas la moindre touffe d’herbes en
vue. Les seuls végétaux présents étaient les Goyaviers. Cela en disait
long sur l’état du sol de ce sentier pourtant très fréquenté.
«Comment pouvaient-ils dégrader ainsi leur île !» Pensa Thomas dont la
répugnance de ce qu’il voyait s’exprimait à travers la distorsion des
lignes de son visage.

Ce trajet fut l’occasion pour les deux
garçon d’apprendre à mieux se connaître. Thomas était le plus curieux
des deux. Il souhaitait en apprendre un maximum sur la fréquentation de
sa nouvelle résidence «hivernale». Anthony, au lieu de l'apaiser, le
crispa. Selon lui, tout se résumait à deux personnes. Deux garçons plus
exactement. Un premier, solitaire, dont ses échanges se limitaient aux
politesses d’usage lorsqu’il le croisait, et un autre, bien plus
dangereux. Il le qualifia de «cagnar», mot que ne comprit pas Thomas.
Anthony, Créole blanc au demeurant, reprit pour son ami chez qui le
terme «cagnar» faisait référence à une chaleur étouffante dans sa ville
d’Aure.
- En fait, ce gars David, c’est une racaille si tu
préfères. Je cherche le plus possible à l’éviter car il ne perdrait pas
une occasion de m’humilier...
Thomas serra les poings ne supportant
pas les individus de ce genre. Il n’aurait certainement eu aucun mal à
défendre Anthony. Il espérait le rencontrer rien que pour cela mais
voulait d’abord en savoir plus à son sujet. Anthony essaya de n'omettre
aucun détail.

David vient ici depuis l’inauguration de la
résidence. Je me demande où il trouve l’argent pour la location. Il
faut dire que l’on ne connaît rien de lui. Mais son physique semble en
dire long sur qui il est. Un kafre crâne rasé, tatoué. Percing au
sourcil, tu vois le genre bien rebelle. Mais ses yeux sont jaunis par
le zamal qu’il fume à longueur de journée, le rhum charrette
n'arrangeant rien à son état...
- De toute évidence il y a un
vocabulaire sur cette île qui m’échappe, s’excusa Thomas qui comprit
cependant à quel genre d’individu correspondait ce fameux David.
Ah,
désolé, je suppose que c’est kafre ou zamal qui te posent problème. Ben
en fait, un kafre c’est une personne d’origine africaine mais ce n’est
pas spécialement péjoratif ici. Quant au zamal, c’est l’équivalent de
votre cannabis en métropole mais ici la consommation semble être bien
plus importante...
Après avoir apporté quelques précisions à son
métropolitain d’ami, Anthony geignait du succès que David pouvait avoir
auprès des filles. Il attribuait cela au temps passé par ce dernier à
faire de la musculation. Au demeurant il ne devait pas faire grand
chose d’autre de ses journées, se rassurait le jeune Payet. La
conversation bifurqua sur le thème tabou des relations filles-garçons
qui se résumaient pour les deux garçons aux salutations d’usage, sauf
pour Thomas, s’il acceptait de considérer sa meilleure amie Alissa
comme une demoiselle et non comme une soeur...

Le chemin des
Goyaviers les amenèrent à l’entrée de la plage de sable noir de la
ville. Thomas n’eut pas l’occasion de la découvrir puisqu’ils
s'arrêtèrent au magasin «Score express» qui la précédait de plusieurs
mètres. Lorsqu’il découvrit la liste de courses, Anthony paniqua. Il se
savait plutôt asthénique et malgré les propos rassurant de Thomas, il
ne put s'imaginer son nouvel ami chargé, comme le prévoyait le papier
froissé qu’il tenait du bout des doigts.

Seule la tête de
Thomas pouvait encore s'apercevoir derrière les innombrables sacs qu’il
supportait. Il se mouvait pourtant plein d’aisance sans qu’aucun signe
de fatigue ne vienne perturber son allure sur le chemin du retour.
Anthony ne pouvait détourner son regard de Thomas. Il marchait là, sans
mot dire, mettant cérébralement en équation la force nécessaire pour
déplacer un tel poids à bout de bras. Tous ses calculs virtuels
aboutissaient à la même conclusion. Il était physiquement et
humainement impossible de le faire, du moins aussi longtemps et sans un
signe d’essoufflement puisque la distance les séparant de leur
résidence approchait les deux kilomètres. Il n’en toucha aucun mot à
Thomas finissant par se convaincre qu’avec de l'entraînement, l’exploit
n’en était plus vraiment un.

À la résidence, Thomas laissa le
soin à ses géniteurs de ranger minutieusement les commissions
transportées et se désaltéra de plusieurs centilitres de son jus de
kiwi préféré. Anthony et lui se retrouvèrent quelques minutes plus tard
à l’intérieur de cette piscine qui avait tant émerveillé Thomas la
veille au soir. L’éclairement du soleil donnait un nouveau charme à ce
lieu. L’étendue d’eau, sacralisée par la féerie des jets illuminés,
apparaissait plus accueillante, plus réelle. Elle l’était. Thomas et
son nouveau compagnon se prélassèrent au grès des légers courants. Pas
un mot échangé, le repos était de rigueur après un si long trajet.

Ils s’abandonnèrent plus longuement sur les dalles, dont le rouge-rubis
avait laissé place à un rouge-bordeaux à la lumière du jour. Assoupi
depuis plusieurs minutes, Thomas sursauta. La montre à cristaux liquide
d’Anthony tintinnabulait. La quiétude laissa place à l’inquiétude. Le
calme à l’empressement. Il ne fallut que quelques secondes pour que le
détenteur de la Casio se retrouva devant le pédiluve de la piscine.
Thomas venait à peine de comprendre:
Mais que fais-tu, où vas-tu ? Demanda-t-il confus.
C’est
l’heure où David vient à la piscine d’habitude. Je n’ai vraiment pas
envie de le croiser... Débita Anthony à l’allure d’un TGV propulsé.
Tu ne vas pas passer ton temps à le fuir, la piscine est autant à toi qu’à lui...
Anthony était déjà parti avant que Thomas n’eut le temps de terminer.
Ce dernier ne supportait pas cette attitude de froussard. Il n’était
pas du genre à chercher la bagarre mais si on le cherchait, il
ripostait. Il reconnut intérieurement que sa grande force ne devait pas
être étrangère à ses réactions assurées. Il ne pouvait totalement
blâmer le comportement de son collègue qui cherchait avant tout à ne
pas conclure ses vacances dans un hôpital.

Thomas, seul,
préféra rentrer. Il ne croisa personne correspondant à la description
qu’il avait de David. Ce qui venait de se passer lui déplut et pour
chasser ses mauvaises pensées, il s’attela au rangement de ses valises
qui n’avaient pas encore été ouvertes. Deux heures plus tard, le repas.
Le synchronisme était parfait puisqu’à l’instant où il rangea sa
dernière chemise la douce voix de sa mère l’invita à les rejoindre sur
la table de la terrasse. Un dîner léger composé d’une salade niçoise
et... C’était tout, hormis un dessert de kiwi et de yaourt au sucre de
canne qui ravirent les papilles de chaque Mener. La vaisselle réalisée,
Pato put jouir d’une nouvelle sortie avec son jeune maître dans l’allée
des Goyaviers. Malgré son odorat plus affûté, il ne semblait pas être
repoussé par l’insalubrité environnante.

Au retour, après
avoir composé le 3650 d’accès à Anna-Plage, Pato se trouva nez à nez
avec un chat de gouttière, marron zébré. Les deux animaux se faisaient
face. Le félin s’hérissa, paraissant plus imposant qu’il ne l’était
vraiment, alors que les crocs canins étouffaient un grognement qui ne
resterait longtemps préventif sans l’intervention de son jeune maître.
Au loin, sur la route de la résidence, un garçon s’exclama :
Roméo, vient ici ! Laisse ces gens tranquilles.
Thomas ne pouvait qu’approuver ce comportement en l'imitant : «Pato, couché!».
Les
quadrupèdes obéirent. Roméo s’éloigna du chien, se rapprochant de son
compagnon humain ; Pato courba l’échine, s’accolant aux pieds de
Thomas.
- Désolé pour le chat ! Clama le jeune homme au loin.
Ce n’est rien, c’est mon gros chien qui l’avait effrayé.
Bonne fin de journée.
A vous aussi ! Conclut Thomas sans avoir pu distinguer la silhouette masculine à qui il s’adressait.

La fin de soirée, Thomas la passa dans son lit, un livre à la main.
L’intrigue n’était pas assez prenante. Ses pensées prirent le dessus.
Bien qu’allant dans un premier temps à Anthony et l’énervant David, une
sensation de nostalgie, qu’il ne pouvait justifier, l’envahit en se
rappelant la silhouette du propriétaire de Roméo. Il souhaitait le
revoir sans savoir vraiment pourquoi. Ses paupières s’alourdissaient
car les efforts de la journée l’avaient malgré tout épuisé. Sa nuit fut
paisible, ponctuée de rêves mettant un visage incertain sur la
silhouette floue de cette fin de journée.
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MessageSujet: Re: Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion   Triana, pouvoir de la descendance - Vacances à l'île de La Réunion - Page 4 EmptyMer 13 Mai 2009 - 9:30

Concernant le chapitre 1 j'ai repris le début et je souhaiterai savoir si vous préférez ou non.

Merci d'avance pour vos réponses.
A très bientôt.


Un rocher s’écrasa sur la route. Jacques Mener sursauta et stoppa sa voiture de justesse. Les pneus crissèrent et la Ford effleura le bloc basaltique qui provenait de l’abrupte falaise sur leur gauche. Les autres automobilistes, peu nombreux, évitèrent à leur tour l’obstacle dans un ballet improbable. La route du littoral étant étroite, certains véhicules manquèrent de finir leurs courses dans la mer, quelques dizaines de mètres plus bas. Ces secousses sortirent Ginette, la femme de Jacques, et Thomas, leur fils, de leur torpeur. Pato, le grand chien Danois de la famille qui était sur la banquette arrière de la voiture, à la gauche de Thomas, continuait d’aboyer, sa truffe pointant le ciel comme si l’ombre de la mort ne s’était toujours dissipée. Thomas leva à son tour les yeux. L’effroi parcourut tout son être. «La Grande Faucheuse» s’abattait sur eux...
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